Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Soyons réalistes, vu le degré d’abjection pratiqué depuis des décennies, il est difficile d’exiger la vérité de la gauche et du PCF, opérons au moins un essai de “rétablissement”. Ce sera l’enjeu des Européennes.

Aujourd’hui un choc : l’interview de Macron dans l’Humanité, alors que sa politique est clairement celle exposée par Jeudy, cet éditorialiste de BFMTV. Macron manque sans doute de lieu où exposer ce qui est clairement devenu la ligne belliciste qui va être clairement celle des élections européennes.

C’est dans ce contexte d’une Europe seule face à l’autocrate russe que vont se dérouler des élections européennes cruciales. Un scrutin qui dépasse de très loin les petits enjeux de politique intérieure. En réalité, c’est un combat civilisationnel qui se jouera le 9 juin partout sur le continent entre des populistes trop souvent complaisants avec Moscou et ceux qui refusent de négocier avec le Kremlin. Le tweet larmoyant de Jordan Bardella sur la « mort tragique » de Navalny ne doit pas occulter que le RN a vanté pendant des décennies, et il y a encore peu, les mérites du leader russe. L’heure de la clarification a sonné. Le soutien à l’Ukraine reste majoritaire en France, mais il recule. Face à Vladimir Poutine, qui joue le temps long, Emmanuel Macron a prévenu : il faut aider l’Ukraine « quoi qu’il en coûte et quelles que soient les décisions américaines ». La guerre contre Poutine est à ce prix.

Voilà ce que déclare Jeudy l’éditorialiste de BFM et ça va être la tonalité des Européens, ça et l’immigration…

Voilà qui devrait encore réduire à quia la gauche en offrant un boulevard à une surenchère entre une interprétation des malheurs du pouvoir d’achat entre “c’est la faute au migrants” avec en écho “c’est la faute à Poutine”. Alors que non seulement ce n’est pas la faute à Poutine pas plus qu’aux immigrés, mais les rodomontades et investissements guerriers s’ils coutent un bras au contribuable français sont inefficaces, dérisoires. Il faut avoir un parlement tombé au dernier stade du crétinisme et de l’acceptation jusqu’à la forfaiture pour offrir un tel spectacle.

Le ton est donné par l’inénarrable Hubert Védrine qui depuis plus de quarante ans s’est fait une réputation de penseur profond en disant tout et son contraire pour mieux accompagner en fait toutes les démissions mitterrandiennes en feignant de conserver l’apparence d’un homme de gauche, dans la mondanité : “Il faut rester dans la stratégie fixée depuis le début : empêcher Poutine de gagner en Ukraine sans se laisser entraîner dans l’engrenage de la guerre à la Russie”, comprenne qui pourra ? …

Jusqu’où les choix réels de ces impuissants patentés vont-ils servir à cacher une politique : accorder un maximum de “ruissellement” aux marchés financiers, aux marchands d’armes grâce à une exploitation renforcée du monde du travail, une destruction de nos services publics, la Thatchérisation de la France, déjà au bord de l’explosion au profit du capital. Ceux qui mènent cette affaire ont vu leur fortune personnelle croître d’une manière qu’il est juste de dénoncer.

Peut être une image de texte

De ce point de vue le parti communiste, surtout Fabien Roussel, et Léon Deffontaines ont eu au moins raison d’axer la campagne des européennes sur ce fondamental, malgré les difficultés d’avoir un parti apte à mener cette bataille électorale comme il l’aurait fait jadis. Tout est parfois dans le détail, on sait que dans ce type d’élection où il risque d’y avoir un maximum d’abstention, l’enjeu n’est pas de réveiller l’électorat des autres mais bien les siens. Il y a un blocage systématique de la part de certaines directions pour mettre la main sur les fichiers d’adhérents, en revanche les mêmes s’exhiberont sur des marchés où ils sont assurés de réveiller l’électorat le plus soumis à la propagande. C’est un détail mais n’importe quel militant du parti du temps où celui-ci était formé et organisé le savait.

Mais qui dans un cauchemar éveillé sur le niveau possible de provocation des vendus de l’Humanité, aurait imaginé un interview de Macron dans ce journal… il manque de tribune le cher ange?

Dans un contexte de soumission totale à la propagande de l’OTAN et à la diabolisation de la Russie, nous en sommes à la légitimation d’une censure qui va désormais jusqu’à l’intervention directe du Conseil d’État qui a demandé mardi à l’Arcom, le régulateur des médias, de renforcer son contrôle sur la chaîne d’information CNews, et au-delà le contrôle de toutes les télés et radios. La plus haute juridiction administrative a “enjoint à l’Arcom de réexaminer dans un délai de six mois le respect par la chaîne CNews de ses obligations en matière de pluralisme et d’indépendance de l’information”. La décision fait suite à un recours de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui considère que CNews “est devenue un média d’opinion”, ce que l’intéressée conteste. On se demande ce que ces gens feront en temps de guerre officielle ? Même si C news est ce qu’elle est dans la promotion de l’extrême-droite, quelle différence avec LCI ?

Miraculeusement la France résiste à cet appel unanime à la guerre

La réaction de l’opinion publique selon des sondages dont la plupart des officines appartiennent aux mêmes groupes que ceux de la presse entièrement contrôlés témoignent d’un résistance étonnante : pour près des trois quarts des personnes interrogées en France, la livraison à Kiev de matériel humanitaire (médicaments, nourriture…) doit être maintenue (44% des sondés) ou augmentée (32%), selon cette enquête d’opinion réalisée du 13 au 15 février auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes, âgées de 18 ans et plus, résidentes de France métropolitaine.

En revanche les partisans de l’aide militaire sont moins nombreux et ne cessent de diminuer…
La livraison d’armes françaises à l’Ukraine devrait quant à elle se poursuivre (41%) ou augmenter (21%), contre 38% d’avis défavorables, révèle ce sondage. Les partisans de l’aide militaire française sont toutefois en recul de 10 points de pourcentage par rapport à juin 2023.

Peut-être, on peut toujours rêver, se trouvera-t-il un député communiste – pourquoi pas Chassaigne qui vient d’oser une excellente intervention sur ce qui se passe à Gaza – qui osera demander des comptes. Pourtant ni l’opinion publique française, ni même celle de la majorité des peuples de l’UE n’est sur la même logique que l’impérialisme US. Les Européens, les Français n’ont pas les mêmes intérêts mais il est clair qu’une partie du capital largement inféodé aux USA entretient la peur et tous les sentiments d’insécurité pour imposer un choix belliciste qui appelle le fascisme.

La France, Chassaigne a raison, pourrait jouer un autre rôle et il suffirait que le PCF et avec lui une partie de la gauche retrouve sa dimension de classe et de souveraineté nationale pour aller dans un autre sens. Encore faudrait-il qu’il existe quelque part une force consciente de ce possible qui est aussi celui d’un nombre grandissant de peuples en train de se libérer de l’emprise.

Il faut demander des comptes…

Nous ne sommes pas pourtant bien exigeants et nous mesurons que demander à Léon Deffontaines d’oser rétablit les faits rien que les faits, la ligne défendue depuis des années par le parti et sa presse, l’ensemble des “politiciens” français on conçoit qu’il n’ose pas aller a contrario du tsunami de mensonges qui depuis 2014 et 2022, est diffusé, proclamé sur fond de trente ans d’une dérive de l’ensemble de la gauche de soutien à toutes les interventions US sur la planète… Il y a même eu l’épisode du soutien de l’Humanité à Robert Ménard contre Fidel Castro, il était difficile de faire pire… encore que l’interview aujourd’hui de Macron c’est pas mal non plus… La France est à ce régime depuis au moins quelques générations. Notre jeunesse ignore tout de l’histoire et tient l’ignorance pour une vertu de renouvellement. Bref remonter un tel courant en pleine élection est une entreprise noble mais désespérée. Vous voyez Deffontaines en train de dire “je vous assure que l’interview de Poutine mérite d’être lue et pose la possibilité d’un dialogue, de négociations, comme d’ailleurs la Chine qui est prête à assumer un tel rôle?” L’armée française qui partout se fait chasser, crée les conditions de l’assaut contre Poutine, décrète selon “jeudy”, la guerre. Qui osera dire que la défense européenne c’est du pipeau et que les troupes que l’on prétend aligner devant la Russie n’existent même pas mais qu’en revanche les sommes jetées sont elles bien réelles et le bourrage des cerveaux manifeste. Non bien sûr il vaut mieux laisser à Védrine avec la capacité de confusion qui est la sienne, le soin de vaticiner sur cette impasse manifeste. “Je ne suis pas l’OTAN, mais en tant que ‘défense européenne’ je vais encore plus loin tout en me planquant derrière le fait que je n’existe pas en dehors de mes capitalistes et quelques technocrates”. Personne ne sait en fait les sommes investies en pure perte et pour le seul bénéfice de quelques-uns.

Est-il possible de sortir de là? il serait urgent que le PCF amorce un tournant vers la réalité de la guerre vers laquelle on nous entraine et qu’il demande des comptes sur les sommes réelles investies et même sur le rapport qualité/prix espéré de ce petit jeu, est-ce possible où le degré d’adhésion au narratif macroniste est-il si définitif que l’Humanité en soit réduit à publier les propos du président et même pas une enquête sur la réalité du coût de cette pitrerie sanglante ?

Le Kiel Institute publie régulièrement un classement des pays selon l’aide apportée à l’Ukraine pour lutter contre l’invasion russe. Si la France se retrouve en queue de peloton par rapport à d’autres pays, elle remonte si l’on considère sa part dans les financements européens.

Après avoir obtenu de Berlin et de Paris des garanties de sécurité pour son pays, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est de retour, samedi 17 février, en Allemagne à Munich pour s’adresser aux dirigeants occidentaux et s’assurer d’une large mobilisation en faveur de son pays. Le Kiel Institute allemand en a profité pour rendre publique, vendredi, la dernière mouture de son index des aides fournies à l’Ukraine par les différents pays.

INFOGRAPHIES. Aides à l'Ukraine : quelle est la part de la France dans l'aide internationale ?

Car Paris s’est engagé à fournir en 2024 “jusqu’à trois milliards d’euros” d’aide militaire “supplémentaire” à Kiev.

Ces classements européens qui placent en 15e position la France ont provoqué l’indignation du gouvernement français qui se veut ostensiblement l’alter ego du régime de Zelensky mais dans ces fournitures aux armées chacun triche et il faut encore tenir compte d’une réalité : la traduction en valeur marchande, notamment des matériels militaires. Sauf que tout le monde ne joue pas le même jeu, remarque Christoph Trebesh, le directeur de recherche du Kiel Institute : “Le problème c’est que certains pays utilisent des valeurs de remplacement : ils vont valoriser les vieux canons des années 1990 qu’ils livrent au prix des canons qu’ils achètent pour les remplacer.”

Le Kiel Institute se fait donc fort de corriger ces valeurs qu’il estime souvent grossies, comme dans un rapport parlementaire français datant de 2023 et qui annonce 1,7 milliard d’euros de cessions d’armement à l’Ukraine. “Ils parlent d’une somme totale de 1,7 milliard d’euros. On a creusé pour essayer de comprendre d’où venait ce 1,7 milliard mais on n’arrive qu’à 700 millions.”

Une consolation pour Paris tout de même : en agrégeant les volumes d’aide donnés en bilatéral et celles données à l’Ukraine via les différents mécanismes européens, la France est le troisième pays contributeur, derrière les États-Unis et l’Allemagne. Bref l’agitation politicienne de Macron correspond bien à un don in fine du contribuable français, don pour lequel il n’a jamais été sollicité, si ce n’est que son Parlement ne dit mot et consent.

Rheinmetall, le géant allemand de l’armement va construire une usine en Ukraine pour produire « nombre à six chiffres » d'obus de calibre 155 mm

Rheinmetall, le géant allemand de l’armement va construire une usine en Ukraine pour produire un « nombre à six chiffres » d’obus de calibre 155 mm© Fournis par La Tribune

Ce samedi, au lendemain de la signature d’un accord bilatéral de sécurité entre l’Allemagne et l’Ukraine, Rheinmetall, le fabricant allemand d’armement, a annoncé un accord avec une entreprise ukrainienne pour créer une coentreprise de construction des munitions d’artillerie en Ukraine, dont le pays a un besoin urgent face aux forces russes. Objectif : produire chaque année un « nombre à six chiffres » d’obus de calibre 155 mm, y compris les propulseurs correspondants. Pour des raisons de sécurité, ni le nom du partenaire ukrainien, ni le lieu de la future usine, ni la date de début de production, n’ont été communiqués

Coentreprise

Détenue à 51% par Rheinmetall et 49% par le partenaire ukrainien, cette coentreprise apportera une « contribution significative à la capacité de défense de l’Ukraine et servira ainsi la sécurité en Europe », a déclaré Armin Papperger, le patron de Rheinmetall. Selon lui, les projets en cours avec l’Ukraine portent sur une valeur de « plusieurs milliards d’euros, et leur nombre augmente presque chaque jour ».

Pour Rheinmetall, il s’agit de la deuxième co-entreprise en Ukraine, après celle signée en octobre dernier avec l’entreprise publique ukrainienne UDI, anciennement Ukroboronprom, dédiée à la réparation de véhicules militaires, première étape avant de les fabriquer directement sur place.

Produire jusqu’à 700.000 obus d’artillerie par an en 2025

Lundi dernier, le premier coup de pioche d’une future usine de munitions a, par ailleurs, été donné au sein du principal complexe industriel de défense de Rheinmetall en Allemagne, à Unterlüss (nord), en présence du chancelier Olaf Scholz. Cette unité produira à partir de 2025 des munitions d’artillerie de 155 millimètres, munitions d’artillerie standard de l’Otan, utilisée dans de nombreux canons et obusiers, en visant progressivement une capacité de 200.000 obus par an. Au total, Rheinmetall veut produire, sur l’ensemble de ses sites en Europe, jusqu’à 700.000 obus d’artillerie par an en 2025, contre 400 à 500.000 cette année. Avant l’invasion russe de l’Ukraine, il n’en produisait que 70.000

Malgré les milliards d’euros d’armes livrées par les pays de l’UE à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, ceux-ci sont encore loin d’avoir atteint une capacité suffisante pour soutenir durablement le pays et reconstituer leurs propres stocks. L’Allemagne a longtemps été un mauvais exemple, a reconnu récemment Olaf Scholz, car la politique d’armement « a été menée comme s’il s’agissait d’acheter une voiture », alors que les industries de défense ont besoin de planification à long terme pour investir dans de nouvelles capacités.

A l’avenir, « les Etats-Unis voudraient produire un million d’obus par an et l’Europe deux à trois millions grâce à une union entre partenaires européens », expliquait récemment Armin Papperger Les Européens n’auront fourni fin mars que la moitié du million d’obus promis à l’Ukraine l’an dernier.

Le complexe Rheinmetall d’Unterlüss produit déjà des obus de 120 mm destinés aux chars Leopard 2, utilisés sur le front ukrainien. De 60.000 pièces produites par an avant 2022, la cadence est montée à 240.000. Mais à raison de milliers de tirs quotidiens, les troupes ukrainiennes ont des besoins très élevés, et urgents, pour tenter de repousser l’invasion russe.  Et les armées des pays européens ont leurs propres manques à combler. Après des années de sous-investissement, les stocks de l’armée allemande sont vides et ses besoins en munitions sont estimés à environ 40 milliards d’euros par Rheinmetall.

L’appel de Zelensky

Cette annonce intervient alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé samedi un appel pressant à ses alliés occidentaux pour qu’ils livrent plus d’équipements militaires au pays, en insistant sur les armes de longue portée, après l’une des victoires russes les plus significatives dans l’est de l’Ukraine. Si le dirigeant a été sonné par le retrait forcé de l’armée, annoncé dans la nuit, de la ville ukrainienne d’Avdiïvka, il n’en a rien laissé paraître lors de son intervention samedi à la Conférence de Munich sur la sécurité, en Allemagne.

Mais son message est clair : « Nos actions ne sont limitées que par la quantité et la portée de l’éventail de nos forces – ce qui ne dépend pas de nous », a-t-il lancé aux responsables réunis pour cette grand-messe de la diplomatie mondiale, alors que l’Ukraine va entrer dans sa troisième année de guerre. Bref nous sommes incapables de défendre les positions que depuis 2014 nous occupons dans le Donbass pour massacrer des civils mais nous vous proposons de nous aider à aller plus avant dans le territoire russe pour y attaquer là aussi la population civile.

« Nous pouvons récupérer nos terres. Et Poutine peut perdre. Cela s’est déjà produit plus d’une fois sur le champ de bataille », a-t-il fait valoir ce qui ne mange pas plus de pain que de le prendre de haut au nom de qui et de quoi plus personne ne le sait.

Il a déploré que l’Ukraine soit « maintenue dans un déficit artificiel d’armes, en particulier d’artillerie et de capacités à longue portée ». Ce manque « permet à Poutine de s’adapter à l’intensité actuelle de la guerre ». S’adapter est de l’ordre de la litote… Kiev réclame depuis des mois à ses alliés des armes de longue portée capables de toucher plus en profondeur les troupes russes. Ce qui suppose une action en terre russe qui existe déjà mais officiellement c’est gênant.

Une problématique que le chancelier allemand Olaf Scholz a soigneusement éludée samedi. « Pas à pas, nous décidons toujours de la bonne chose à faire au bon moment », a-t-il répondu, signifiant que la livraison de ces armes n’était pas à l’ordre du jour.

Kiev veut des Taurus

Kiev souhaite que Berlin l’équipe avec des Taurus, l’un des missiles les plus modernes et les plus efficaces de l’armée de l’air allemande. Le gouvernement allemand y rechigne, de crainte que le territoire russe soit également touché par ces armes de précision, entraînant potentiellement une escalade du conflit. Olaf Scholz a rappelé que l’Allemagne – deuxième contributeur en valeur absolue après les Etats-Unis – était un soutien clé de la défense de l’Ukraine et venait encore de le prouver en signant, vendredi un accord de sécurité bilatéral ancrant dans la durée l’aide à l’Ukraine. Volodymyr Zelensky a signé un document similaire avec la France, lors d’un déplacement à Paris, où Emmanuel Macron a également promis à Kiev « jusqu’à trois milliards d’euros » d’aide militaire « supplémentaire » cette année.

L’Allemagne a prévu sept milliards de soutien à l’Ukraine pour 2024 dont un nouveau paquet de livraisons d’armes pour un montant de 1,1 milliard d’euros détaillé vendredi. Mais la situation est toujours bloquée aux Etats-Unis : Kiev espère depuis des mois le vote d’une aide cruciale de quelque 60 milliards de dollars décidée par le gouvernement de Joe Biden et entravée par une opposition républicaine sous influence de Donald Trump. La vice-présidente américaine Kamala Harris a tenté de rassurer Volodymyr Zelensky, lors d’entretiens à Munich, là même où elle l’avait déjà rencontré, il y a deux ans, « cinq jours avant l’invasion russe », a-t-elle rappelé.

Sur l’aide à l’Ukraine, « il existe un soutien bipartisan. (…) nous sommes inébranlables. Et cela n’a rien à voir avec un cycle électoral », a affirmé Kamala Harris qui a mis en garde contre « les jeux politiques » en pleine campagne pour l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis. Comme s’il y avait quelque chose d’autre qui pour le moment soit prise en compte par ce que certains ont l’audace de décrire comme l’essentiel de la démocratie… Les élections… qu’elles soient présidentielles, européennes ou autres elles semblent incapables de résoudre ne seraient ce que les contractions qu’elles engendrent.

Le président ukrainien a qualifié de « vitale » l’aide américaine en suspens. Sa tournée européenne a été ose-t-il dire assombrie par “l’annonce de la mort en prison d’Alexeï Navalny, l’opposant numéro un à Vladimir Poutine, éteignant un peu plus tout espoir d’ouverture à Moscou.” Que l’on ait réussi à transformer un raciste sympathisant nazi, qui au mieux de son influence atteignait les 3,5% de voix en héros de la liberté et principale voix du peuple russe, qu’en matière d’opposition, la lâcheté ordinaire de l’Hhumanité et plus généralement des directions communistes ait prétendu étouffer, la voix du KPRF est encore une manifestation de jusqu’où le courant liquidateurs, les stipendiés de l’Humanité sont prêts à aller…

Dans un tel contexte si l’Ukraine est de nouveau au cœur des débats à la Conférence de Munich, le conflit meurtrier entre Israël et le Hamas, la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et la menace d’escalade au Moyen-Orient, occupent aussi les participants. Des négociations complexes sont en cours en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations d’otages du Hamas et de Palestiniens détenus par Israël. Le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est l’un des principaux médiateurs dans les négociations en vue de la libération des otages, doit s’exprimer samedi. Partout se multiplie une diplomatie parallèle dans laquelle la France n’a plus voix au chapitre. C’est la timide remarque d’André Chassaigne “par sa tradition la France pourrait à Gaza, dans le Moyen orient jouer un rôle de paix”. Ce qui est vrai pour Gaza l’est pour bien des situations y compris en Ukraine…

Nous avions espéré que le minimum de bon sens et de choix de la paix qui jadis caractérisait les communistes feraient choisir à la liste des Européennes le refus de livraison des armes, quelque chose de proche de l’intervention de Chassaigne sur Gaza, mais l’interview de Macron dans l’Humanité est avec d’autres pitreries du weekend un mauvais coup porté à cette modeste espérance. Honnêtement le contexte français est tel que l’on peut se demander à quoi sert ce que nous tentons de défendre ici?

Danielle Bleitrach

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 368

Suite de l'article

1 Commentaire

  • parcollet
    parcollet

    merci,pour les infos!la propagande, cela me gave…

    MIGRANTS

    ils vont, ils viennent ;
    la souffrance,la douleur,l’horreur au quotidien…
    peuples,nomades forcés,
    de fuir sans arrêts,
    réfugiés
    politiques,
    sacrifiés
    économiques
    climatiques !
    Ces mots sont des humains 
    Pas de vagues statistiques !
    La finance est cynique
    didactique
    meurtrière pragmatique…
    au pays des droits de l’homme
    l’humain est l’essentiel
    la paix se doit réelle
    l’amour pas optionnel
    pour que notre devise :
    « LIBERTÉ- ÉGALITÉ -FRATERNITÉ »
    soit une réalité
    unissons nos combats
    pacifiques citoyens
    afin que
    L’HUMANITÉ
    puisse toujours exister !

    DOMINIQUE

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.