Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Je suis CUBA et cela change le regard sur le monde…

OUI je partage ce que dit Jean-Claude à propos de la Chine et de l’aide que pourrait fournir à l’évolution du PCF le fait d’accepter le regard de l’extérieur. Oui! c’est indispensable de penser la manière dont les classes sociales interviennent dans un cadre géopolitique d’une mondialisation contraignante. Les Français ne peuvent pas ignorer l’impérialisme, sauf en imagination, et jouer à l’autruche, la politique de l’Autriche (au moment de l’Anschluss) dirait Lacan … Ce que ce regard apporterait à la “contradiction interne” dans laquelle le PCF est encore englué et qui est celle de la société française. Mais il ne faut pas ignorer le traumatisme de ce parti de MAURICE THOREZ qui avait deux patries, la France et l’URSS. Certains n’en sont toujours pas sortis dans l’amour comme dans la colère, mais il faudra bien… Parce que cette cécité qui n’est pas qu’opportunisme devient problématique. C’est ce que dit aussi Franck Marsal à propos de l’OTAN. Non! la question de la Chine n’est pas simplement celle de quelques érudits, pas plus que celle de Cuba ou même de la Russie qui n’est plus l’URSS… je vous renvoie donc au fil de cette discussion qui caractérise le blog et qui construit certains articles comme un texte collectif et ses prolongements comme une comète… Nous tentons ici de penser ensemble, de coopérer à l’intellectuel collectif, sans concurrence… C’est peut-être simplement un dialogue comparable à celui noué avec mes étudiants dans leur première recherche, apprendre de celui qui apprend, découvre et fait. Comme me le disait MARIANNE hier, c’est la méthode de Confucius : “si tu soulèves un des coins, les autres seront capables de soulever les trois autres coins”. C’est la méthode cubaine : la science est collective, ses fruits doivent être à tous grâce à l’éducation… La politique ce devrait être pareil…
Jean Claude DELAUNAY et Franck MARSAL sont de ceux qui soulèvent un coin et, comme eux je voterai pour Fabien Roussel. Pourquoi ? Comme l’a écrit récemment Gilles QUESTIAUX dans son blog réveil communiste à propos du débat de Fabien Roussel, parce qu’il a su déjouer le piège médiatique qui veut que celui qui ose dire la vérité sur la Chine, sur la Russie et même sur Cuba soit dans des conditions de lynchage, et surtout parce que c’est le meilleur et même le seul candidat de gauche. Ce que les médias découvrent avec stupéfaction. Si Laurent BRUN, comme moi, sommes satisfaits de cette intervention simplement de gauche, c’est aussi parce qu’elle les a contraints malgré eux à avouer certaines vérités sur la Chine : sa lutte contre la pauvreté, contre la pollution, l’épidémie. Donc même avec un positionnement simplement de gauche, à prendre la question autrement qu’en acceptant l’éternelle bonne conscience délirante des droits de l’homme, droits du libre renard dans le libre poulailler. Paradoxalement, l’affirmation de la souveraineté française, la défense du droit à l’emploi des travailleurs face aux délocalisations en Chine était déjà une avancée par rapport au consensus médiatique. D’autres camarades devraient revenir au Parti et pousser dans le bon sens parce qu”au-delà des élections où Fabien Roussel apparait de fait comme le seul représentant d’une gauche en déshérence, comme d’ailleurs le seul individu raisonnable, il y a les possibles. Mais pour avancer encore, il faudra bien qu’il y ait un parti communiste français et il n’y a pas d’autre voie pour y parvenir que d’avancer sur le but, “le socialisme”, dans le cadre du futur congrès.
Faut-il pour autant renoncer aux exigences théoriques, à l’élaboration d’une véritable orientation stratégique ? non surtout pas, il faut les pilonner, ne pas se taire, c’est ce que ne comprennent pas certains qui restent sur le bord et qui n’ont même pas conscience à quel point on a besoin d’eux. Il ne faut jamais faire ce que veut l’adversaire disent les Cubains et les adversaires de tout poil veulent que ceux qui aspirent à transformer le monde ne s’unissent pas.
Si on veut que la situation évolue, il faut appuyer ce qui avance, et maintenir analyse et pression. C’est la ligne que nous mettons plus ou moins en œuvre dans ce blog, dans et hors parti, sans fractionnisme mais dans un débat de fond. En étant bien conscient que la véritable poussée n’est pas seulement théorique mais elle est réalisée par ceux qui font, qui reconstruisent le PCF et mènent la campagne d’une autre manière. On ne peut que se féliciter du nombre de jeunes qui s’impliquent dans cette activité.
Je voudrais ajouter qu’en ce qui me concerne si je n’avais pas eu la chance de rencontrer Cuba, après de longs voyages en Afrique, je penserais peut-être comme l’immense majorité des Français, y compris communistes. Je serais empêtrée dans les illusions sur ce qu’est ou ne devrait pas être la transition socialiste dans un monde pourtant tellement dominé par l’impérialisme. Empêtré au point que personne n’ose faire le bilan de ce qu’est l’OTAN ses crimes, ses échecs patents ne serait-ce qu’en Afghanistan, comme le dit Franck Marsal. Un regard qui faute d’oser voir ce qu’est l’impérialisme tombe dans “l’indigénisme” et dans les vertus de la dame patronnesse.
Faute de ce constat élémentaire et indispensable, on se laisse prendre dans les justifications insupportables de l’intervention otanesque, qui in fine libérerait. On oublie que l’intervention en Irak, dans laquelle les malheureux kurdes sont embringués, ne débouche sur aucune libération, surtout pas celle des kurdes, mais bien sur l’horreur des camps de réfugiés avec le drame vécu par des femmes et des enfants. Comme cela débouche sur l’aggravation massive de la sous-alimentation de la population afghane. Et quand on feint de l’ignorer ou pire quand de fait on tente de sauver les bonnes œuvres de l’OTAN, l’excellence du modèle occidental, en disant que tout est pire s’ils partent, on ose prendre le féminisme en otage.
Ça commence à bouger, même si Marie-Georges Buffet et ses pareilles continuent à sévir avec quelques autres, elles qui ont dénoncé Cuba, le Venezuela, elles sont désormais minoritaires. Il faut l’apprécier, même si pour nous qui avons eu la chance de vivre l’anti-impérialisme ailleurs cela parait insuffisant face à la réalité. Comme il faut voir l’évolution du PCF dans le Val de Marne. Je suis convaincue que pour tous comme pour moi, l’expérience cubaine a joué un rôle. Se dire “Je suis Cuba!” et agir en ce sens c’est libérer nos luttes. Est-ce un hasard si la SNCF est en lutte et si la CGT SNCF collecte pour Cuba dans le même temps… Oui tu as raison JEAN CLAUDE, Fabien ROUSSEL est né dans ce parti de l’eurocommunisme, et malgré Marchais, il a basculé du mauvais côté, mais justement l’opiniâtreté qu’il met avec d’autres à sauver le parti, la manière dont ils mouillent la chemise, prouve que tout n’est pas perdu… J’ajouterai, toi et moi aussi, sommes les enfants pour le meilleur comme pour le pire de ce parti-là, et avec toute la sympathie que je nous porte, je dis que tu n’es pas très clair sur le rôle de l’URSS, et que moi je n’ai pas eu la force de subir ces gens-là…
Oui, ceux qui ont fait cette expérience internationaliste de s’identifier à Cuba pensent toujours et mieux le rôle de communiste en France, ce doit être pareil en Chine, nous nous sentons plus que jamais Français parce qu’internationalistes et parce que l’universel restait à construire et il y fallait l’intelligence et la volonté cubaine. Et ce qui change là encore dans le PCF c’est la solidarité avec Cuba. Elle a toujours été forte dans la base militante, celle qui a résisté au changement de nom du Parti, malgré les turpitudes de la direction et de l’Humanité et cette solidarité est en train d’être assumée comme une tâche politique et certains la mettent en action. Le parti communiste avance et je m’en réjouis même si je n’en suis plus membre et même si après une tentative celle-ci s’est avérée impossible, comme le dit notre grand ROBESPIERRE, “nos raisons d’exister valent mieux que notre existence. Salut et fraternité en égalité sainte…”
Danielle Bleitrach
Peut être une illustration de texte

Cuba, c’est le caractère multiforme d’une Révolution qui se débat comme un diable dans les filets de l’impérialisme, qui y met une ingéniosité et une humanité incroyable pour que personne ne soit laissé au bord du chemin, c’est un pacte qui crée une autre citoyenneté, ce n’est ni le paradis, ni l’enfer c’est simplement ce que l’être humain a de meilleur sans cesse sollicité. Résultat, à Cuba chacun reste vivant, l’environnement, les handicapés, les femmes, les hommes, les enfants, les vieillards… Et chacun y puise les raisons d’exister. Être Cuba c’est être Fidel mais c’est aussi savoir de toute son âme que si Fidel est un visionnaire génial sans les Cubains il n’aurait rien pu faire…

JE SUIS CUBA c’est le plus haut niveau de la politique celui du sacrifice quotidien d’un peuple et c’est aussi une démarche poétique, la musique en tant qu’expression collective ne cesse de se ressourcer…

J’ai vu ce film dans une immense salle de la périphérie de la HAVANE, nous étions une cinquantaine dans une salle de plus de mille personnes ,c’était la période spéciale, il fallait marcher des heures et les Cubains avaient le ventre vide… Mais ils étaient Cuba et je le suis devenue un peu…

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1 Commentaire

  • Renaud Bernard
    Renaud Bernard

    Être Cuba est une exigence morale. Soutenir ce peuple admirable et la politique de son gouvernement devrait occuper une place centrale dans toute conscience communiste, et même toute conscience. Non pour en espérer un basculement du rapport de forces à l’échelle mondiale, c’est sur la Chine qu’il faut compter pour l’accomplir, mais pour l’exemple qu’il nous permet de citer face à tous les cassandres du communisme. Ce n’est pas rien. C’est l’exemplarité d’un Etat qui n’est pas un monstre froid mais un serviteur de son peuple. Peu importe que ce peuple soit petit sur le plan démographique. Il est grand par son courage, qui nous rappelle que le but du socialisme est l’équité, non la puissance. La Chine apporte les moyens matériels pour s’approcher de cet idéal, Cuba donne l’exemple de ce qu’il faut de cœur pour le mériter.

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