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Pourquoi les Etats-Unis ont-ils plus à perdre que la Chine dans le conflit israélo palestinien ? Réponse : la haine…

OPINION / OBSERVATEUR Cet éditorial dit sur le fond ce qui est la véritable faiblesse du camp occidental à savoir que même quand ils feignent d’aider, leur objectif n’est jamais la paix ou le développement mais leur suprématie et la destruction de tout concurrent. Les Etats-Unis ont voulu contrecarrer l’arbitrage de paix entre l’Iran et les saoudiens, créer une voie concurrente à la route de la soie et aux Brics mais ils l’ont fait de telle sorte qu’ils ont réveillé toute la haine qu’ils n’ont cessé de semer au Moyen Orient. Ce faisant la Chine se contente de noter à quel point sa propre stratégie étant différente, les conflits allumés par les Etats-Unis et leurs alliés accélèrent ce contre quoi ils se battent en vain. Tout à fait d’accord. Par Global Times Publié : 29 oct. 2023 08 :48    Crédit photo : AFP

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Pourquoi les États-Unis devraient-ils craindre le conflit israélo-palestinien plus que la Chine ? La réponse : « la haine ».

Le conflit israélo-palestinien a pour origine la haine, celle-ci va encore s’intensifier et le rendre de plus en plus difficile à résoudre pour les générations futures. Les attentats terroristes du 9 septembre 11 ont été alimentés par la haine, et les Américains se demandent : pourquoi haïssent-ils l’Amérique ? Il y a même eu un best-seller international pour tenter de l’expliquer – POURQUOI LES GENS DÉTESTENT-ILS L’AMÉRIQUE ? (Par Ziauddin Sardar et Merryl Wyn Davies.)

Vous pouvez vous créer des ennemis pour vous motiver, mais cela sapera inévitablement la confiance mutuelle et provoquera l’antagonisme, ce qui a le potentiel de déclencher une escalade stratégique conflictuelle jusqu’à ce que les deux parties se considèrent comme des ennemis. Mais l’antagonisme ne déclenche pas nécessairement la haine immédiatement, à moins que l’antagonisme débouche sur la guerre. La haine est brassée par la guerre et la mort. Dans l’abîme de la haine, la paix devient un rêve insaisissable. Bruce Riedel, chercheur à la Brookings Foundation aux États-Unis, l’a écrit dans un article du 27 juillet 2020, intitulé « 30 ans après le début de nos “guerres sans fin” au Moyen-Orient, toujours pas de fin en vue ».

Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont mené 13 guerres de différentes tailles dans le monde, dont sept étaient liées au Moyen-Orient. En 2001, les États-Unis ont lancé la guerre en Afghanistan, une guerre qui a duré jusqu’en août 2021. En mars 2003, les États-Unis ont fabriqué et répandu le mensonge selon lequel Saddam Hussein dissimulait des armes de destruction massive (ADM), justifiant ainsi le lancement d’une guerre à part entière en Irak. Depuis 2014, les États-Unis sont impliqués dans une série de guerres contre le Yémen, l’Irak, la Libye et la Syrie dans le cadre d’interventions militaires.

La région du Moyen-Orient est déjà en proie à l’hostilité et à la haine, profondément enracinées dans le conflit historique entre les civilisations occidentale et islamique. Alors que la guerre fait rage à Gaza, le Moyen-Orient est à nouveau rempli de colère. Cette colère n’est pas seulement dirigée contre Israël, mais aussi contre le plus fervent partisan d’Israël, les États-Unis. Les navires de guerre et les bases américaines déployés au Moyen-Orient pourraient être impliqués dans le conflit à tout moment et devenir des semeurs de haine.

Washington n’a pas pu faire un choix équilibré entre le soutien à la « vengeance » d’Israël et l’atténuation de la catastrophe humanitaire infligée à la bande de Gaza. Les politiciens américains n’ont même pas osé prononcer le mot « cessez-le-feu ». Washington exige que les autres pays « agissent selon les règles internationales », mais dans le cas de la question palestinienne, Israël ne s’est pas conformé aux résolutions de l’ONU.

Les États-Unis sont toujours le pays le plus puissant du monde, mais s’ils se montrent incapables de créer plus de paix, l’érosion de leur leadership est inévitable. La menace qui pèse sur les États-Unis va donc bien au-delà du défi perçu posé par la montée en puissance de la Chine. L’illusion que la Chine possède une stratégie globale pour supplanter ou surpasser les États-Unis et prendre la barre de l’ordre mondial a été présentée comme une question de vie ou de mort pour les États-Unis par les stratèges de Washington qui ne comprennent même pas la Chine. Ils oublient que le véritable préjudice au leadership américain réside dans la haine qu’ils cultivent sans cesse.

Les États-Unis se sont principalement appuyés sur leur puissante armée pour maintenir l’ordre. Cependant, leur dévouement en faveur d’un développement inclusif est insuffisant. Même lorsqu’il y a un engagement, il s’accompagne souvent de normes idéologiques solides, ce qui conduit à la marginalisation continue de nations et de populations spécifiques. Par conséquent, cela contribue à la résurgence des conflits au Moyen-Orient.

Après s’être rendu compte de la soi-disant concurrence de l’initiative chinoise Belt and Road, les États-Unis ont introduit leur propre « nouvelle route de la soie ». Mais la planification de cette stratégie par Washington est toujours axée sur la sauvegarde de son leadership et le contrepoids de ses rivaux, et non sur la fourniture d’un développement commun et inclusif.

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