Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La CGT et les salariés d’Ascometal à Fos proposent leur plan de reprise de l’usine…

Tandis que Macron rêve de ré-indistrialisation, accuse la Chine et même les USA de concurrence déloyale, il ne propose rien d’autre que la recette qui mène à l’abandon par des sociétés capitalistes qui utilisent les subventions et ne modernisent pas les sites, pas plus que la formation des travailleurs, ce que ne cesse de réaliser la Chine, soit sous les industries d’Etat, soit celles des capitalistes qui doivent travailler sous une planification… Les conditions de l’esclavage du travail ne sont pas en Chine, même s’il a été exigé des efforts surhumains de générations entières pour sortir de l’humiliation, du pillage, de la destruction des êtres humains et d’une nation, mais de plus en plus il s’agit d’une modernisation qui engendre une capacité productive dont nous verrons demain à quel point elle rend vaine l’agitation d’un capitalisme qui n’a plus de solutions et ne connait que l’autodestruction. C’est de cela que sont en train de se rendre compte les travailleurs, mais l’appropriation des outils de travail en matière de production industrielle a besoin d’un État qui l’aide à passer au nouveau stade de la production industrielle et pas seulement d’un État en mal de fabrication d’obus et de canons. (note de Danielle Bleitrach)

L'usine Ascometal de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône

L’usine Ascometal de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône© RMC

En attente d’un repreneur, des salariés du site à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) du groupe sidérurgique Ascometal, placé en redressement judiciaire, et dont le Suisse Swiss Steel veut se défaire, ont déposé jeudi leur propre projet de reprise. “Notre volonté est d’assurer un plan de continuation de l’activité avec l’ensemble des salariés”, a assuré lors d’une conférence de presse le secrétaire général de l’union départementale des Bouches-du-Rhône de la CGT Olivier Mateu.

Le site de Fos-sur-Mer emploie aujourd’hui 330 salariés. Selon la CGT, 1.000 emplois sont concernés directement ou indirectement dans la zone de Fos-sur-Mer par l’avenir d’Ascometal. Cette usine avait été rachetée en 2018 par le groupe suisse Schmolz&Bickenbach – rebaptisé Swiss Steel en 2020 – en même temps que quatre autres sites d’Ascometal, Hagondange (Moselle), Custines (Meurthe-et-Moselle), Marais (Loire) et Dunkerque (Nord).

“Vivre au jour le jour”

En mars 2024, le groupe Ascometal avait annoncé être placé en redressement judiciaire pour la troisième fois en dix ans, après l’échec de son projet de vente des sites de Hagondange, Custines et du Marais. “A force, on commence à avoir l’habitude de cette situation”, se désole François Lalane, 35 ans, ouvrier depuis 14 ans sur le site de Fos-sur-Mer. “On a du stress chaque jour, simplement pour savoir si on va garder notre emploi et pouvoir payer nos factures”.

A côté de lui, Quentin Diaz, 23 ans, confirme ce sentiment de “vivre au jour le jour” depuis “plusieurs mois”. Présent à la conférence de presse, il a reçu l’annonce de cette option de reprise interne avec “un peu d’espoir”: “On est sûr d’avoir au moins une possibilité”. Le projet porté par la CGT nécessiterait un financement à hauteur de 150 millions d’euros, qui devrait être apporté par l’État et la Banque publique d’investissement (BPI).

“Volonté politique”

Pour Olivier Mateu, “ce n’est pas une question d’argent, mais de volonté politique”, alors que la demande en matière de sidérurgie est bien présente, selon lui. De plus, l’usine de Fos-sur-Mer s’est récemment dotée d’un four électrique, permettant la production d’un “acier très peu carboné”, d’après le représentant CGT. “Ici, il n’y a que des hommes et des femmes qui veulent travailler et être respectés”, martèle-t-il.

Cette reprise donnerait lieu à une gouvernance partagée transitoire, incluant des représentants des salariés ainsi que le préfet de région, le maire de Fos-sur-Mer et un député de la circonscription. “Mais si on doit attendre trente ans un repreneur sérieux, on attendra trente ans”, assure Olivier Mateu.

Contacté par l’AFP, le groupe Swiss Steel n’a pas précisé si d’autres offres de reprise ont été déposées, alors que le délai pour présenter un dossier au tribunal de commerce de Strasbourg était fixé au 25 avril à midi. Fin mars, un porte-parole d’Ascométal avait indiqué à l’AFP que “des recherches de repreneurs” étaient en cours, évoquant “des marques d’intérêt sérieuses”.

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4 Commentaires

  • martin
    martin

    En lisant ce texte je pense à Fralib à Gémenos où il leur a fallut 1336 jours de lutte pour que l’on puisse acheter leurs thés et infusions avec cette marque oh combien symbolique sur le paquet:1336.
    Maintenant ils s’appellent SCOPTI( Société coopérative OUVRIERE )

    Je pense aussi à la centrale de Gardanne ,Pechiney

    C’est aux travailleurs de reprendre les boîtes!!!

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    • admin5319
      admin5319

      cc’est un pas symbolique important mais une aciérie n’est pas de l’agroalimentaire… c’est ce que je dis dans l’introduction et cela renseigne sur la manière dont le capital a coulé l’industrie française en touchant des subventions mais en ne procdant à aucune modernisation de l’appareil productif et en n’aidant pas à la formation des travailleurs tout ce qui rend compétitive l’industrie des aciers chinoise…demain je présenterai des articles sur ce qui fait la compétitivité de l’industrie chinoise…

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    • Etoilerouge
      Etoilerouge

      On ne reprend pas une entreprise on en devient propriétaire. La question de la propriété des moyens de production est fondamentale. Aucune industrie ne vit du simple commerce . L’état capitaliste versé des fonds,les banques capitalistes gèrent les actions titres de propriété. La CGT a 100 ans de retard. Elle ferait mieux de faire lire lenine

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  • Falakia
    Falakia

    A l’heure d’aujourd’hui tous les États du Maghreb , du golf , de l’Afrique sollicitent la Chine pour le développement et les infrastructures de ces pays .
    Il est aussi vrai que la France tout comme la Chine furent invités comme figurante à la conférence de Potsdam en 1945 .
    De Gaulle a bien préssenti que l’Europe , l’union Européenne est un protectorat des USA d’où son retrait de l’OTAN

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