Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le ralliement au nucléaire à la Cop 28, deux ou trois choses que l’on sait… par le Candide de service

COP28: une vingtaine de pays, dont la France, appellent à tripler le nucléaire dans le monde d’ici à 2050
En France aussi, en dehors de J.L.Melenchon qui avec sa sobriété habituelle a dénoncé “la tête d’oeuf” qui a réussi à inventer ça et s’est insurgé contre les déchets et le réchauffement de l’eau. De ce dernier point de vue, la presse internationale anglophone parle d’avancées importantes en matière de “fusion”. En fait ce choix du nucléaire et les combinaisons politico-stratégiques sous-jacentes sont le seul événement de cette Cop dont chacun dénonce les incohérences et le barnum indécent. Voici quelques remarques naïves de Candide dans le cadre du débat européen, l’état de mes connaissances sur le sujet et de mes espérances autant que mes craintes, j’ai besoin d’un débat politique sur la question et j’espère que dans le cadre des élections européennes, celui-ci pourra avoir lieu, en tous les cas en l’état c’est la liste du PCF dirigé par Léon Deffontaines qui se rapproche le plus de ce débat qui permettrait une démocratisation des enjeux, une connaissance de ceux-ci favorisant l’intervention populaire. C’est pour cela que j’ai signé l’appel à soutenir cette liste en fin d’article (note de Danielle Bleitrach).

L’annonce du choix du nucléaire a été faite par John Kerry, l’émissaire américain pour le climat, à Dubaï, en compagnie de plusieurs dirigeants dont Emmanuel Macron et le premier ministre belge Alexander De Croo. «L’énergie nucléaire est de retour», a déclaré Emmanuel Macron samedi 2 décembre à la COP28 de Dubaï. Une vingtaine de pays dont la France, les États-Unis et les Émirats arabes unis ont appelé, dans une déclaration commune, à tripler la production d’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à 2020. L’objectif ? Réduire la dépendance aux énergies fossiles charbon et au gaz, grand enjeu de cette conférence mondiale sur le climat.

Jusqu’à cette année, la question du nucléaire, presque tabou, était très peu évoquée lors des conférences mondiales sur le climat. Les bouleversements géopolitiques mondiaux et les questions de souveraineté énergétique qui en découlent ont vraisemblablement contribué à changer la donne mais que l’on se rassure les systèmes d’intérêts et les affrontements stratégiques y trouveront leur compte.

« Nous savons par la science, la réalité des faits et des preuves qu’on ne peut pas atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sans nucléaire », a ainsi affirmé John Kerry, l’émissaire américain pour le climat en lançant officiellement cette initiative en compagnie de plusieurs dirigeants dont le président français et le premier ministre belge Alexander De Croo. Parmi les signataires figurent encore la Bulgarie, le Canada, la Finlande, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la Corée du Sud, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, la République tchèque et le Royaume-Uni.

Toutefois la Chine et la Russie, importants constructeurs de centrales nucléaires dans le monde, ne comptent pas parmi les signataires. Alors que nous savons ici qu’ils se sont déjà lancés dans des partages de savoir et de techniques dans ce domaine en particulier en Afrique de l’ouest. On constate également l’absence d’autres voix comme le Brésil qui a posé la question du climat comme concernant en priorité les pays qui subissent les dommages.

Ainsi lors de la COP28 à Dubaï, ce dimanche (03), le président Lula a déclaré qu’il voulait que le Brésil soit un leader dans la discussion sur l’agenda climatique mondial, en mettant l’accent sur son rôle en bioéconomie et en rénovation énergétique. Il a proposé que les pays riches investissent dans les nations les plus pauvres. Et parce qu’il se considère avec d’autres pays des BRICS comme leader dans cette démarche, Lula a insisté sur cette responsabilité brésilienne et a affirmé qu’il n’y a pas de discussion possible sur le climat qui ne considère pas le Brésil comme le centre de la question, cela va avec la modification des institutions internationales.

Ne faut-il pas être conscient que le choix du nucléaire, comme celui de la lutte pour la défense du climat doit être le plus démocratique qu’il est possible, il faut y associer les peuples victimes du réchauffement climatique, les travailleurs de la filière et les nations souveraines sur leur propre développement. Une tout autre conception de la démocratie que celle portée aujourd’hui par l’impérialisme US et l’occident.

Il faut revendiquer le développement de cette filière assortie d’autres, mais aussi le faire dans une nouvelle conception, multipolaire, en partant des besoins basiques de l’environnement et des populations et pas des intérêts de ceux qui nous ont conduits à l’actuelle situation d’autodestruction.

Ce n’est pas là le sens de ce choix du nucléaire dans cette déclaration dont on dit qu’elle a été initiée non par la France mais par Macron et c’est le principal danger du leadership qui se dessine celui de perpétuer un mode de domination et de chantage. Si l’on veut effectivement tabler sur cette énergie il faut aussi tenir compte de qui l’utilise, la développe, au profit de qui.

Première caractéristique, il s’agit de prendre la tête du développement nucléaire sous la forme d’une coalition de l’occident avec une invite à la Banque mondiale et à ses actionnaires à accompagner cet essor. « La déclaration reconnaît le rôle clef de l’énergie nucléaire dans l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050 et pour conserver l’objectif de (limiter le réchauffement à) 1,5°C à portée de main », indique le texte qui n’est évidemment pas contraignant. Le document « invite [notamment] les actionnaires de la Banque mondiale, des institutions financières internationales et des banques régionales de développement à encourager l’intégration de l’énergie nucléaire dans la politique de prêt de leurs organisations ».

Neutralité carbone

« L’énergie nucléaire est une énergie propre, je tiens à le répéter », a déclaré Emmanuel Macron, rappelant qu’elle produit environ 70% de l’électricité en France. Il faut désormais « réfléchir à comment accompagner les pays qui veulent changer leur mix énergétique », explique-t-on dans l’entourage du président. Tous les pays ne peuvent pas le faire, et « ce serait absurde en termes de sécurité » mais les pays qui souhaitent s’engager doivent pouvoir « bénéficier du soutien de la communauté internationale pour le faire de manière fiable ».

Cet appel est lancé alors que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) organise en mars prochain à Bruxelles un sommet présenté comme la réunion au plus haut niveau jamais consacrée exclusivement au thème de l’énergie nucléaire civile. Le monde compte aujourd’hui environ 400 réacteurs répartis dans une trentaine de pays. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) table au moins sur un doublement des capacités de production nucléaire.

Certains défenseurs de l’environnement mettent cependant en garde contre les risques d’accident, la question des déchets sur le très long terme ou encore les coûts élevés de l’atome, c’est le cas du leader de la France insoumise qui là aussi cultive sa différence. « La France a pris une position ridicule et l’a fait partager par 19 autres pays », a-t-il déclaré sur France Inter, critiquant « la tête d’œuf qui a trouvé ça ». « Quand ça se réchauffe, ça réchauffe l’eau, et par conséquent on ne peut pas refroidir » les installations nucléaires, a-t-il souligné. L’ennui avec Mélenchon et son “mouvement” c’est qu’avec eux la politique est une histoire vide de sens, racontée par des idiots, pleine de bruit et de fureur, mais qui souvent comme ici a toute chance de n’exprimer que les égos démesurés de gens sans perspective et sans ancrage de classe : le petit bourgeois pris de rage qui a le mérite de ne pas vouloir être aussi con voire fasciste que papa mais qui rate son pari, dommage. Parce que ce genre de positionnement critique ne s’intéresse pas à ce qui nous parait fondamental, à savoir qui et au profit de qui développe la filière. Cela ne dérange pas beaucoup au contraire ce qui se met en place.

Vous avez aimé les pétrodollars, les blocus, les sanctions, vous allez adorer la main mise des USA sur le nucléaire…

Si l’occident veut reprendre la main du développement du nucléaire celui-ci ne peut pas se contenter de l’existant et pour ce faire il doit s’appuyer sur un secteur qui a été mis à mal partout à partir des années 80 en France comme aux Etats-Unis. Est-ce qu’il va le faire sur le modèle du CEA, ce serait étonnant vu le ralliement et la gauche française ferait bien de s’intéresser à ces questions plutôt qu’à mener un combat d’arrière garde contre le nucléaire civil.

On sait qu’actuellement se développent des recherches sur la fusion nucléaire qui présente les mêmes avantages que la fission. « Elle est décarbonée, abondante et pilotable, contrairement à certaines énergies renouvelables », mais elle possède un autre atout : elle n’émet que très peu de déchets radioactifs et ne présente pas de risques d’emballement (risques d’explosion, ndlr). « L’enjeu majeur aujourd’hui reste donc de prouver qu’on peut atteindre la rentabilité énergétique pour obtenir et maintenir la réaction de fusion ». Car si les aspects théoriques sont maîtrisés, de nombreuses incertitudes restent à lever pour démontrer la faisabilité industrielle de cette technologie qui peine aujourd’hui à dépasser le stade de la recherche fondamentale. Il semble que Kerry présentera des avancées dans ce domaine c’est du moins ce qui se murmure dans la presse internationale anglophone. Il n’y a pas que les Etats-Unis, les efforts visant à réaliser la fusion en tant que source d’énergie progressent à un rythme accéléré, propulsés par des percées technologiques, des engagements nationaux puissants de pays tels que le Royaume-Uni, le Japon et la Chine.

Mais ce que va vendre Kerry c’est non seulement les résultats des Etats-Unis, les opportunités offertes à la planète sur le plan climatique mais le fait que l’on assiste à une croissance fulgurante des investissements privés dans les entreprises de fusion.

Bien que les États-Unis aient été le principal terrain de croissance pour les sociétés privées de fusion, il n’y a pas eu d’engagement national décisif en faveur de la fusion. Kerry est depuis longtemps un fervent partisan de la fusion, remontant au moins à son mandat de sénateur du Massachusetts. En 2012-2013, par exemple, le sénateur Kerry a déployé des efforts majeurs pour empêcher l’arrêt du réacteur Alcator-C-Mod au MIT – l’un des projets de fusion innovants les plus prometteurs aux États-Unis. On s’attend donc de sa part en tant que représentant des Etats-Unis à une déclaration en ce sens. Il s’agirait alors d’un effet de relance qui voudrait attirer les gros investisseurs des pétrodollars. Les États-Unis étaient autrefois la principale « superpuissance » de fusion, avec l’effort de fusion le plus important et le plus complet au monde. Il n’est pas surprenant que la capacité de fusion des États-Unis soit centrée sur des laboratoires nationaux ayant des liens militaires étroits et de là un lien avec le système financiarisé militaire. Mais à partir des années 1980, le secteur américain de la fusion a souffert de coupes budgétaires massives, dont il ne s’est toujours pas complètement remis. La participation au projet de réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) est accusé d’avoir servi de prétexte à l’échec d’un effort national sérieux de fusion.

La Chine là encore a fait des progrès considérables. En Chine, il n’y a pas moins de six réacteurs à fusion nucléaire expérimentaux en état de fonctionnement. L’un d’eux, le tokamak supraconducteur expérimental avancé surnommé East, a battu récemment un record en maintenant un plasma chauffé à plusieurs dizaines de millions de degrés pendant plus de dix-sept minutes !

Mais ce passage de la scission de l’atome à la fusion, en gros la recréation d’un processus solaire en laboratoire n’est pas encore à l’état industriel.

Il me semble qu’il y a là beaucoup de questions importantes sur lesquelles les militants, les élus, les députés ont besoin de faire avancer leurs réflexions… Nul doute que nos lecteurs peuvent déjà commencer à s’y intéresser pour éclairer la lanterne de ceux qui comme moi sont alertés …

Candide

Peut être une image de texte

C’est une des raisons, la relation du PCF au nucléaire et à la lutte pour le climat, dans le cadre du service public, de coopération et non de concurrence, l’héritage de Joliot Curie, plus d’actualité que jamais qui font que j’ai signé cet appel au soutien de la liste dirigée par Léon Deffontaines aux prochaines européennes.

Danielle Bleitrach

En France et en Europe, REPRENONS LA MAIN !

Cela ne peut plus durer.

Ceux qui dirigent l’UE font de l’Europe une machine de guerre contre nos droits, nos salaires, nos emplois.

Il est temps d’ouvrir un nouveau chemin de coopération et de progrès pour les peuples d’Europe.

Tout est à revoir !

Les finalités, d’abord. Actuellement, l’Union européenne vise à garantir le règne de la « concurrence libre et non faussée », l’austérité budgétaire et le refus de l’investissement.

➡️ C’est fermer la porte aux aspirations populaires pour choyer les profits des plus riches.

➡️ C’est mettre en péril les services publics au profit d’un système injuste et inefficace.

➡️ C’est abîmer nos vies tout comme l’environnement.

Très déterminée dans ces combats au service d’une petite minorité, l’Union européenne se montre en revanche très timide par rapport au défi climatique ; elle ne fait pas entendre dans le monde la grande voix pour la paix qui pourrait être la sienne.

Mais la méthode pose tout autant problème. Il faut faire entrer en grand la démocratie à Bruxelles et à Strasbourg, écouter la voix des peuples qui, comme en 2005, ont dit NON à une construction si souvent loin d’eux, sans eux, contre eux.

C’est pour toutes ces raisons que le Parti communiste a proposé d’initier une liste de large rassemblement, aux couleurs de la France qui travaille et aspire à travailler, en donnant toute sa place à notre jeunesse.

Pour une Europe de peuples libres, souverains et associés, faisons entendre la voix du monde du travail et de la création, avec la liste que je mène.

Léon Deffontaines


Pour inviter des personnes à soutenir la proposition, partager ce lien : http://www.deffontaines2024.fr/?recruiter_id=335005

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 61

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.