Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’Europe serait moins empêtrée si elle voulait bien écouter la Chine

Dans cette ambiance d’apocalypse, celle de la chute de l’empire étasunien, la Chine tout en tentant comme nous le verrons demain de se prémunir des jeux autour du dollar et de ses conséquences pour l’économie mondiale, tente de calmer l’hystérie européenne. Son discours frappé du coin du solide bon sens n’est pas dénué d’humour volontaire ou non : cet éditorial du très officiel Global Times s’interroge sur la manière d’affronter les biais cognitifs paranoïaques et irrationnels dominants chez nous, le ministre des affaires étrangères chinois qui devrait n’avoir qu’à mettre en œuvre les avancées diplomatiques entre chefs d’Etat (en particulier avec Macron) risque de se retrouver face à de grands malades en proie à des délires contradictoires, en gros quatre : l’Ukraine, Taiwan, la peur de la domination chinoise et les effets du bellicisme des Etats-Unis dans leur rivalité. Le plus simple et le plus efficace pour la prospérité des diverses nations européennes est d’écouter ce que dit et fait réellement la Chine, mais peut être faudra-t-il de la patience dans l’attente de leur réveil de leurs délires, après quelques leçons que la situation ne manquera pas de leur donner. Effectivement et ce conseil est peut-être bon à prendre devant l’état des parlementaires français, de nos médias et de la totalité des politiciens français, attendre que cette bande de cinglés se réveille d’elle-même (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete) .(éditorial du Global TimesPar Global TimesPublié: 11 mai 2023 11:54    Le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Qin Gang (à gauche) et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assistent à une conférence de presse conjointe à Berlin, en Allemagne, le 9 mai 2023. Photo: Ministère chinois des Affaires étrangères

Le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Qin Gang (à gauche) et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock assistent à une conférence de presse conjointe à Berlin, en Allemagne, le 9 mai 2023. Photo: Ministère chinois des Affaires étrangères

Le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang est en visite en Allemagne, en France et en Norvège du 8 au 12 mai à l’invitation de leurs ministres des Affaires étrangères. Dans le contexte des visites des dirigeants européens en Chine ces derniers mois, la visite de M. Qin en Europe met en œuvre le consensus atteint par la diplomatie des chefs d’Etat sino-européens et continue de renforcer le dialogue et la confiance entre les deux parties. Ce signal est clair et salué par le monde, puisque l’ambassadeur de l’UE en Chine, Jorge Toledo, a déclaré que la visite de Qin était une étape bienvenue pour la Chine et l’Europe.

Le thème principal de la visite de M. Qin est de promouvoir davantage la coopération pratique bilatérale. Sa visite en Allemagne visait principalement à préparer le septième cycle de consultations intergouvernementales entre les deux pays. Il s’agira des premières consultations intergouvernementales hors ligne entre les deux parties depuis le début de la pandémie et du premier engagement global entre les nouveaux gouvernements des deux pays, événement d’une grande importance évidement. Le chancelier allemand Olaf Scholz a répondu positivement, affirmant qu’il attendait avec impatience la consultation et que l’Allemagne se préparait activement. En outre, les deux parties ont convenu d’intensifier la coordination dans les domaines multilatéraux et de renforcer la coopération sur la COP28 et la biodiversité.

La situation est la même en France, où les deux parties ont mentionné qu’elles devraient maintenir des échanges étroits de haut niveau et élargir les échanges à tous les niveaux. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a également réitéré sa position, celle qui attache une grande importance aux relations économiques avec la Chine et ne veut pas s’engager dans une confrontation de bloc.

L’année prochaine marquera le 70e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la Norvège, et on estime que la visite de M. Qin en Norvège sera un voyage visant à consolider la confiance mutuelle et à promouvoir la coopération.

Actuellement, l’Europe fait l’objet d’une grande réflexion et d’un grand débat sur tout ce qui a trait sur sa perception et sa stratégie vis-à-vis de la Chine. Divers arguments et opinions deviennent l’occasion d’un farouche débat. C’est dans un tel contexte que le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères est arrivé en Europe pour apporter une clarification claire, ferme et ciblée concernant la position, l’attitude et les intérêts de la Chine. Cette visite vise à injecter une puissante énergie positive dans ce grand débat et à permettre aux Européens de ressentir de près la sincérité et la bonne volonté de la Chine. Cela doit aider l’Europe à établir une compréhension correcte de la Chine et à rester rationnelle sans dévier de sa trajectoire. Utiliser la coopération pragmatique pour ajouter de la valeur aux relations bilatérales, tout en abordant rationnellement et calmement les divergences entre les deux parties et en contrôlant en temps opportun les dommages dans des domaines spécifiques, voilà à quoi devrait ressembler une diplomatie mature.

Lors de la visite de M. Qin en Europe, le gouvernement allemand a approuvé l’achat par China COSCO Shipping Corporation d’une participation dans un terminal à conteneurs portuaire de Hambourg le 10 mai. La partie allemande a finalement donné son feu vert au projet, ce qui est un signal relativement positif pour les relations Chine-Allemagne et Chine-Europe. Cependant, les médias ont récemment révélé que la Commission européenne avait proposé des sanctions contre sept entreprises chinoises pour leurs ventes présumées d’équipements susceptibles d’être utilisés pour soutenir les opérations militaires de la Russie contre l’Ukraine. Un diplomate chinois a alors écrit dans les médias sociaux que « tandis que la Chine fait tous les efforts pour promouvoir la paix qui est dans l’intérêt de l’Europe. En retour, il y a de la part de l’Europe des tentatives d’intimidation de la Chine sur les questions économiques. Je ne comprends pas ce que fait l’Europe. » Plus précisément, ce sont certaines forces anti-chinoises en Europe qui poignardent la Chine dans le dos, et ce n’est pas la première fois qu’elles le font.

A partir de ces deux constats, nous pouvons voir la duplicité et la complexité de la politique chinoise de l’Europe. Les forces amicales et rationnelles en Europe envers la Chine sont maintenant dans une position défensive. Certains Européens ont déjà de profonds malentendus et des idées fausses sur la Chine, et ils sont en outre influencés par l’opinion publique toxique des États-Unis et en Occident aujourd’hui, ce qui aggrave encore l’atmosphère des relations sino-européennes.

En résumé, il y a quatre problèmes principaux dans les relations sino-européennes : 1) un « nœud ukrainien » inutile, 2) une impulsion dangereuse de l’Europe à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, en particulier sur la question de Taiwan, 3) un jugement erroné qui considère l’interdépendance des relations économiques et commerciales Chine-Europe comme un « risque », et 4) la soumission et la dépendance à la stratégie globale d’endiguement de Washington contre la Chine. Qin s’est concentré sur ces quatre questions dans sa communication avec la partie européenne, et il convient de mentionner que les quatre questions sont enracinées dans la manière de penser subjective unilatérale, étroite et paranoïaque de certains Européens. Alors que si les Européens changeaient de perspective et envisageaient ces questions sous un angle stratégique et à long terme, elles pourraient être facilement résolues. Certains Européens sont actuellement dans une impasse, et il peut être difficile de les persuader de faire demi-tour si on ne leur donne pas de leçons. Nous aurons peut-être besoin de plus de patience pour attendre qu’ils se réveillent d’eux-mêmes.

Le public prête également attention à la réponse positive de Qin à l’approche de « réduction des risques » de l’Europe contre la Chine. « Si l’UE cherche à se découpler de la Chine au nom de » la réduction des risques « , elle se déconnectera des opportunités, de la coopération, de la stabilité et du développement », a déclaré Qin. Bien que les relations sino-européennes aient rencontré des vents contraires pendant un certain temps, de janvier à mars, les investissements français et allemands en Chine ont augmenté respectivement de 635,5% et 60,8% par rapport à la même période de l’année dernière. C’est le pouvoir de la réalité. Sans l’ingérence politique de certains Européens, l’Europe deviendra plus indépendante et plus sûre grâce à une coopération étrangère prospère. Les relations sino-européennes ont besoin de plus de confiance et d’ambition, et fixer des lignes de fond et des lignes rouges ne devrait pas être l’objectif des deux parties. Les relations sino-européennes peuvent également n’avoir « aucune limite ». Si l’Europe écoute vraiment les paroles de la Chine, elle sera moins confuse et moins empêtrée dans ses contradictions.

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1 Commentaire

  • Martine GARCIN
    Martine GARCIN

    Pour bien comprendre le rôle de la Chine dans la promotion du Nouveau monde multipolaire, notamment son refus des confrontations de blocs, sa volonté de promotion des relations bilatérales, etc., il faudrait avoir accès aux 3 documents de base, fondamentaux, présentés par la Chine entre le 20 et le 24 février 2023, avec les textes précis : 1 – Hégémonie…, 2 – Initiative mondiale de sécurité, 3 – Proposition de paix.

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