Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

A propos de l’analyse de Jean-Claude Delaunay

Nous tentons dans ce blog une entreprise qui peut paraître folle, une sorte de rééducation basique à la “pensée” et au débat politique, construire ensemble, mais en confrontant des analyses, des Faits. Merci à ceux qui sur des modes divers acceptent de jouer le jeu. Il y a le livre sur la chute de l’URSS, du point de vue russe, en sachant que le parti communiste chinois a beaucoup travaillé la question. Tous les partis qui dans cette tourmente contrerévolutionnaire ont tenu un cap socialiste ont été obligé d’affronter la réalité et de ne pas en rester à un dogme figé. Jean-Claude nous aide à penser cette étape et en quoi elle conditionne nos luttes mais l’objection de Xuan me semble pertinente. Elle concerne le rôle que continuent à jouer les Etats-nations à ce stade de l’impérialisme… Je me souviens de la remarque que me faisait Risquet à propos du rôle que continuent à jouer les Etats-nations: le complexe militaro-industriel a besoin des Etats nations parce que ce sont eux qui continuent à assurer le financement de la guerre et donc sur lesquels les marchands d’armes doivent compter, eux et même toute l’industrie autour de la guerre comme la reconstruction. En outre, si nous voulons empêcher la guerre y compris nucléaire au niveau mondial, il faut bien mesurer que notre principal atout demeure la crainte des USA et de leurs vassaux de l’OTAN d’affronter deux Etats-nations comme la Russie et la Chine… Et c’est d’ailleurs en quoi malgré tout (et pas seulement pour des raisons d’adhésion sentimentale) dans une situation globalement négative je ne vois pas d’issue dans d’autre force politique que le PCF. Non que ce parti, son secteur international ait témoigné de la moindre lucidité (c’est une litote) en la matière, mais il y a deux modes d'”ouverture”, le premier c’est l’objectif assumé (à défaut de tout autre but) d’aller vers l’électorat populaire, les travailleurs (comment et pourquoi en faire est une autre question hélas:), le second est une exigence de souveraineté nationale (là encore sans trop savoir comment et pourquoi où on finit par voter la résolution 390 sans la moindre autocritique et on laisse à Vincent Boulet, ce secteur). Mais c’est tout ce qu’on a sous la main et la perspective par ailleurs est inquiétante. Malheureusement avec l’interview catastrophique de Fabien Roussel dans le Monde d’aujourd’hui l’espace politique se raréfie de plus en plus. (note de Danielle Bleitrach histoire et societe)

illustration : photo de Robert Doisneau, une petite fille en train de s’attaquer au monde…

C’est très intéressant de comparer ces divers PIB et leur composition.


J’avoue mon ignorance dans la définition des PIB, sur la plus-value réelle qu’elle comprend, la transformation réelle de la matière dans l’ensemble des marchandises. Il me semble que les opérations financières et spéculatives occupent une place injustifiée dans le calcul des PIB des pays impérialistes. Quelle est la part de la plus value réelle ?
 
Par contre je ne suis toujours pas convaincu par ta présentation des relations entre monopoles capitalistes et Etats-nations, pas convaincu non plus par ta description des relations entre Etats.

L’impérialisme contemporain reste un impérialisme d’Etat-nation, sinon on ne comprendrait pas la raison « d’intervention politique et militaire «compensatrice» partout où les intérêts du capital monopoliste sont menacés dans le monde.. ». Que le prétexte ou l’idéologie soient différents importe peu.
Il est vrai que le sentiment national est émoussé, parce que dans le passé il était lié à la défense du territoire national. Depuis plusieurs décennies le territoire national n’est plus menacé et l’armée – uniquement de métier – intervient essentiellement à l’étranger.
Mais l’Etat reste lié à la nation, peut-on dire qu’il s’en détache ? Non, ou bien ce “détachement” relève de la lutte des classes.
A l’échelle unitaire, lorsqu’une entreprises externalise ce qui ne relève pas de son “cœur de métier“, il se forme une séparation administrative avec le sous traitant, mais l’activité elle-même de celui-ci est plus subordonnée encore qu’elle ne l’était en interne. Je veux dire par exemple que ses salariés sont bien plus exploités, qu’une plus-value est créée qui n’existait pas auparavant, et que le capital financier intervient directement dans cette relation.
D’autre part les entités monopolistes doivent pouvoir compter sur l’Etat face aux masses populaires, mais aussi face aux autres entités monopolistes, et face aux autres pays. Lorsque Macron s’est rendu à Pékin combien de grands patrons l’ont accompagné ? Une cinquantaine, dont Danone, EDF, l’Oréal, Véolia, Airbus, le Club Med, Safran, Orano, BNP Paribas, etc.
Je dirais que la délocalisation de ces grandes entreprises ne les détache pas de l’Etat-nation, mais qu’au contraire, le côté représentant de commerce de l’Etat est amplifié, et ceci à tel point qu’il doit mettre dans sa poche précisément son « idéologie des droits de l’homme ». On se rappelle la façon dont Sarkozy avait renoncé au boycott des JO de Pékin, il y a bien d’autres exemples, et tout récemment la présence de Modi, invité d’honneur au 14 juillet.

Il y a donc à la fois détachement, délocalisation géographique, et fusion de plus en plus étroite entre l’Etat-nation et le capital monopoliste.

Pas d’accord non plus sur « L’Etat des Etats-Unis est le coordinateur des Etats qu’il rassemble et réunit en force au sein de la «famille impérialiste» ainsi que des capitaux monopolistes ».  Les USA ne coordonnent pas même de force, peuvent-il se coordonner eux-mêmes ? A fortiori ils n’ont aucun projet collectif. Ils ordonnent, interdisent ou sanctionnent en fonction de leurs intérêts immédiats et sans se préoccuper des conséquences locales. Et il n’y a aucune « famille impérialiste », même la camorra est plus unie que la clique de gangsters qui obéissent bon gré mal gré au parrain Biden.
L’impérialisme se développe toujours de façon inégale et concurrentielle, les USA ont brisé les jambes du Japon, de la Corée du sud, et maintenant de l’Allemagne, parce que ces Etats-nations constituaient une concurrence dangereuse. Aussi la « famille impérialiste » n’est-elle qu’une apparence et ses conflits internes une réalité.
Actuellement la guerre en Ukraine semble les avoir soudés, en réalité elle a creusé et approfondi les contradictions déjà existantes, et l’élargissement même de l’OTAN fait peser un risque plus grand encore sur sa pérennité.

Je dirais ici qu’il y a à la fois union de l’impérialisme occidental sous les ordres de l’hégémonisme US, mais simultanément opposition entre eux tous, comme entre eux et les USA. De plus l’union est temporaire et momentanée tandis que leur opposition traverse toute l’histoire de leurs relations, du début à la fin.

Enfin, je suis d’accord avec ta conclusion :
« Ensuite, ce sera une autre histoire, et il y aura d’autres conflits, car socialisme et capitalisme diffèrent et s’opposent. Mais ces conflits ne seront pas les mêmes que ceux, exclusivement meurtriers, observés aujourd’hui avec l’impérialisme. »
La fin de l’hégémonisme US signifie qu’il n’y a no future pour l’impérialisme, en tant qu’hégémonie, parce qu’aucun impérialisme ne serait en mesure de le remplacer. Ceci à cause de l’émergence de plusieurs centres économiques simultanés. Ce n’est pas la fin des conflits mais un monde nouveau, plus équilibré.
D’autre part l’impérialisme et l’hégémonie sont le principal obstacle au développement du socialisme, ce qui signifie pour d’autres pays la possibilité de transformations jusqu’ici toujours entravées.

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1 Commentaire

  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    C’est un débat complexe, qui nécessite d’être précis et vigilant sur les termes. Le capitalisme, né dans des sortes de cités – états, s’est développé dans des états qui sont des états-nations et, surtout, des états – (plus ou moins) nations – marchés nationaux.

    J’insiste sur le “plus ou moins” nations parce qu’en réalité, la nation est une construction à postériori qui justifie l’unité du territoire, du marché et l’unité de la bourgeoisie. Beaucoup d’états nations sont imparfaitement constitués en tant que nations et encore habités par des tendances cenrifuges. Mais, le fait que les nations soient des constructions historiques imparfaites ne signifie pas qu’on peut construire des nations et des identités culturelles à loisir et en suivant le rythme de la concentration des forces productives. C’est tout le problème du système impérialiste actuel. A un certain niveau, la nation existe et il y a une société qui peut tenir durablement. Au delà de ce niveau, il n’y a que des guerres mafieuses et des coups bas, sans sens et sans perspectives.

    Pourtant, parce que la bourgeoisie est la force motrice du développement de l’état capitaliste moderne, la question du marché unifié et (relativement) protégé est essentielle.

    Ce processus de développement a été complexe et contradictoire puisque, très vite – quasiment tout de suite – les premiers états-nations-marchés capitalistes constitués se sont empressé d’élargir leur marché au dépens des nations voisines (ou lointaines).

    Ce processus a culminé dans la constitution de quelques empires coloniaux qui se partageaient une majeure partie du monde :
    * L’empire britannique, à son apogée, en 1922, est la première puissance mondiale avec un quart de la population mondiale, environ quatre cents millions d’habitants et une superficie de 33,7 millions de km² (environ 22 % des terres émergées),. Il s’agit aussi du plus grand empire jamais créé au cours de l’histoire humaine.
    * L’empire colonial français arrive second. Il rassemble seulement 110 millions de personnes en 1936 et environ 12 millions de km².

    Ces empires sont, par exemple, pour l’industrie allemande des marchés fermés, ce qui a été évidemment un obstacle au développement du capitalisme allemand et une des causes en Europe des deux guerres mondiales.

    C’est cette situation où ces deux empires historiquement fondés affrontent les appétits de nouvelles puissances capitalistes et où s’engage la 1ère guerre mondiale pour le partage du monde que Lenine a qualifié de “Stade suprême du capitalisme” et nommé “‘impérialisme”.
    Le caractère colonial, comme fusion de l’état et des monopoles en vue de l’extension des marchés (à la fois de matière première et de débouché) est un des 4 caractères déterminant pour Lenine de l’impérialisme : “(nous devons) donner de l’impérialisme une définition englobant les cinq caractères fondamentaux suivants : 1) concentration de la production et du capital parvenue à un degré de développement si élevé qu’elle a créé les monopoles, dont le rôle est décisif dans la vie économique; 2) fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce “capital financier”, d’une oligarchie financière; 3) l’exportation des capitaux, à la différence de l’exportation des marchandises, prend une importance toute particulière; 4) formation d’unions internationales monopolistes de capitalistes se partageant le monde, et 5) fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes. L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financiers, où l’exportation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé entre les trusts internationaux et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les plus grands pays capitalistes.” (Lenine, l’impérialisme, stade suprême du capitalisme”). On perçoit donc que la question des marchés est constitutive de l’état capitaliste moderne, et encore plus à son stade monopoliste impérialiste.

    Cette situation paroxystique s’est résolue dans la guerre mondiale qui, elle-même, aboutit à l’enclenchement d’une vague de révolutions socialistes, inittiée par la révolution russe d’octobre 1917, à l’émergence d’une lutte terrible entre le socialisme et le fascisme, avec la victoire du premier, puis à la guerre froide qui verra la dissolution des empires français et britanniques, après avoir vu la dissolution et l’occupation des états allemands et du Japon. Table rase d’un certain nombre d’états-nations concurrents …

    Dans ce contexte, la manière dont je comprends le travail de Jean-Claude est la suivante :
    Après 1945, grâce à un nouveau partage du monde, le système impérialiste va considérablement évoluer. Sur la base donnée par 20 années de guerre, un nouveau cycle de développement des forces productives a lieu avec pour centre productif les USA (côte est puis états industriels du centre, puis côte ouest et sud). En même temps, un phase de développement rapide du socialisme, à la fois économique et par de nouvelles révolutions, Vietnam, Cuba, Algérie en partie …). Dans les années 1970, une crise économique (Jean-Claude parle de suraccumulation du capital) et politique (défaite au Vietnam, consolidation de Cuba …) aboutit à une nouvelle phase, que Jean-Claude décrit entre autres comme la constitution de marchés élargis, dépassant les cadres nationaux existants, avec notamment l’intégration progressive de l’Europe Occidentale, du Japon et de la Corée du Sud dans un système producttif qui devient peu à peu interdépendant. La crise revient cependant au début des années 1990 et une des réponses sera l’intégration de pays dits “émergeants” à ce nouveau système productif, dont la Chine. La Chine va jouer un rôle au départ totalement méconnu et insoupçonné, mais qui va se révéler au fil des ans, comme un facteur historique nouveau totalement déterminant, qui va profondément changer la nature du processus.

    Si on fait ici une petite pause, il faut reconnaitre que nous avons vécu une accélération inouïe de changements économiques, sociaux et politiques depuis plus d’un siècle désormais. Quasiment un nouveau système mondial à chaque génération : impérialisme “suprême” de 1890 à 1915, puis une génération de guerres et de révolutions, avec l’émergence du socialisme, puis du fascisme et la victoire du premier sur le second, puis la phase de destructtion des empire coloniaux, puis la phase d’intégration économique occidentale, puis la destruction de l’URSS mais émergence de la Chine comme centre industriel et technologique mondial … Et nous savons ici – c’est notre spécificité par rapport à d’autres – que nous sommes au seuil d’une nouvelle phase, avec le réajustement inéluctable de la superstructure – aujourd’hui dominée par les groupes monopolistes états-uniens et leur superstructure politique nationale et internationale – à la nouvelle réalité de l’infrastructure productive, dominée par la Chine et les pays émergeants, porteurs d’un nouveau cadre d’organisation international. Notons parallèlement le formidable accroissement de la population humaine et le non-moins formidable accroissement de l’industrialisation qui nous mènent à avoir aujourd’hui un prolétariat mondial de plusieurs milliards de personnes – majoritairement dans les pays dits “du Sud”.

    Petite parenthèse, pour commenter aussi le texte de Michel Berlemont : Pour un pays comme la France, les années 1945 – 1970 ont été marquées par ce qu’on a appelé le capitalisme monopoliste d’état, dénomination proposée je crois par Paul Boccara. C’est une phase où les groupes monopolistes se sont appuyés massivement sur l’état pour assurer leur survie et leur croissance, C’est aussi une phase où l’empire colonial se délitait, où il fallait passer avec le moins de “dégats” (du point de vue impérialiste) du colonialisme direct au néo-colonialisme, accepter de voir s’ouvrir partiellement les marchés coloniaux, tout en essayant de connserver un maximum de positions. Par exemple, la France a accepté l’indépendance de l’Algérie, mais les accords d’Evian contiennent de nombreuses clauses de protection des intérêts monopolistiques français, notamment pétroliers (négociation menée à l’époque par Georges Pompidou).

    A partir des années 1970, cette politique du capitalisme monopoliste d’état n’était plus tenable,. Je pense que ce n’est pas que politique. La crise pétrolière, puis la hausse des taux d’intérêts états-uniens en 1980 vont faire chuter les taux de profits des grands groupes français. Le choix va être fait progressivement mais avec beaucoup de détermination par la bourgeoisie française de renoncer à son marché intérieur, à fusionner ses capitaux avec les capitaux européeens et états-uniens. Michel Berlémont parle d’un coup d’état de l’oligarchie financière contre la bourgeoisie, je n’en suis pas convaincu. Je crois au contraire que la bourgeoisie dans son ensemble a validé et accompagné ce choix. Les banques ont été au coeur bien sûr, mais également la moyenne bourgeoisie industrielle et même les couches petites bourgeoises intellectuelles et de l’appareil d’état. Il y a une grande continuité du personnel politique qui va assumer ces choix : Pompidou est le fidèle lieutenant de De Gaulle, son directeur de cabinet dès 58, puis son indéboulonnable premier ministre pendant six ans (record). Si Pompidou était, à partir de 1954 je crois, lié à la banque Rotschild, c’est grâce à l’entremise d’un certain René Fillon, oncle de François Fillon. Giscard lui-même, bien que l’on dise qu’il a eu des liens avec l’OAS, était ministre du budget sous Pompidou / De Gaulle. L’ensemble de la presse, tout une série de haut-fonctionnaires, les fameux “grands corps de l’état” vont largement accompagner ce processus. De temps à autre, une opposition se formulera (Chirac, puis le tandem Pasqua – Seguin), mais ce seront des résistances ponctuelles, sur des questions de principes, par des gens qui soit se rallieront (Chirac) soit resteront en marge (Pasqua – Seguin). Aujourd’hui, il peut y avoir des amertumes, mais personne au sein de la bourgeoisie française ne peut ni ne veut rétablir la souveraineté nationale. En Italie, Meloni, toute post-fasciste qu’elle soit est rapidement devenu le meilleur élève de l’UE …

    On peut prendre, pour illustrer cette transformation acceptée, plusieurs secteurs industriels :
    * fabrication d’avion : dans le cadre du capitalisme monopoliste d’état, la fabrication d’avion, matériel stratégique, a été en France nationalisée, le marché national assuré par des compagnies nationales (Air France, UTA, Air Inter) était relativement bien protégé. Aujourd’hui, le groupe Européen Airbus a émergé après une longue série de fusion de multiples sociétés privées et publiques des principaux pays d’Europe Occidentale. Il a encore des apitaux publics pour une part importante français, allemandset espagnols (26 % au total), mais aussi une large part de capitaux privés (notamment des fonds états-uniens) et une majorité de son capital côté en bourse. Il a réparti ses usines dans le monde et dispose par exemple de chaînes d’assemblage à Toulouse (France), Hambourg (Allemagne), Séville (Espagne), Tianjin (Chine), Mobile (États-Unis) et Mirabel (Canada). Côté états-uniens, deux géants de l’aéronautique de la défense ont émergé aussi d’une série de rapprochements (Locked-Martin et Boeing). Du côté des acheteurs d’avions civils, les compagnies aériennes, la mise en concurrence généralisée opérée à partir des années 80 a entrainé également une profonde restructuration du secteur, avec la disparition ou l’absorption de la majorité des compagnies nationales (Swiss Air, Sabena, Al Italia, KLM plus ou moins absorbée par Air France, UTA, Air Inter, Ibéria etc etc. Le groupe Lufthansa est la 3ème compagnie aérienne mondiale en chiffre d’affaire et la 1ère européenne … mais son premier actionnaire est un fond britannique.
    * industrie automobile : Prenons l’exemple du groupe français Peugeot, groupe industriel familial s’il en est, fondé par la famille Peugeot qui en reste un actionnaire principal (7,2 % selon wiipedia). La famille Peugeot, qui avait toujours jalousement gardé le contrôle de son groupe, avait d’abord essayé des coopérations franço-françaises avec Renault (alors nationalisé) ainsi que des acquisitions (l’américain Simca – Talbot). Il a finit par accepter d’abord l’entrée à son capital du chinois Dongfeng, avant d’accepter une fusion (minoritaire) avec le groupe italien (lui aussi familial) FIAT, qui avait préalablement racheté la compagnie états-unienne Chrysler. Ce groupe a pour premier actionnaire la famille Agnelli, puis la famille Peugeot, BPI France (l’état français) et Dongfeng. Au moment de la fusion, le groupe dispose de 160 usines dans le monde entier.

    Ces deux exemples permettent l’illustrer la situation actuelle de l’impérialisme. Cette situation est effectivement hautement contradictoire :
    1. Le capitalisme monopolistique a besoin de marchés mondiaux controlés garantissant son approvisionnement et l’écoulement de ses produits sur le long terme
    2. Ces marchés ne peuvent être garantis que par une puissance étatique de taille suffisante.
    3. Le capitalisme a construit cette puissance étatique sur la base de la nation, qui ne peut pas s’agrandir à volonté et se recréer au rythme de la concentration de la production. De plus, le système capitalisme ne connaît pas fondamentalement d’autre système international que la relation nation dominante / nation dominée.
    4. Il a malgré tout construit un système complexe et instable de relations étagées, avec une puissance de premier ordre (les USA) et des puissances de second ordre (Japon, UK, Allemagne, France, Italie,…) afin d’assurer l’internationalisation des marchés et des capitaux.
    5. Comme malgré tout, ils avaient besoin d’élargir encore leurs marchés et d’accéder à des infrastructures productives élargies et moins coûteuses, ils ont élargi l’internationalisation à des pays qu’ils prétendent dominer sans en avoir réellement les moyens (Russie, et surtout Chine).

    Quelque soit le bout par lequel on prend les choses, ce système ne peut plus tenir très longtemps désormais. Il a dépassé son point critique de manière manifeste.

    Je suis d’accord aussi avec votre conclusion (Jean-Claude, complété par Danielle) :

    « Ensuite, ce sera une autre histoire, et il y aura d’autres conflits, car socialisme et capitalisme diffèrent et s’opposent. Mais ces conflits ne seront pas les mêmes que ceux, exclusivement meurtriers, observés aujourd’hui avec l’impérialisme. »
    La fin de l’hégémonisme US signifie qu’il n’y a no future pour l’impérialisme, en tant qu’hégémonie, parce qu’aucun impérialisme ne serait en mesure de le remplacer. Ceci à cause de l’émergence de plusieurs centres économiques simultanés. Ce n’est pas la fin des conflits mais un monde nouveau, plus équilibré.
    D’autre part l’impérialisme et l’hégémonie sont le principal obstacle au développement du socialisme, ce qui signifie pour d’autres pays la possibilité de transformations jusqu’ici toujours entravées.

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