Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ce que la baguette de pain vous enseigne du marxisme

La baguette de pain est un produit emblématique français, je me souviens quand on me faisait comprendre les concepts fondamentaux du marxisme, il m’était expliqué : la farine, la levure, l’eau, ou les matières premières comme le four à pain, les différents outils font partie du capital Constant. (soit KC à savoir celui dont la valeur ne change pas durant le processus de fabrication) et le travail du boulanger, de son ouvrier est le capital Variable (KV qui revient aux salaires et qui génère de la Plus value, le KV est celui qui non seulement crée le produit pain mais met en valeur toutes les autres valeurs incorporées dans les processus antérieurs.) On peut grâce à l’énergie démultiplier ce processus de mise en valeur, il n’en demeure pas moins que la seule créatrice de plus value est l’intervention humaine même s’il suffisait de tourner une manivelle, ce qui est rarement le cas.

Karl Marx met en évidence deux types d’équation pour comprendre les lois de l’accumulation du capital à partir des concepts élucidés dans le livre I, entre autres la valeur de la marchandise à savoir le temps moyen socialement nécessaire pour la produire, la plus value, le temps durant lequel l’ouvrier donne sa force de travail à un patron, étant bien entendu que cette force de travail est la seule marchandise qui produit plus de valeur qu’il ne lui est nécessaire pour se reproduire, la différence étant la plus value qui peut être absolue, relative je vous renvoie au texte, mais pour comprendre l’accumulation du capital et la baisse tendancielle du taux de profit Marx met en évidence deux équations :

1) celui du taux d’exploitation PV/KV

2) celui qui est calculé par le capitaliste PV/ KK +KV .

L’accumulation du capital peut être résumée par l’équation suivante : A (argent capital) investi dans M (marchandise) qui se divise en MP (moyens de la production ou capital constant) et FT (capital variable produisant plus de richesse qu’il ne lui en faut pour se reproduire) donne M’ (soit le pain) ce qui donne A’ (capital accumulé). Ca c’est l e noyau fondamental mais la financiarisation va transformer le processus en le rendant de plus en plus incontrôlable. Ce détour pour vous expliquer que premièrement nous en sommes arrivés à un taux d’exploitation inouï mais que la financiarisation a réussi à détacher l’accumulation du capital y compris de la production de richesses matérielles. Donc c’est la base d’une double exploitation qui selon la logique du capitaliste tend toujours plus à faire pression sur la production matérielle et sur les salaires. C’est donc ce mode de régulation financiarisé et désormais militarisé qu’il faut mettre en cause en même temps que la pression directe et indirecte sur les salaires.

Prenons donc le prix de la baguette de pain :

De nombreuses personnes l’ignorent, mais l’appellation pain traditionnel a été mise en lumière par le décret n°93-1074 du 13 septembre 1993. Ce décret contribue à protéger les caractéristiques de la panification française et participe à créer les normes de fabrication du pain traditionnel français. Nous avons donc un produit protégé mais de quoi et par qui, puisque le fait est qu’il connait une augmentation exponentielle de son prix de^puis la mise en place de cette norme. Notez qu’il en est de cette norme comme bien d’autres sur lesquelles l’UE exerce son enthousiasme bureaucratique : on se demande pour qui et pourquoi?


Parce qu’il ne s’agit pas du prix, en conséquence, les consommateurs ne paieront plus la baguette au même prix qu’en 1993. Trente ans auparavant, la baguette de pain de 250 grammes coûtait 0,56 euro, plus exactement 3,67 francs de l’époque. Au fil du temps, le prix de cette denrée a augmenté de 66% et est passé à 0,91 euro, soit 6,10 francs selon France inflation. Si la baguette a un caractère symbolique, il en est de même de bien des produits en particulier alimentaires.

Une hausse dépassant la barre symbolique de 1 euro
Il ne s’agit que d’une moyenne puisqu’il n’est pas déraisonnable de voir certaines baguettes augmenter de 1 euro ou plus selon les enseignes, car chaque boulanger est libre de fixer son prix. La flambée des prix à la consommation en France est malheureusement passée de 2,1% en 1993 à 5,3 % en 2023, rappelle l’Insee. Par conséquent, les ratios ne sont pas les mêmes.Pourquoi ? La flambée des prix des matières premières comme le blé et la hausse des tarifs de l’énergie sont de fait les principales raisons de cette progression. mais dans le contexte inflationniste actuel, tous les facteurs sont réunis pour que le prix de la baguette augmente encore y compris si l’on arrivait à bloquer les prix des matières premières.

Un boulanger des Vosges tente d’échapper au “contexte inflationniste”

Derrière la grande porte de grange qui s’ouvre un jour sur deux est aménagé un petit espace de vente avec une table faisant office de comptoir et un présentoir à pain sur la gauche. À l’arrière, trône un four à bois. Rien de plus. Il n’y a pas de vitrine, ni de tiroir-caisse électronique. « C’est très convivial, il n’y a pas de barrière entre nous et le client », assure Estelle Fresse. Avec son mari Gérard, elle vend du pain et des viennoiseries dans leur maison de Dommartin-lès-Remiremont (Vosges). Le couple a lancé cette boulangerie atypique en février 2022 pour réduire les coûts de fonctionnement. « Par le passé, nous avions un local, des prêts à rembourser, c’était beaucoup de stress. En plus, nous aurions pu subir aussi la crise de l’énergie.

le retour à la case départ ?

Alors qu’ici, maintenant, seul notre pétrin marche à l’électricité. Nous avons beaucoup moins de charges, donc on dort beaucoup mieux les nuits », sourit le boulanger, victime de son succès. « Quand on a commencé, on en a seulement parlé à nos voisins, puis le bouche-à-oreille a suivi puisque nous sommes les seuls à faire du pain dans la commune. Mais nous sommes au maximum de nos capacités et on ne veut pas augmenter la cadence », poursuit-il. La baguette est vendue 1,05 euro. « C’est un service indispensable. Je passe devant leur maison en sortant du travail, je m’arrête prendre mon pain. C’est parfait. Et en plus, il est excellent, mais il ne faut pas trop le dire, sinon il y aura trop de monde », conclut Nicole, fidèle cliente depuis les débuts.

Honnêtement ce retour au temps où nous finirons tous par vivre de crèpes sur un feu de bois, s’il a me mérite de vous illustrer ce qu’est à un niveau basique la formule du capital, présente tout de même l’inconvénient de rester avec une baguette à un euro sans résoudre nécessairement le sous équipement territorial et l’endettement des agticulteurs.

Qu’est-ce que ce contexte inflationniste ?

Le prix du blé français a connu une baisse durant ces derniers mois, retombant au tarif pratiqué durant l’été 2021. pourtant le prix de la baguette de pain ne va pas baisser comme le soulignent les spécialistes du secteur agroalimentaire, ils affirment qu’il faudrait un an pour que cette baisse intervienne puisque les autres facteurs vont continuer à peser, et il ne s’agi pas des salaires qui courent péniblement derrière la hausse de l’énergie et des matières premières.

La hausse de l’énergie va se poursuivre et celle-ci dépend bien sur comme le note Fabien Roussel des taxes de l’Etat et de la bride qui est laissé sur le cou aux trusts.

Mais il faut également comprendre ce qui se passe au niveau géopolitique et le rôle joué par le dollar, par la guerre et par les choix qui sont en train de s’opérer à l’échelle internationale et en quoi ces questions jouent désormais un rôle incontournable dans les solutions que les communistes avancent.

D’autant plus que cela se combine avec une politique des Etats-Unis, des banques centrales qui sous couvert de lutte contre l’inflation asphyxient les possibilités de liquidité et d’investissement des petits producteurs, des artisans et des salariés.

L’aspect positif des propositions des communistes, c’est de ne pas faire pression sur les producteurs de matière première agricole, ni sur les salariés mais de proposer une autre politique de l’énergie comme du crédit et des salaires pour desserrer l’asphyxie. La faiblesse de ce programme c’est l’ignorance plus ou moins volontaire de la “militarisation” du dollar et de la guerre concurrentielle dont les monopoles financiarisés bénéficient tandis que la crise s’accroît.

Qui aujourd’hui agit pour désserrer l’étau ?

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