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Chine : l’expansion de l’OTAN, une poudrière…

GLOBAL TIMES, l’officiel tabloïde chinois dénonce l’intégration possible de la Finlande et la Suède à l’OTAN comme très dangereuse (c’est aussi semble-t-il l’opinion d’ERDOGAN qui parle d’y mettre son veto) Non seulement cette adhésion prouve à quel point les craintes de la Russie étaient fondées comme le prouve également l’intervention avec des conseillers et des armes létales mais cette escalade rend inutiles les négociations. En effet, en matière de sécurité européenne mission officielle de l’OTAN, on ne peut guère songer à déplacer la Russie, ce qu’elle représente et ne pas en tenir compte est pure folie. L’expansion de l’OTAN vers le nord risque de transformer l’Europe en une nouvelle poudrière. Ce qui démontre l’irresponsabilité de l’atlantisme de nos médias et de nos partis politiques est que dans ce contexte de surenchère qui fait que ZELENSKY en est à parler en maitre à MACRON, comme au chancelier allemand, ils continuent à suivre en toute irresponsabilité. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par Global Times Publié: mai 13, 2022 12: 48 AM   Illustration US Europe : Liu Rui/GT

Illustration US Europe : Liu Rui/GT

« La Finlande doit demander l’adhésion à l’OTAN sans délai », ont annoncé jeudi conjointement le président finlandais Sauli Niinisto et la Première ministre Sanna Marin. Une annonce similaire viendra de Suède dimanche.

Après son expansion vers l’est, l’OTAN se déplace vers le nord, ce qui pourrait transformer l’Europe en une nouvelle poudrière.

Le terme finlandisation, qui fait référence à la politique de stricte neutralité que la Finlande a suivie pendant la guerre froide, a été évoqué depuis le déclenchement du conflit russo-ukrainien.

Le maintien de la neutralité a également apporté de nombreux avantages au développement de pays neutres, notamment la Finlande et la Suède.

Cependant, les deux pays, qui n’ont pas rejoint l’OTAN même à l’époque de la guerre froide, ont décidé de rejoindre l’alliance militaire maintenant. Cette décision entraînera, le plus directement, un boom de la puissance de l’OTAN, formant un nouveau défi aigu à l’ordre de sécurité de l’Europe, ont remarqué les observateurs.

Un élément crucial est que, s’agissant du concept de l’architecture de sécurité européenne, il n’y a aucun moyen d’en expulser la Russie. La Russie est là, juste à côté de l’Europe, avec un territoire d’environ 17 millions de kilomètres carrés, 145 millions de personnes ainsi que la deuxième armée la plus puissante du monde. Comment la sécurité européenne est-elle renforcée d’une manière ou d’une autre en menaçant la sécurité de la Russie ? Pour l’Europe, il n’est tout simplement pas réaliste de maintenir les tensions actuelles avec la Russie.

Après la fin de la guerre froide, l’équilibre sécuritaire européen a été rompu, lorsque l’OTAN, qui n’avait plus d’excuses pour exister après la dissolution du Pacte de Varsovie, est non seulement restée en vie, mais a même obtenu un nouveau rôle en tant que soutien militaire de l’hégémonie mondiale américaine. Pire encore, il n’y avait aucune autre organisation militaire au monde capable de contrôler et d’équilibrer l’OTAN. C’est déjà un énorme déséquilibre, a déclaré Sun Keqin, chercheur aux Instituts chinois des relations internationales contemporaines, au Global Times.

Après plusieurs cycles d’expansion vers l’est, l’OTAN a absorbé un certain nombre de membres de l’ex-Union soviétique. Il a déjà été prouvé que l’expansion du bloc a rendu l’Europe plus dangereuse au lieu de la rendre plus sûre. Néanmoins, l’OTAN se félicite d’un nouveau cycle d’élargissement vers le nord. Le déséquilibre sécuritaire de l’Europe ne fera que se détériorer. La carte géopolitique de l’Europe est en train d’être redessinée.

Si la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres de long avec la Russie – plus longue que la frontière russo-ukrainienne – rejoint l’OTAN, ce sera une escalade dangereuse de la provocation juste à la porte de la Russie. La possibilité d’un nouveau conflit entre la Russie et l’OTAN ne fera qu’augmenter. L’Europe n’obtiendra rien d’autre qu’un statut de sécurité encore plus fragile.

L’OTAN peut penser qu’elle a de fortes forces conventionnelles et une puissance économique. Mais la Russie conserve des milliers d’ogives nucléaires. C’est son atout majeur. Cela étant dit, une nouvelle provocation de l’OTAN contre la Russie mettra en péril non seulement l’Europe, mais aussi le monde.

La Finlande et la Suède peuvent maintenant penser qu’après avoir rejoint l’OTAN, elles pourraient bénéficier de la protection d’autres personnes. Mais attention : la Finlande sera à l’avant-garde de la campagne anti-russe. Si quelque chose ne va pas sur la ligne de front, la Finlande sera la première à en subir les conséquences, a noté Sun.

Le déséquilibre fatal de l’architecture de sécurité européenne a entraîné de grandes perturbations et catastrophes sur le continent. Cela devrait donner une leçon à l’Asie-Pacifique.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis avaient toujours voulu établir un cadre de sécurité mondial pour contenir les pays socialistes. Pourtant, la tentative n’a pas fonctionné étant donné les contradictions entre elle et ses alliés.

Mais très récemment, l’agence nationale de renseignement de la Corée du Sud a rejoint le Centre d’excellence de la cyberdéfense coopérative de l’OTAN en tant que premier membre asiatique de ce dernier. La Corée du Sud et le Japon ont tous deux été invités au sommet de l’OTAN qui se tiendra le mois prochain. Cela peut indiquer que les alliés asiatiques des États-Unis et l’OTAN forment des interactions institutionnelles. C’est une chose à laquelle il faut être vigilant.

Les États-Unis et l’OTAN, avec une forte logique de politique de puissance, de politique de bloc et d’état d’esprit de la guerre froide, peuvent appliquer leur tactique consistant à transformer d’autres régions en poudrières dans la région Asie-Pacifique. Avec les leçons tirées de la crise ukrainienne, les pays de l’Asie-Pacifique devraient unir leurs efforts pour dire non à l’ingérence étrangère dans la région et commencer à construire leur propre régime de sécurité, en évitant que la crise en Europe ne prenne forme à nos portes.

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