PCF : reconquérir la démocratie, par J.P.Legrand

A cette réflexion j’ajouterai celle sur la nécessité des cellules d’entreprise, l’entreprise est le lieu de l’exploitation, celui de la prise de conscience, mais aussi celui de l’innovation – qui permet de lutter contre l’obscurantisme devenu un fléau national – et de la coopération dans laquelle la classe ouvrière fonde son hégémonie. La cellule des quartiers populaires comme le décrit ici J.P. Legrand soigne les maux mais ne les éradique pas… Mais ce que l’on voit aujourd’hui dans le parti c’est un nombre grandissant de camarades qui aspirent à repenser l’organisation mise à mal par Robert Hue et ses successeurs, penser le part communiste comme un parti différent des autres, pas une machine à ambition, non, à être utile. (Danielle Bleitrach)

RÉFLEXIONS SUR COMMENT LE PCF PEUT AIDER LES CITOYENS À PRATIQUER UNE DÉMOCRATIE QUI LES MOTIVE ET LEUR REDONNE CONFIANCE

Il faut impérativement reconstruire des CELLULES COMMUNISTES qui organisent les gens des quartiers populaires et qui obtiennent des victoires très concrètes contre les maux dont souffrent les citoyens : le chômage, les expulsions, les privations de toutes sortes, régulières voire permanentes, les trafics, le racisme, la violence sexiste, l’isolement, l’obscurantisme islamiste, la déscolarisation, la malnutrition, le manque de formation, le manque d’entretien des immeubles, le manque de police de proximité.

Sans parti révolutionnaire sur le terrain, le fascisme progressera car les gens doivent faire l’expérience de la démocratie, pas seulement celle très limitée des élections qu’ils boudent de plus en plus, mais par-dessus tout de la démocratie agissante, de cette démocratie vivante qu’organise un vrai parti révolutionnaire. C’est un effort titanesque sans lequel le PCF ne pourra espérer remonter en influence dans la société française et surtout ne pourra pas être l’outil de la transformation politique. Pour cet effort il faut que la direction du PCF ait la volonté de tirer le parti dans l’accomplissement d’une stratégie révolutionnaire de notre temps et considérer chaque adhérent comme une richesse créatrice pour le mouvement populaire qui doit pouvoir s’épanouir dans l’action politique là où il vit, voire là où il travaille, combat vital pour la démocratie. C’est par la pratique militante fondée sur une véritable éducation populaire dans des luttes quotidiennes que se construit une réelle démocratie d’engagement des citoyens comme ce fut le cas, certes, avec des inégalités, entre 1945 et 1981 avec l’activité du pcf dans les quartiers populaires et les villes à direction communiste. La réalité c’est que le PCF a perdu ses cellules ces dernières années non seulement en raison de la détérioration de la vie des gens qui distend voire détruit les liens sociaux mais surtout en raison des orientations des directions réformistes du PCF qui se sont succédées de 1993 à 2018 qui ont abandonné le travail prioritaire de l’organisation communiste : le développement de LA CELLULE COMMUNISTE comme l’organisation PRIMORDIALE et indispensable de l’organisation révolutionnaire fondant le lien dialectique PEUPE/PARTI. Ce travail doit consister en quoi ? Il faut reprendre les bonnes et riches traditions de l’organisation communiste :- porte à porte systématique avec invitation faite aux gens à rejoindre le parti- Publication régulière du journal de cellule (même si on est que 2 communistes au départ ) et de l’expression de la cellule sur Facebook et réseaux sociaux partant des réalités concrètes vécues par les gens- Connaissance fine de ce qu’ont dit les gens au porte à porte par une écoute très attentive voire reformulée de la parole des citoyens et lors de toutes les initiatives prises avec la tenue du carnet du militant dans lequel sont notées les questions qui préoccupent les gens et les idées qu’ils ont pour agir- Chaque réunion de cellule (en présentiel ou distanciel) s’ouvre par le bilan de l’action menée, l’analyse des avancées et des obstacles, l’examen des méthodes qui ont permis d’avancer et celles qui ont échoué le tout en lien avec un court rapport sur la situation politique locale, nationale, internationale – Le paiement de la cotisation au parti de chaque membre et l’entraide entre les communistes de la cellule- Le plan d’action de la cellule sur la quinzaine ou le mois. Une cellule communiste peut générer de multiples initiatives :-porte à porte-sortie de son journal, vente de la presse et de la littérature communiste sur des points fixes dans l’espace public-initiatives financières (muguet, lotos, repas) qui favorisent les liens, le vivre ensemble, la fraternité) -expression dans la presse locale-aide aux démarches administratives des gens avec l’aide des Élus communistes -Fêtes de voisins et de quartier-sorties à la mer, au musée, aux expos, matchs sportifs concerts et loisirs en organisant la solidarité financière pour que tous participent et durant lesquelles on favorise les échanges et la fraternité. -action pour que les habitants assistent aux conseils municipaux et communautaires, organisent des délégations auprès des pouvoirs publics, préparent des actions collectives face aux problèmes de la vie quotidienne toujours en démontrant le lien avec les causes capitalistes de ces difficultés et des exemples de luttes qui ont permis de gagner et de résoudre ces problèmes. Ce travail méthodique, régulier, organisé est une condition à l’enrichissement démocratique de chaque adhérent et à celui de l’organisation. Il permet de réhabiliter la politique perçue non plus de façon éloignée et abstraite mais comme une pratique concrète de proximité. Un tel parti deviendra attractif car chacun pourra s’y épanouir et donner un sens théorique et pratique à son combat. C’est par l’action collective de classe, par cette démocratie agissante dans les quartiers et les entreprises, que se construira la conscience de classe du prolétariat et la mobilisation populaire contre le fascisme et contre le libéralisme, les 2 faces du capitalisme, et non par les grands discours d’une petite et moyenne bourgeoisie politicienne composant les directions des partis de gauche pour qui l’engagement dans la politique est un plan de carrière et non le moyen de construire des solutions transformatrices et révolutionnaires.