Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Festival de Karlovy Vary refuse à l’Ukraine le retrait d’un film russe du programme

Cette information est riche d’enseignement, les dirigeants ukrainiens et ceux qui les suivent sont arrivés au stade ultime de l’autodafé et ne supportent plus même les Russes pourtant critiques de la politique et de l’histoire de leur pays et les gens de culture en occident commencent à mesurer la folie d’une telle négation. Il ne s’agit pas seulement de culture mais bien de ce qui prétend avancer derrière ces négationnistes et c’est pourquoi nous faisons suivre cette “nouvelle” d’un commentaire d’Alain Girard sur le sens de ce qui se joue aujourd’hui en Ukraine et pas seulement dans le lieu des combats, le Donbass, une tentative de négation de l’histoire au profit d’un retour en force du fascisme qui préfigure une offensive contre tous les travailleurs en Europe. Comme le dit un autre article de ce blog l’occident a nourri un monstre en son sein et celui-ci est désormais prêt à se retourner contre lui sous le visage de l’Ukraine. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

237onlineil y a 3 jours Temps de lecture 1 minute PartagerPinterestReddit

La direction du Festival international du film dans la ville tchèque de Karlovy Vary, qui se déroulera du 1er au 9 juillet, a rejeté les griefs des cinéastes ukrainiens concernant l’inclusion dans le programme du film russe La Fuite du capitaine Volkonogov.

« Un groupe de cinéastes ukrainiens a dernièrement adressé une lettre à [la direction] du Festival de Karlovy Vary en réaction à l’inscription au programme du film La Fuite du capitaine Volkonogov » , indique ce mardi le site du Festival. « À notre avis, La Fuite du capitaine Volkogonov est l’un des meilleurs films de l’année dernière à la Mostra de Venise. De ce fait, il a été invité dès l’automne au programme du Festival de Karlovy Vary », souligne la direction de ce dernier.

Elle déclare comprendre les arguments des cinéastes ukrainiens, mais « rejeter résolument » l’interprétation selon laquelle la diffusion de ce film « détourne la communauté internationale des crimes de guerre commis en Ukraine ». « Au contraire, nous estimons qu’en présentant ce film nous pourrons contribuer au développement dans la société d’un débat attirant l’attention sur la coïncidence du sujet du film et des évènements en cours […] Nous constatons [dans le film] une critique indirecte, bien que très évidente, du régime russe existant », note le président du Festival, Jiri Bartoska.

Selon la Radio tchèque, l’ambassadeur d’Ukraine dans le pays a exigé, dans une lettre ouverte à ce dernier, de rayer le film russe du programme. La direction du Festival n’a pas commenté l’appel du diplomate ukrainien.

Le film des réalisateurs russes Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov raconte l’histoire, en 1938, d’un capitaine zélé du NKVD (l’équivalent du ministère de l’Intérieur) dont la vie change lorsqu’il devient lui-même la cible de la répression. Il s’échappe et cherche dans sa fuite à expier ses fautes et à obtenir le pardon des familles de ses victimes.

Ce qui se joue en Ukraine au-delà des frontières du Donbass par Alain Girard :

Les frontières de l’Ukraine, du Donbass certes mais un autre pan de la vie du peuple ukrainien demeure l’objet de violences et celles là de la part du pouvoir en place, une véritable blitzkrieg contre les conventions collectives, contre les droits des travailleurs et là, c’est un silence pour le moins singulier notamment de la CGT, de la CES, moins étonnant voire de la FSM.

Le pouvoir ukrainien peut invoquer tous les prétextes, il interdit les partis d’opposition, la littérature russe, la culture ukrainienne de fait.

Zélinsky sacrifie l’armée aux désirs de Biden, c’est le prix du sang, incroyable affiche de soutien à Kiev aux forces armées dont personne n’a relevé qu’elle était en… Américain. C’est dire le poids de l’impérialisme de l’Oncle Sam qui entend sans doute ici à un galop d’entraînement pour affronter la Chine.

Le pouvoir ukrainien n’est plus qu’une succursale des forces impérialistes, la CIA, les ministres anglais relatent à chaque instant la stratégie qu’ils entendent et obtiennent de l’oligarchie ukrainienne.

Un article précise que nombre de réfugiées sont rappelés au pays, essentiellement les femmes issues des services de santé. Elles disent ne pas avoir le choix, signe qu’aucune protection sociale n’est en place, pendant le conflit, infirmières elles ne sont certainement pas destinées à aller oeuvrer dans les ministères, imaginons leur retour et leur après…

La destruction des protections sociales se couple avec l’opération de liquidation de toute mémoire de l’Urss, opération vouée à l’échec par la mémoire et la combativité ouvrière notamment au Donbass.

Nombre d’ukrainiens se plaignent d’être délaissés par le pouvoir, rien pour subsister y compris sur les portions de territoire reprises aux russes, c’est, de manière évidente, d’une part, punir ces ukrainiens restés sur place et soupçonnés de collaboration avec l’ennemi et d’autre part une population qui a un coût et qui ne peut plus vendre sa force de travail, car le travail…

Chaque jour, des décisions de financement tombent de l’étranger, incroyables cagnottes de ces états austéritaires pour leurs propres peuples, chaque jour Zélinsky présente la facture, il est tout à fait d’accord pour le hachoir mais il faut rentabiliser la chose et les armes arrivent en masse et plus discrètement les fonds. Pour les deux, un point commun, que deviennent-ils ? Mystère.

Donc se réfugier à l’étranger c’est pour un ukrainien une garantie, il sera, de par sa formation, ses connaissances, car ils sont souvent de bon niveau professionnel, donc garantie qu’il aura accès à la libre concurrence des salaires, la libre concurrences entre victimes des guerres, pillages et autres réussites du capitalisme mondialisé.

Un ex député macroniste se félicitait de l’arrivée de ces compétences taillables et corvéables de plus, il se fit taper sur ses doigts boudinés de nanti, chut voyons.

Un peu plus loin en Espagne, un ponte du mouvement associatif invite le gouvernement à créer les conditions, non du retour au pays, avec la paix à la clé, non il évoque l’installation de ces ukrainiens sur place pour une bonne durée, de fait, il entend “intégrer” traduisez, il porte une forte revendication de solidarité: des allégements de cotisations patronales…

Donc nos réfugiés ukrainiens, blancs, les autres n’ont ni la bonne nationalité ni la bonne couleur, auraient un destin tout tracé,

  • rentrer au pays et ne plus y retrouver de conventions collectives de code du travail
  • ne pas rentrer au pays et se trouver confrontés à la mise en concurrence entre migrants, la Pologne ne s’y trompe pas, elle rabote l’aide aux ukrainiens, ça sera force du travail contre nourriture.

Que le travailleur ukrainien rentre au pays, il sera livré pieds et poings liés à l’exploitation au prétexte de la guerre, de la reconstruction, du sacrifice pour la patrie, de tous les prétextes habituels, sans code du travail ou si peu.

Que ce travailleur reste à nos côtés et pourquoi pas puisque nous voulons ré-industrialiser le pays notamment, il en faudra des forces pour cela, des compétences, des énergies.

Dans les deux cas, une constante, la reconnaissance du savoir-faire, des qualifications, des compétences et dire que pour moins payer le prétexte serait la barrière de la langue alors que l’anglais écrase le tout. Enfin donc, surexploité au pays, surexploité ici, comme en toute période de ce genre, seule les solidarités de classes, les combats unitaires et unis, le seul rempart contre les divisions mortelles du monde ouvrier déjà bien présentes.

Allons-nous compter les points de la mise en concurrence des travailleurs maliens, maghrébins, ukrainiens sur nos territoires ou allons-nous substituer à ce pillage des vies, un travail syndical et
politique rassembleur par et dans les luttes.

Allons-nous laisser une Ukraine avec un ersatz de code du travail intégrer une Union Européenne ou cela servirait encore de mètre étalon pour nos propres conquis?

Le patronat, apatride, se lèche les babines et pas qu’en Europe. Les ventes d’armes, la main d’oeuvre à prix soldé, la reconstruction car gageons qu’ils sont déjà sur les rangs des financement publics et ce couvercle d’austérité pour l’ensemble des peuples appelés à l’effort commun, c’est le loto du patronat.
Gageons que nous n’en avons pas fini avec le chauffez-vous moins, mangez moins et moins bon, serrez-vous la ceinture d’un cran et ils sont si sûrs d’eux qu’ils ne promettent même plus le bout du tunnel.

Donc la solidarité avec l’Ukraine est d’abord la solidarité avec le peuple, la classe ouvrière ukrainienne, ce n’est pas une solidarité guerrière mais une solidarité de classe, pour la paix et l’exigence de négociations dans un calendrier qui ne soit pas celui des élections aux States ou celui d’un Johnson et de ses ministres à la braguette facile ou d’un Macron, qui coupé de tout se voyait impérator de l’U.E.

Que les communistes, déjà à l’Assemblée posent les bonnes questions, portent les vraies solutions pour ces réfugiés futurs migrants, en les écoutant même, car ici, une femme et ses deux enfants racontait que son mari n’avait pu passer la frontière et se cachait, il refusait de combattre.

Là encore, quelques articles enfin pour entendre là-bas la lassitude du peuple et les vidéos qui ne peuvent pas toutes être censurés dans l’U.E des droits de l’homme, car le citoyen étant incapable de discerner le bon du mauvais, la manip du vrai..

Il y a urgence à être aux côtés du peuple travailleur ukrainien et de lui seul car là-bas, comme ici, les barricades n’ont que deux côtés.

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