Une situation qui se précise, par Danielle Bleitrach

Aujourd’hui je vais enfin me faire vacciner. J’affirme que pour une personne âgée qui n’a pas accès à internet il est quasiment impossible à Marseille d’avoir un rendez-vous. Mon infirmière s’indigne contre la campagne sur les refus supposé des personnels soignants de se vacciner, elle-même ‘a fait mais elle m’explique qu’il y a une liste d’attente de ses collègues qui n’ont pas pu l’être. Elle est indignée par le sentiment d’avoir des gens qui disent n’importe quoi pour masquer leurs responsabilités et la réalité. Nous vivons tous avec ce sentiment d’une image virtuelle, médiatique qui se substitue aux faits. Le désaveu de la politique, la distance citoyenne provient beaucoup de ce sentiment qui combine un scepticisme généralisé avec une vulnérabilité à la rumeur obscurantiste

Ce que je perçois en prenant le minimum de distance avec ce qu’on me raconte et qui chaque fois que je connais un peu la situation s’avère inexact, pure invention, n’a rien de réjouissant… C’est pourtant totalement hélas prévisible… Il faut tout reconstruire, comme dans une psychanalyse, remettre ses pas dans des événements oubliés… Je suis en particulier fascinée par ce qui se passe en Espagne, comme si se rejouait le scénario des années trente. Comme si pour exhumer l’ampleur de la duperie d’une monarchie “démocratique” et ce qui va avec, l’intégration européenne, l’eurocommunisme,il fallait retravailler le passé… Il fallait retrouver les soubassements, l’installation du franquisme contre la république avec la complicité de l’Europe y compris des Français… Ils parlent d’eux mais de nous aussi… Quand dans la foulée, les Espagnols découvrent le rôle joué par Felipe González , dans les archives déclassifiées de la CIA, son entente avec cette dernière , nous Français s’impose la figure de Mitterrand organisant une OPA sur le vieux parti socialiste, mais aussi son passé de Vichy qui remonte à la surface. La manière dont il a fait monter le Pen, tout en s’entendant avec le patronat, et en conservant ses amitiés avec Bouquet…

Regardez aujourd’hui en Espagne parce que le franquisme n’a pas été éradiqué on enferme un jeune rappeur coupable d’impertinence alors que les fidèles de la légion Azul peuvent se rassembler et défiler en toute impunité… dans le centre de Madrid…

Partout on réédite mein Kampf mais on interdit ceux que l’on baptiste staliniens… et le jeune rappeur est coupable d’avoir chanté son amour pour la Russie soviétique et la victoire de l’URSS avec Staline…

Le tout avec un choeur de pseudos révolutionnaires humanistes, anti-totalitaires, appuyés par la foule des courtisans et les modestes bénéficiaires, nous promettant le beurre, l’argent du beurre et la sympathie de la crémière: les services publics améliorés par la privatisation, les droits du socialisme en matière d’éducation, de santé,d’emploi, etc… avec le mythe libéral en prime.

Ily a eu et ils sont toujours là des gens capables de transformer, avec le choeur médiatique approprié, la plus grande tannée de l’occident et des yankees au Vietnam en triomphe de la liberté de l’occident, en faisant des collaborateurs boat people les héros de la liberté… Ils sont toujours là et en ce moment on nous ressort l’ange de Dien bien Phu… Ils ont utilisé Sartre devenu gâteux comme le promotteur de l’opération… Ils ne reculent devant rien et ils continuent avec les oighours… Ilsont formé famille jusqu’à l’inceste, ils se sont cru tout permis…

Ils sont toujours là, si ce n’est le père c’est le fils, pas un mot de france inculture et du Nouvel Obs sur Assange et sur l’infamie du blocus contre Cuba… Ils gagnent du terrain les salauds y compris une partie du Monde Diplomatique est gangrené, je ne parle même pas de l’Humanité et de la presse dite communiste… le problème est pour une part celui des individus qui tiennent les salles de rédaction, mais il est surtout dans des “élites” hors sol qui sont en rupture avec leur propre population, et a fortiori avec le reste de l’humanité… Un petit cercle autosatisfait, vivant en vase clos, confondant opinion publique et leurs pairs…

Aujourd’hui après cette destruction programmée de la culture passée du service du peuple, à la courtisanerie médiatique, on s’interroge sur le fait que le dit peuple ne se mobilise pas comme il le devrait pour défendre la culture… Est-ce que la culture les a défendus ou a-t-elle crié “vive la crise”, vive les moeurs de l’élite et à bas la rusticité populaire, la démocratisation… Nous avons tous perdu à ce petit jeu … et ce qui gagne est le conformisme, l’aliénation… un niveau désespérant…

Ne nous faisons pas d’illusion, ceux qui ont financédepuis toujours les intellectuels en ont fait leurs domestiques ont été les puissants, les riches, les monarques… le communisme a offert une alliance au service du peuple… et a même mis à jour la base de toute création, il a reconnu ce fait d’avant-garde, l’art nait de la rue, ce que la plupart des artistes savaient à la manière d’un Michel Ange ou Caravage.Il n’y a pas eu de création, d’avant-garde, sans refus du conformisme, mais là le tout pemis sauf la lutte des classe, fait qu’ aujourd’hui l’aliénation est dans l’enfermement obligatoire dans l’univers étouffant de leur bien dit… dans leur censure… de la gamelle…

j’ai relu le début des Communistes d’Aragon qui porte sur cette période de la trahison de la République espagnole : il nous fait partager la conviction de son héros, un enseignant, découvrant que le désordre vécu par les réfugiés de la guerre d’Espagne pour mieux les enfermer dans des camps, n’est pas désorganisation mais un ordre fasciste sous jacent… Des personnages reviennent , s’incrustent dans le désordre ambiant un peu à la manière d’un christophe Barbier et d’autres universels spécialistes de l’explication de ce qui ne peut l’être…

L’histoire est la science des faits qui ne se reproduisent pas mais l’analogie reste pertinente.

En ce moment , tandis que les réseaux sociaux échangent des fines plaisanteries sur le jugement qui accable Sarkozy en rappelant et c’est de bonne guerre qu’il a en son temps particulièrement été sans pitié pour les petits délinquants… Qui perçoit la logique de la situation en particulier en ce qui concerne la future élection présidentielle. Les longs couteaux sont sortis en coulisse pour nous promouvoir une solution qui convienne au capital dans son alliance de plus en plus manifeste avec les forces coservatrices comme dans “l’étrange défaite” de 1938.

Premier constat: tout le monde ou à peu près devrait savoir que Macron n’a aucune chance d’être réélu. Le président que l’institut Montaigne a fabriqué à la dernière minute, en réserve de l’effondrement de Fillon, sans le moindre parti pour le soutenir ne résistera sans doute pas au choc d’une deuxième présidentielle… et à la colère désaveu des Français… Il ne lui reste plus qu’à accélérer ce qu’exigent de lui ses bailleurs de fond.

Il y a au moins une chose dont est convaincu le grand patronat financiarisé c’est que le système dit démocratique,avec ses alternances sans alternative est devenu ingérable, il provoque des foires d’empoigne certes sans la moindre issue et jamais sur le fond mais cette colère incontrôlée dans un tel contexte peut être dangereuse.. Donc il n’est pas loin de faire comme dans les années trente soutenir celui qui lui assurera une stabilité à n’importe quel prix. En France comme partout ailleurs dans le mode. Souvenez-vous de la manière dont Goering provoque le ralliement des trusts allemands alors même que le nazisme vient de perdre en 3 mois deux millions d’électeurs… que le parti communiste en a gané 700.000, il lui assure la stabilité, et il fait valloir que les lois votés sous Weimar sont propices à cette main mise. On ne décrète pas le fascisme un beau matin, il s’instaure peu à peu jusqu’à ce qu’il ait son personnel.

La fin de Sarkozy c’est la fin de la possibilité pour la droite de proposer plutôt que la prévisible Le pen son candidat tout en engrageant les élections locales et régionales. Ce n’est certes pas Jadot ou un quelconque vert qui peut faire l’affaire, cela peut tenir pour des municipales avec une participation à 25% mais le capital au stade de crise où il en est doit les entraîner dans son conservatisme sans reposer sur eux. C’est au niveau de l’UE et des sommes déversées sur les bonnes volontés que l’on s’attire les alliances des verts, de la CFDT, tout en préservant les formes et les discours pour faire taire les alarmes des consciences encore progressistes dans leur rang. Mais tout ce jeu autour de l’appareil de justice, les privilèges des uns et leur étonnement quand il est mis en pièce comme s’ils étaient des petits délinquants, alors que le sieur Sarkozy a à son actif ce qui se joue par exemple en Libye… la mer méditerranée devenue tombeau pourmigrants, mais aurait plutôt résisté à une attaque de l’OTAN contre la Russie… Pas assez, trop, examinons le prochain…

deuxième constat : Il n’y pas la moindre possibilité qu’un candidat de gauche y compris Melenchon, ou un vert quelconque l’emporte.. La gauche est totalement déconsidérée…

C’est d’ailleurs pour cela qu’une candidature communiste est nécessaire encore faudrait-il que cette candidature ait bien le seul sens qui la justifie: construire une force politique plongeant ses racines dans les couches populaires, et seuel capable de rassembler la gauche et les organisations syndicales, associatives capables de faire face au choc qui est préparé. Le compromis permanent entre factions concurrentes n’est pas la solution. Mais de ce point de vue une opinion individuelle n’a aucun sens et je crains que le prochain congrès n’aille pas dans le sens escompté, les factions jouent le statu quo… mais cela regarde les communistes eux-mêmes. On peut regretter qu’ils tablent trop sur les jeux internes et ignorent le contexte enparticulier iternational qui dans cette période de bouleversement historique doit être plus que jamais pris en compte si on veut une stratégie qui ne se joue pas à chaque élection.

La grande qualité de Fabien Roussel et de ceux qui l’entourent c’est leur choix d’immersion dans la réalité dumonde du travail et dans les problèmes des couches populaires. On ne rattrappe pas vingt ans et plus d’abandon en quelques mois mais là où il y a une volonté il y a un chemin… et celui-ci présente l’intérêt de ne pas être sectaire, mais bien de se présenter comme nécessaire à tous les progressistes, à la nation, mais pour en être comme du temps de Maurice Thorez, le coeur et l’esprit… il faut encore oser dégager ce chemin vers le socialisme et ça la conscience n’en vient pas seul, refermé sur la seule situation des couches populaires françaises, l’international offre la compréhension du but, le socialisme…

Est-ce que les groupuscules, les fragments issus de la désagrégation communistes peuvent jouer un rôle… Là encore l’analogie avec ce qu’a été le mouvement ouvrier français aux lendemains de la Commune de Paris et que décrit Rosa Luxembourg devient irresistible: le syndicalisme révolutionnaire, sa méfiance du politique s’entendant de fait avec les compromis municipaux… Letout assurant aux forces consevartrices et au capital l’hégémonie… Jusqu’à la trahison de l’entrée en guerre impérialiste… Au point que rien n’a pu être sauvé de cet épisode et que s’estimposée la rupture du Congrès de Tours, devenue effective seulement avec Maurice Thorez. Combien de temps serons-nous condamnés à parodier l’hstoire des “démons” français…

Parce que il va falloir une force politique pour résister à ce qui se prépare..

Cela fait des mois et des mois qu’une partie du patronat, dont l’exemple type est Bolloré joue cette carte de l’extrême-droite et pas seulement pour servir de faire valoir à Macron. Pour la simple raison que ce dernier est “out” et qui lui sera opposé l’mportera. Avec la condamnation de Sarkozy, incontestablement le système “tout sauf Le Pen” mis en place par Mitterrand qui a un peu plus miné la constitution de la V e République en utilisant à fond le bipartisme de l’UE sur le modèle des USA, a explosé en vol. Les haines, les concurrences s’attisent au sein même de la valetaille du capital. La médiacratie elle-même pourtant au dernier degré de la servilité,prête comme France-inculture ou le Nouvel Observateur a diffuser n’importe quelle campagne internationale des USA , les plus grossières digne des armes de destruction massive, des bébés en couveuse, de la stérlisation des femmes oighours avec un taux de natalité qui ne cesse de croître…. Plus ils font monter la mayonnaise moins il se trouve de gens prêts à partir en guerre pour sauver les oighours, mais ils cherchent avant tout la haine des autres, la xénophobie, la peur inconsidéré des “rouges” et ça ils l’ont … ils ont non l’engagement mais l’abstention et ça leur suffit…puisqu’ils ont une armée de métier et pas le moindre besoin d’unvote au parlement pour déclarer les guerres.

Ce qui parait évident c’est que ce même capital qui depuis des mois met tous les médias au service de l’extrême-droite devrait nous inventer une autre opération Macron mais autour de l’extrême-droite, on en voit les prémices avec Zemmour, mais il est déjà question aussi de Villepin, un peu trop lié aux qatari comme Sarkozy ? La lutte paraît rude mais au sein des clubs et institutions la conciliation est proche… Les morts pour un territoire c’est réservé à la jeunesse ouvrière qui retourne aux pratiques de casque d’or… le naturalisme à la Zola… l’accumulation du capital engendre ses invalides…

Voilà ce blog va continuer sur l’essentiel : brosser un contexte international qui s’oppose à la xénophobie à la guerre et qui refuse l’anticommunisme et l’anti-socialisme.

danielle Bleitrach