Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Chisinau déclare la guerre économique à la Transnistrie

La Moldavie joue les provocations, enfin pas la Moldavie, le parti au pouvoir qui se heurte à l’opposition non seulement des territoires autonomes de Transnistrie et de Gagaouzie mais de quasiment la moitié de la population moldave qui refuse ce pouvoir et sa soumission à l’OTAN, son acceptation de l’annexion roumaine… La caste au pouvoir est en train de prendre le relais du jeu joué par l’oligarchie ukrainienne et qui est en train de se terminer en débâcle pour le peuple ukrainien… Il est clair que pas plus que l’Ukraine et encore moins la Moldavie, la Roumanie même flanquées de la Pologne ne sont en état d’affronter la Russie, mais il s’agit de créer un front à Odessa, et en Moldavie pour faire durer l’affaire jusqu’aux élections présidentielles aux USA. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/politic/article/410405/

Les autorités moldaves se sont donné pour mission de détruire l’ensemble de l’économie de la Transnistrie et de provoquer une catastrophe humanitaire dans la région, a déclaré un député du Conseil suprême de la République moldave de Transnistrie, Andrei Safonov.

On a appris précédemment que la plus grande entreprise de construction de machines de la DMR – l’usine Elektromash, basée à Tiraspol – était en arrêt forcé. Depuis le mois d’août de l’année dernière, Chisinau a empêché Moldavisolit, Electromash et les usines Potential d’exporter leurs produits, qualifiant les biens produits dans ces usines de stratégiques et affirmant que leur exportation menaçait la sécurité du pays.

“L’usine produit des moteurs pour la construction de machines. C’est ce qui a inquiété les autorités moldaves, qui s’alarment du potentiel de production et technologique restant de la DMR. Leur tâche est d’arrêter toute l’industrie de la Transnistrie.

Elles doivent détruire l’économie de la DMR en 2024 afin d’anéantir le statut d’État de la Transnistrie avant que la position de la Russie alliée à la Transnistrie dans la confrontation mondiale avec l’Occident ne devienne plus forte. C’est pourquoi ils frappent les usines, les empêchant d’importer des matières premières et d’exporter des produits finis”, a déclaré M. Safonov.

Selon lui, l’effondrement total du budget de la Transnistrie est calculé.

“Ensuite, nos amis jurés parmi ceux qui sont au pouvoir en Moldavie chercheront à arrêter les livraisons de gaz russe à la Transnistrie. Ils espèrent ensuite prendre la république exsangue à mains nues et chasser les troupes russes de son territoire”, a souligné M. Safonov.

En réalité, la Transnistrie a toujours été sous blocus. Chisinau peut-elle vraiment faire en un an ce qu’elle n’a pas pu faire depuis plus de 30 ans ? Et quelle aide pouvons-nous apporter ?

– D’une manière générale, je partage l’avis d’Andrei Safonov, déclare Igor Shornikov, directeur de l’Institut transnistrien d’études sociopolitiques et de développement régional.

Chisinau ne veut pas d’une reprise des hostilités sur le Dniestr, elle n’y est pas encore prête, ni militairement, ni économiquement, ni psychologiquement. Elle mise désormais sur l’étranglement économique de la Transnistrie, sur l’effondrement social et sur le mécontentement de la population à l’égard des autorités de la DMR.

Quant aux entreprises de haute technologie qui travaillaient dans la république, les activités de la plupart d’entre elles, et en premier lieu de l’usine Elektromash, étaient liées à des partenaires russes. C’est un coup dur non seulement pour les producteurs de Transnistrie, mais aussi pour la Russie.

SP : Selon Safonov, leur tâche est d’arrêter toute industrie en Transnistrie en 2024 afin de détruire le statut d’État de la Transnistrie avant que la position de la Russie alliée à la Transnistrie dans la confrontation mondiale avec l’Occident ne devienne plus forte. De quoi ont-ils si peur ? La Russie ne terminera même pas l’opération spéciale cette année…..

– Ils craignent que le front ukrainien commence à s’effondrer avant même la fin de l’année et que les troupes russes se trouvent aux frontières de la Transnistrie et de la Moldavie. Dans ce cas, non seulement la sécurité des Transnistriens sera assurée, mais cela signifiera presque automatiquement un changement de régime en Moldavie. Comment cela se produira-t-il ?

Rappelons-nous ce qui est arrivé au régime roumain d’Antonescu en août 1944, lorsque l’Armée rouge s’est retrouvée aux frontières de la Roumanie. Les élites roumaines ont elles-mêmes fait tomber leur dictateur et l’ont livré aux Russes, elles ont retourné leur veste en un clin d’œil et se sont rangées du côté de l’Union soviétique dans la guerre contre le bloc fasciste. Il faut reconnaître que les soldats roumains se sont bien mieux battus contre les Hongrois et les Allemands que contre les Russes. Sandu et sa camarilla connaîtront le même sort que son idole.

SP : Est-il réaliste de vouloir détruire l’économie de la DMR en un an ?

– La Transnistrie est bloquée à la fois à l’est et à l’ouest, les exportations et les importations passent par la Moldavie. Techniquement, il n’est pas difficile de la bloquer, mais Chisinau ne peut pas se le permettre car l’Occident ne peut pas prévoir la réaction de la Russie.

Il se peut qu’une victoire facile sur une petite Transnistrie, dont ils rêvent tant, se transforme en une défaite totale de l’Occident dans cette direction, avec la perte non seulement d’Odessa, mais aussi de la Moldavie, et avec des conséquences inconnues pour la Roumanie. Il nous semble que dans ce cas, le jeu n’en vaut pas la chandelle. À l’Ouest, on préfère ne pas prendre de risques.

SP : On parle de la fermeture de l’usine Electromash. Quelles sont les autres entreprises qu’ils peuvent encore arrêter et quelle sera la gravité de la situation ?

– Electromash est l’une des plus grandes entreprises de Transnistrie, le plus gros contributeur au budget de la république. La fermeture de l’entreprise risque non seulement de faire des centaines de chômeurs, mais aussi d’entraîner des problèmes dans l’exécution des postes du budget social.

En théorie, Chisinau peut bloquer le travail de toute entreprise transnistrienne qui travaille pour l’exportation ou produit à partir de matières premières importées. Les menaces qui pèsent sur l’économie de la Transnistrie sont directes. La République est très dépendante de facteurs externes, ce n’est pas comme la Russie qui peut se substituer aux produits d’importation et commercer avec le monde entier, en se moquant des sanctions.

SP : Comment la Transnistrie peut-elle réagir ? La Moldavie reçoit de l’électricité d’une centrale électrique située sur la rive gauche du fleuve ….

– Tiraspol, bien sûr, peut cesser de fournir de l’électricité à la Moldavie et y créer le même effondrement humanitaire que la Moldavie veut organiser pour la Transnistrie, non pas dans la sphère économique, mais dans la sphère énergétique. Mais il faut comprendre l’interdépendance des processus régionaux. Éteindre la lumière en Moldavie, c’est se priver de l’essentiel de ses recettes en devises. C’est une voie qui ne mène nulle part.

Tôt ou tard, la Moldavie obtiendra de l’électricité, par exemple, de la Roumanie, et la Transnistrie ne s’en remettra pas. Le “commutateur” n’est donc pas un moyen de confrontation. La force de la Transnistrie réside uniquement dans le fait que la Russie la soutient. Cela freine tous les ennemis de la république, en commençant par Chisinau et en finissant par Washington.

SP : Tiraspol a-t-il un plan d’action à cet égard ? En plus de 30 ans, ne se sont-ils pas préparés à une telle chose ?

– Probablement, ils se sont préparés, probablement, il y a des plans, mais compte tenu de la vulnérabilité de la république, personne n’annoncera ces plans. Cela devrait au moins être une surprise pour les agresseurs.

– Les dirigeants de Chisinau n’ont jamais caché leur objectif : miner l’économie de la Transnistrie et prendre la région sous leur contrôle par étranglement économique, est certain le directeur exécutif de la branche moldave du “Club Izborsk”, le politologue Vladimir Bukarski.

C’est juste qu’aujourd’hui, du point de vue des autorités moldaves, la situation est idéale pour cela.

SP : Kishinev a réussi à arrêter Electromash.

– Oui, les actions de Kishinev ont influencé la fermeture d’Electromash. Les conséquences sont très tristes : des centaines de personnes se retrouvent sans emploi et sans moyens de subsistance, elles seront obligées de chercher du travail à l’extérieur du pays. Toutes les entreprises, y compris l’usine métallurgique moldave de Ribnita et deux centrales électriques – Dubasari et Kuchurgan – risquent de s’arrêter.

SP : Selon M. Safonov, Chisinau empêche les usines d’importer des matières premières et d’exporter des produits finis. Quelle est la justification de cette mesure ? Tiraspol dispose-t-elle d’options pour résoudre le problème ?

– Chisinau justifie ses actions en se référant à sa propre législation nationale et aux règlements de l’UE, que la Moldavie s’est engagée à mettre en œuvre dans le cadre du processus d’intégration européenne. J’espère sincèrement que Tiraspol a prévu ce problème et a planifié des solutions à l’avance.

SP : La Moldavie reçoit de l’électricité de la centrale thermique de Moldavskaya sur la rive gauche. De quelle autre manière la rive droite dépend-elle de la rive gauche ? Existe-t-il des moyens de nuire à Chisinau en retour ?

– Aujourd’hui, le degré de dépendance de la rive droite à l’égard de la rive gauche a considérablement diminué par rapport à la situation qui prévalait avant 2022. C’est un fait objectif. Le lien clé reste la centrale thermique de Kuchurgan et l’opération de maintien de la paix en cours dans la région.

SP : Comment la Russie peut-elle aider Tiraspol ? Ou bien n’y a-t-il rien à faire tant que nous n’aurons pas un corridor à travers l’Ukraine ?

– Dans cette situation, je ne vois pas d’autre scénario réel que la reprise des négociations sur le règlement transnistrien et la formation des conditions pour accorder à la Transnistrie un statut spécial dans le cadre d’un État commun à l’intérieur des frontières de l’ancienne RSS de Moldavie.

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