Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le sénateur états-unien Lindsey Graham exige davantage de sang ukrainien

L’interrogation s’impose : ceux qui croient en soutenant le régime Zelensky défendre l’Ukraine y croient-ils réellement et jusqu’à quand l’opportunisme basé sur une censure quasi-totale permettra-t-elle de prétendre défendre la paix en souhaitant la victoire de ce régime qui sacrifie les Ukrainiens au moloch des intérêts privés, ceux du complexe militaro-industriel des Etats-Unis, au mode d’hégémonie occidental, et à des oligarques qui amassent des fortunes avec le sang de leurs concitoyens qui n’en peuvent plus. Non, il est impossible de penser que nos politiciens, nos élites politico-médiatiques soient leurs propres dupes. Parce que celui qui feint d’ignorer ce qui s’étale au grand jour témoigne qu’il est prêt à agir de la même manière pour le peuple français : feindre d’ignorer d’où vient le danger réel est une manière de trahison. (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

C’est un article du Washington Post, relatant la visite à Kiev du Sénateur Républicain (et “faucon” dans la terminologie médiatique états-unienne) qui nous l’explique. Le sénateur n’y va pas par quatre chemins. Piétinant la prétendu “souveraineté ukrainienne”, il est venu donner des leçons de patriotisme à la jeunesse ukrainienne, qui doit s’engager dès 18 ans et au “parlement” (dont le mandat démocratique s’est théoriquement achevé en octobre 2023) qui doit voter une loi pour abaisser l’âge de conscription de 27 à 25 ans, afin de fournir les lignes de combat en chair à canon.

“Nous avons besoin de plus de gens dans les lignes”. C’est à dire “nous, dirigeants états-uniens, avons besoin de voir davantage de jeunes ukrainiens prêts à mourir”.

By the way, ajoute le sénateur, n’attendez rien en échange. Engagez-vous sans attendre notre soutien. Vous manquez d’obus pour combattre, mais ce n’est pas un motif valable pour s’arrêter de mourir. Votre gouvernement a aussi besoin d’argent, nous réfléchissons donc à vous accorder des prêts, que vous rembourserez lorsque vous le pourrez.

Je ne sais pas ce qu’il faudra pour que chacun dans le monde ouvre les yeux sur la supercherie du discours de la démocratie, au nom duquel les élites états-uniennes sèment la guerre et le chaos partout dans le monde depuis des décennies.

Dans le même ordre d’idée, une autre référence : le polytechnicien Jean Marc Jancovici expliquait cela dans une commission d’enquête du Sénat sur les activités de TotalEnergies (https://dai.ly/x8suj9m). Lorsque les pays de l’UE ont diminué précipitamment leurs importations de gaz russe, délivré par pipeline (officiellement pour se “libérer” de la dépendance à la Russie ; officieusement parce que quelqu’un de bien intentionné avait fait sauter les pipelines NordStream 1 et 2), il a fallu rapidement trouver une alternative. Comme par hasard, les producteurs de gaz états-unien avaient un surplus qui leur était intéressant à écouler, sous forme de GNL, de gaz naturel liquéfié, livré par bateaux. On savait tout cela. Ce qu’explique Jancovici, que peut-être nos lecteurs savaient, mais j’avoue que je n’avais pas ce détail en tête, c’est la chose suivante : la livraison de GNL par bateaux nécessite des investissements relativement lourds dans les ports et les bateaux. Donc, les fournisseurs n’ont accepté de livrer le gaz qu’en échange de contrats de longue durée, 15 à 20 ans, qui ont été signés sous pression (sans jeu de mot), dans l’urgence de la guerre, et qui garantissent désormais aux firmes états-uniennes, de confortables bénéfices durant de belles années.

On comprend bien dès lors pourquoi les USA semblent désormais si désengagés et se contentent de faire de beaux discours, réclamant aux Ukrainiens de mourir et aux pays de l’UE de payer : leurs principaux objectifs de guerre sont atteints : les gazoducs russo-européens sont détruits et les contrats d’approvisionnements en GNL signés au prix fort. Ajoutons que des montants considérables de matériel militaires (pour partie de qualité douteuse) ont également été écoulés dans de très bonnes conditions financières. Bref, ils sont en position de force et ceux qui ont servi de pions sur le grand échiquier n’ont plus qu’à passer à la caisse pour payer l’addition. (Commentaire de Franck Marsal pour Histoire&Société)

Lindsey Graham, en visite à Kiev, exhorte l’Ukraine à adopter une loi de mobilisation

Par Siobhán O’Grady
Le 18 mars 2024 à 17 h 03 HAE

Le sénateur Lindsey Graham (R-S.C.), vu en 2020, a conseillé lundi aux législateurs ukrainiens d’adopter rapidement une loi sur la mobilisation qui abaisserait l’âge de la conscription de 27 à 25 ans, alors que le pays manque de soldats. (Jahi Chikwendiu/The Washington Post)

KYIV – Le sénateur Lindsey Graham (R-S.C.) a appelé lundi les législateurs ukrainiens à adopter rapidement une loi de mobilisation qui rendrait plus de citoyens éligibles à l’appel sous les drapeaux, et il a vivement remis en question le fait d’exempter les hommes de moins de 27 ans du combat.

M. Graham a appelé à une action législative rapide, alors même que les législateurs américains ne parviennent pas à trouver un consensus sur l’aide à l’Ukraine, lors d’une visite à Kiev, son premier voyage dans la capitale ukrainienne depuis qu’il s’est brusquement opposé à un programme d’aide de 60 milliards de dollars pour le pays le mois dernier.

Alors qu’il donnait son avis sur le projet, M. Graham, qui a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi, n’a pas pu donner de véritables assurances sur le plan d’aide en attente, déclarant plutôt aux journalistes qu’il était “plus optimiste que je ne l’ai jamais été sur le fait que quelque chose sortira bientôt de la Chambre des représentants”.

L’Ukraine manque déjà de soldats et de munitions, et la Russie progresse sur le champ de bataille, s’étant récemment emparée de la ville d’Avdiivka, dans l’est du pays, à la suite d’une retraite ukrainienne. La nouvelle loi ukrainienne sur la mobilisation, qui fait l’objet de débats depuis des mois alors que le pays est confronté à une grave pénurie de troupes prêtes au combat, propose d’abaisser l’âge de l’enrôlement à 25 ans. Bien que les citoyens puissent s’engager volontairement dans l’armée à partir de 18 ans et que les hommes âgés de 18 à 60 ans n’aient pas le droit de quitter le pays sous la loi martiale, la conscription a jusqu’à présent protégé les hommes plus jeunes – dont beaucoup sont des étudiants – de la mobilisation forcée.

“J’espère que ceux qui ont le droit de servir dans l’armée ukrainienne s’engageront. Je n’arrive pas à croire que l’on soit à 27 ans”, a-t-il déclaré à la presse lundi. “Vous vous battez pour votre vie, vous devriez donc servir, pas à 25 ou 27 ans”.

“Nous avons besoin de plus de personnes dans les lignes”, a-t-il ajouté.


Il a également exhorté les Ukrainiens à ne pas fonder leur décision de s’engager dans l’armée sur le fait que les États-Unis continuent de les soutenir. “Quoi que nous fassions, vous devriez vous battre”, a-t-il déclaré. “Quoi que nous fassions, vous vous battez pour vous.”

M. Graham s’est rendu à plusieurs reprises en Ukraine depuis 2022 et a plaidé à maintes reprises en faveur d’une aide accrue à ce pays. Mais il a fait volte-face le mois dernier et a voté contre un programme d’aide urgente, affirmant que Donald Trump était “résolument contre” et qu’il préférait négocier cette aide sous forme de prêts.

À Kiev, lundi, il a défendu cette approche.

“J’ai été très direct avec le président Zelensky. Vous pouvez vous attendre à ce que je sois toujours de votre côté, mais il n’est pas injuste que je vous demande, à vous et à d’autres alliés : “Remboursez-nous plus tard, si vous le souhaitez : Remboursez-nous à terme, si vous le pouvez”, a déclaré M. Graham. “Je pense que l’idée d’un prêt sera très populaire, non seulement parmi les républicains, mais aussi parmi les démocrates.


Dans un communiqué publié à l’issue de leur rencontre, M. Zelensky a déclaré qu’il était “d’une importance capitale” que le Congrès prenne une décision sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Son bureau a également indiqué qu’il avait abordé avec M. Graham des questions telles que les pénuries de missiles et de défense aérienne.

Les troupes ukrainiennes se plaignent depuis longtemps d’une pénurie d’obus d’artillerie de 155 millimètres, ce que M. Graham a reconnu lundi. “Vous manquez d’obus de 155 millimètres. Nous allons vous en procurer d’autres”, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.

Le sénateur a également critiqué la lenteur des livraisons de missiles à longue portée fournis par les États-Unis, connus sous le nom d’ATACMS, déclarant qu’ils “auraient dû être là hier”.

Il a ajouté qu’il espérait que l’Ukraine recevrait bientôt des missiles ATACMS afin de pouvoir démolir le pont qui relie la Crimée à la Russie. Bien que les États-Unis interdisent à l’Ukraine d’utiliser des armes fournies par les États-Unis pour frapper à l’intérieur de la Russie, l’Ukraine a utilisé des ATACMS pour attaquer des cibles à l’intérieur des zones ukrainiennes occupées par la Russie.

Serhiy Morgunov, à Varsovie, a contribué à ce rapport.

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