Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Pravda. Notre modèle est la puissance du pays soviétique !

Je n’avais pas eu le temps de lire ce très beau texte traduit par Marianne mais en fait j’aurais pu le signer. D’abord parce qu’il parle longuement de Cuba et de la manière dont Cuba et URSS ont été proches. Risquet me racontait comment il était tombé dans les bras du premier soldat soviétique rencontré en Europe. Mais cela venait de loin, le premier monument à Lénine a été érigé dans le port de la Havane à Régla en 1924, et quand le premier bateau soviétique est entré dans le port de la Havane, le secrétaire du Parti communiste de Cuba Antonio Mella qui était un magnifique athlète est parti à la nage pour monter sur le pont, il s’est hissé et a brandi deux drapeaux un cubain et un soviétique. Mais il n’y a pas que ça. Hier une amie toulousaine m’a demandé pourquoi les gens de mon âge avaient une telle pêche, une telle combativité et elle m’a cité quelques exemples: je lui ai répondu “nous avons eu les meilleurs soins, la meilleure sécurité sociale, grâce à Ambroise Croizat, aux ministres communistes, mais aussi grâce à la présence de l’URSS, tant que nous avons vécu sous cette protection les capitalistes ont été obligés de ne pas trop exploiter, le monde s’est libéré” (tout ce que raconte ce camarade dans le texte). J’ai eu conscience de sans doute vivre une des périodes les plus heureuses de l’histoire de l’humanité et je l’ai dû à l’URSS qui d’abord a donné 26 millions de ses enfants pour nous libérer du nazisme, ensuite a créé partout les conditions de ce bonheur. C’est de cela que nous sommes forts (note de Danielle Bleitrach traduction Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/history/soviet/215785.html

Durant des milliers d’années, des personnes ayant hérité du désir naturel de connaissance et de liberté ont “pris d’assaut le ciel” pour faire prévaloir les idées d’égalité des droits dans des communautés créées par elles-mêmes et dirigées par des dirigeants qui les exploitaient sans pitié. Ce paradoxe était inévitable au premier stade du développement humain. Et maintenant, pour la première fois dans l’histoire de la civilisation de la terre, le rêve tant désiré a connu un début de réalisation. En 1917, en Russie, la majorité auparavant impuissante a rejeté le pouvoir oppresseur. Et puis, le 30 décembre 1922, une libre communauté de nations appelée Union des républiques socialistes soviétiques a été créée pour la première fois au monde sur la base de la sixième partie des terres qu’elle avait récupérées. Il s’agissait de la première tentative réussie des travailleurs de nombreuses nationalités de parvenir à un véritable pouvoir du peuple.

Par Vladimir GRISHIN, ingénieur électricien émérite de Russie.
2023-01-02 10:22

L’URSS a perduré pendant près de 75 ans, faisant progresser considérablement l’État russe patriarcal dans toutes les directions. Au cours de cette période, elle a remporté la victoire dans la plus grande guerre et, au prix de plus de 27 millions de vies de ses fils et filles, a sauvé l’humanité du fascisme. Elle a créé une alliance de pays engagés dans la démocratie populaire. Elle a reçu le soutien de nombreuses nations d’Asie et d’Afrique qui, avec son aide, se sont débarrassées de leur fardeau colonial.

Cent ans se sont écoulés depuis cette date, qui aurait dû marquer le début d’un nouveau calendrier dans le monde entier. Cependant, ces mêmes personnes héroïques, mais trop confiantes, ont été victimes d’une tromperie insidieuse de la part des forces du mal. Sous leur douce persuasion hypnotique, ils ont détruit de leurs propres mains la plus grande de leurs créations.

C’est-à-dire que l’on a ruiné, de manière irréfléchie et irresponsable, le projet pour la naissance et l’établissement duquel des millions de nos prédécesseurs se sont battus, sans épargner leur vie. Mais je ne crois pas que leur lutte ait été vaine. Et ayant vécu presque toute ma vie professionnelle en Union soviétique, je veux partager avec la nouvelle génération de mes compatriotes le sentiment de bonheur que l’heureux hasard du destin m’a permis de ressentir à cette époque. Je veux transmettre aux jeunes l’optimisme que j’ai conservé depuis lors et que je conserve aujourd’hui.

***

Voici comment nous étions perçus à l’époque soviétique

J’ai décidé de commencer par ce que l’immense influence des réalisations soviétiques signifiait dans les pays étrangers. Au milieu des années soixante-dix, j’ai eu l’occasion de travailler à Cuba, dont le peuple héroïque a été aidé par notre expérience et notre puissance pour défendre l’indépendance et la liberté de sa patrie. Les souvenirs que j’en garde sont indélébiles et, je crois, très importants aujourd’hui.

J’ai été particulièrement impressionné par la célébration d’un anniversaire de la naissance de Lénine en 1972. C’était à la centrale électrique de Rente à Santiago de Cuba, le berceau de la révolution cubaine. En Union soviétique, à cette époque, la plupart des gens étaient tellement habitués à entendre parler de la valeur de ce grand révolutionnaire, que parfois, c’était comme si cela ne pénétrait pas leur coeur. Les simples discours des Cubains, en revanche, avaient un pouvoir exceptionnel.

Par exemple, la confession d’Alfonso Machado, un artisan âgé, était stupéfiante. Il a raconté plein d’émotion son histoire simple d’une époque, maintenant presque inimaginable, où la vie comme un ouragan féroce, couchait ces belles personnes à terre, les forçant à lécher les bottes des scélérats :

“Que pouvais-je faire sous les capitalistes ? Comme tous les Cubains, je cultivais et coupais la canne à sucre du matin au soir pendant la saison de la ‘zafra’. Je gagnais ainsi ma vie pendant cinq ou six mois, puis me mettais à chercher n’importe quel travail pour nourrir ma famille. Parfois, les Américains m’emmenaient faire des réparations dans leur centrale électrique. J’étais un sacré gaillard. Mais aucun d’entre nous ne pouvait s’élever plus haut que les simples travaux de force. Aucun secret ne nous était révélé, contrairement à aujourd’hui, où, forts de l’expérience de nos frères soviétiques, tous partagent leurs connaissances les uns avec les autres pour mieux travailler ensemble. A l’époque, ils nous faisaient visser des écrous et porter de lourdes charges pour un centavo. Maintenant, à Cuba, ce n’est pas facile non plus, en un certain sens. Nous avons décidé d’améliorer les choses pour tout le monde à la fois, et c’est difficile. Et pourtant, l’important est que nous y réfléchissions ensemble. Fidel nous écoute. Et votre grand peuple et le fondateur de l’Union soviétique – le sage Lénine – ont enseigné au monde à mettre en route ces bonnes pratiques. Notre victoire est le meilleur monument à cet homme”.

Un autre orateur a raconté une histoire liée au nom du chef de prolétariat mondial et qui s’est déroulée sur cette île lointaine. “Peu d’entre vous savent qu’à l’époque où le monde faisait ses adieux à Lénine, le maire progressiste de la ville cubaine de Regla a publié un décret municipal spécial. Il y appelait tous les citoyens à se rassembler sur une colline de la périphérie et à planter un olivier à la mémoire de Lénine. Dans le même temps, le maire a invité tous les citoyens à observer une minute de silence à la mémoire de Vladimir Lénine lors des funérailles. Son discours disait : “Les transports doivent s’arrêter. Les magasins doivent cesser leurs activités. Tous les citoyens devraient quitter leurs occupations”.

Quelques heures avant le début du rassemblement de deuil, malgré la pluie tropicale, des milliers de personnes s’étaient rassemblées. Chacun a jeté une poignée de terre contre le tronc de l’arbre. Depuis lors, l’endroit est appelé “colline de Lénine” et les travailleurs s’y rassemblent des festivités. En 1930, le dictateur Machado a massacré les travailleurs sur la colline pendant les célébrations du 1er mai. L’olivier a été coupé, mais des mains bienveillantes ont continué à y apporter des bouquets de fleurs jusqu’à la révolution. Ainsi, le pays connaissait et aimait ce grand homme dès ces premières années. C’est peut-être pour cela que nous avons été les premiers sur le continent à embrasser les idées du communisme. Le gouvernement populaire a maintenant construit un terrain de jeu pour les enfants près de la colline. Il porte le nom de Vladimir Ilyich. Et au centre, il y a un buste de Lénine. Ainsi, nos enfants apprennent à connaître le chef du prolétariat dès leur plus jeune âge”.

Tout le monde était uni pour une même cause. Les changements remarquables dans leur ancienne vie, essentiellement coloniale, ont été largement prédéterminés par le travail théorique et pratique de cet homme planétaire et par l’influence de l’État ouvrier qu’il avait créé – l’URSS.

La dialectique d’une accélération sans précédent

Ce même thème a été repris dans nombre de mes conversations avec des Cubains. Il est également apparu lors d’une réunion à La Havane en 1974 entre Fidel Castro et le ministre soviétique de l’énergie Piotr Stepanovich Neporozhny, à laquelle j’ai eu la chance d’assister. J’ai alors ressenti à nouveau une véritable fierté pour mon pays et pour la profession d’énergéticien soviétique. Le leader du peuple cubain a dit :

“Nous admirons vos victoires exceptionnelles en matière de développement industriel. Nous sommes convaincus par votre exemple que dans ce siècle, le secteur de l’énergie est la base de toutes les victoires de l’État. Seul son développement avancé permettra à Cuba, comme à vous en son temps, de parvenir au socialisme. Nous avons surmonté la majeure partie de ce chemin épineux, courageusement, dans le blocus économique, dans la lutte incessante contre l’impérialisme américain. Il reste un petit morceau. Mais le petit reste du chemin ardu échappe à notre contrôle, et ce uniquement en raison du manque d’énergie. S’il vous plaît, aidez-nous à la surmonter le plus tôt possible. Maintenant, le pays a un besoin urgent de deux unités de production à haute puissance. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons agir rapidement.

Naturellement, notre ministre n’était pas autorisé à résoudre de tels problèmes tout de suite. Mais il a trouvé une réponse intéressante : “Cher Fidel ! Les grandes difficultés à surmonter la dernière ligne droite du chemin du progrès ne vous concernent pas seulement. Une de nos chansons dit : “La dernière bataille est la plus dure !” C’était la même chose pour nous. Dans l’un de ses discours, Joseph Staline a déclaré que nous avons parcouru un long chemin difficile et que nous sommes loin d’une vie prospère. Pour cela, nous devons fondre quarante millions de tonnes d’acier, produire quarante millions de tonnes de pétrole, réaliser la production de quarante milliards de kilowattheures d’électricité. Notre peuple s’est battu avec enthousiasme pour prendre d’assaut les objectifs prévus. Depuis longtemps, l’URSS a produit plus de 100 millions de tonnes d’acier, soit la plus grande quantité au monde. L’industrie pétrolière a dépassé les 600 millions de tonnes de production de pétrole. Cette année, qui est historique pour nous, mon ministère produira pour la première fois un billion de kilowattheures d’électricité. Et le maudit morceau de la route reste et reste. C’est une dialectique, Fidel !”

Ce n’est pas sans raison que les Cubains ont parlé des plus grandes réalisations de l’URSS. Elles restent encore hors d’atteinte dans le monde d’aujourd’hui. Il suffit de mentionner quelques exemples tirés du secteur de l’énergie électrique, qui me tient à cœur. À la veille de la révolution de 1917, cette industrie n’en était qu’à ses débuts. En 1913, il n’y avait que 220 centrales électriques, soit 18 fois moins qu’en Allemagne et 24 fois moins qu’aux États-Unis. Elles avaient été construits avec des équipements étrangers. Leur capacité combinée était d’un peu plus d’un million de kilowatts (kW), et la production d’électricité était inférieure à deux milliards de kilowattheures (kWh). Le pays ne se classait qu’au 13e rang en Europe. L’offre par habitant n’était que d’environ trois kWh, soit 60 fois moins qu’aux États-Unis et 10 fois moins qu’en Allemagne.

Les bolcheviks ont immédiatement fait de cette industrie le principal maillon de l’essor de l’économie du pays. Rappelez-vous la formule de Lénine pour le communisme : pouvoir soviétique plus électrification. Les premières bases du développement planifié d’un État gigantesque dans la pratique mondiale ont été élaborées. Elles ont été adoptés dès 1920 sous le nom de “Plan pour l’électrification d’État de la Russie” – GOELRO en abrégé – et en 1935, elles étaient non seulement mis en œuvre avec succès, mais aussi largement dépassées. Quarante centrales électriques ont été construites au lieu des trente prévues ; près de 7 millions de kW de capacité ont été mis en service, soit trois fois plus que prévu. En outre, dès 1934, l’Union soviétique a complètement abandonné les importations d’équipements électriques dans le processus de construction.

L’expansion du système d’instituts de sciences fondamentales a eu un impact majeur sur le développement du secteur de l’énergie. Dès juillet 1921, l’Institut du génie thermique est créé et en octobre, l’Institut électrotechnique. En tout, de 1921 à 1933, 18 grandes organisations scientifiques, de planification et d’éducation en matière d’énergie ont commencé à fonctionner. Fidel Castro a qualifié de miracle le fait que l’État soviétique ait réussi à fournir des ressources humaines pour l’énorme croissance de la capacité énergétique pendant la mise en œuvre du plan GOELRO.

Un tel démarrage réussi avait accéléré le rythme et le volume incroyables du développement énergétique. Au milieu des années 80, lorsque je travaillais à Cuba, l’Union soviétique mettait en service en moyenne près de 12 millions de kW d’électricité par an, soit vingt structures aussi majestueuses que la centrale hydroélectrique du Dniepr ! La capacité de l’ensemble des centrales électriques était de 230 millions de kW, soit une multiplication par près de 30 en 40 ans. Fidel Castro et P. Neporozhny ont parlé de cette incroyable ascension.

Ce que signifie être un exemple mondial et un moteur

Il faut dire qu’à cette époque, l’Union soviétique a fait beaucoup pour augmenter la quantité de ressources énergétiques dans la République de Cuba. Peu après la révolution, la centrale électrique de Mariel à La Havane et celle de Rente à Santiago ont été construites avec du matériel soviétique. Pendant les années où j’y étais, leur capacité était presque triplée. Une ligne électrique de 220 kilovolts était en cours de construction sur l’île. Ainsi, pour la première fois, un pont énergétique était créé, qui permettait d’utiliser plus efficacement les installations énergétiques.

Et Cuba était loin d’être la seule destination réussie pour les ingénieurs soviétiques à l’étranger. Pendant la période de coopération internationale, nous avons construit plus de 400 installations énergétiques dans 56 pays sur quatre continents ! La capacité totale installée des centrales électriques mises en service dépasse 85 millions de kW et la longueur totale des lignes de transport d’électricité dépasse 30 000 km. Cette activité a apporté de solides bénéfices au pays soviétique et nous a permis de promouvoir les mérites des équipements nationaux. À propos, notre équipement a été très apprécié par les spécialistes cubains par rapport aux équipements américains et français, ce que j’ai personnellement entendu plus d’une fois. Pouvez-vous imaginer une meilleure raison de joie et de fierté ?

Cependant, mes collègues cubains avaient autre chose à l’esprit que nos réalisations en matière d’ingénierie énergétique lors de nos discussions franches. Voici l’une de leurs déclarations : “Vous avez été les premiers à emprunter cette voie difficile, et nous marchons sur la route que vous avez pavée dans les durs combats. Un grand nombre de nos spécialistes se sont rendus dans votre pays, et nous savons donc très bien comment vit le peuple soviétique. Dites-moi, de quoi d’autre avez-vous besoin pour affirmer : “Nous vivons sous le communisme” ? Tout le monde a un emploi, un logement et une nourriture bon marché, un accès gratuit aux médicaments et à l’éducation. C’est une vie dont la plupart des habitants de la planète ne font que rêver de vivre. Votre solide soutien est l’une des raisons pour lesquelles nous sommes en passe d’y parvenir”.

Oui, c’est sous leur impulsion que j’ai ressenti et réalisé la véritable grandeur des succès de ma patrie soviétique dans le monde. Et en effet, il y a beaucoup à se rappeler et de quoi être reconnaissant. Après l’éclatante victoire sur le fascisme, l’Union soviétique a atteint en deux ans seulement le niveau de production d’avant-guerre et a été le premier pays à abolir le système de cartes de rationnement pour divers biens. Le pays augmentait régulièrement son potentiel industriel, tout en élevant régulièrement le niveau de vie de la population. Et l’axe central de tous ces travaux herculéens était l’éducation d’un homme nouveau, digne de l’avenir radieux qui se construisait en URSS. Qui se construisait, je dois le noter, dans des conditions très difficiles.

Par exemple, le rôle prépondérant des enseignants d’avant-guerre dans la préparation des futurs soldats intrépides est trop modestement souligné par de nombreux historiens. Mais l’école soviétique a permis non seulement l’introduction rapide de l’alphabétisation universelle dans le pays, mais aussi la formation de citoyens épanouis et compétents. Et cette connaissance est devenue cruciale dans la conscience de soi en tant que maître du pays. Les premières lignes de l’abécédaire étaient : “Nous ne sommes pas des esclaves ! les esclaves ce n’est pas nous !” [en russe Мы не рабы, рабы не мы My nie raby, raby nie my, NdT] Le résultat a été la formation de la mentalité d’un tout nouveau peuple épris de liberté, qui a ensuite vaincu la bête rapace et puissante qui professait la priorité du profit.

Bien sûr, le passage à une forme d’économie socialiste a eu une importance considérable dans ce processus d’éducation, car il a permis à chaque travailleur de se sentir maître de la production, mais il a aussi donné à tous les citoyens la possibilité de participer activement à la résolution de tous les problèmes dans les entreprises et les fermes collectives. L’établissement d’une véritable amitié entre les peuples en URSS, où les intérêts communs étaient placés au-dessus des intérêts étroitement nationaux, a eu un impact significatif sur la formation de la conscience socialiste des masses. Le patriotisme soviétique et l’internationalisme prolétarien étaient perçus comme une unité inséparable qui renforçait le pouvoir de l’État socialiste.

Permettez-moi d’insister : tout cela n’était pas une illusion, mais une réalité. En fait, jusqu’à un certain moment.

La paresse et l’insouciance ont conduit à une dégénérescence

J’avoue avoir été surpris par les notes critiques que j’entendais de plus en plus souvent dans les conversations avec des amis cubains. Leurs déclarations sont devenues plus dures et moins gaies. Je vais essayer de résumer les points principaux dans le monologue suivant, comme s’il émanait d’une seule personne :

“Malheureusement, ces derniers temps, nous avons remarqué avec un malaise croissant qu’en Union soviétique, vous vous êtes tellement habitués aux réalisations remarquables de vos prédécesseurs en matière de justice sociale, à une vie riche et prévisible, qu’elles sont devenues aussi banales pour vous que des toilettes dorées pour la royauté. Et par conséquent, notre grand frère commence tranquillement à faire germer ce que nous appelons le “sociolisme” au lieu du socialisme. “Sócio” signifie en espagnol “ami proche”, “copain”, “acolyte” à votre façon. Il nous semble que parallèlement à la manifestation de dangereuses tendances à l’enrichissement personnel dans la société soviétique, les relations amicales plutôt que professionnelles prennent de plus en plus le dessus. “Je te donne, tu me donnes !”

Les Cubains sont très reconnaissants de votre soutien, vous le sentez vous-même. Mais il s’agit de savoir ce qui sera inscrit sur nos bannières à l’avenir. Nous aimerions beaucoup que l’Union soviétique soit encore l’étoile qui nous sert de guide. Vous avez été les premiers à résoudre de nombreux problèmes sur le chemin difficile de la véritable liberté humaine. Mais comment aborder les nouveaux défis en préservant les meilleures qualités, les grands idéaux ?

La précédente génération courageuse du peuple soviétique a bien labouré et semé le champ de la vie, l’a défendu dans la bataille contre l’ennemi féroce, donnant à chaque graine une chance égale de développement heureux. Cependant, la relève qui s’est développée dans ces conditions de serre, malheureusement, non seulement a conservé l’égoïsme, l’avarice, l’esprit petit-bourgeois dans son héritage, mais sous l’influence de stimuli incompréhensibles, développe ces tares assez vigoureusement. De nombreuses jeunes pousses commencent à siphonner les nutriments sous leurs voisins, attirent les papillons pollinisateurs par des méthodes illégales, vivent au-dessus des besoins normaux, condamnant les autres à la misère. Et pour une raison qui nous échappe, l’État ne trouve pas de moyens efficaces pour freiner les aspirations consuméristes des jeunes, pour les orienter vers des objectifs plus élevés.

Il est donc particulièrement douloureux de constater que vous perdez progressivement vos acquis, et le plus important d’entre eux : la ferme conviction de chaque citoyen qu’il est un véritable maître de son pays. Ce sentiment est la principale source de fierté et de motivation dans notre pays. Il en a été de même pour le peuple soviétique jusqu’au début des années soixante. Mais aujourd’hui, comme nous pouvons le voir de l’extérieur, cela s’estompe progressivement, se dissout dans la vanité et les futilités et est enterré par les bureaucrates et la petite bourgeoisie. Et, bien sûr, ce processus ne se produit pas de lui-même, mais sous l’influence subtile de l’Occident capitaliste, qui ne veut pas perdre sa domination.

Notre héroïque Che Guevara a passé beaucoup de temps en URSS, a appris et ressenti l’atmosphère politique de votre pays. Et il était profondément attristé par le fait que de nombreuses personnes, en particulier dans la jeune génération, s’éloignent progressivement des principes socialistes de développement. Le glissement des sommets de l’égalité et de la fraternité vers le marais puant de la cupidité devient de plus en plus évident. Che Guevara a écrit une lettre émouvante à votre Politburo à ce sujet, mais les dirigeants soviétiques ont eu peur de discuter publiquement de ses remarques avec lui. A tort. Il est encore temps de corriger les erreurs de calcul. Mais bientôt, il sera peut-être trop tard. C’est la conclusion tirée par notre grand révolutionnaire qui est mort dans la lutte pour la liberté”.

Voilà mon résumé condensé de ce que j’ai entendu des camarades cubains à l’époque. Aujourd’hui, alors que la tragédie de notre grand pays est déjà consommée, la justesse de ce cri d’alarme peut être clairement perçue. Les succès exceptionnels de l’Union soviétique nous avaient, imperceptiblement, rendus aveugles de temps à autre aux signes croissants de dégénérescence que les Cubains voyaient de l’extérieur. Nous n’avons pas non plus pris de mesures décisives contre les traîtres qui avaient infiltré la direction du Parti et du pays. Et, à l’instar de leurs mentors étrangers, ils ont saisi toutes les occasions de désintégration, en misant tout particulièrement sur la fomentation du nationalisme.

Hélas, pour finir, la grande Union soviétique a cessé d’exister. Après l’effondrement de l’URSS, toutes les anciennes républiques de l’Union se sont retrouvées avec des économies non autosuffisantes, en lambeaux, comme les éclats d’un beau vase de cristal. En conséquence, elles ont considérablement réduit les performances de production atteintes pendant l’ère soviétique. Cela se traduit par l’évolution de la consommation d’électricité, qui, à notre époque, est un indicateur général précis du développement de l’économie d’un pays. Ce n’est qu’en 2021, c’est-à-dire 30 ans plus tard, que la production d’électricité en Russie atteindra le niveau de 1990 [les comparaisons sont faites avec la RSFSR, bien sûr, et non l’ensemble de l’URSS, NdT]. Aucun autre pays au monde n’a connu une telle stagnation. La seule chose qui nous a sauvés des difficultés d’approvisionnement en électricité jusqu’à présent est le fait que de nombreuses entreprises ne fonctionnent pas. Mais nous ne pouvons pas encore nous permettre une forte hausse de la production pour cette raison. Notre activité économique extérieure est également pratiquement au point mort, à l’exception de la construction de centrales nucléaires, qui est assurée par l’État.

Malheureusement, la première avancée massive et, au début, très réussie du monde vers la victoire du peuple a été brisée par des forces hostiles. Mais cette défaite n’est que temporaire, j’en suis convaincu, et elle ne signifie pas la défaite de tout le mouvement. La grande Chine, le Vietnam, la Corée du Nord et l’héroïque Cuba poursuivent la lutte pour le socialisme de diverses manières et avec succès. L’idée de justice que le socialisme incarne, ne peut être tuée. L’exploit de l’URSS a laissé une belle trace indélébile dans l’âme des gens du monde entier, a renforcé la foi dans la possibilité de vivre dans une atmosphère d’assistance mutuelle et de bonté. Et nous devons simplement analyser profondément et rigoureusement les erreurs commises, afin qu’elles ne se répètent pas à l’avenir.

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10 Commentaires

  • Xuan

    Malheureusement ce bilan reste assez flou sur les causes de l’échec, surtout sur les décisions et les orientations prises par le PCUS.

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    • admin5319
      admin5319

      peut-être mais il dit ce que nous pensons tous : sans l’Union soviétique et laGRANDE révolution il n’y en aurait aucune autre et seuls les imbéciles osent défendre LEUR révolution en niant l’apport de celle d’URSS. En ce qui concerne les erreurs, dieu merci on a entendu que ça depuis des années y compris de certains maos (il n’y a pas que Badiou, mais tous les autres comme serge july) … qui ne soit pas totalement pourri chez ces gens là je ne connais que Robert linhardt.. et c’est une vilaine politique que venir cracher sur l’URSS. La Chine à ce jour a très bien agi pour son peuple mais elle n’a encore rien apporté au monde qui soit au niveau de l’immensité de l’apport de l’URSS.

      Répondre
      • Daniel Arias
        Daniel Arias

        La Chine à ce jour a très bien agi pour son peuple mais elle n’a encore rien apporté au monde qui soit au niveau de l’immensité de l’apport de l’URSS.

        Je partage cette remarque.

        La Chine a tout de même transformé le monde, non par l’idéologie, mais plutôt par la transformation des forces productives et sa puissance commerciale. Elle va continuer à le transformer à l’aide des routes de la soie et par l’entrée dans des domaines technologiques réservés à l’Empire et même en le dépassant dans certains domaines.

        C’est la raison des guerres sur ces routes et de la guerre commerciale menée par les USA contre la Chine et ses alliés.

        Mais voilà la Chine n’aime pas la confrontation, préfère l’influence avant tout commerciale et propose une alternative mondiale qui pour l’heure est tout à fait compatible avec la très grande bourgeoisie qu’elle contrôle chez elle et contient à l’extérieur.

        Cette forme d’économie mixte ressemble pour beaucoup à la France Gaulliste si ce n’est qu’en Chine c’est le PCC qui commande et que l’intérêt de son peuple est pris en compte avec des résultats positifs spectaculaires.

        Sur les révolutions sociales l’URSS a exporté les luttes nationales de libération et de nombreuses avancées sociales dans les normes et les actes. Mais surtout l’URSS a été aussi un soutien fiable pour les nouveaux pays en voie de libération et après pour leur développement et assurer leur défense.

        Une véritable révolution culturelle dans un temps record par une réforme complète de l’éducation ; des progrès dans la santé ; la mobilisation des scientifiques et ingénieurs pour le développement et la sécurité de l’Union ; la coexistence pacifique des nations du l’Union.

        L’égalité entre origines ethniques religieuses ou de genre.

        La remise en cause des valeurs du travail où parmi les mieux payés se trouvaient les dockers dont le métier était très dur et dangereux.

        Pas de chômage contrairement en Chine. Nous comprenons bien la stratégie chinoise et ses priorités ; son histoire aussi. Aujourd’hui ce n’est en aucun cas la promotion active du socialisme à l’international.

        Ce modèle social soviétique a été copié avec succès dans les pays libérés de leurs dirigeants alliés de l’Axe. Ce modèle a séduit en Afrique et inspiré l’Amérique Latine.
        Et il était le phare vers lequel tous les communistes au monde regardaient.

        Oui l’URSS était bien plus interventionniste que ne l’est la Chine la situation de Cuba en est un révélateur.

        Pour l’heure nous n’avons pas d’intérêt à des troubles en Chine, pas plus que nous n’en avions à l’effondrement de l’URSS. La Chine a sa façon mène la guerre anti impérialiste mais sans exporter son modèle.

        La solution durable ne peut être non plus une “économie mixte” où les patrons “communistes” exploitent le travail des salariés du secteur “privé” dans une économie “socialiste de marché”.

        Cette économie réellement socialiste a fonctionné en URSS tant que les saboteurs n’ont pas pris la direction de l’État. Le manque de vigilance des camarades soviétiques devait être du même ordre que celui des camarades du PCF nous voyons le résultat. Manque de vigilance mais aussi l’assassinat systématique des communistes, commissaires et partisans par la horde européenne nazie. Cet affaiblissement des communistes a mené dans les deux cas au réformisme et à l’anéantissement des efforts précédents.

        La Révolution Russe comme la Révolution Française portent l’Universel ; un universel qui est aussi combattu: le manque de soutien à la Russie dans la guerre antifasciste actuelle est criant. Russie et France sont deux très anciens empires avec une influence déterminante dans toute l’Europe partageant des affinités de longue date.

        Héritiers des Lumières et de Lénine nous voulons au fond la véritable démocratie: celle qui s’exerce à tous les niveaux et en tout domaines.

        Le chemin pour nous risque d’être encore très long et la seule alternative à court terme que nous avons est de reprendre le commerce avec la Russie et de le développer avec les capitalistes chinois ; nous devons aussi mener une lutte anticoloniale contre les USA qui cette fois nous concerne comme colonie ; avec qui est comment ? Le problème reste entier.

        Nul besoin pour produire ni de petits ni de grands patrons ; de multiples expériences le démontrent: du socialisme qui a perduré en Europe de l’Est à nos services publics qui se passent de ces parasites dont le pouvoir n’est en rien justifié. Il y a là une grande bataille idéologique à mener.

        Vivre en paix, en bonne santé, prendre soin de ses proches, être serein et profiter sainement de la vie est une aspiration universelle qu’aucun capitaliste qu’elle que soit sa taille ne peut apporter.

        Répondre
  • jean-luc
    jean-luc

    Cependant, ces mêmes personnes héroïques, mais trop confiantes, ont été victimes d’une tromperie insidieuse de la part des forces du mal. Sous leur douce persuasion hypnotique, ils ont détruit de leurs propres mains la plus grande de leurs créations.
    Vous y croyez, vous?
    Le problème, avec une telle analyse, c’est que si c’était à refaire, nous le referions. Toutes les victoires et les conquêtes pour lesquelles les exploités se seront sacrifiés aboutiront au même résultat : des Poutine, des Prigojine, pas plus antipathiques que des Biden et des Musk, mais avec le même rôle social.
    L’importance de la première révolution prolétarienne, ses immenses succès à tous les niveaux de structure, l’appui qu’elle a souvent (pas toujours) apporté aux tentatives d’émancipation en dehors des frontières de l’Union Soviétique, l’enthousiasme et la conscience de classe qu’elle a su susciter n’interdisent pas, bien au contraire, la construction d’une critique opérante, basée sur le matérialisme historique, permettant d’en expliquer les limites et -surtout- l’échec final.

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    • admin5319
      admin5319

      ce que je vois c’est que comme d’habitude, l’un J.L.Picker parce qu’il tient malgré tout absolument à fourguer son analyse trotskyste qui n’a jamais abouti à la moi ndre révolution, l’autre Xuan parce qu’il idolâtre le parti communiste chinois vous êtes en train de diviser inutilement ce blog qui se bat sur une toute autre ligne que vos deux hostilités manifestes à un texte magnifique et qui soulève l’enthousiasme. Vous n’y pouvez rien mais ce qu’a réussi et réussit encore à emporter l’émotion et l’envie de se battre la révoution cubaine et la révolution russe n’a rien avoir avec la raison sans enthousiasme que suscite le rôle actuel essentiel du PCC. Etje ne vois pas ce que vous cherchez non trotsky n’avait en rien raison, quant à la chine comme le disait Fidel Castro on peut dire que la division du mouvement ouvrier qu’elle a initié est plus surement la cause de l’échec que n’importe quoi, je ne fais que citer Fidel qui pourtant a tout fait pour surmonter la tragique scission.
      Si vous avez des analyses à apporter faites-le, mais il est inadmissible alors que nos camarades du KPRF mènent une bataille essentielle et envoie ce texte très beau qui entre dans cette bataille que nous devons soutnir vous vous amusiez à ce petit jeu négatif. Autant les textes de jean claude, les débats, l’apport concernant les faits de WSWS sont précieux autant cette critique est erronée. Alors maintenant vous arrêtez et vous ne foutez pas en l’air ce blog parce que si vous continuez comme ça moi je rends mon tablier.

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      • Xuan

        Bien, je n’avais aucune intention de rallumer de vieilles lunes, encore moins de semer inutilement la zizanie, ou même de revenir sur les causes de la scission du mouvement communiste international et la polémique entre Mao Zedong et Khrouchtchev.
        Et cette levée de boucliers m’est principalement imputable.

        Nous sommes tous d’accord sur la révolution bolchévique et la construction du socialisme en URSS, comme sur leur contribution à la révolution chinoise.
        De même sur la contribution du Parti communiste Cubain à l’unité du mouvement communiste international, encore tout récemment.

        Ma réflexion porte seulement sur ceci : les victoires comme les échecs des partis communistes sont d’abord dus à eux-mêmes et non à des forces extérieures.
        Effectivement ce n’est pas davantage aux cubains qu’à nous-mêmes d’analyser les échecs des autres ou le processus de restauration du capitalisme dans un pays socialiste, mais avant tout aux communistes de ce pays.
        Dont acte.

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        • jean-luc
          jean-luc

          Je dirais même plus, aux communistes de TOUS les pays 😉
          Petite anecdote, étudiant la chirurgie il y a bien longtemps, j’avais trouvé un motto ‘amusant’ : il vaut mieux apprendre des erreurs des autres que des siennes…

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          • Marianne
            Marianne

            Parfaitement. C’est aux communistes de tous les pays qu’il appartient d’étudier les causes de la chute de l’Union soviétique et aussi toute l’expérience, qu’elle soit positive ou négative, que l’on peut tirer de ces 70 ans de socialisme. Les seuls à avoir entrepris ce travail, car il s’agit d’un véritable travail, ce sont les Chinois, qui ont des instituts entiers consacrés à cette étude. Mais les Chinois ont le temps, le personnel, les moyens, y compris financiers, les locaux, la motivation, le sérieux et la conviction.
            En Russie, ce travail d’analyse est mené activement, surtout par des communistes bien sûr, mais pas de manière centralisée, avec peu de moyens et dans un environnement hostile d’anticommunisme, dans les conditions du capitalisme où il faut d’abord lutter pour sa survie. Plusieurs historiens communistes (Spitsyne, Zemskov et d’autres) ont déjà produit des études passionnantes, ils ont des conférences en ligne récoltant des centaines de milliers de vues. Les éditions Delga ont commencé à publier certains de ces ouvrages. Le travail avance.
            Les Français seraient pas mal placés pour mener ce type de recherche, car eux aussi ont abandonné “volontairement” leurs conquis de la Résistance, cédant aux sirènes libérales. Ils devraient comprendre les Soviétiques, comment ils ont été trompés. Nous aussi. C’est assez facile si on y pense.
            Mais la condition préalable à cette étude de l’expérience soviétique c’est la reconnaissance du caractère révolutionnaire d’Octobre, sa force d’entraînement mondial, et le saut qualitatif opéré dans l’histoire de l’humanité par la civilisation soviétique où l’homme n’était pas un loup pour l’homme, mais “un ami, un camarade, un frère”.
            Faire la fine bouche devant chaque article exprimant un enthousiasme (justifié) pour l’expérience soviétique est irresponsable et indigne. Et poser à chaque fois la question : oui, mais pourquoi ils ont échoué?… sans s’atteler immédiatement à un véritable travail de recherche sérieux et collectif revient à soulever une pierre pour la laisser retomber sur ses pieds.

      • Jean-luc
        Jean-luc

        Danielle,
        Ne te fâche pas! Et surtout ne rends pas ton tablier.
        Je pense que nous tous ici avons un profond respect pour toi et pour ce blog que tu fais vivre.
        J’avais essayé de mesurer mes mots pour qu’ils ne soient pas perçus comme cherchant à diviser. Par-dessus des clivages qu’on peut espérer surannés, nous avons au contraire besoin d’un maximum d’unité pour opposer la propagande belliciste qui nous menace tous. C’est la raison pour laquelle sans renier mon passé ‘troskyste’ j’essaye de contribuer modestement à ton blog qui remplit un rôle essentiel. J’espère que tu voudras bien me pardonner d’avoir essayer d’appeler à la réflexion et à l’analyse sans rien enlever à tout le positif de ce texte.

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        • admin5319
          admin5319

          je suis au contraire très fière que dans ce blog nous ayons enfin un langage commun, tout en conservant disons nos sensibilités particulières… C’est pour cela que je ne veux pas de divisions inutiles. jusqu’à présent vos points de vue sont très utiles et il faut continuer comme ça.

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