Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dmitri Novikov : “La Russie et l’Ukraine ont besoin d’une paix durable”.

Voici venue de Russie une des voix les plus entendues des communistes russes, comme d’habitude au-delà de la guerre, elle plaide pour construire une entente durable entre deux peuples frères. Avoir réussi à faire se battre les russes et les ukrainiens les uns contre les autres est un exploit de l’OTAN et de tous les fascismes, parce que c’est le même peuple, il faut en appeler à la paix et pas monter un camp contre l’autre pour les marchands d’armes. Il y a eu de la part de l’OTAN, des forces de guerre occidentales trop d’exemple de cette volonté de diviser, de faire régner entre les peuples la terreur et les bandes fascistes, de la Yougoslavie à l’Irak, en passant pas la Libye, la Syrie, la Bolivie, le Brésil, sur tous les continents pour que surgisse enfin un mouvement de la paix. Les communistes peuvent jouer un grand rôle encore faut-il qu’ils en aient le courage face à la montée des bellicismes. Le PCF s’il se dégage de certaines adhérences témoigne du fait qu’il peut porter cet espoir (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

Le parti communiste continue d’analyser et d’expliquer l’essence des événements actuels. Le Présidium du Comité central du KPRF et leader du parti, Guennadi Ziouganov, font régulièrement des déclarations importantes sur les événements en Ukraine et autour. Expliquant la position du parti, le vice-président du comité central du KPRF, D.G. Novikov, a participé à plusieurs émissions des programmes “Vremya Pokazet” (Le temps nous le dira) et “Mesto Vstretchi” (Lieu de rencontre) sur la Première chaîne et NTV.


27 février 2022

https://kprf.ru/party-live/cknews/208861.html


Le parti ne cache pas sa position, estimant qu’il est très important de discuter de la situation aussi largement que possible dans les circonstances actuelles. Lors d’une de ses apparitions sur la Première chaîne, Dmitri Novikov a commencé par rendre compte de la réunion du présidium du comité central du KPRF, après quoi Ziouganov a donné son évaluation des événements dans son entretien avec les journalistes. Le mot “paix” est revenu le plus souvent lors de ce briefing”, a souligné M. Novikov. – Nous sommes dans le processus des événements, et les actions de la partie russe dépendront, entre autres, du comportement de l’Occident et des autorités ukrainiennes. Mais les actions de tous les participants à ce drame doivent être évaluées en fonction de la distance qui nous sépare de la paix. Et nous avons besoin de paix, pas seulement pour aujourd’hui. Nous devons regarder des décennies en avant. En démilitarisant et en dénazifiant l’Ukraine, en ravivant notre amitié et notre fraternité, nous devons garantir une paix durable pour une longue période, de préférence pour toujours.

L’un des sujets de discussion du programme était la possibilité de pourparlers de paix. Comme on le sait, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, leur a déjà proposé un terrain. À cet égard, l’animateur de l’émission, Artiom Sheinin, a demandé si Vladimir Zelenski pouvait être partie à ces négociations. Selon le vice-président du comité central du KPRF, les chances de réussite s’amenuisent rapidement. Il ne reste que quelques jours à Zelenski pour reconsidérer ses approches. Pour l’instant, a précisé M. Novikov, le président ukrainien reste le président de la guerre.

Le représentant du KPRF a rappelé que chacun des politiciens a son propre “panache politique”. Zelenski a remporté l’élection présidentielle mais a trompé le peuple ukrainien. En se présentant comme “président de la paix dans le Donbass”, comme “président de la liberté de la langue russe en Ukraine”, comme “président du rétablissement de relations normales avec la Russie”, il a rayé ses propres promesses. Où est la garantie qu’il ne sera pas à nouveau “président de la tromperie” ? – la question a été posée. – Cela aussi doit être pris en compte. Mais Zelenski n’est pas le seul politicien de Kiev. Le comportement de toutes les forces politiques doit être évalué”.

Le présentateur a rappelé que pour l’ONU et la communauté internationale, Zelenski reste un président légitime. “Mais il hérite du pouvoir qui a été établi en 2014 de manière totalement illégitime, par un coup d’État”, a objecté Novikov. – Et nous pouvons aussi le rappeler à la communauté mondiale. Je répète que Zelenski n’est pas le seul homme politique en Ukraine, et qu’il n’est pas le seul à qui parler.

Rappelant les propos du président Poutine selon lesquels la Russie n’allait pas établir un régime d’occupation en Ukraine, le vice-président du comité central du KPRF a déclaré que le moment était venu pour les Ukrainiens de prendre leur destin et le sort politique de l’Ukraine en main. Toutes les forces saines du pays doivent se manifester.

S’exprimant sur l’avenir de l’Ukraine, Dmitri Novikov a noté qu’il existe différentes manières de passer d’un État à un autre. Il a rappelé que l’Allemagne n’avait pas cessé d’exister après qu’Hitler soit “parti dans d’autres mondes”. La dénazification du pays a eu lieu, et l’on a trouvé des moyens de réorganiser la vie. En réponse à la remarque d’Artiom Sheinin selon laquelle la dénazification en Allemagne s’est déroulée dans le cadre d’un consensus avec l’Occident, Dmitri Gueorguiyevich a répondu : “Si la Russie était parvenue à un consensus avec l’Occident, elle n’aurait pas eu à mener l’opération actuelle”.

Dans un autre épisode de Vremya Pokazet, le vice-président du comité central du KPRF a élaboré sur les négociations possibles et a proposé un schéma pour leur conduite. Selon lui, il ne fait aucun doute que le processus de négociation doit commencer et que le Belarus pourrait devenir un médiateur digne de ce nom. Toutefois, la question reste ouverte de savoir quelle sera la configuration de ce processus, et qui la Russie peut reconnaître comme objet des négociations.

Comme l’a noté Dmitri Novikov, le travail préparatoire peut être effectué sur la plate-forme de la Douma d’État, qui est formée selon le principe des partis. Une commission spéciale pourrait être mise en place par la Douma pour dresser une liste des partis politiques qui, à différentes époques, ont bénéficié de la confiance des citoyens ukrainiens et ont été représentés à la Douma, sur la base des résultats de toutes les élections parlementaires. Ensuite, par le biais de consultations avec le ministère de l’Intérieur russe, le bureau du procureur et le comité d’enquête, ceux d’entre eux dont les activités sont idéologiquement ou politiquement en contradiction avec les décisions du tribunal de Nuremberg devraient être exclus de cette liste. Novikov a suggéré que tous les autres soient invités à former une commission interpartis entièrement ukrainienne, qui viendrait à Minsk et mènerait des négociations. En même temps, il a fait remarquer : “Si le parti de Zelenski s’inclut dans la commission, et s’il est confirmé que ce parti n’a pas été exposé à l’idéologie nazie, qu’il vienne en tant que son représentant”.

En réponse à la remarque du présentateur selon laquelle de nombreuses personnes en Ukraine ne se rendront pas, le vice-président du comité central du KPRF a répondu : “La présence de voyous capables d’organiser un ‘bain de sang’ est l’une des raisons de l’opération spéciale sur le territoire ukrainien. C’est pourquoi il est si important de définir l’objet du processus de négociation en en excluant ces ordures. Une ligne claire doit être tracée : si une force politique est prête à s’engager sur la voie de la dénazification et de la démilitarisation, cela vaut la peine de discuter avec elle. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas la peine de lui parler. De cette façon, nous donnerons aux Ukrainiens eux-mêmes l’occasion de reformater leur système politique.

Les actions de l’armée russe en Ukraine s’accompagnent d’attaques informationnelles de la part de l’Occident. Des mensonges flagrants sont également utilisés. Selon Novikov, la confrontation informationnelle ne doit pas être sous-estimée, car elle constitue un maillon central des guerres hybrides. “L’Occident ne fait pas la guerre au nom de l’Ukraine. L’Occident est en guerre contre la Russie. L’Ukraine est un pion sur l’échiquier. Et en ce qui concerne la poursuite de la guerre avec la Russie, l’Occident n’est pas au plus mal. Il attire de nouvelles ressources militaires à nos frontières. Il intensifie son occupation de l’Europe. Il façonne davantage l’image de l’ennemi en diabolisant la Russie aux yeux de l’homme moyen. Et l’homme du peuple sera prêt pour plus de dépenses militaires. Ainsi, l’Occident poursuit ses objectifs. Et si l’Ukraine disparaît même de la carte du monde, ils n’en ont rien à faire”, a souligné le vice-président du comité central du parti communiste.

Dmitri Novikov a accordé une attention particulière à la question de la réduction du nombre de victimes potentielles de l’opération parmi les civils ukrainiens. Notant que beaucoup de personnes là-bas regardent les chaînes de télévision russes, il a exhorté les citoyens ukrainiens à ne pas paniquer : “Lorsqu’une personne se trouve dans une situation critique, elle commence souvent à agir de manière inadaptée à la situation. On a le sentiment que, puisque la situation est dramatique, il faut faire quelque chose – quitter sa maison, prendre la voiture et aller quelque part avec la famille. Vous ne pouvez de toute façon pas le faire maintenant. Vous devez rester chez vous. Il n’est pas nécessaire de s’exposer au danger, de prendre les autoroutes et de se retrouver dans de longs embouteillages. Vous pouvez devenir la victime de gangs armés ici, et les armes sont distribuées ouvertement à n’importe qui. Vous pouvez également être soumis à des attaques indiscriminées par une armée démoralisée. Vous devez réaliser que vous n’avez pas à aller n’importe où. Pour assurer la tranquillité d’esprit de votre famille, vous avez intérêt à rester à la maison et à ne pas vous précipiter dans cette situation difficile.

S’agissant des forces armées ukrainiennes, M. Novikov a souligné que les militaires ont prêté serment d’allégeance au peuple et ne sont pas tenus de suivre les ordres des autorités. Si les unités nazies peuvent avoir leurs propres obligations internes et leurs propres notions d’honneur de voyous, les militaires ont juré allégeance non pas à Porochenko, Zelenski ou Bandera, mais au peuple ukrainien. “Je pense que la logique de leurs actions devrait venir de là. S’ils veulent servir le peuple ukrainien, ils doivent tout faire pour que les affrontements sur le territoire de l’Ukraine prennent fin le plus rapidement possible, pour que la guerre soit terminée, pour que les citoyens ukrainiens aient une vie paisible et un nouveau système politique”, a-t-il déclaré.

Le vice-président du Comité central du KPRF a exprimé les principales thèses de la position du parti dans l’émission Mesto Vstretchi (Lieu de rencontre) de NTV. Selon lui, les tentatives d’interpréter les événements comme le début d’une guerre entre la Russie et l’Ukraine ne peuvent que susciter l’inquiétude. “Non, non, et encore non – catégoriquement ! – a déclaré Novikov. – Il n’est pas question que le peuple russe déclenche une guerre avec le peuple ukrainien. Nous parlons d’une opération militaire, mais qui devrait garantir la paix, et non la guerre, à long terme. Je suis convaincu que le peuple ukrainien conserve à la fois du bon sens et une bonne évaluation de la situation. Sinon, Zelenski ne serait pas président, car ils ont voté pour lui en tant que président de la paix et des relations normales avec la Russie”.

L’animateur Andrey Norkin a demandé pourquoi, dans ce cas, l’indice d’écoute de Zelenski a augmenté ces derniers temps. La réponse a été de rappeler que lorsque le président actuel est arrivé au pouvoir, il y avait encore un certain degré de liberté des médias en Ukraine. Aujourd’hui, il est très difficile d’y entendre un point de vue alternatif. L’intox de la propagande est non-stop.

Le chef adjoint du comité central du KPRF a souligné que la tâche des journalistes et des politiciens russes, devant l’histoire, devant leur conscience, devant la fraternité avec les Ukrainiens, est d’insister sur le mot “paix” et d’utiliser le mot “guerre” aussi peu que possible.

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