Histoire et société

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Algérie: la colère “diplomatique” face au conseil de sécurité

La manière dont les pays musulmans, mais pas seulement régissent au blocage du conseil de sécurité par les Etats-Unis et “l’occident”, le deux poids deux mesures de ceux qui se croient tout permis. Après la Tunisie, la Turquie, incontestablement chaque crise se traduit par une accélération vers le monde multipolaire et une exigence accrue face aux institutions internationales. Et le vote de l’Assemblée générale de l’ONU dans lequel les Etats-Unis se sont trouvés isolés avec une UE elle-même divisée témoigne comme ce discours de l’impossibilité de rester en l’état quel que soit l’évolution du terrain. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, appelle à la « cessation immédiate » des bombardements et la levée du blocus que subit la population de la bande de
Ghaza, tout en dénonçant la marginalisation de la cause palestinienne par la communauté internationale. S’exprimant mardi soir devant les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) à New York, le chef de la diplomatie algérienne affirme que le pilonnage continu de Ghaza depuis 19 jours
n’est en réalité qu’« nouvel épisode hideux de la série de crimes barbares inédits dans l’histoire de la région de par leur bilan tragique, commis par l’occupation israélienne contre un peuple sans défense, trahi et privé des moyens de vie… plutôt de survie, les plus élémentaires ». Dénonçant « un scandaleux travestissement des faits et des données de base de la cause palestinienne », M. Attaf estime que la situation actuelle est induite à la fois par « la marginalisation quasi totale de la cause palestinienne » et « le dénigrement de son importance sur la scène internationale ». « Il s’agit, aussi, de la complaisance injustifiable à l’égard de l’occupation israélienne, qui jouit d’une immunité absolue, sans limites, inconditionnelle et injustifiée », a-t-il relevé tout en insistant sur « l’absence totale » de la cause, des priorités de la communauté internationale qui « s’est soustraite à ses responsabilités, revenant sur ses décisions et promesses concernant l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Al Qods pour capitale ».

Le chef de la diplomatie poursuit son allocution en rappelant l’absence de la moindre initiative de paix sérieuse depuis 1990. Cette situation n’a fait qu’entraver, selon lui, « les efforts diplomatiques internationaux pour près de trois décennies ». Il dénonce dans ce sillage l’enfermement de la cause palestinienne dans « une illusion extrêmement dangereuse, celle de la quête d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité au Proche-Orient au détriment des droits légitimes du peuple palestinien et sur les décombres de son Etat ».

M. Attaf considère que la complaisance dont jouit l’occupant israélien « n’a fait qu’envenimer la situation, en
permettant l’annexion de territoires palestiniens par la force et l’hégémonie sur plus de 78% de la superficie de la Cisjordanie, portant un coup fatal au projet de deux Etats, comme cadre pour une solution pacifique, juste et viable au conflit arabo-israélien ».
Cette même complaisance à l’égard de l’occupant et de ses crimes a énormément nourri, selon le ministre, « les politiques discriminatoires imposées et rejetées dans la ville d’Al Qods occupée, dont on veut changer le statut juridique et historique, via le grand projet de sa judaïsation par la force ».

« CRIME DE GUERRE »
Une complaisance qui prend la forme d’une immunité à durée illimitée en faveur de l’occupant israélien, qui
commet des années durant des crimes et des massacres et contraint au déplacement des dizaines de milliers de Palestiniens. Cela sans compter la destruction massive de leurs infrastructures vitales et de leurs habitations au cours de ces deux dernières décennies.

Pour le chef de la diplomatie, les derniers développements à Ghaza « mettent à l’épreuve l’Organisation
des Nations unies, ses valeurs et ses principes », en ce sens qu’il s’agit de choisir entre la logique de la loi à celle de la force, entre l’équité et la politique à géométrie variable. Qualifiant le blocus imposé à Ghaza de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité », M. Attaf demande « l’arrêt des frappes aléatoires ayant coûté la vie à des milliers d’âmes innocentes, lesquelles constituent un crime de guerre et un génocide, et les déplacements forcés des populations qui se hissent au rang de crime d’épuration ethnique et enfin permettre l’acheminement inconditionnellement et sans restriction aucune des aides destinées aux Ghazaouis ».
Évoquant le non-respect par les forces d’occupation israéliennes de 87 résolutions de l’ONU, le MAE affirme
qu’« aucune paix ne serait viable si elle est établie sur la criminalité, l’injustice, l’oppression, la marginalisation, l’exclusion et la discrimination ». « Le Conseil de sécurité accepterait il que toutes ses résolutions sur la cause palestinienne soient bafouées, tout simplement parce que l’occupant cherche une légalité sur-mesure qui lui soit exclusivement appliquée ? » s’est interrogé M. Attaf, estimant que « ce contexte historique atteste de la responsabilité dont est investi le Conseil de sécurité, appelé à l’assumer pleinement ».
Le chef de la diplomatie conclut son intervention en considérant qu’aucune paix durable au Moyen-Orient n’est possible sans « un règlement juste et viable de la cause palestinienne sur la base de la légalité internationale ».
M. A. O

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