Vladimir Poutine a tenu une réunion organisée à la hâte à Riyad avec le prince héritier saoudien mercredi après que l’Opep+, qui rassemble les membres de l’Opep et d’autres pays producteurs comme la Russie, se soit engagée à réduire davantage la production. La récession qu’a choisi les Etats-Unis par sa politique monétaire et qui frappe tous les pays mais en particulier les plus fragiles comme l’Europe et l’Asie se traduit par une pression sur le pétrole et des cours à la baisse. On ne comprend rien aux conflits mondiaux, à ce qui se passe au Guyana, en Israël-Palestine, dans les relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite, en Asie, en Inde, si on exclut ce bras de fer autour des hydrocarbures (sans parler des pétrodollars). La guerre en Ukraine est une des pièces du jeu d’échec mais l’unité de l’OPEP en est une autre tout aussi importante, comme l’est le retournement de l’économie russe face aux sanctions, grâce aux sanctions. Dans ce grand jeu à triple bande, la Russie a la patience d’attendre que l’adversaire se prenne dans ses propres manœuvres, comme dans le jeu de go… influence chinoise ? (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Annonces de réductions supplémentaires de production
Quelques heures après l’entretien, Moscou et Riyad ont publié une déclaration commune détaillant leurs discussions approfondies sur le pétrole, l’Opep+, les guerres à Gaza et en Ukraine, et même le programme nucléaire iranien. “Dans le domaine de l’énergie, les deux parties ont salué leur étroite coopération et les efforts fructueux déployés par les pays de l’Opep+ pour renforcer la stabilité des marchés pétroliers mondiaux”, indique le communiqué publié par le Kremlin. Elles ont souligné l’importance de poursuivre cette coopération et la nécessité pour tous les pays participants d’adhérer à l’accord de l’Opep+, de manière à servir les intérêts des producteurs et des consommateurs et à soutenir la croissance de l’économie mondiale”, ajoute la version anglaise de la déclaration.
À l’issue de la réunion de l’Opep+, l’Arabie saoudite a accepté de prolonger les réductions volontaires de la production de pétrole d’un million de barils par jour (bpj) au premier trimestre, tandis que la Russie a déclaré qu’elle continuera à réduire ses exportations de pétrole de 300.000 bpj et qu’elle réduirait en outre ses exportations de carburant de 200.000 bpj en janvier-mars.
Aujourd’hui on nous annonce que les États-Unis vont participer à des exercices militaires aériens au Guyana a annoncé jeudi l’ambassade américaine dans le pays, alors que la tension est grande entre Georgetown et Caracas au sujet de l’Essequibo, région riche en pétrole sous administration guyanienne mais revendiquée par le Venezuela et dont nous analysons par ailleurs les enjeux. « En collaboration avec les forces de défense du Guyana (GDF), le commandement sud des États-Unis (USSOUTHCOM) effectuera des opérations aériennes au Guyana le 7 décembre », selon un communiqué qui évoque un exercice de « routine ». Un hélicoptère militaire guyanien est porté disparu dans la zone de la frontière avec le Venezuela depuis mercredi. Voilà qui promet et qui trouve son explication dans le bras de fer qui est voulu par Washington entre l’OPEP (qui regroupe entre autres Russie, Venezuela, Arabie saoudite) et les autres pays producteurs qui acceptent d’être sous la coupe des Etats-UNis. Cette rencontre entre Poutine et MDS le prince héritier saoudien fait taire les rumeurs de division entre le deux pays à propos de leur stratégie de frein mis sur la production. On mesure à quel point on ne peut pas aujourd’hui envisager la résolution de conflits sans les resituer à la fois dans les nouveaux rapports de forces geoolitiques et dans l’aggravation de la crise mondiale dont les Etats-Unis sont majoritairement responsables.
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