Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Chronique d’un basculement

Bulletin Comaguer 515

15 Avril 2023

***

Nul ne conteste que le déclenchement par la Russie de l’opération spéciale en Ukraine le 24 février 2022  n’ait entrainé une série de modifications importantes dans les rapports internationaux. Faisant abstraction de tous les évènements survenus en Ukraine depuis l’indépendance et surtout depuis le coup d’état de février 2014 à Kiev, les pays membres de l’OTAN en Europe de l’Ouest adoptent aussitôt une position de condamnation décontextualisée et sans nuance de l’opération et vont très vite mettre en œuvre les paquets successifs de sanctions concoctés par le Etats-Unis consistant à isoler la Russie de l’Union Européenne et à limiter drastiquement les échanges avec ce pays.

Assez vite chacun d’entre eux va prendre la mesure des difficultés économiques engendrées pas ces sanctions. Très vite dans cette première période les dirigeants européens comme ceux des Etats-Unis caressent l’espoir de voir la Chine désapprouver l’opération spéciale et prendre ses distances avec la Russie. En vain. La Chine a maintenu et réaffirmé sa position de demande de règlement du conflit par la négociation et a bénéficié comme l’Inde d’une réorientation du commerce extérieur de la Russie vers l’Est. Sur le plan des relations économiques et commerciales internationales elle a constamment plaidé contre les barrières commerciales de tous types mises en place par l’Occident contre la Russie (et contre d’autres comme Cuba).

Puis une fois passé le XX° Congrès du Parti Communiste Chinois et le président Xi reconduit à la tête du parti et du pays et une fois passée la vague du Covid, la Chine décidait de s’impliquer très activement dans la relance de l’économie et des échanges internationaux, son rôle central en la matière pour 2023 et les années suivantes étant reconnu par toutes les instances internationales concernées : FMI, Banque Mondiale, OMC. La visite de Macron en Chine s’inscrit dans cette situation mondiale précise.   

  • Les relations économiques et commerciales Chine-Union européenne en moyenne période

Si les relations bilatérales entre les pays de l’UE et la Chine sont importantes mais d’intensité inégale il n’existe pas de relations formalisées antre l’UE et la Chine comme il en existe un avec les pays ACP ou comme existe un autre projet encore en discussion avec le MERCOSUR.

Un accord sur les investissements chinois dans l’UE et européennes en Chine a été longuement négocié signé in extremis dans les derniers jours du mandat d’Angela Merkel en Allemagne mais critiqué par le Parlement européen et non ratifié.

On s’en tient donc aux règles de l’OMC et à des sommets réguliers nécessaires dans la mesure où le volume très important des échanges fait de l’UE le premier client de la Chine (près de 2000 milliards de dollars en 2021) et que la Chine a remplacé les Etats-Unis comme premier fournisseur de l’UE en 2020.

  • La visite d’Emmanuel Macron

La venue simultanée d’Emmanuel Macron et d’Ursula Von der Leyen à Pékin à l’instigation du président français a été décidée très tardivement le 24 mars 2023. Elle posait un petit problème protocolaire à la diplomatie chinoise : pas question de refuser cette visite bien que la présidente de la Commission européenne n’ait aucun pouvoir pour engager l’Union ce qui est réservé au Président de l’UE, aujourd’hui le belge Charles Michel ni pour traiter de sa politique extérieure du ressort de Josep Borrel. Pas question non plus de l’accueillir avec un large sourire puisque ses dernières déclarations publiques étaient très acides contre le Chine.

Il a donc fallu jongler pour garder à la visite de Macron le caractère d’une visite d’État à l’invitation du Président chinois avec discours public d’accueil par Xi Jinping, rencontre avec le Premier ministre chinois et journée de détente à Guangzhou et organiser d’autre part une sorte de sommet à 3 qui ne pouvait pas être formellement un sommet UE/CHINE comme il s’en tient régulièrement puisque ni Macron ni Ursula n’avaient de mandat officiel pour cela. Mais la Chine soucieuse de l’apaisement des relations internationales a pour règle de ne jamais refuser une rencontre avec un officiel. Un sommet à 3 fut donc organisé autour d’une très grande table pour parler de relations économiques et ensuite une rencontre bilatérale Commission européenne–Chine.

Madame Von der Leyen a tenu au président chinois le discours pro Taiwan atlantiste qui lui est habituel. Sa visite très peu couverte par les médias chinois a fait l’objet d’un commentaire sévère et laconique du Président Xi : « La Chine et l’Union européenne ont besoin d’améliorer leur communication pour parvenir à une compréhension mutuelle correcte et pour éviter des erreurs d’interprétation et de jugement ».  Elle a donc repris son avion sans fanfare avec le service officiel minimum y compris le contrôle de son passeport comme celui d’une touriste. Il est vrai que venir donner des leçons à la Chine quand la corruption existant au sein de la Commission européenne s’étale à la une de la presse internationale est faire preuve d’une rare outrecuidance.  Mais elle est à l’unisson des excès de langage de la diplomatie étasunienne que ce soit dans la bouche de Blinken ou auparavant dans celle de Pompeo. Si comme le bruit circule elle a été choisie pour remplacer bientôt le norvégien Stoltenberg au poste de secrétaire générale de l’OTAN elle a démontré qu’elle y était parfaitement adaptée et qu’elle serait donc une porte parole zélée de l’impérialisme étasunien.  

  • Macron s’est donc retrouvé seul pour sa visite d’Etat

Celle-ci n’était évidemment pas improvisée et avait été préparée à Paris même le 15 février 2023 par Wang Yi et Catherine Colonna, ministre des affaires étrangères. Wang Yi longtemps ministre des affaires étrangères chinois et qui, depuis 2017, a rencontre plusieurs fois Emmanuel Macron à Paris a pris place après le XX° Congrès du PCC en octobre 2022 dans le Comité Permanent du Bureau Politique du PCC c’est-à-dire dans l’équipe des 7 plus hauts dirigeants  de la République Populaire et il est donc à ce titre le grand maitre de la politique étrangère du pays.

Le 19 février Wang Yi représentait la Chine à la conférence de Munich sur la sécurité européenne où il avait réagi vivement aux récriminations de Blinken sur le ballon chinois ayant survolé le Nord Ouest des Etats-Unis et où il avait pu entendre Zelenski annonçant à la tribune la volonté de l’Ukraine de se doter au plus vite de l’arme atomique. Quelques jours plus tard l’armée russe était à Tchernobyl et à Zaporojie pour couper court à ce projet.

Des entretiens de Macron avec le Président et le premier ministre chinois il est ressorti une déclaration commune signée le 7 avril publiée le 8 par le Quotidien du peuple et reproduite intégralement sur le site de l’Elysée. Ce document est capital en ce sens qu’il aborde les relations des deux pays sous tous leurs aspects et qu’il ne peut résulter que d’un important travail commun en amont. Il ne restait donc qu’à le signer.

La partie chinoise y accordait du prix puisque Xi Jinping a confirmé qu’il s’agissait de la première visite d’État depuis sa réélection façon de souligner que les réceptions à Pékin à leur demande du chancelier allemand en novembre 2022 et du premier ministre espagnol n’avaient pas le même caractère. Pour le premier la visite encore en période de restrictions sanitaires n’a duré qu’une journée et à part un repas pris avec Xi Jinping la plupart des contacts des membres de la délégation allemande avec leurs homologues chinois ont eu lieu en vidéo. Le second avait pris prétexte du fait que l’Espagne allait occuper la présidence tournante de l’UE à partir de juillet 2023 et qu’il lui fallait faire le point sur les relations de l’UE avec la Chine après la coupure de la période Covid.

En invitant Macron la Chine a pris soin de souligner qu’elle invitait un des 5 membres du Conseil de Sécurité et la 3° puissance atomique mondiale puisque, très très loin derrière la Russie et les Etats-Unis, la France dispose aujourd’hui d’un peu plus de bombes atomiques que la Chine et le Royaume Uni. Que cette distinction flatte l’ego présidentiel est indéniable mais il convient de rappeler qu’il n’est en l’occurrence qu’un lointain héritier de deuxième génération d’une politique et des réalisations de son pays. Quand Xi Jinping a reçu Emmanuel Macron il a reçu le représentant en titre de 66 millions de Français. Que ce représentant se soit fait accompagner par 50 patrons représentant le grand KAPITAL français illustre simplement le fait que pour Macron ces 50 là comptent plus que les 65 999 950 autres. On le vérifie chaque jour depuis 6 ans. La Chine l’a parfaitement compris. Aussi pour remercier Macron d’avoir adhéré à toutes ses positions sur la scène internationale (voir le début de la déclaration commune) a-t-elle multiplié les gestes économiques et commerciaux envers les 50 : commandes d’avions, d’hélicoptères, accords de coopération technique dans les domaines où la France a encore de beaux restes : nucléaire, spatial, … (voir tout le reste de la déclaration commune). Certains des 50 bien accoutumés à la règle du gagnant-gagnant ont montré qu’ils reconnaissaient la place dominante de la Chine d’aujourd’hui dans de nombreux domaines industriels. Ainsi la CMA-CGM a signé à Pékin la commande à un chantier chinois de 12 nouveaux porte-conteneurs alimentés au méthanol qui se substitue donc au fuel lourd polluant. La CMA-CGM est par ailleurs actionnaire minoritaire de plusieurs terminaux à conteneurs dans des ports chinois où ses navires font escale.

  • Vendredi 8 avril Journée de détente à Guangzhou

L’alignement politique affiché et les patrons heureusement distraits de la morosité du climat des affaires en France, Macron avait bien mérité une journée de loisir aux frais de la République populaire.

Guangzhou (anciennement nommé : Canton) le lieu de cette belle journée avait été choisi avec soin. Il multipliait les signes historiques. Côté chinois d’abord. Le père de Xi Jinping, un des « barons rouges » d’avant la révolution culturelle a été gouverneur de la province et le président au cours d’une longue promenade dans les jardins a donc pu évoquer des souvenirs d’enfance. Côté français les souvenirs ne manquaient pas non plus. Canton est la ville où se déroule un des plus célèbres romans d’André Malraux « Les Conquérants » qui fait le récit des tentatives du Kominterm d’installer le tout jeune Parti Communiste chinois fondé en 1921 à la tête de la toute nouvelle république chinoise en alliance avec le Kouo-Min-Tang parti nationaliste (KMT) dirigé par Tchang Kai Chek. On sait que l’opération échouera, qu’en 1927 le KMT se retournera contre son allié et que le PCC sera à deux doigts d’être totalement éliminé dans l’aventure. Le second souvenir est plus ancien puisqu’il remonte à l’année 1699.

La dynastie mandchoue qui a remplacé la dynastie Ming est au pouvoir depuis 1616 et  Kangxi  le troisième souverain mandchou règne depuis plus de 30 ans à Pékin. Curieux des affaires du monde il a entendu parler d’un souverain qui alors domine l’Europe : le Roi Soleil, Louis XIV. Ses renseignements lui viennent de sources parfaitement informées en l’occurrence les Jésuites installés dans le pays depuis le début du 16° siècle et présents à la cour de Kangxi qui les apprécie. C’est par leur entremise qu’il va adresser à Louis XIV une invitation à envoyer une ambassade pour approfondir les relations entre les deux pays. A Versailles la Compagnie de Jésus est fort bien introduite et le confesseur du roi est lui-même un jésuite : le Père Lachaise. La mission française, à bord de l’Amphitrite, aborde à Canton en 1699. Elle ira ensuite à Pékin remettre les cadeaux du roi de France à l’empereur et en reviendra chargée de présents pour Louis XIV et la cour. Encore que son statut soit ambigu cette mission est le premier contact d’État à État entre la Chine et un état européen. Qui peut douter que l’évocation de pareil évènement n’ait pas rempli d’orgueil le président français qui marchait ainsi sur les pas du Roi Soleil. Un moment proprement enchanteur.

  • Les suites :

La lecture de la déclaration commune et les commentaires de Macron à la presse pendant son voyage de retour et la mise sous le boisseau d’Ursula Von der Leyen ont rendu son retour à Paris compliqué et l’onde de choc de son basculement sous influence chinoise va prolonger ses effets pendant des mois à Washington, au siège de la Commission européenne à Bruxelles et dans les diverses capitales européennes. L’Union européenne s’en trouve encore plus fragilisée et Macron a lui même invalidé tous les discours qu’il essaiera encore de tenir sur une stratégie européenne dont il se voudrait l’incarnation.

Moralité : Dans sa comédie permanente Macron a voulu rejouer vis-à-vis de la Chine le rôle créé avec quelle maitrise par le Général de Gaulle. La Chine amusée l’a laissé donner sa représentation mais il est sorti de scène sous les sifflets occidentaux.

***

Déclaration conjointe entre la République française

et la République populaire de Chine

Xinhua | 08.04.2023 14h21

Voici le texte intégral de la “Déclaration conjointe entre la République française et la République populaire de Chine” publiée vendredi par les deux pays :

A l’invitation de M. Xi Jinping, Président de la République populaire de Chine, M. Emmanuel Macron, Président de la République française, a effectué, du 5 au 7 avril 2023, une visite d’Etat en République populaire de Chine. A l’approche du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, les deux Chefs d’État ont rappelé la solidité du fondement des relations entre les deux pays et l’amitié entre les deux peuples. Ils ont évoqué en profondeur leurs vues sur la relation bilatérale, la relation UE – Chine et les grandes questions régionales et internationales et décidé de lancer de nouvelles perspectives pour la coopération franco-chinoise, et de rechercher une nouvelle impulsion pour les relations entre l’Union Européenne et la Chine, dans la continuité des déclarations conjointes adoptées le 9 janvier 2018, le 25 mars 2019 et le 6 novembre 2019.

I. Renforcer le dialogue politique et promouvoir la confiance politique mutuelle

1. La France et la Chine maintiendront des rencontres annuelles entre les deux Chefs d’État.

2. La France et la Chine soulignent l’importance des échanges de haut niveau, de leur dialogue stratégique, de leur dialogue économique et financier de haut niveau et de leur dialogue de haut niveau sur les échanges humains pour favoriser le développement de leur coopération bilatérale, et conviennent de tenir une nouvelle session desdits dialogues avant la fin de l’année.

3. La France et la Chine réaffirment leur volonté de poursuivre le développement continu de leur partenariat global stratégique étroit et solide, sur la base du respect mutuel de leur souveraineté, et de leur intégrité territoriale et de leurs intérêts majeurs.

4. La France et la Chine s’accordent à approfondir les échanges sur les questions stratégiques et notamment à approfondir le dialogue entre le Théâtre Sud de l’Armée populaire de libération de la Chine et le Commandement des forces françaises en Zone Asie-Pacifique (ALPACI), afin de renforcer la compréhension mutuelle des enjeux de sécurité régionaux et internationaux.

5. La Chine, en cette année du 20ème anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global Chine-UE, réaffirme son engagement dans le développement des relations UE-Chine, encourage les échanges à haut niveau afin de favoriser les convergences de vues sur les enjeux stratégiques, d’accroître les échanges humains, de répondre ensemble aux enjeux globaux et de promouvoir une coopération économique de façon proactive et équilibrée. La France, en tant qu’Etat membre de l’Union européenne, partage ces orientations et y apportera sa contribution.

6. La France réaffirme son attachement à la politique d’une seule Chine.

II. Promouvoir ensemble la sécurité et la stabilité dans le monde

7. La France et la Chine, membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, œuvrent ensemble à la recherche de solutions constructives, fondées sur le droit international, aux défis et aux menaces qui pèsent sur la sécurité et la stabilité internationales. Elles estiment que les divergences et les différends entre Etats doivent être réglés de manière pacifique par le dialogue et les consultations. Elles cherchent à renforcer le système international multilatéral sous l’égide des Nations Unies, dans un monde multipolaire.

8. La France et la Chine réitèrent leur endossement de la Déclaration conjointe des Chefs d’État et de gouvernement de la Chine, de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis (P5) du 3 janvier 2022 pour prévenir la guerre nucléaire et éviter les courses aux armements. Comme le rappelle cette déclaration, « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ». Les deux pays appellent à s’abstenir de toute action susceptible d’aggraver les risques de tensions.

9. Les deux pays entendent renforcer la coordination et la coopération pour préserver ensemble l’autorité et l’efficacité du régime de contrôle des armements et de non-prolifération et faire avancer le processus international de contrôle des armements. La France et la Chine réaffirment leur engagement à promouvoir de manière équilibrée les trois piliers du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) que sont le désarmement nucléaire, la non-prolifération nucléaire et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et à renforcer sans cesse l’universalité, l’autorité et l’efficacité du TNP.

10. Les deux parties soutiennent tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine sur la base du droit international et des buts et principes de la Charte des Nations unies.

11. Les deux parties s’opposent aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques, soutiennent l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans ses efforts pour jouer un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques y compris pour assurer la sureté et la sécurité de la centrale de Zaporijjia.

12. Les deux pays soulignent l’importance que toutes les parties au conflit doivent observer scrupuleusement le droit international humanitaire. Ils appellent en particulier à protéger les femmes et les enfants, victimes du conflit, et à accroître les aides humanitaires aux zones de conflit, et à fournir un accès sûr, rapide et sans entrave de l’aide humanitaire conformément aux engagements internationaux.

13. Les deux pays poursuivront leurs consultations dans le cadre du dialogue stratégique franco-chinois.

14. La conclusion du Plan d’action global commun sur le nucléaire iranien (JCPoA) en 2015 a constitué un acquis important de la diplomatie multilatérale. La France et la Chine réitèrent leur engagement à promouvoir un règlement politique et diplomatique sur le dossier nucléaire iranien. Elles réitèrent leur engagement à œuvrer à la préservation du régime international de non-prolifération nucléaire ainsi que de l’autorité et de l’efficacité des résolutions du Conseil de Sécurité. Elles réitèrent leur soutien à l’Agence internationale de l’énergie atomique dans ce cadre.

15. La France et la Chine poursuivront des consultations étroites sur la péninsule coréenne.

16. Les deux pays conviennent de continuer leurs échanges via le dialogue franco-chinois sur les questions cyber.

III. Promouvoir les échanges économiques

17. La France et la Chine s’engagent à accorder des conditions de concurrence équitables et non-discriminatoires aux entreprises, notamment dans les domaines des cosmétiques, des produits agricoles et agroalimentaires, de la gestion du trafic aérien, de la finance (banques, assurances, gestionnaires d’actifs), de la santé (matériel médical, vaccins), et encore de l’énergie, des investissements et du développement durable. Pour ce faire, les deux pays travaillent à fournir un bon environnement à la coopération des entreprises, à améliorer l’accès des entreprises au marché de l’autre, à améliorer l’environnement d’affaires, et à garantir le respect des droits de propriété intellectuelle de l’ensemble des entreprises des deux pays. Dans le domaine de l’économie numérique, y compris en matière de 5G, la partie française s’engage à poursuivre le traitement équitable et non-discriminatoire des demandes de licences des entreprises chinoises sur la base des lois et règlements y compris en matière de sécurité nationale des deux pays.

18. La France et la Chine entendent continuer de renforcer leur coopération pragmatique dans tous les domaines du secteur des services, et soutiennent les échanges économiques et commerciaux entre les institutions et les entreprises des deux pays sur la base du bénéfice mutuel, en vue de promouvoir le développement du commerce des services. La France est prête à accepter l’invitation à participer à la Foire internationale du commerce des services en Chine (CIFTIS) de 2024 en tant que pays invité d’honneur.

19. La France et la Chine souhaitent intensifier leur partenariat dans les domaines agricole, agroalimentaire, vétérinaire et phytosanitaire. Elles se félicitent de la sécurisation de l’accès au marché des produits porcins, de l’ouverture de marché pour le baby kiwi et pour les protéines laitières en alimentation animale, ainsi que de l’agrément délivré à 15 établissements exportateurs de viande porcine. Les autorités compétentes des deux pays répondront dans les meilleurs délais aux futures demandes d’agrément des entreprises exportatrices de produits agricoles et agroalimentaires, notamment de viande et d’aquaculture, aux demandes d’enregistrement des recettes de lait infantile, qui répondent aux exigences prévues par leurs lois et règlements sur la sécurité sanitaire des aliments, ainsi qu’aux demandes d’ouverture de marché formulées par leurs autorités respectives. Les deux parties poursuivront leurs échanges et leur coopération dans les filières des bovins allaitants et de la viticulture, ainsi que sur les indications géographiques (IG), en particulier pour l’enregistrement des IG des vins de Bourgogne. La France soutiendra la demande que la Chine déposera pour adhérer à l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) dans les meilleurs délais, ainsi que l’organisation par la Chine d’une conférence internationale sur la filière vitivinicole.

20. La France et la Chine saluent la conclusion d’un « General Terms Agreement » concrétisant l’acquisition par les compagnies chinoises de 160 aéronefs Airbus. Elles étudieront en temps opportun les besoins des compagnies aériennes chinois, notamment en matière de fret et de long-courrier, en fonction de la reprise et du développement du marché du transport et du parc aérien chinoises. Les deux parties saluent le renforcement de la coopération entre l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) et l’Administration de l’aviation civile de Chine (CAAC), et poursuivront l’accélération du processus de certification sur la base de standards de sécurité internationaux reconnus mutuellement, notamment s’agissant des programmes H175, Falcon 8X et Y12F. Elles saluent la conclusion d’un accord entre les entreprises des deux pays sur les carburants d’avion durables. Elles poursuivent par ailleurs la coopération industrielle engagée, notamment le projet de la nouvelle chaîne d’assemblage d’Airbus à Tianjin.

21. La France et la Chine soutiennent la reprise dans le meilleur délai de la connectivité aérienne à son niveau pré-pandémique, de manière coordonnée entre les autorités de l’aviation civile et dans la perspective d’un retour à l’application de l’Accord entre le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement de la République française relatif au transport aérien signé le 1er juin 1966 et aux arrangements concernés sur les libertés aériennes. Les compagnies des deux pavillons doivent bénéficier de possibilités justes et égales dans l’exploitation de vols entre les deux pays. Elles soutiennent l’approfondissement des échanges humains et économiques, y compris la facilitation de la délivrance de visas pour les acteurs du secteur privé et de la communauté d’affaires.

22. Les deux parties se félicitent de la coopération entre les institutions spatiales des deux pays concernant la sonde Chang’e 6 et les études conjointes des échantillons extraterrestres.

23. Dans leur volonté commune d’une transition vers un système énergétique décarboné, la France et la Chine développent une coopération pragmatique dans le domaine du nucléaire civil dans le cadre de l’Accord de coopération pour les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire entre les deux gouvernements. Les deux pays s’attachent à poursuivre leur coopération nucléaire sur des sujets de pointe en matière de recherche et de développement, notamment sur la base de l’accord entre l’Autorité de l’énergie atomique de Chine (CAEA) et le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA). Les deux pays soutiennent l’étude par les entreprises des deux pays de la possibilité de renforcer leurs coopérations industrielles et technologiques, notamment sur la question du retraitement des déchets nucléaires.

24. La France et la Chine saluent les résultats obtenus par l’accord intergouvernemental de 2015 sur les partenariats en marchés tiers. Les deux parties œuvrent au suivi et à la mise en œuvre des projets de coopération en marché tiers déjà identifiés. Les deux gouvernements encouragent les entreprises, les institutions financières et d’autres acteurs à explorer de nouveaux projets de coopération économique structurants sur les marchés tiers, sur la base de standards internationaux élevés applicables.

IV. Relancer les échanges humains et culturels

25 Soucieuses de promouvoir la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles dans le monde, la France et la Chine soutiennent I’approfondissement de leur coopération dans le domaine de la création et de la valorisation des œuvres culturelles et favoriseront une reprise dynamique des échanges et coopérations dans les domaines culturel et touristique. Les deux pays saluent la conclusion d’une déclaration d’intention relative à la coopération dans le domaine de la culture entre les deux ministères de la Culture.

26. Les deux parties coorganiseront l’Année franco-chinoise du tourisme culturel en 2024 et soutiennent l’organisation en France et en Chine d’évènements de haute qualité, notamment entre le Château de Versailles et la Cité Interdite ainsi qu’entre le Centre Pompidou et le Musée West Bund. Les deux parties s’engagent à faciliter la circulation des expositions dans le respect des lois des deux pays, notamment dans les aspects douaniers et logistiques, et s’efforceront de garantir l’intégrité et le retour des œuvres exposées au public dans le cadre des expositions soutenues.

27. Les deux parties réaffirment leur volonté de renforcer la coopération dans le domaine des industries culturelles et créatives, et leur potentiel de diffusion au public le plus large, en particulier dans les secteurs de la littérature, du cinéma, du documentaire télévisé, de l’Edition (jeu vidéo compris), de la musique, de l’ architecture et du numérique au travers de coproductions, de partenariats en matière de droit d’auteur, de concours et d’échanges d’artistes.

28. La France et la Chine s’engagent à intensifier leur coopération bilatérale dans le domaine de la protection, de la restauration et de la valorisation du patrimoine culturel. Les deux pays saluent la conclusion d’une feuille de route sur la coopération patrimoniale portant notamment sur la présence d’experts chinois aux côtés des équipes françaises sur le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sur la coopération en matière de protection, de restauration et d’étude de l’armée de terre cuite, sur les projets de coopération autour du temple de Gongshutang et du tombeau Maoling et sur la promotion du jumelage de sites français et chinois du patrimoine mondial. Les deux pays poursuivront des efforts conjoints pour la prévention et la lutte contre le vol, les fouilles clandestines, l’importation et l’exportation illicites des biens culturels. Ils réaffirment leur plein soutien à la fondation ALIPH pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit.

29. La France et la Chine réaffirment l’importance qu’elles attachent à la coopération sur l’enseignement de la langue de l’autre, par laquelle se forgent l’amitié et la compréhension mutuelles. Elles travailleront au renouvellement de l’Accord de coopération linguistique entre les deux gouvernements signé en juin 2015, encourageront le développement de l’enseignement des deux langues dans les établissements scolaires des deux parties et la multiplication des filières bilingues et favoriseront les échanges et la formation de professeurs de langues.

30. La France et la Chine réitèrent leur attachement au renforcement de la coopération en matière d’enseignement supérieur et de formation professionnelle. Elles encourageront le développement des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur, tels que les instituts franco-chinois, et favoriseront ensemble la reprise réciproque de la mobilité des étudiants et des enseignants. Elles faciliteront également les échanges entre les établissements scolaires. A ces fins, les deux parties établissent une procédure facilitée d’obtention de visas pour ces publics. Les deux parties organiseront au plus tôt une nouvelle session de la commission mixte franco-chinoise en matière d’éducation.

31. Les deux Chefs d’État s’accordent pour que se tienne dans les meilleurs délais la prochaine Commission mixte franco-chinoise en matière de science et technologie pour définir les grandes orientations de la coopération scientifique bilatérale mais aussi du « centre conjoint franco-chinois pour la neutralité carbone », destiné à favoriser les coopérations scientifiques et technologiques dans le domaine de la neutralité carbone. La France et la Chine souhaitent promouvoir les échanges de chercheurs, notamment à travers le programme de partenariat scientifique franco-chinois (le partenariat Hubert Curien – Cai Yuanpei). Les deux parties entendent également poursuivre la mise en œuvre du programme « Jeunes Talents France-Chine » afin de renforcer les échanges entre jeunes chercheurs des deux pays et promouvoir la coopération dans les domaines prioritaires et le développement d’activités de recherche conjointes.

32. Dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, les deux Chefs d’États souhaitent faire du sport un élément important de la relation bilatérale, notamment en matière d’échanges de jeunes sportifs, de développement d’infrastructures sportives et de partage d’expertise en matière d’industrie du sport.

V. Répondre conjointement aux défis planétaires

33. Dans le contexte de crises alimentaires ayant touché 323 millions de personnes en 2022 selon les Nations Unies, les deux parties s’engagent à préserver la stabilité des marchés, à éviter les restrictions d’exportations injustifiées d’intrants ainsi que de produits agricoles et à fluidifier les chaînes d’approvisionnement alimentaires mondiales, à commencer par la facilitation des exportations de produits céréaliers et d’engrais. Les deux parties œuvrent à la réalisation de ces objectifs, notamment à travers l’initiative Food and Agriculture Resilience Mission (FARM) et l’initiative chinoise pour la sécurité alimentaire globale.

34. La France et la Chine sont convenues de l’importance d’accroître l’appui apporté aux pays les plus affectés par la crise alimentaire, dont leurs partenaires africains, pour construire des systèmes alimentaires résilients et durables. Les deux parties entendent à ce titre promouvoir la coopération internationale contre les pertes et le gaspillage alimentaires et pour la production locale. Elles apportent dans cette perspective un soutien conjoint aux organisations compétentes pour le règlement du problème de l’insécurité alimentaire, notamment l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), et le Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi qu’aux institutions financières et aux bailleurs multilatéraux et bilatéraux.

35. La France et la Chine soulignent leur soutien au système commercial multilatéral centré sur l’OMC et reposant sur des règles, s’engagent à construire un environnement de commerce et d’investissement libre, ouvert, transparent, inclusif et non-discriminatoire, soutiennent la réforme nécessaire de l’OMC et soutiennent que la 13e Conférence ministérielle de l’OMC aboutisse à des résultats positifs.

36. La France et la Chine entendent coopérer pour remédier aux difficultés d’accès aux financements dans les économies en développement et émergentes et pour encourager une accélération de leur transition énergétique et climatique tout en soutenant leur développement durable. La Chine participera au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris en juin 2023. La France participera au troisième Forum « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale.

37. Les deux pays conviennent de renforcer la coopération dans le cadre du G20 pour que le G20 joue son rôle en tant que forum majeur de la coopération économique mondiale et travaille, conformément aux engagements pris par les dirigeants lors du Sommet de Bali, à faire avancer la réforme du système monétaire et financier international.

38. La France et la Chine soutiennent, dans un contexte de fragilisation des pays en développement la mise en œuvre du Cadre commun pour les traitements de dette adopté par le G20 et le Club de Paris qu’elles ont rejoint en novembre 2020. Les deux parties réitèrent leur engagement à la mise en oeuvre du cadre commun en temps opportun, de manière prévisible, ordonnée et coordonnée, ainsi que leur soutien à l’agenda de la dette adopté lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 en février 2023.

39. Les deux parties apprécient que le Sommet du G20 de Bali ait salué les engagements d’affectation volontaires des droits de tirage spéciaux (DTS) et appellent les États-membres du G20 et les États volontaires à accroître leur mobilisation, avec un relèvement de l’effort à hauteur de 30% de DTS mobilisés pour les pays du G20, afin d’atteindre rapidement l’objectif de 100 milliards de dollars américains adopté lors du Sommet du G20 de Rome.

40. Le climat, la biodiversité et la lutte contre la dégradation des terres comptent parmi les priorités partagées par la France et la Chine. Les deux pays s’engagent à poursuivre un haut niveau d’ambition dans la continuité de l’Appel de Pékin lancé en novembre 2019 et dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et de son Accord de Paris, ainsi que du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (dénommé ci-après « Cadre de Kunming-Montréal »), dont les deux parties saluent l’adoption lors de la deuxième partie de la Convention sur la diversité biologique (COP15). La Chine, assumant la présidence de la COP15 pour les deux ans à venir, entend travailler activement avec la France à la mise en œuvre totale et efficace du Cadre de Kunming-Montréal. La France et la Chine saluent la contribution active du Fonds de Kunming et de la facilité qui sera créée sous le Fonds pour l’environnement mondial au financement de la biodiversité. Les deux pays saluent les travaux qui ont été présentés lors du One Forest Summit à Libreville.

41. La France et la Chine s’engagent à communiquer d’ici la COP16 leurs stratégies et plans d’actions nationaux révisés et alignés sur le cadre mondial pour la biodiversité. La Chine examinera favorablement la possibilité de rejoindre la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples. Les deux pays contribuent à l’objectif de réduction de 500 milliards de dollars américains par an des subventions néfastes pour la biodiversité.

42. La France et la Chine réaffirment leurs engagements respectifs de neutralité climat/neutralité carbone. La France s’engage à réaliser la neutralité climat d’ici 2050. La Chine s’engage à atteindre le pic des émissions de CO2 avant 2030 et s’efforce de réaliser la neutralité carbone avant 2060. Les deux pays adopteront des politiques et des mesures pour mettre en œuvre leurs objectifs fixés en matière de contributions déterminées au niveau national alignées avec les objectifs de l’Accord de Paris.

43. Les deux parties apprécient hautement les acquis obtenus lors de la COP27 sur le changement climatique, et s’engagent à maintenir d’étroits échanges et coordinations sur le chemin vers la COP28, pour que le premier bilan mondial de l’Accord de Paris soit un succès et que des avancées encourageantes soient enregistrées sur les sujets tels que l’atténuation, l’adaptation, les pertes et les préjudices, ainsi que les moyens de mise en œuvre.

44. La France et la Chine soutiennent la promotion et le développement de financements contribuant à la transition écologique. Elles encouragent leurs secteurs financiers (dont les banques, assureurs, gestionnaires et propriétaires d’actifs) à aligner leurs activités sur les objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, ainsi que ceux de préservation de la biodiversité, de développement de l’économie circulaire, de gestion, de contrôle et de réduction de la pollution ou la finance bleue. La France et la Chine encouragent également les échanges entre les agences et banques de développement, les banques centrales, les régulateurs et les autorités financières en matière de finance verte et durable, dans l’objectif de partager leurs expériences et de promouvoir la mise en place et le perfectionnement des standards, y compris en matière de normalisation de l’information extra-financière. Elles s’engagent à soutenir le développement des marchés de capitaux durables.

45. La France et la Chine, conscientes de la part importante du secteur du bâtiment dans leurs émissions de gaz à effet de serre, étudient activement l’adhésion à l’initiative Buildings breakthrough. Les deux pays renforcent leur coopération pour promouvoir la réduction de la consommation d’énergie et la décarbonation des bâtiments et favoriser un développement urbain durable.

46. La France et la Chine se mobilisent pour la protection de l’Océan. Les deux pays se félicitent de la finalisation par la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale (BBNJ) d’un texte visant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale et continuent à renforcer leurs échanges et leur coordination dans le cadre du processus de suivi de ce texte. Les deux Chefs d’États réaffirment que les deux parties œuvreront à promouvoir la conservation des ressources marines vivantes de l’Antarctique conformément à la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique et poursuivent les discussions sur l’établissement d’aires marines protégées en Antarctique. La France et la Chine s’engagent dans la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable et ont créé un comité national, respectivement en 2021 et en 2022, afin de souligner l’importance de la connaissance pour mieux protéger les océans. Elles reconnaissent l’importance de la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.

47. La France et la Chine se mobilisent pour le succès de la Conférence des Nations Unies sur les océans en 2025 co-présidée par la France et le Costa Rica. La partie chinoise examinera la feuille de route proposée par la partie française et liant leurs présidences respectives de la COP15 de Kunming sur la biodiversité et la troisième Conférence des Nations Unies sur les Océans qui se tiendra à Nice en 2025.

48. La France et la Chine luttent contre la pollution générée par les plastiques (y compris les microplastiques), soutiennent et s’engagent dans les travaux du Comité intergouvernemental de négociations mandaté par les résolutions 5/14 adoptées lors de la reprise de la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE-5.2), œuvrent à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant.

49. La France et la Chine s’engagent à protéger et gérer durablement les écosystèmes forestiers, à soutenir la recherche scientifique sur des chaînes de valeur plus durables et à lutter contre l’exploitation forestière illégale et le commerce qui y est associé. Elles entendent faire avancer la coopération sur la conservation de la nature ainsi que la protection, la restauration et l’utilisation durable de la steppe. La France et la Chine se réjouissent dans ce cadre de la coopération active entre l’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Administration nationale des forêts et des prairies (NFGA) de la Chine.

50. La France et la Chine travailleront de concert pour une transition énergétique plus juste dans les pays en développement à travers des partenariats de transition énergétique juste et d’autres outils.

51. La France et la Chine soulignent l’importance, pour le développement de chaque pays, de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Ying Xie)

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 519

Suite de l'article

1 Commentaire

  • CROCE
    CROCE

    Il y a une question qui n’a jamais été abordée : la circulation maritime des bâtiments de guerre étrangers à la République populaire de Chine, dans le détroit de Taïwan.
    Aux termes de la résolution n° 2758 du 24 Octobre 1971, la R.P.C. est redevenue propriétaire de sa partie continentale et de Taïwan ( ce qu’ont reconnu les Etats-Unis en 1979, puisqu’en 1980 ils ont même dénoncé l’accord d’entraide militaire qui les liait à Taïwan ).
    Autrement-dit, la R.P.C. se trouve exactement dans la même situation que la Turquie, avant que la Convention de Montreux de 1936 ( concernant la libre circulation des bâtiments de guerre étrangers à la Turquie dans les détroits des Dardanelles et du Bosphore ) ne soit adoptée !
    Alors, qu’est-ce qui empêcherait la Communauté Internationale ( la vraie ) ou l’O.N.U. de nous pondre une Convention ” type Montreux ” soumise au vote des 195 pays représentés à l’ O.N.U., se qui permettrait à la R.P.C. de condamner la circulation maritime en cas d’aggravation de la situation militaire, comme peut le faire la Turquie ? Absolument rien !
    Actuellement, l’ U.S. Navy profite de l’étroit passage international entre la Chine continentale et Taïwan, pour aller titiller la R.P.C., et ça risque de très mal finir !
    Or la République Populaire de Chine est membre du Conseil de Sécurité de l’ O.N.U. et peut parfaitement demander la création d’une Convention identique à celle de Montreux, avec une Assemblée Générale des états-membres, et un vote qui supprimera tout droit de veto !
    C’est une solution qui a le mérite de la simplicité !

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.