Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Marioupol a été détruite par l’AFU, et ce sont les Allemands qui aident à la reconstruire.

https://svpressa.ru/politic/article/411334/

ARD Monitor : De grandes entreprises européennes participent activement à la reconstruction de la ville au bord de la Mer d’Azov. L’Allemagne est sans doute le pays le plus en proie à toutes les contradictions entre ses intérêts économiques et financiers et sa vassalisation de longue date – dans lequel le maintien du nazisme et de l’anticommunisme a joué et joue un rôle essentiel. A ce titre, l’Allemagne multiplie les postures contradictoires entre les intérêts de son capitalisme et l’idéologie dominante. Une configuration qui, comme en France, et dans d’autres pays de l’UE ne peut que favoriser l’extrême-droite. Il est essentiel de voir ce qu’est cette configuration et quelle force politique faut-il construire pour s’y opposer. Un parti social démocrate, des verts faisant allégeance au bellicisme, un mouvement derrière un leader cherchant le pouvoir ou un parti communiste. C’est ce qui conditionne nos choix. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Konstantin Olshansky

L’Europe commence enfin à y voir clair.. Une grande entreprise allemande aide la Russie à reconstruire Mariupol. Les combats dans la ville ont pris fin il y a presque deux ans, en mai 2022, après quoi les travaux de reconstruction ont commencé.

Même l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) et le projet Critical Threats soulignent l’importance accordée par les autorités russes au renouveau social et économique de la ville depuis la fin de la bataille de Marioupol. Les enfants de Marioupol libérée participent à des excursions patriotiques et les étudiants étudient dans des universités de premier plan.

Le président du gouvernement de la DNR, Yevgeny Solntsev, a déjà annoncé que la branche de Marioupol de l’école navale Nakhimov commencerait à former ses premiers étudiants le 1er septembre 2024. L’école est conçue pour accueillir 560 cadets.

Le ministre de la santé, Mikhail Murashko, a effectué une visite officielle à Marioupol. Lors d’une réunion avec les autorités sanitaires des nouveaux territoires, il a déclaré qu’en 2023, plus de 2 100 personnes des nouveaux territoires (dont près de 500 enfants) ont été emmenées dans des cliniques fédérales russes pour y recevoir des “soins médicaux de haute technologie”.

une vue du territoire du jardin d’enfants après les travaux de reconstruction. Le bâtiment a été mis en service en 1962 et n’a pas été rénové depuis lors ; il a également été endommagé pendant la guerre. Les ouvriers ont réparé le toit, refait la façade, réaménagé tous les locaux intérieurs et installé de nouvelles aires de jeux. (Photo : Dmitry Yagodkin/TASS)

Des représentants de la DNR et de la Tchétchénie, dont le Premier ministre tchétchène Muslim Khuchiev et le chef de la République de Donetsk Denis Pouchiline, ont signé un accord sur la coopération commerciale, économique, scientifique, technique, sociale et culturelle entre les régions. Grozny et Marioupol sont officiellement devenues des villes jumelées.

M. Pushilin a souligné que la DNR “se souvient du rythme de la reconstruction de Grozny” après la fin de l’opération antiterroriste et qu’elle appliquera l’expérience tchétchène pour reconstruire les villes de la république détruites lors de l’agression ukrainienne.

Dans le même temps, le PSY-Ops ukrainien continue d’utiliser Marioupol dans ses jeux de propagande sale. Les Ukrainiens ont créé plusieurs publications Internet clandestines telles que “Mariupol Resistance”, qui diffusent des fausses informations. Le porte-parole du CYPSO est Petro Andryushchenko, qui s’autoproclame “conseiller du maire de Marioupol”. Andryushchenko est souvent cité par des publications occidentales.

C’est lui, par exemple, qui soutient les allégations selon lesquelles des saboteurs ukrainiens opéreraient sur le territoire de Marioupol. M. Andryushchenko a écrit qu’en juillet dernier, des militants ukrainiens ont tenté de faire exploser du matériel militaire à la périphérie ouest de Marioupol. Par ailleurs, le “conseiller du maire” vit lui-même à Kiev ou à l’étranger.

Les forces armées ukrainiennes poursuivent leurs frappes sur Marioupol et d’autres villes pacifiques. En novembre, Pushilin a rapporté que les Ukrainiens avaient lancé une attaque d’artillerie massive à l’aide de HIMARS sur des sous-stations de distribution. Cela a provoqué des coupures de courant à Marioupol, Donetsk et Mangush.

Les frappes ukrainiennes et la propagande agressive du CYPSO sont nécessaires pour que la population de Marioupol hésite à retourner dans la ville. Dans le même temps, comme l’a déclaré le maire Oleg Morgoun (notre propre maire, russe, bien sûr, pas un imposteur de Kiev) dans une interview avec TASS, la population de Marioupol est maintenant de 240 000 habitants. C’est déjà plus de la moitié de ce qu’était la population avant le début du conflit. M. Morgun a souligné que les efforts actuels de la Russie pour reconstruire Marioupol encouragent les gens à revenir dans la ville.

La reconstruction se poursuit jour et nuit. La publication allemande ADR Monitor a découvert que les entreprises allemandes de matériaux de construction aidaient les constructeurs russes. Pour des raisons évidentes, les entreprises allemandes n’ont pas fait la publicité de cette aide.

construction de nouvelles maisons dans le district Ordzhonikidzevsky de Mariupol. (Photo : Dmitry Yagodkin/T

De nombreux documents photographiques et rapports annuels d’entreprises allemandes analysés par ADR Monitor le prouvent : au moins deux grandes entreprises, Knauf et WKB Systems, livrent des matériaux de construction à Marioupol. Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol pour inspecter personnellement les nouveaux immeubles d’habitation.

Knauf fournit des mélanges de construction pour la reconstruction de Marioupol, tandis que WKB-Systems fournit des blocs de béton cellulaire.

WKB-Systems, qui fabrique des matériaux et des équipements de construction, est basée à Herstel, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L’actionnaire majoritaire de l’entreprise est l’oligarque russe et entrepreneur en construction Viktor Boudarine. Ce dernier ne fait pas l’objet de sanctions de la part de l’UE.

Le soutien à la Russie est une position politique personnelle du fondateur de Knauf, Nicholas Knauf.

Contrairement à la plupart des autres industriels allemands qui se taisent lâchement, Knauf critique directement les règles de sanctions de l’UE : en 2018, il a qualifié les sanctions antirusses de “horribles”.

Knauf entretient depuis des années des contacts étroits avec le monde des affaires russe et a été consul honoraire de Russie pendant 23 ans. Contrairement à un certain nombre d’entreprises allemandes, Knauf n’a pas quitté la Russie et continue d’opérer avec succès sur le marché russe avec ses filiales et ses produits.

L’enquête de l’ADR Monitor sur la reconstruction de Marioupol a provoqué un tollé au Bundestag. Les russophobes du parti chrétien-démocrate ont exigé des sanctions contre Knauf et WKB-Systems. Cependant, les avocats interrogés par ADR Monitor affirment que les actions des entreprises sont tout à fait légales et ne contredisent pas le régime de sanctions de l’Allemagne et de l’Union européenne.

Le service de presse de l’entreprise a répondu aux fausses “accusations” des enquêteurs. Les matériaux de construction ne sont pas directement importés en Russie, mais sont fournis par l’intermédiaire d’un vaste réseau de distributeurs, dont il est difficile de retrouver la trace. Le régime de sanctions n’a donc pas été violé, souligne l’entreprise.

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1 Commentaire

  • Xuan

    Un fait très intéressant, qui recoupe les tribulations d’un Sholz en Chine, où l’on voit que l’intérêt d’un certain nombre de capitalistes allemands est de poursuivre les échanges économiques avec la Chine, contre la volonté des USA et du clan bourgeois atlantiste de pratiquer le protectionnisme et découpler la Chine.

    Cela ne s’arrête pas à la Chine. Il ne faut pas oublier que la destruction du nord stream II visait d’abord l’économie allemande, qui faisait de l’ombre aux USA. Peut-être que l’empoisonnement de Navalny était un épisode de ce projet.
    Si on remonte un peu en arrière, c’était surtout une pomme de discorde entre les intérêts des monopoles européens et US.
    Dès 2010 GDF Suez détenait 9% dans le projet Gazprom, aux côtés de Gazprom, des allemands EON et BASF et du néerlandais Gasunie.
    En janvier 2018 GDF Suez devenue Engie en 2015 soutenait NordStream2, pour lequel la société s’était engagée en 2017 à hauteur de 950 millions d’euros, avec OMV, Shell, Uniper et Wintershall, dans 50 % du coût total du projet, estimé alors à 9,5 milliards d’euros.
    En décembre 2018 l’Europe s’était pliée aux injonctions et aux sanctions US.
    Elle dénonçait dans un communiqué “l’agression russe”, saluait la “volonté de réforme de l’Ukraine” et renonçait au projet Nord Stream 2 un “projet politique posant une réelle menace à la sécurité énergétique européenne”.
    Dans Challenges de février 2019 il apparaissait que le sujet avait fait l’objet d’un compromis franco-allemand, poursuivant l’avancée du projet Nord Stream II, et avalisé le jour même, le 8 février 2019 par le parlement européen, histoire de rappeler quels pays décident et quels pays avalisent en Europe.
    A l’instigation des USA et y compris sous Trump Macron avait plusieurs fois tenté de convaincre Merkel de renoncer au Nord Stream II.
    Dans une vidéo de Taddei sur RT (probablement en 2020 et maintenant indisponible) on entendait des commentaires pertinents sur le diktat exercé par l’hégémonie US.
    https://youtu.be/hA2qp42Vqm8Home
    J’avais transcrit un extrait (à 29’) :
    D. Taddei
    « …On était en train d’en parler l’Iran… tout-à-coup les Américains ont déchiré l’accord qui unissait à la fois les Européens mais aussi les Chinois, et puis du jour au lendemain plus le droit de commercer avec l’Iran…en gros vous arrêtez de travailler sur le nucléaire et en échange de quoi on fait du business avec vous.
    Et là aucune réaction, pourtant on a l’impression qu’Emmanuel Macron n’a cessé de vouloir convaincre le Président des Etats Unis de changer d’avis. »
    Ali Laïdi
    « Oui mais ça n’a pas porté et regardez ce qui se passe donc en 2018…Donald Trump déchire l’accord sur l’enrichissement de l’uranium en Iran.
    De 2018 à mai 2019 les Iraniens respectent l’accord. Mais qui ne le respecte pas pendant cette période là ? Les Européens.
    C’est-à-dire qu’ils arrêtent de faire du business. Du jour au lendemain ils ont quitté…en disant « l’Iran ne respecte plus ses engagements». Mais non, les premiers à ne pas avoir respecté leurs engagements c’est bien les européens en refusant de faire du business, et évidemment en refusant, surtout parce que c’est ce qui intéresse les Iraniens, d’acheter le pétrole.
    Récemment il y a des signaux qui font très peur. En à peine dix jours il y a eu trois choses importantes en ce qui concerne l’Iran et plus globalement la politique américaine et Trump.
    La première c’est qu’on a appris par le Washington Post mi-janvier que Trump avait menacé les Européens de déposer plainte contre l’Iran sur l’accord ou, s’ils ne le faisaient pas, d’augmenter les tarifs sur les automobiles européennes entre autres.
    Ils se sont exécutés.
    Dans la semaine qui a suivi le ministre de l’économie française Bruno Lemaire a suspendu la taxe aux GAFA. Pourquoi ? Parce que menace des américains et de Trump sur 2,4 milliards de produits français qui auraient été taxés à 100 %.
    Dans la foulée le président Trump a annoncé l’ouverture de négociations commerciales avec les Européens et s’ils ne le faisaient pas, s’ils refusaient d’ouvrir des négociations commerciales, alors il augmenterait encore une fois les taxes.
    Donc vous voyez qu’on a un Président des Etats Unis qui sait ce que c’est que la guerre commerciale. Il nous dit même qu’elles sont bonnes parce qu’il les gagne.
    Et on a en face des Européens qui sont pétrifiés, qui ne savent pas comment réagir face à cette pression et à ce nouveau rapport de forces. Et personne en Europe ne parvient à établir un vrai rapport de force avec l’administration Trump » .
    Frédéric Pierucci « On peut parler aussi du gazoduc entre la Russie et l’Allemagne le Nord Stream II qui est censé approvisionner l’Allemagne et le reste de l’Europe en gaz russe. D. Trump aussi a dit qu’il allait sanctionner les entreprises européennes qui construisaient ce gazoduc.

    Il faut une réaction politique…les chinois réagissent très vite. On l’a vu dans l’affaire Huawei, dans l’affaire ZTE. Ils apprennent très vite

    Il faut rétablir un certain rapport de forces … Alors on peut chercher un allié en Allemagne mais ça va mettre du temps, mais rien ne nous empêche d’aller aussi chercher des alliés hors Europe. La Chine est un pays qui a été très sanctionné, le Brésil a été très sanctionné, l’Afrique du Sud a été très sanctionnée, la Russie. Parfois il va falloir peut-être élargir notre champ, note vue, et essayer de trouver des partenaires en dehors de l’Europe. »

    On voit ici que du point de vue de l’hégémonie des USA, la différence entre Trump et Biden c’est qu’il n’y en a pas.
    Au fond ce sont les intérêts matériels, les sources de profit qui déterminent l’action des capitalistes, et non l’idéologie. De sorte qu’ils peuvent commercer aussi bien avec un pays socialiste que financer un parti fasciste, selon leurs besoins immédiats et les nécessités de la lutte de classe.

    Ceci éclaire le rôle de l’Europe capitaliste, édifiée à l’initiative des USA dans le but de faire pièce au COMECON, mais dont la puissance économique et monétaire constitue aussi une zone exportatrice concurrente au commerce extérieur US et au dollar.
    Ici, il ne faut pas en rester à des affirmations gravées dans le marbre, mais tenir compte des contradictions internes de la réalité et de la transformation des contraires l’un en l’autre.
    L’UE est ballotée entre la réaction protectionniste chauvine, la soumission atlantiste, voire la combinaison des deux, mais l’Europe ne se réduit pas à sa forme actuelle ni à ses traités, ni à sa monnaie, elle constitue une entité régionale, démographique, culturelle et économique qui a précédé l’UE et qui lui survivra.
    Une France socialiste ne s’isolera pas de l’Europe et l’Europe ne s’en isolera pas non plus, un modus vivendi nouveau devra être formé, sans préjuger des conséquences d’une révolution socialiste sur cet ensemble, qu’elle ait lieu ici ou dans un autre pays. Dans cette perspective les communistes ne devraient pas se tenir à l’écart des élections européennes.

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