Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Nous venons à votre rencontre en laissant pour quelques jours le blog à partir de vendredi

Nous organisons en groupe une expédition pour aller à la rencontre d’amis et de lecteurs… Alain et Béatrice, Alain que vous connaissez sous le pseudonyme d’Etoile rouge, Marianne et Serge et moi Danielle. Nous partons dans la tempête pour une errance amicale, conférences, rencontres, une manière d’unir des continents et des gens de bonne volonté, voici notre programme, celui d’une vieille dame de quatre vingt cinq ans qui voudrait avoir des centaines d’années devant elle pour connaître l’issue du passionnant moment que nous sommes en train de vivre, même si ce monde parait accoucher de lui-même dans le sang. L’optimisme dans un tel contexte ne peut être que lucide, et se mesurer à la dureté de ce qu’il faut affronter, le faire collectivement…

D’abord le 4 novembre nous sommes à Montpellier où je suis invitée par la fédération du PCF de l’Hérault à faire une conférence sur l’Ukraine au siège de la fédération. J’espère avoir l’occasion d’en publier un compte-rendu.

Samedi 4 novembre à 14 heures

115 rue Olof Palm (montpellier)

Conférence débat: autour de l’Ukraine avec Danielle Bleitrach

Le 6 nous serons à la cinémathèque de Toulouse pour y consulter le fond des films soviétiques. C’est à Toulouse, grâce à l’université du Mirail que ce fond est le plus abondant en France et je voudrais pouvoir y consulter des films comme La Chute de Berlin qui sont aujourd’hui introuvables. On peut espérer que ces contacts déboucheront sur des séances de cinéma autour du cinéma soviétique et trouver une aide et des compétences sur place. Des rencontres sont également prévues autour des questions culturelles et internationales sur le thème de l’apport de la culture et de l’engagement militant pour comprendre et transformer le monde.

Le 8, le 9 nous serons à Limoges pour récupérer Marianne et rencontrer quelques camarades autour d’une réflexion sur le monde nouveau en train de naître… Chaque fois que j’arrive à Limoges c’est une sorte de fatalité j’y arrive dans le froid, la pluie, même les pierres me semblent receler une humidité qui comme celle communiquée à mes os ne sèchera jamais. Marianne m’a juré que c’était un abominable préjugé… Limoges fait partie de la chaleureuse Occitanie… Alors que dans mon imaginaire c’est plutôt le Berry de La Mare au diable… Mais nous sommes d’accord sur le haut lieu de résistance…

Enfin le 10 et 11 nous allons tous à Poitiers, pour la médiéviste que je suis il y a tant à redécouvrir, cet art roman blanc, mais c’est à la rencontre d’un peintre venu des Etats-Unis, Jay dont nous attendons beaucoup… non seulement à partir de ce qu’il réalise et dont nous vous avons présenté un aperçu mais aussi parce qu’il nous semble qu’il renoue avec une conception qui reste la notre d’une relation “politique” entre l’art et le peuple, le militantisme, comme le disaient les “muralistes” mexicains, héroïques et populaires, une approche esquissée aujourd’hui dans un texte venu aussi des Etats-Unis sur le retour du “refoulé”. Ces mêmes Etats-Unis qui sont la réalité du pire et dont nous vous parlons aussi aujourd’hui de la grande grève des travailleurs de l’automobile un ébranlement des temps nouveaux.

De même la plaie de ce qui se passe à Gaza, ce génocide et ses complices ne doit pas nous masquer qu’aujourd’hui parmi ceux qui refusent le massacre il y a beaucoup de juifs, ils savent du plus profond d’une expérience ancestrale, celle du peuple le plus stigmatisé, haï, repoussé, torturé, exterminé, que le plus grand des malheurs est celui d’abandonner la justice et de se retrouver du côté des bourreaux. Ces bourreaux ont beau les utiliser comme des kapos ils sont toujours les mêmes, les forces de haine, de guerre, le capital, les adeptes du Klan, déjà au cœur même des “complices”, des “conservateurs”, des racistes, des suprématistes blancs, il y a derrière les alliés ceux qui demain les laisseront la proie du lynchage… comme ils laissent tous leurs alliés.

Je me sens plus que jamais juive c’est une des nombreuses manières que j’ai pour être humaine et en ce moment c’est en assumant pleinement les contradictions du choix de l’humanité qu’une telle appartenance implique que je peux le mieux comprendre, lutter, aller vers l’avenir partagé. Toute l’intelligence dialectique, l’ancrage dans le temps que cela a pu supposer doit être mobilisé pour sortir de l’horreur et de la bêtise de la guerre et du fascisme…

Nous sommes heureux que partout les communistes, les partis au pouvoir et mêmes ceux qui se sont si longtemps compromis dans l’atlantisme dénoncent le génocide de Gaza, la politique de l’extrême droite israélienne mais considèrent également qu’un enfant palestinien et un enfant juif c’est la même chose. Dans ce monde multipolaire qui demande à naître nous voyons cette perspective l’emporter y compris en Russie où l’on voit l’esprit de l’URSS, le refus de l’antisémitisme être revendiqué comme l’est le droit des palestiniens à une patrie… ceux qui ne comprennent pas cela et qui choisissent la haine, l’extermination quel que soit leur camp apparent n’ont pas leur place vous le savez dans ce blog. Ce n’est pas tout le monde est beau et gentil, le renvoi dos à dos, c’est une lutte nécessaire, dans la clarté entre le communisme et le fascisme, entre la mort et la vie.

et puis nous revenons, en espérant heureuse de tous ces contacts … Mais en attendant à partir de vendredi le blog rentrera en sommeil pour quelques jours, cela vous donnera l’occasion de lire et relire des articles de fond que vous n’avez pas toujours le temps de consulter.

Danielle Bleitrach

illustration :

La connexion avec les paysages de plage et de mer : ce photographe Dean Isidro que je ne connaissais pas m’a touchée parce qu’il a un lien profond avec la mer et la plage que l’on ressent dans l’image qu’il capture et qui m’unit également à la méditerranée mais aussi aux Caraïbes. Dans des lieux si marqués aujourd’hui par la violence et la mort je sais qu’il existe aussi de la beauté et de la sérénité comme sur cette photographie. Le monde nouveau est là, il existe sous la violence et la mort baigné dans le soleil doré et les eaux bleues scintillantes. Pour l’avoir vécu dès l’enfance alors que je suis une mécréante et que ce qui se passe me fait repousser plus que jamais toute religion je sais aussi que le matérialisme est énergie qui n’arrête jamais et porte le cosmos, la spiritualité… En ce moment il y a la tempête, le temps des incertitudes et des déguisements horribles mais tout cela va s’apaiser …

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1 Commentaire

  • PhilippeMarion
    PhilippeMarion

    Bonsoir Danielle,
    Tu passes par Limoges le 8 et le 9 novembre. Est-ce public ? avec les camarades du PCF ?
    Fraternellement
    Philippe

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