Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Derriere les discours, comprendre les contradictions de l’impérialisme…

Le discours de Jens Stoltenbergr comme celui d’autres responsables européens a le mérite de révéler la vérité d’un assassinat de masse, la logique de l’OTAN : Avec Kiev qui se bat contre Moscou, le bloc a sauvé ses propres troupes, a-t-il déclaré. L’OTAN c’est-à-dire non pas les peuples d’Europe de l’Atlantique à l’Oural, mais une Europe vassalisée aux Etats-Unis et qui se bat non pas pour les Etats-Unis mais pour un système d’hégémonie militarisé à l’extrême et qui utilise le dollar comme un instrument d’hégémonie, de blocus, d’asphyxie. Sur tous ces plans, il s’est heurté à un échec face à la Russie et le discours sur le respect de l’ordre international démocratique est obligé de céder la place à la mise en évidence des “guerres par procuration” avec l’Ukraine sacrifiée, mais aussi une logique d’ukrainisation de la zone UE de plus en plus confondue avec l’OTAN. Cependant il faut également considérer que ces déclarations font partie d’un poker menteur dans lequel il est clair que face à la défaite le camp otanesque est loin d’être unanime, y compris les Etats-Unis. Ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’au-delà des déclarations se jouent des logiques contradictoires. Face à la défaite de l’Ukraine sur le terrain militaire, le maître d’œuvre de la situation, les Etats-Unis sont pris dans plusieurs contraintes, ceux des intérêts capitalistes. Et dans un temps relativement court les contraintes électorales d’autant plus âpres entre individus que les enjeux de classe sont étouffés.
Biden a un camp très divisé en particulier à propos de ce qui se passe en Israël mais qui peu à peu dénonce toute la politique belliciste des USA, alors même que le clan démocrate est celui qui s’est toujours le plus impliqué dans les guerres y compris en Ukraine ou au Moyen Orient. Ces deux parties d’un parti sont si irréconciliables que l’on peut craindre une abstention massive en particulier de la jeunesse. Biden est pris dans la quadrature du cercle et devient de plus en plus l’otage d’une ligne totalement impraticable, la seule chose qu’il espère est le calme relatif que lui refuse le terrain tel qu’il a contribué à le construire y compris en Ukraine, au Moyen orient, et partout. Il est déjà accusé de la retraite débâcle en Afghanistan et il aimerait bien ne pas voir se reproduire la même situation avant les dites élections où sa position n’est pas des plus favorables. Dans le même temps, il y a aux Etats-Unis un consensus autour du fait que les “alliés” n’ont qu’à dépenser pour se protéger eux-mêmes.
Il est sûr que les négociations vont bon train pour que la Russie accepte de “sauver la face” et toutes les opérations de terrorisme sont faites pour lui expliquer que si elle n’aide pas l’OTAN et les USA le petit jeu peut durer. Mais l’attentat de Moscou, avec les faux islamistes a produit les effets inverses à ceux escomptés. La manière dont le Ministre de la Défense russe a traité Séjourné à la recherche de cet espace de négociation en dit long sur la colère russe qui ne veut pas d’un compromis à la coréenne qui serait fictif et permettrait à l’Otan européenne de continuer menaces et déstabilisation. En particulier il veulent un changement de pouvoir à Kiev, assorti d’un large espace de neutralité, ce qui avait été prévu lors de la dissolution du pacte de Varsovie (comme nous le montrons dans le texte déclassifié que nous publions par ailleurs). Ils estiment que paradoxalement les Etats-Unis sont moins bellicistes que leurs “marionnettes” alliés qui eux font monter les enjeux pour sauver leur peau (de Zelensky à Netanyahou) et cela donne une étrange physionomie partout aux dits “alliés”, y compris le fou furieux en Argentine. Macron le mégalomane impuissant ne dépare pas.
C”est pourquoi il faut à la fois prendre très au sérieux tous les boute-feux : ils jouent sur une situation structurelle, celle d’une puissance hégémonique qui n’a plus les moyens de gagner mais conserve une grande puissance de nuisance. Mais il faut aussi mesurer que tous les discours officiellement prononcés sont un jeu de poker face à la défaite. En ce sens un plateau comme celui de LCI est totalement révélateur de l’aspect mensonger, irrationnel d’une telle situation.
Il faut ajouter à la situation le fait que le gouvernement des USA craint une crise ouverte du dollar et des marchés, ce qui complexifie sa situation face à la Chine. Biden est partagé entre une tendance réaliste du capital qui préconise une entente à la Kissinger avec la Chine (nous analysons par ailleurs la manière dont la Chine accueille cette demande) et une tendance qui veut l’affrontement et continue à envisager des coalitions économiques et militaires et espère obtenir de la Chine une désolidarisation avec les foyers de guerre que les USA allument partout dans le monde y compris en Ukraine, sous prétexte que la Chine veut la paix.
Outre ses problèmes financiers et militaires (en retrait partout y compris avec ses alliés de l’OTAN et Israël comme en Afrique, avec une Amérique latine qui résiste), les Etats-Unis sont en effet confrontés à une véritable crise de représentativité interne. Partout les élections (celles européennes comme les autres) témoignent de l’incapacité de réguler les contradictions internes et poussent à la guerre. La tentative d’opposer la Chine à la Russie en jouant sur le fait que la Chine a besoin d’un monde apaisé pour son propre développement se heurte à une vision à long terme chinoise qui traite les Etats-Unis et ses alliés comme un preneur d’otage aux abois qu’il faut calmer et empêcher de nuire.
Nous ne sommes pas dans la guerre froide, Il faut avoir conscience de la réalité des enjeux face aux discours politiciens et ceux des médias. S’il est vrai que les USA et l’OTAN ont transformé les Ukrainiens en chair à canon et qu’ils sont prêts à jeter dans la fournaise d’autres peuples y compris la Moldavie, ils ne sont pas en état d’un affrontement direct, loin de là et les déclarations et actions de Macron sont dénoncées (comme les propos de Blinken) comme une ligne rouge d’un affrontement direct.
Enfin conclusion : Il n’y a pas de lutte pour la paix qui puisse se mener si elle consiste à exiger la paix en jouant le jeu de poker à multiples facettes de la puissance qui partout porte la guerre, en feignant de laisser entendre que ce serait l’autocrate Poutine qui serait le belliciste face aux démocraties (l’Ukraine, la France, l’UE, l’OTAN que l’on n’ose plus dénoncer), le tout en n’osant pas attaquer le capitalisme autrement que comme une pratique d’évasion fiscale en ignorant totalement ce que représente l’économie de guerre et ce qu’est la réalité des enjeux à savoir les diverses formes de lutte pour l’hégémonie capitaliste occidentale (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Avec Kiev qui se bat contre Moscou, le bloc a sauvé ses propres troupes, a déclaré Jens Stoltenberg

4 avr. 2024

Le soutien militaire occidental à l’Ukraine a permis au bloc d’affaiblir la Russie sans envoyer ses propres soldats mourir sur le champ de bataille, a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.À lire aussi :Merci Jean-Luc !

S’exprimant lors d’un sommet des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN à Bruxelles mercredi, le chef du bloc militaire dirigé par les États-Unis a réitéré ses appels à fournir à Kiev plus de munitions et d’armes à long terme, arguant que cela convient aux intérêts occidentaux.

« Le soutien des alliés de l’OTAN et le soutien des États-Unis à l’Ukraine sont quelque chose qui profite à nos propres intérêts de sécurité », a-t-il ajouté. », a déclaré M. Stoltenberg.

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La « guerre perdue » de l’OTAN et une promesse vide à l’Ukraine

Avr 6, 2024

Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OTAN se sont réunis à Bruxelles cette semaine pour marquer le septième anniversaire de l’alliance et préparer leur sommet de juillet à Washington. Au cours de la réunion, les participants ont discuté des plans visant à étendre leur soutien à l’Ukraine.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réitéré jeudi que l’Ukraine finirait par rejoindre l’OTAN. C’est le même message que les États-Unis répètent depuis 2008, bien que l’alliance n’ait pas révélé de calendrier concret pour l’adhésion de l’Ukraine.

La représentante américaine Marjorie Taylor Greene (souvent appelée MTG) et le sénateur américain JD Vance se sont tournés vers les médias sociaux pour dénoncer les commentaires de Blinken comme irresponsables et dangereux, affirmant qu’inviter l’Ukraine à rejoindre l’OTAN pendant une guerre revient à « inviter notre nation à la guerre ».

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