Le président des d’jeuns est de retour sur les réseaux, note un commentateur de la dernière prestation de ce président qui est en train de nous conduire à la guerre en multipliant les gadgets destinés à le “mettre dans le coup” de la capuche au gant de boxe, le rajeunissement de ses ministres, son abonnement à TikTok, c’est une obsession, la même qui le pousse à tripoter ses interlocuteurs dans une opération “charme” alors qu’il pratique le coup de poignard dans le dos… Rien n’est épargné pour signaler qu’il est dans le coup alors que tout indique que ne le suivent plus que les gens de mon âge particulièrement nantis. Il s’attire les moqueries de ceux qui ne peuvent que noter que cet effort de “communication” date et surtout recouvre selon eux le vide sidéral de sa liste aux européennes. Notons que le vide constaté porte sur les deux points particulièrement sensibles à ces jeunes qui s’éveillent à la vie politique : la manière dont l’extrême droite est ménagée et l’art de se dédouaner dans l’escalade de la guerre en Ukraine, cette prestation grotesque veut faire oublier où “le chef des armées” prétend les conduire? Ce qui rend atroce cette parodie de jeunesse c’est ce vers quoi cette mise en scène les conduits, la mort et la destruction de tout ce à quoi ils ont droit, dignité, emploi répondant à des qualifications acquises dans des conditions optimales, environnement sauvegardé, etc… Cet individu fait le pitre en président des d’jeunes mais déjà ce terme qui date marque à quel point il est le président contre les jeunes. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Ce commentateur moqueur note : Fin connaisseur de la culture web grâce à ses entretiens chez Booska-P, un site web spécialisé sur le rap, en 2022, ou chez HugoDécrypte l’an dernier, Emmanuel Macron semble même entamer une carrière de (mauvais) youtubeur : sa dernière foire aux questions (FAQ) sur l’Europe, diffusée sur X, Instagram et autres TikTok ce samedi 11 mai, ressemblait drôlement à un podcast de Cyprien, vedette de l’Internet des années 2010…
Dès le début de la vidéo de seize minutes, le ton est donné. « Ça va, vous allez bien ? – C’est énorme – OK, je suis prêt », introduit le chef de l’État dans un montage saccadé, typique du genre. « Bonjour, voilà, je vous retrouve pour quelques questions », poursuit-il après un mouvement de tête et avant un jingle tout aussi caricaturaux.
Notre créateur de contenu en herbe parvient même à jouer au cool avec un ton professoral, comme quand il devine que « Charlie le BG » signifie « Charlie le beau gosse » (prouesse !) et qu’il en profite pour donner une leçon d’orthographe sur le « petit “s” qui se balade […] pas au bon endroit » dans le message de ce jeune internaute.
Emmanuel Macron rebondit aussi à la potentielle signature de « Kylian Mbappé au Real Madrid », promettant de faire son possible pour que le footballeur français, qui vient de confirmer son départ du Paris Saint-Germain, puisse participer aux JO de Paris, cet été. Un sujet ô combien vital pour l’Europe.
« En Européen »
Quand il ne répond pas « pour les caméras » (selon l’expression en vogue chez les jeunes), le président de la République se contente de dérouler son habituelle prose européiste, usant et abusant des formules comme « en Européen », élément de langage fétiche de la Macronie et de sa cheffe de file pour le scrutin du 6 juin, Valérie Hayer.
Sur le serpent de mer d’une « défense européenne », le locataire de l’Élysée renouvelle ainsi sa volonté d’aller « beaucoup plus loin ». Ses solutions ? Créer « une force rapide d’intervention de 5 000 hommes, qui puissent aller se projeter pour protéger nos ressortissants quand il y a une opération très grave » – projet pour le moins vague –, se doter « d’équipements communs » ou encore fonder « une académie militaire européenne ». Et pourquoi pas partager la dissuasion nucléaire française avec les 26 autres États membres de l’UE, hypothèse encore évoquée lors d’un entretien dans la presse régionale, fin avril ?
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L’occasion est idoine pour rappeler que l’Europe « fait pleins de choses pour les jeunes », à l’image du programme d’échange étudiant « Erasmus » qui « change la vie ». Mais aussi pour lancer un « Danke Olaf [Scholz, le chancelier allemand] » lors d’une promotion du « couple franco-allemand », chimère vieille de plus de trente ans.
Elle l’est également pour insister sur l’une des dernières victoires de la majorité présidentielle dans l’Hexagone : l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Le chef de l’État propose désormais de l’intégrer dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne afin de contrer « plusieurs gouvernements » européens (sans doute la Hongrie ou l’Italie) qui y seraient hostiles.
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Alors que la campagne européenne s’accélère et que Jordan Bardella caracole toujours largement en tête des sondages (plus de 30 %), le président a consacré trois minutes à taper sur « l’extrême droite », qui avance « masquée » en plus d’avoir fait machine arrière sur ses velléités de Frexit. Tout ça, sans jamais citer nommément ni le Rassemblement national ni son président ni même Marine Le Pen.
L’opportunité était aussi trop belle pour qu’Emmanuel Macron ne revienne pas sur ses récentes déclarations va-t-en-guerre quant au conflit russo-ukrainien. Il se veut rassurant : Paris n’entrera pas en guerre mais continuera tout de même à « dissuader » Moscou tout en « aidant » Kiev. Et jure avoir « tout fait au nom de la France, depuis près sept ans, pour qu’on ait la paix ». Comme quoi, si le contenu de ses interventions paraît décalé pour le public visé – les jeunes –, le chef des Armées semble passé expert dans l’art de l’auto-interview.
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