Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

ElectionsEuropeennes #PCF #LeonDeffontaines

Une décision qui peut être accueillie favorablement mais dans laquelle tout reste à construire pour que la jeunesse communiste soit la voix de la justice, voici simplement ce qu’il a dit :

Je remercie le conseil national du PCF de m’avoir désigné chef de file pour les élections européennes. Cette décision m’oblige et m’honore. Je sors de ce vote serein, enthousiaste et déterminé pour aller à la reconquête de l’électorat populaire.

Il y a dans cette décision et ce commentaire dont il reste encore à examiner le programme deux signes favorables, le premier est que les communistes ont leur liste et la seconde est d’avoir choisi un jeune communiste dont les positions sont souvent offensives et réalistes qui la dirige et qui tout de suite a su dire le fondamental : la reconquête de l’électorat populaire.

Ce long plaidoyer que je vais vous adresser à vous jeune communiste considérez-le comme le cri de deux aïeules, celle de la grand-mère d’un jeune prolétaire assassiné et celui d’une vieille intellectuelle qui partage avec elle la censure d’autres voix, d’autres exigences, ces deux vieilles femmes vous disent : “soyez la voix de la justice”.

La tâche d’une génération

Dans le contexte qui est celui de problèmes graves de notre pays, problèmes dont la jeunesse prolétarienne et étudiante sont parmi les principales victimes il est bon que cette génération soit celle d’une rupture avec tous les compromis qui ont affaibli le parti communiste, en renouant avec ce qui a fait la force irremplaçable de ce parti : un ancrage lucide et déterminé dans les problèmes réels de ceux qui payent des années d’une politique au profit des marchands financiers et des marchands d’armes, dans laquelle le rôle de l’Europe est déterminant. Qu’enfin la jeunesse prenne ses responsabilités au lieu de s’abstenir et d’être soumise à des “communicants” qui la flattent, isolent chaque jeune dans une terrible solitude qui peut aller jusqu’à la drogue, une américanisation de la société dans laquelle les différences de sexe, de “races” sont à la fois le produit de la lutte des classes et son terrible dévoiement qui fait le lit aux plus terrible des conservatismes.

La leçon que la jeunesse doit tirer des événements récents qui ont mis en lumière le peu de prix que cette société accorde à la vie d’un enfant.


Le fond est là et rien ne peut faire oublier qu’un enfant turbulent pas très malin sans doute mais se raccrochant aux rares opportunités qui lui sont offertes a été abattu de sang froid par ceux qui sont sensés assurer notre sécurité. Et une société qui limite la sécurité à la défense de la propriété, des nantis et laisse la proie du meurtre et des destructions tout ce qui touche aux démunis, de leur personne aux équipements dont ils ont le plus urgent besoin baigne dans la complicité d’un capitalisme destructeur et belliciste. Ce capital-là fait de ces enfants-là de la chair à canon sans problème.

Pour avoir suivi certaines interventions de Léon Deffontaine, je crois qu’il saura exprimer cela et cette désignation des responsabilités réelles il saura l’exprimer sans la démagogie d’un terrible consensus qui entretient misère, racisme, guerre au profit de la classe dominante et de son personnel politico-médiatique.

Assez de charité, donnez nous des droits, respectez-nous!

Macron et son épouse allant dans un gala de charité alors que la France s’indigne de la mort d’un enfant et qui croit en avoir encore assez fait en ayant mis illico en examen le policier qui a tiré après avoir eu permission de le faire à la fois légalement et par toutes sortes d’encouragements de son ministre nous fait irrésistiblement penser à Marx : quand il décrit le mystère de la philanthropie du “prince Rodolphe des mystères de Paris” : Le mystère de la philanthropie imaginée par Rodolphe, un dandy de Paris le trahit : “Ah Madame ! Ce n’est pas assez d’avoir dansé au bénéfice de ces pauvres Polonais… Soyons philanthropes jusqu’au bout … Allons souper maintenant au profit des pauvres!” (idem p. 644)

Le 1er juillet 2023 il s’est passé des choses qui démontrent l’hypocrisie du capitalisme face à ses crimes : D’abord l’annonce de Nahel au mont Valérien, pauvre gamin que l’on transforme malgré lui en Guy Moquet en espérant à la fois calmer à bon compte la réaction face à l’injustice subie par des petites gens et des conditions de vie qui ont un caractère global, mais cette globalité ne sera jamais affrontée et elle sera limitée à la figure du délinquant souvent indicateur de police, ce qui dans le même temps ne fait que renforcer l’extrême-droite…

Combien cette démagogie tranche avec la dignité, la lucidité de l’appel de sa grand-mère… Cette dignité, cet humanisme réel tranche sur tous les discours. Il faut savoir s’en nourrir. Il y a dans cet appel, dans sa lucidité, la souffrance de femmes, de mères face à la dérive de leur pauvre enfant, l’assassinat est un bout de course d’une inquiétude de chaque instant, avec le constat : il ne méritait pas la mort, on aurait pu lui tirer dans les jambes, il aurait été à l’hôpital, en garde à vue… cette expérience d’une tragédie si commune qu’elle se transforme en destin, conduit cette vieille femme gorgée de souffrance, à dire que la police il en faut et à supplier les enfants qui ressemblent au sien de ne pas détruire les tramways qui servent aux mamans…

Qui devant un tel cri songerait à demander les origines, la foi de cette femme dont l’expérience à un caractère universel ? Qu’est-ce qui a pu conduire cet enfant du prolétariat engagé dans la police à penser que l’enfant d’une telle aieule était son ennemi ?

Il y a une évidence, ce qui déclenche ces révoltes des banlieues ne concerne pas des “immigrés” dans le cas de Nahel, mais bien des jeunes français prolétaires et les réponses en terme de contrôle de l’immigration ne les concernent pas. Pourquoi est-ce que le politico-médiatique s’ingénient à ne parler que d’immigration? Comme s’il était tenté de substituer un motif “pur” de l’ordre de la vengeance privée du colonialiste chassé (ce qui se poursuit et que l’on attribue à la malfaisante Russie) à l’incapacité de notre pays à faire face à des années de désindustrialisation, de délocalisation et d’absence de politique de l’éducation nationale. ‘On ne peut pas accueillir toute la misère du monde’ disait Rocard, qui comme Védrine aujourd’hui en est réduit à vanter le réalisme de la social démocratie suédoise en matière d’immigration (est-ce que brûler le coran en fait partie?), sans doute pour faire oublier le démantèlement de l’Etat providence par les mêmes, leur choix des guerres de l’Otan. Est-il concevable d’organiser le monde à partir d’idées fixes comme le soulignait Marx pour dénoncer les solutions des possédants bien pensants ?

Quelles sont ces idées fixes ? je vous ai parlé de la nécessité d’un retour à Marx, d’abord ne pas confondre “la masse” et les possédants, ne pas prétendre les mettre dans le même sac, en créant un signe d’égalité entre les uns et les autres de quelque manière que ce soit. C’est vrai quand il est question de guerre et ça l’est dans cette guerre permanente que la classe dominante et son pouvoir livre aux couches populaires tout en flattant tout ce qui est susceptible de les affaiblir, de les diviser, de les isoler les uns des autres et même d’en faire des voyous et des assistés auxquels une sorte de philanthropie d’Etat livrerait des aumônes après en avoir fait une armée de réserve pesant sur les salaires.

La bienfaisance les miettes offertes et même l’enfant totalement sacrifié dans sa vie comme dans sa mort au mont Valérien offre dit Marx l’occasion extérieure, le prétexte, la matière d’une sorte de distraction dont le contenu pourrait être aussi bien n’importe quelle autre matière. La misère est exploitée sciemment pour procurer au bienfaiteur le “piquant du roman, la satisfaction de la curiosité, des aventures, des déguisements, la jouissance de sa propre excellence; des émotions fortes et autres agréments” (Marx La sainte famille, œuvre philosophiques, la pleïade p.645). En fait de positionnement politique nous sommes dans les mobilisations médiatiques et celles d’une certaine gauche qui veut des pauvres édifiants et “les condamne à l’infinie déchéance qui doit non seulement accepter l’aumône mais servir de passe-temps à l’aristocratie de l’argent et de la culture.” (idem p.645)

Comment peut-on se référer à ce ressenti de Marx face à l’hypocrisie bourgeoise alors que nos sociétés bien que capitalistes ont subi tant de transformations au niveau en particulier des mœurs et des valeurs ? Il en est ainsi de votre propre expérience : on s’interroge, on transpose, il ne s’agit pas d’extraire une citation de son contexte, d’en faire un oracle sur le présent. C’est le contraire, on tente de comprendre ce qui se déroule devant vos yeux et l’analogie s’impose avec un livre, et se déplie par rapport aux préoccupations du moment. Il y a ainsi ce détournement de la bonté, de la bienveillance, en son contraire, une attitude de “bigot”, quel rôle joue la censure, l’interdiction de dire ce qui est pensé pour ce qu’on croit être le bien de tous, j’ai tellement subi cela et de tous côtés à la fois. La lecture de Marx et d’autres m’a toujours aidée à ne pas penser ma liberté dans des termes “classiques” de ma société, mais à l’approfondir sans me détourner d’une voie qui se confondait avec mon identité. On ne peut pas être autre chose que soi-même, et j’ai toujours considéré que j’avais de la chance d’être née avec moi à cause de ma curiosité et de mon désintérêt pour le pouvoir ou la richesse, ceci dit sans aucune forfanterie puisque je donnerais à chacun la recommandation de prendre soin de lui, de se respecter, de développer ses capacités, une sorte d’épicurisme à commencer par le jeune homme qui va reprsenter le parti, être sous le feu des médias. Il faut lui rappeler ce que me disait mon compagnon torturé par la gestapo, déclenchant la révolte de la centrale d’eysse, déporté dans le convoi de la mort celui ou dans des wagons à bestiaux entassés, sans la moindre goutte d’eau dans le train qui menait à Dachau, ce communiste m’a fait cette confidence: dans les situations extrêmes, la seule manière de survivre c’est de s’oublier et de s’occuper des autres. Jeune communiste ta génération va sans doute connaitre des situations extrêmes, dis toi bien ce que l’on m’a dit “ce que pense Léon Laffontaine tout le monde s’en fout, mais ce que pense le PCF a des chances d’intéresser”. Toutes ces recommandations sont le fruit des luttes mais la lecture, l’échange élargit le champ de l’expérience et quand il s’agit de Marx celui-ci donne l’impression d’atteindre toute l’humanité dans le temps et dans l’espace. Donc il me semble qu’il y a beaucoup à comprendre quand on réfléchit au marxisme dont le but serait la liberté, non pas abstraite mais dans l’ordre de la compréhension des nécessités, des possibles… Et cette question me parait être arrivée à une certaine maturité historique.

il faut beaucoup travailler pour en arriver à l’essentiel : trouver le langage commun avec ceux qui n’ont pas le droit à la parole, et dont le cri comme celui de cette grand-mère troue la nuit et touche au cœur une autre génération. Beaucoup étudier et quand le problème est là parfois un détour théorique aide à le rendre plus simple, plus direct.

Face à la crise des banlieues, on peut aller plus loin dans l’analyse des gouvernements successifs face à la dite crise en considérant que parallèlement à leur destruction de l’Etat assurant des droits et une redistribution, ils ont réussi à recréer les bases de la philanthropie d’Etat… face à ceux que Marx appelle “les invalides du capital”, on retrouve les aumônes (par exemple quelques grands frères supplémentaires comme le proposent les socialistes sans mesurer que ce système recouvre tout et n’importe quoi), les allocations de survie et les médailles, les cérémonies qui ne coûtent rien …

Seul un parti communiste… ne pas instrumentaliser la jeunesse

Ce choix d’une liste autonome du PCF, d’un jeune homme pour en prendre la tête va dans le bon sens, mais il ne doit pas demeurer un simple argument médiatique. Il est dans la logique du meilleur de Fabien Roussel, la candidature communiste et les contenus, l’approche différente : quand Fabien Roussel défend le travail, il s’oppose à ce système et revendique la dignité pas encore celle du collectif, il n’en est pas là mais celle de l’individu qui se retrouve dans les cités, dans les hôpitaux, dans les grandes surfaces et dans les entreprises que l’on ferme dans un bassin d’emploi dévasté. C’était un langage nouveau mais qui reste de l’ordre de l’instinct de classe plus que de l’analyse de ce qu’est réellement le capital, comme j’ai tenté de l’expliquer celui-ci reste perçu dans ses déviances supposées et la conscience de ce qu’est l’impérialisme est à un stade au mieux corporatif. Mais c’est la première fois depuis longtemps qu’un représentant d’un parti pose les “exclus” des banlieues en tant que prolétaires et pas en tant qu’immigrés et sous-développés irresponsables. Et cette approche nouvelle pourrait très bien être celle qui convient à la situation parce qu’elle devient clairement insupportable et le discours habituel des politiques apparait de plus en plus comme en dehors de toutes réalités. L’inflation joue son rôle après l’épidémie et la découverte de l’état de nos services publics mais faute de s’y attaquer il est entretenu des abcès de fixation qui sont destinés à faire grandir les solutions autoritaires.

Il faut que dans sa campagne des Européennes, le chef d file de la liste communiste tire parti de l’expérience de la présidentielle de Roussel, ses atouts, ce lagage direct d’un communiste plus soucieux de la classe ouvrière, des prolétaires, de l’intérêt national que de son ego et de sa carrière qui a osé dire les véritables attentes en refusant les ghettos de l’impuissance. Le défaut de cette campagne c’est que jamais le parti n’est réellement apparu. Si le candidat aux européennes à la tête d’une liste veut reconquérir les couches populaires il en non seulement besoin d’impliquer sa liste mais de mobiliser la reflexion et l’action (les deux vont ensemble) de chaque militant, des collectifs les plus près des problèmes pour que ce ne soit pas seulement un slogan. Autrement il peut être simplement instrumentalisé.

Comment l’indignation de la jeunesse peut-elle être instrumentalisée ? Souvenez-vous de François Hollande et l’affaire Léonarda… L’affaire Leonarda Dibrani est une affaire politique au fort retentissement médiatique qui s’est développée en France à la suite de l’expulsion vers le Kosovo, le 9 octobre 2013, d’une famille immigrée rom dont une fille mineure, Leonarda Dibrani, a été interpellée lors d’une sortie scolaire. Des manifestations de lycéens se déroulent au même moment pour réclamer le retour en France de Leonarda Dibrani et de Khatchik Kachartryan, un immigré arménien de dix-neuf ans expulsé du territoire au même moment. Le 17 octobre, à l’appel de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), 24 lycées sont bloqués, et une cinquantaine le lendemain. 2 500 manifestants défilent à Paris selon la police, 7 000 selon la FIDL. À quelques mois de scrutins municipaux et européens, l’affaire a pris les dimensions d’une crise politique après une communication maladroite de François Hollande, président de la République française qui annonçait autoriser la jeune fille à poursuivre ses études en France, sans sa famille, conduisant l’UMP à proposer de réécrire « complètement la politique de l’immigration » en France. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, annonçait le 23 octobre 2013 qu’il envisageait une réforme du droit d’asile en France dans le sens d’un durcissement. Parallèlement, le passé trouble et les mensonges du père sont mis en évidence et se développe de fait une propagande qui s’empare des maladresses de la jeune fille et du ridicule dans lequel elle met François Hollande et la France. Un sondage d’opinion BVA pour i>Télé et Le Parisien conclut le 18 octobre 2013 que 65 % des Français se déclareraient opposés au retour de la jeune fille. La position de Manuel Valls serait soutenue par 74 % des Français, dont 89 % des électeurs de droite, 65 % des électeurs socialistes, 46 % des électeurs écologistes et 37 % des électeurs du Front de gauche.

Mais dans les affaires d’enfants tués à la suite de tirs policiers ou de poursuite en 2005 et en 2023, il ne s’agit plus d’immigrés, pourtant le traitement médiatique nous ramène vers la question de l’immigration, comme si les enfants prolétariens en échec scolaire tentant de se reprendre à travers des petits boulots et en jouant les durs relevaient de la seule immigration et permettaient d’évacuer la responsabilité de choix politiques. Face à cette misère considérée comme relevant d’un monde extérieur face au jardin européen, on veut oublier à quel point les phénomène qui sont là devant nous sont en fait une régression dans laquelle on rêve d’aboutir à moraliser l’épargne c’est-à-dire pour le capital financier à en bénéficier sans verser d’intérêt tout en exigeant en cas de prêt les dits intérêts et faisant jouer aux capitaux en dépôt des jeux boursiers qui ne sont pas contrôlés par les adhérents. L’immigré bénéficiant de la charité est une figure pure de cette attaque des droits sur une base apparemment morale. Quand la révolte devient celle d’un lumpen qui s’attaque aux biens communs dans un désert d’équipement qui s’aggrave la catégorie immigré, danger venu de l’étranger bénéficiant de la générosité publique fonctionne à plein.

Cette conception d’un Etat faisant l’aumône au fur et à mesure qu’il restreint nos droits est celui mis en place depuis Mitterrand et sur lequel droite et gauche se sont entendues. Tandis que le gouvernement Jospin était celui qui privatisait le plus, il instituait différentes formes de charités publiques. La Charité des riches puisant toujours dans l’impôt des couches moyennes entraine de plus en plus au fur et à mesure que se perd une conception de classe et d’intérêt national et que triomphe l’égoïsme petit bourgeois se doublant de justifications de dames patronnesses, ce modèle de la charité comme passe-temps des riches aux dépends de ceux qui travaillent déconsidère toutes les formes de revendications “libertaires” et renforce tous les conservatismes. Il n’y a pas qu’en matière de misère et d’immigration le plus souvent liés aux guerres impérialistes approuvées au nom des droits de l’homme par les mêmes que les êtres humains et leur besoin d’émancipation sont instrumentalisés pour renforcer en fait les fascismes et les répressions, les divisions. Tant qu’on laissera s’exercer à plein le couple sordide de la dictature du capital avec un discours de missionnaire prétendant sauver les “petits sauvages”, tant qu’il n’y aura pas l’union de tous dans une organisation de classe nous vivrons un marché de dupe face à toute exigence de liberté et pas seulement dans l’immigration. C’est pour cela que d’une manière un peu rustique il n’y aura d’issue que dans un tout autre mode de pouvoir et d’Etat, comme l’organisation d’un parti communiste est la réponse à ce jeu de dupes qui s’exerce dans tous les domaines.

Il n’y aura pas de liberté sans justice

Il n’y a pas de liberté sans sécurité mais il faut aussi définir ce qu’est la sécurité…

Ceux qui ont prétendu opposer l’émancipation individuelle à celle des “masses” considérées comme réactionnaires, ceux qui ont trouvé la “modernité” dans le sociétal puisque la classe ouvrière n’était plus organisée et ont ainsi accompagné les assauts du capitalisme financiarisé contre nos véritables droits et liberté et qui pour ce faire retrouvent les accents de la philanthropie, tandis que pour protester contre la manière dont en Suède on a brûlé un exemplaire du Coran, des manifestants dans des pays musulmans brulent le drapeau de l’OTAN et celui des LGBT tous deux caractéristiques selon eux des “valeurs” impérialistes immorales et oppressives, ce même 1er juillet 2023, la Cour Suprême des Etats-Unis encourage les commerçants à ne pas servir les homosexuels. La cour suprême, plus haute instance judiciaire des États-Unis, a dans la même journée invalidé le plan de Joe Biden d’annulation de la dette étudiante et autorisé dans la sphère commerciale les discriminations basées sur l’orientation sexuelle. Avoir réussi à identifier la situation des femmes, des homosexuels, des minorités raciales à l’impérialisme et aux exploiteurs, les livre à la répression conservatrice et occulte l’atteinte matérielle aux droits de tous.

Pour Marx à ce stade-là : “la morale c’est l’impuissance mise en action”. Toutes les fois que dans ces conditions d’aumône “elle s’attaque à un vice elle a le dessous”. Elle ne s’élève même pas au niveau de la morale autonome (Kant), qui au moins est fondée sur la conscience de la dignité humaine, cette morale hypocrite qui nous est infligée partout dans le discours médiatico-politique auquel le capital impose un consensus, repose au contraire sur la conscience de la faiblesse humaine, c’est la morale théologique. Les pleurs et lamentations ne sont des “espiègleries” dans laquelle la haine des méchants supposés par la société telle qu’elle est, est devenue l’ultime progrès dans l’accès au bien, comme là encore le décrit Marx et il ne reste plus que l’apocalypse pour mener à bien cette exaltante vision d’un monde purifié de ses nuisibles.

Qui abaisse l’autorité de l’Etat face à la violence ? Ceux qui ont accepté de faire de la police l’instrument de la répression des luttes ouvrières, dans la défense de leur droits, ceux qui trahissent leur rôle au service de tous, en les transformant en un corps mercenaire qui ne défend que les plus dévoyés des leurs … Le pouvoir qui nie le rôle de la représentation nationale, impose aux élus de la nation la censure du 49.3, quelle image donne-t-il des élus sinon celle de gens à la botte étant seulement là pour percevoir des rétributions imméritées. Là encore Roussel a mis en garde contre cette image de l’élu. Comment après feindre de s’indigner de la manière dont des individus sans foi ni loi s’en prennent à eux ?

Je jette un peu en vrac ces réflexions inspirées par l’expérience, une expérience que démultiplie le retour à la théorie, la lecture pas comme un oracle à la manière de ces citations sans aucune connaissance de leur auteur que l’on invoque parfois à contre sens et avec des réhabilitations suspectes, non une préoccupation réelle d’approfondissement pour s’interroger sur la nature véritable des solutions.

Voir les opportunités et s’en emparer : ce qui est le plus aliéné est parfois ce qui recèle une possibilité de libération

Voilà les longs conseils que je souhaiterais donner à la jeune génération, il est temps que vous rentriez dans un combat véritable mais celui-ci n’a rien de simple tant depuis trente ans maintenant et plus le terrain sur lequel vous intervenez est miné mais vous avez aussi des opportunités nouvelles, vous bénéficiez de deux choses, le basculement historique de la fin de l’impérialisme occidental et des USA, dans lequel vous êtes de plus en plus impliqués par vos dirigeants et qui conduit au fascisme, tout est fait pour vous masquer cette opportunité et la transformer en totale aliénation de la jeunesse à qui on fait crier “Vive la mort”. Il s’avère que les peuples ne croient plus en leur représentant politique : comme l’a dit la grand mère de Nahel : je ne crois pas en tous ces gens qui parlent à la télévision, je n’écoute même plus la télévision, je souffre trop…

Mais elle a ajouté : je crois en la justice, alors soyez pour cette grand-mère si digne la voix de la justice réelle

Danielle Bleitrach

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4 Commentaires

  • Francis
    Francis

    Le PRCF méprise totalement cette jeune génération du PCF.
    Ils appellent à l’abstention..

    Répondre
    • admin5319
      admin5319

      je ne répondrai qu’en mon nom propre. Cela fait pas mal d’années que je suis en désaccord avec le PRCF sur leurs soutiens politiques, nous en avons souvent discuté mais d’un autre côté il y a l’apport du PRCF : si ce groupe n’avait pas existé ce qu’il reste du marxisme léninisme et de l’histoire du mouvement communiste aurait disparu. Ils ne se sont d’ailleurs pas contenté de simplement archiver, ils ont milité pour diffuser et ont discuté, produit autour d’un marxisme resté vivant, ils ont parfois sacrifié leur propre production pour faire connaître celle d’autres: c’est aussi notre ligne de conduite à Marianne et moi, à ce blog en général. C’est d’ailleurs parce que j’estime leur apport que je regrette qu’ils ne se soient pas obstinés dans la reconstruction du PCF. L’exemple italien, mais aussi français prouve que reconquérir le PCF est la seule voie. C’est du moins la conclusion à laquelle je suis parvenue. Mon expérience marseillaise dans la lutte contre le blocus cubain a été une déception permnente dans le travail effectif que l’on peut avoir avec leurs militants locaux qui dans ce domaine ne foutent strictement rien. Mais ils ne sont pas les seuls c’est un mal général dans les Bouches du Rhône. Mais par ailleurs en dehors de ces deux ou trois locaux et de Kassem que je ne connais pas mais dont les déclarations en général m’horripilent ‘ai du respect et de l’estime pour ceux qui dirigent ce groupe et cela sur une durée de trente ans.
      Donc je trouve de bonne méthode de ne pas chercher ce qui nous divise parce que si eux sans doute me reprochent ce qu’ils estiment des illusions sur le PCF, d’autres au contraire me reprochent de l’avoir quitté et de le dénigrer. J’en ai réellement assez de ce type de chmailleries sans perspective. Avançons tentons de travailler ensmble quand c’est possible c’est une méthode plus sure pour contribuer à une reconstruction: dire le point de désaccord et voir sur quelles bases on peut agir néanmoins ensemble.

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      • admin5319
        admin5319

        Lire celui dont on s’inspire…
        savez vous que le texte auquel j’ai abondamment fait allusion ces derniers jours à savoir la Sainte famille présente de particularités qui au delà de l’intérêt pour cette étape théorique nous renseigne sur l’homme Marx.
        Le premier fait est qu’il vient de rencontrer Engels et il souhaite vraiment cette amitié collaboration, aussi le livre est signé Engels et Marx, mais comme le lui fera remarquer Engels sur environ 200 pages (composés d’ailleurs de morceaux dans lesquels il critique certains hegeliens de gauche avec une grande verve polémique), Engels n’a écrit qu’un feuillet mais Marx a tenu a que soit initiée leur collaboration. Celle-ci est une véritable rupture avec leur milieu d’origine, non seulement familial mais aussi avec des cercles intellectuels critiques, ils prennent tous les deux le parti de la “masse”, la classe ouvrière et de l’action et ils se moquent de la pensée spéculativr bourgeoise. Engels qui décrit par ailleurs la situation de la classe ouvrière anglaise est déjà sur cette ligne et il entraîne Marx hors de la “spéculation”, ils opérent une critique de la critique;
        Mais ils passent par un hégélien qui est Feurebach auquel ils vouent une admiration dont ils se moqueront ultérieurement; C’est un moment comme l’idéologie allemande qui constitue un tournant théorique il ne s’agit plus de penser le monde mais de le transformer et ils sont en train de mettre en chantier la critique de l’économie politique un pont est lancé vers le Capital.
        la troisième “découverte” c’est la classe ouvrièr française dont ils opposent le sens de l’action et des luttes à l’esprit spéculatif allemand. Mais il y q pourtant déjà dans ce livre une critique de Proudhon, critique qui va devenir féroce dans “misère de la philosophie”.
        Enfin dernière curiosité le féminisme de Marx et surtout d’Engels se fait jour dans un magnifique morceau sur l’humanité n’est pas une mais deux…
        Je m’aperçois que désormais il n’y a plus beaucoup de monde qui contextualise l’oeuvre de Marx et Engels, comme d’ailleurs celle de Lénine et pourtant il est indispensable de savoir à quelle question, quelle tâche révolutionnaire ils répondent et au coeur de quelle polémique, quel état de la lutte des classes. C’est ce qui est irritant dans les citations, elles ne contextualisent pas et sont de ce fait parfois à contresens et nous entrâinent vers un faux savoir. Un simple principe d’autorité étranger à marx qui est à la fois inébranlable dans ses convictions et qui prone le doute dans l’examen des faits et des dires.

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        • Francis
          Francis

          Cette érudition pertinente et ta souplesse intellectuelle pour laquelle tu es si appréciée depuis la fin des année 1970 par des centaines de milliers de communistes dont moi,est incompatible avec les menaces de mort proférés contre certains de tes sympathisants au pcf par des clown/tristes se réclamant du prcf…Plus grave cet appel à l’absention plusieurs mois avant,mortifère et irresponsable sans rien connaitre du contenu de la campagne du pcf en 2024…

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