Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Vu de Chine : localisé, le conflit en Ukraine pourrait devenir mondial par la faute des États-Unis

 

Courrier international ne doit pas lire la presse chinoise du moins la même que nous pour affirmer que ladite presse évite les commentaires sur l’Ukraine. C’est vrai qu’elle expose les faits dans un sens qui vise toujours à maintenir un espace de négociation mais elle le fait toujours en dénonçant les responsabilités des USA dans la manière dont ils attisent la guerre. Cet éditorial ne tranche pas sur ceux que l’on peut lire par ailleurs mais il est bon que Courrier international le découvre. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

La presse chinoise évite les commentaires en ce jour marquant les six mois de l’offensive russe en Ukraine. Un éditorial virulent du quotidien nationaliste chinois “Huanqiu Shibao” s’en prend néanmoins aux États-Unis et agite la possibilité d’une extension du conflit.Courrier internationalPublié aujourd’hui à 15h31 Lecture 1 min.

Un tank russe détruit exposé sur la place de l’Indépendance, à Kiev, pour la fête nationale ukrainienne, le 24 août 2022.
Un tank russe détruit exposé sur la place de l’Indépendance, à Kiev, pour la fête nationale ukrainienne, le 24 août 2022. PHOTO DIMITAR DILKOFF/AFP

“Ce 24 août marque le 31e anniversaire d’indépendance de l’Ukraine et le sixième mois de l’éclatement du conflit russo-ukrainien” entame l’éditorial du Huanqiu Shibao. Partout l’on se pose la question de savoir quand ce conflit multiforme prendra fin – ce qui révèle un pessimisme général. L’Occident n’en finit pas de s’étonner face aux conséquences de cette tragédie qui a mis en pièces les relations “fraternelles” entre Russes et Ukrainiens, dit en substance le quotidien nationaliste chinois.

“Les relations entre la Russie et l’Europe ont été poussées à l’antagonisme, ne laissant rien subsister de leurs coopérations et accords passés”, déplore le journal, pour qui “l’armée des sanctions de Washington” a précipité l’euro à son plus bas niveau et entraîné l’Europe dans l’inflation.

Fauteurs de troubles

Pourtant, la presse américaine et européenne, loin de souhaiter l’apaisement, “s’inquiète d’une baisse du soutien à l’Ukraine”, le tout, “sans considération pour le prix payé par l’Europe”, semble s’étonner le journal. Après avoir passé six mois à envoyer en Ukraine armement et argent, “ceux-là mêmes qui sont à l’origine des troubles se présentent comme la justice personnifiée et les défenseurs de la paix”, s’insurge l’éditorial, ajoutant :

“Ils font de la terre noire de l’Ukraine leur terrain d’exercices militaires et l’instrument de l’affaiblissement de la Russie.”

Les États-Unis content la fable de la “victoire du petit contre le grand” et celle de la “lutte du bien contre le mal”, poursuit le journal. “Mais tandis que la tragédie russo-ukrainienne se déploie, ce grand pays devrait prendre conscience dans son approche des relations internationales d’un paysage fait d’interdépendances ; insister sur l’issue de la compétition entre grandes puissances, sur des ‘menaces’ artificielles, inciter les pays voisins à ‘enfiler une armure plus épaisse’, tout cela ne saurait qu’envenimer la situation”, argumente le quotidien, dans une allusion à peine voilée à la relation sino-américaine.

Une sécurité mondiale indivisible

Les répercussions d’un affrontement local sont parfois imprévisibles, avertit enfin le Huanqiu Shibao :

“À l’ère de la mondialisation, la sécurité de tous est indivisible.”

Et de conclure : “Nous conseillons vivement à ces pays hégémoniques en recherche de sécurité totale, avec leur ligue exclusive d’alliés, de ne plus accentuer la crise. Il ne saurait en effet en résulter qu’une autre crise encore plus grave pour la sécurité mondiale.”

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