C”est effectivement ce que nous avions tiré de différents articles, celui de Thomas FRIEDMAN qui a fait grand bruit et celui du Times à la fois parce que l’implication de l’OTAN et celle des USA s’y révèle et l’impossibilité pour ces derniers de faire face sur le plan militaire et encore plus sur le plan économique, le coût de devoir porter une Ukraine en faillite et les conséquences des sanctions pour tous les peuples du monde, leur révolte de la faim comme au Sri Lanka. Un expert coréen parle de l’expérience coréenne où chacun a dû se résigner, le tout une fois de plus dans un basculement historique aux conséquences encore incalculables mais qui rendent bien dérisoires les jeux politiciens et sans la moindre démocratie des élections et sans perspective politique réelle refusant de prendre en compte ce contexte pourtant difficilement contournable alors même que les conséquences sont là. Les dirigeants fous seront-ils à la hauteur d’une véritable négociation ou comme aujourd’hui s’inventeront-ils de pseudos victoires ? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/war21/article/334073/
L’impact des sanctions sur l’Occident l’emporte déjà largement sur les avantages que représente un affaiblissement de la Russie.
Alexander Sitnikov
Le magazine américain National Interest s’est demandé si un cessez-le-feu de type coréen pourrait mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Chong Eun Lee, officier de renseignement de l’armée de l’air sud-coréenne à la retraite et désormais expert à l’école de service international de l’American University, a tenté de répondre à cette question.
Le fait est que les parties sont susceptibles de s’asseoir à la table des négociations à l’automne, du moins à l’approche de l’hiver, l’Ukraine ayant grand besoin d’un répit pour affronter la mauvaise saison.
So Jong-Un Lee écrit que le conflit entre la RPDC et la République de Corée (du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953) s’est déroulé sans déclaration de guerre et a fini par s’arrêter. Le résultat est ce que nous voyons aujourd’hui – un gel des hostilités qui dure depuis presque 70 ans. Il est difficile de ne pas se rappeler les paroles de Scott Berrier, chef de l’agence de renseignement de la défense américaine, qui a déclaré lors d’une audition du Congrès américain le 10 mai dernier “Les Russes ne gagnent pas, les Ukrainiens ne gagnent pas, et nous sommes dans une impasse”.
Apparemment, cela a incité l’ancien officier de renseignement devenu expert à rappeler l’histoire de cette guerre qui a fait tant de bruit à une époque : “Les États-Unis et la Corée du Sud n’ont pu ni détruire complètement les forces communistes du Nord, ni récupérer le territoire nord-coréen revendiqué par le Sud, car l’intervention de la Chine communiste rendait trop coûteuse toute nouvelle avancée vers le Nord. Afin d’éviter que la guerre de Corée ne dégénère en une guerre mondiale, les États-Unis ont finalement accepté un armistice.”
Selon lui, les sanctions internationales contre la Russie et l’énorme aide militaire à l’Ukraine ont été des facteurs importants pour renforcer la résistance ukrainienne. Cependant, les risques d’une escalade du conflit entre l’OTAN et la Russie ont également augmenté, ce qui a incité les élites occidentales et même, semble-t-il, le Kremlin à commencer à réfléchir à une trêve. En particulier, le chef du renseignement de l’AFU, Boudanov, a suggéré : “La Russie envisage un ‘scénario coréen’.” Il a écrit ceci sur le compte Telegram de son service.
NI écrit comme si un grand nombre d’experts pensaient que le conflit se terminera par un gel et que les pertes pour la “république indépendante” seront telles qu’elle sera handicapée pendant de nombreuses années. Il y a une logique à cela, même si l’OTAN fournit des armes à l’AFU, le personnel de l’armée ukrainienne est déjà épuisé, tandis que son remplacement sera confronté à des problèmes de moral. En clair, le peuple ukrainien évitera à tout prix les mobilisations inutiles. Malgré toutes ses prises de position, Kiev sera confronté à ce problème plus tôt que l’on imagine.
Jong-un Lee semble penser qu’il faudra un certain temps pour que la ligne de front se stabilise. Il n’est pas évident de savoir ce qui le guide lorsqu’il fait de telles prédictions. Il est possible que les troupes russes n’aillent pas dans les zones de la “république indépendante” où elles seront privées de soutien civil. Oui, et le désir de l’AFU d’aller vers une mort certaine lors d’une offensive contre les positions russes sera passé. Si l’armée ukrainienne, même en défense, subit des pertes énormes, que dire alors des attaques contre un ennemi disposant de la supériorité aérienne.
Contrairement à la confrontation coréenne de 1950-1953, le “gel” en Ukraine pourrait survenir beaucoup plus tôt. Déjà, les conséquences pour l’Occident d’une escalade du conflit russo-ukrainien l’emportent sur les avantages d’un Kremlin plus faible. Bien sûr, il n’est pas acceptable de donner la victoire à Poutine, mais il n’y a pas d’autre moyen. Même les États-Unis et la Grande-Bretagne, qui ont des relations commerciales modestes avec la Russie, sont confrontés à une crise sans précédent du coût de la vie.
C’est devant Zelensky que Johnson, le premier ministre britannique, joue les gros bras, mais chez lui, il est déjà devenu un politicien toxique. “L’état de l’économie est loin d’être le seul nuage noir qui plane sur l’homme politique britannique”, affirme le Daily Mail, principale publication britannique. Le fait est que le conflit en Ukraine a simplement retardé, mais pas annulé, la guerre commerciale entre Bruxelles et Londres au sujet du Brexit. Aujourd’hui, les euro-bureaucrates sont très désireux de punir les Britanniques pour avoir fui l’UE. Pour comprendre quel tour de cochon les Britanniques ont joué aux Allemands et autres “Français”, il faut se pencher sur la dynamique de la monnaie unique de l’UE. L’euro a baissé par rapport à l’euro de 1,24 Eur/Usd en janvier 2021 à 1,04 au mois de mai de cette année.
Cela signifie que des hommes politiques très différents arriveront bientôt au pouvoir en Grande-Bretagne, plus préoccupés par les problèmes intérieurs que par les “querelles sanglantes entre les frères slaves”. C’est ainsi que Johnson se fait rabrouer par ses adversaires.
Il ne fait aucun doute que le même avenir attend Biden ; en particulier, le sénateur américain du Kentucky, Rand Paul, qui exerce son droit de veto, a bloqué un projet de loi visant à fournir à l’Ukraine une aide supplémentaire de près de 40 milliards de dollars. “Nous ne pouvons pas sauver l’Ukraine tout en condamnant l’économie américaine. J’ai prêté serment à la Constitution américaine, pas à un autre pays”, a-t-il exprimé l’opinion de tant de politiciens.
Cependant, par rapport à d’autres pays, les Américains et les Britanniques, comme on dit, vivent dans une situation idéale. D’ailleurs, ils le comprennent très bien en Ukraine. Les experts jaunes-bleus écrivent : “Si vous voulez voir à quoi le monde peut s’attendre dans un avenir proche, en voici une illustration au Sri-Lanka. L’analyse structurelle des processus mondiaux montre directement qu’une grande réinitialisation est intervenue et que nous devrons tous emprunter cette voie.”
Au Sri Lanka, les autorités ont donné à l’armée le pouvoir d’abattre les manifestants sur place. Le pays est au bord de l’autodestruction. Les Sri Lankais affamés frappent les journalistes, brûlent les villas des politiciens et pillent les maisons des riches et des nantis. Un député du parti au pouvoir, Amarakerti Aturokala, a abattu deux personnes, puis s’est tué lui-même, alors qu’il était entouré d’une foule de manifestants.
Par ailleurs, il est rapporté que la Géorgie ne dispose plus de stocks de blé, seule la farine est importée, à 90% de Russie. Dans ce pays du Caucase, la recommandation de l’ONU d’avoir une réserve de céréales de deux mois n’est pas du tout suivie. L’ombre du Sri Lanka plane déjà sur Tbilissi.
New Delhi a interdit l’exportation de blé. En raison de la flambée des prix mondiaux et pour assurer la sécurité alimentaire, l’Inde, l’un des plus grands producteurs mondiaux, a suspendu les expéditions de céréales, la décision étant déjà effective.
Pour arrêter l’autodestruction de l’économie mondiale, les États-Unis doivent revenir au statu quo d’avant le 24 février, que cela plaise ou non à M. Zelensky. “Il est important de noter que Séoul s’est initialement opposé à la trêve”, écrit Jeong Eun Lee. – Les États-Unis ont exercé un effet de levier sur la Corée du Sud.” Apparemment, un scénario similaire est en préparation pour l’équipe Zé [Zelenski]. Washington promettra une alliance de défense en échange d’une solution politique aux pertes territoriales. En outre, Kiev sera privé du droit d’engager les hostilités sans le consentement des États-Unis.
Toute la question est de savoir si Moscou acceptera de le faire. Le Kremlin a renforcé ses exigences. Auparavant, la condition de base était la non-participation à l’OTAN, mais maintenant l’interdiction d’adhérer à l’UE a été ajoutée. Une alliance de défense entre l’Ukraine et les États-Unis est tout à fait hors de question. Dans le cas contraire, l’équipe Zé, ou ses successeurs, obtiendront le “Sri Lanka” sur leur territoire restant.
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Michel BEYER
Quand les USA ne peuvent pas gagner, ils tentent de s’en sortir par des partitions des pays incriminés. Les exemples sont nombreux: Corée, Vietnam, Taîwan et la Chine, Venezuela avec Guaido, débarquement de la Baie des Cochons à Cuba. Heureusement cela ne marche pas à chaque fois. Mais si cela réussit, le gouvernement fantoche devient pour eux le gouvernement légal. Il faut se rappeler que jusqu’au rapprochement Nixon/Mao, Taîwwan était le représentant reconnu à l’ONU pour représenter la Chine.
Sam
La question de fond est : la Russie a t-elle à accepter, mieux, a t-elle à entendre les propositions des USA, c’est-à-dire considérer que l’ennemi qui n’a de cesse de la dominer, de l’écraser depuis à peu près la révolution russe doit lui dire où et quand s’arrète la volonté, la dynamique, l’action des soldats russes en Ukraine. Poser la question, c’est y répondre.
D’un autre côté feindre de céder permettrait de mieux à la Russie d’aller plus fort et plus loin dans la bataille économique et de se tourner vers les vélléités inédites de la Finlande et de la Suède… Ou d’appuyer un peu plus là où ça fait mal dans ce continent à la dérive qui est le nôtre…