Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jamshed Yunusov : dans le cadre de “la Ceinture et la Route”, la prospérité nous attend

http://esperanto.china.org.cn/2023-10/07/content_116728871.htm

Encore une interview réalisée par notre ami et camarade Pietro Fiocchi, jeune journaliste italien vivant en Chine. Cette fois, il interroge un dirigeant communiste du Tadjikistan, pays voisin (frontalier) de la Chine, sur les perspectives d’un monde multipolaire, débarrassé du joug américain, pour la revue en ligne El popola Ĉinio (de la Chine populaire) en Espéranto. (note et traduction de Marianne Dunlop)

Jamshed Sabirovitch Yunusov est membre du comité central du Parti communiste du Tadjikistan, responsable de la coopération internationale et depuis 2020, il est secrétaire du comité central du parti. Né le 5 février 1965 à Douchanbé, il est diplômé de la faculté d’histoire de l’Université d’État du Tadjikistan.

De 1986 à 1991, il a occupé divers postes au sein des organisations de jeunesse soviétiques de la ville de Douchanbé et au sein du comité central de l’Organisation de jeunesse soviétique de la république. En 1993, il a été premier secrétaire du Comité central du district du Parti communiste du Tadjikistan et, de 1995 à 1999, premier secrétaire du Comité central de l’Organisation soviétique de la jeunesse de la République. Il a ensuite travaillé dans des organisations gouvernementales telles que le ministère des Communications et le Comité de la jeunesse du gouvernement de la République du Tadjikistan.

Jamshed Yunusov a le rang d’État de conseiller de premier niveau pour la fonction publique.

Depuis 2006, il est impliqué dans le travail syndical et est actuellement chef du département socio-économique, des relations publiques et des relations internationales de la Fédération des syndicats indépendants du Tadjikistan.

De la Chine populaire : Au cours des dix dernières années, plus de 150 pays et 30 organisations ont signé des documents de coopération avec la Chine sur la construction de l’initiative « la Ceinture et la Route », qui est devenue le projet de coopération internationale le plus populaire et la plus grande plateforme collaborative au monde. Comment l’évaluez-vous, en tant qu’expert en relations internationales ?

Jamshed Sabirovitch Yunusov : Merci pour votre question. On sait que l’initiative « la Ceinture et la Route » a été proposée par le dirigeant chinois, le camarade Xi Jinping. Je voudrais d’abord souligner certains aspects historiques de cette initiative, car cette nouvelle initiative de la Chine a de profondes racines historiques et culturelles.

De nombreux pays européens ne comprennent peut-être pas le rôle historique de cette initiative en raison de leur éloignement géographique, mais les peuples d’Asie centrale, y compris le Tadjikistan, ont toujours été impliqués dans cette initiative. Dans les temps anciens, c’était d’Est en Ouest que transitaient les articles en soie fabriqués en Chine, et la route traversait également l’Asie centrale moderne.

L’ancienne Grande Route de la Soie a probablement été connue de nombreux Européens, mais au fil du temps, après de nombreux siècles, elle a été oubliée et mémorisée uniquement à un niveau professionnel par les historiens, les experts culturels et autres. Nous, habitants de la région d’Asie centrale, avons été les bénéficiaires directs de la Route de la Soie, car celle-ci traversait nos terres.

Dans une interprétation moderne, je qualifierais l’initiative « la Ceinture et la Route » de dialogue entre les civilisations de l’Est et de l’Ouest. L’initiative est avant tout un projet économique de la Chine, mais elle comporte également de nombreux éléments, tels que le développement de liens économiques avec les pays voisins et au-delà, la politique d’investissement, la promotion des marchandises le long d’une route maritime alternative, le développement de projets logistiques et la coopération culturelle.

Je voudrais poursuivre mon observation concernant la Chine et souligner le fait que dans le cadre de la production et du développement du marché intérieur des biens et services, de la construction d’infrastructures et de la politique sociale, de l’urbanisation des villes, de la formation du personnel, de la réduction de la pauvreté, j’ai vu que tous ces problèmes sont, sur la base de l’exemple de la région autonome ouïghoure du Xinjiang en Chine, largement résolus.

Avec une délégation du Tadjikistan, j’ai visité de nombreuses entreprises de cette région et j’ai découvert la vie des gens ordinaires. Les gens travaillent et, grâce à leur travail quotidien, améliorent réellement leurs conditions de vie. Dans de nombreuses villes et régions, nous avons constaté l’attention portée aux citoyens par les dirigeants chinois, la mise en place des conditions nécessaires à la création d’emplois, d’usines et d’entreprises modernes, dotées d’un haut niveau d’innovation et offrant des salaires décents.

Grâce à leur travail, les gens améliorent leur vie quotidienne, rénovent leurs maisons, achètent des voitures, des vêtements et offrent une bonne éducation à leurs enfants. De nombreuses écoles, musées et théâtres modernes sont construits, notamment pour préserver la culture des peuples vivant en Chine.

Cette culture ou initiative a dépassé les frontières de la Chine et fonctionne avec succès hors de Chine, dans d’autres pays. Cela peut être évalué de différentes manières, mais une chose est sûre : la Chine, en développant son économie, contribue au développement de ses voisins et d’autres pays. J’appelle en même temps une telle zone une zone de sécurité, car en développant cette initiative, les dirigeants chinois tentent de promouvoir le développement d’un monde autosuffisant et sûr.

Une société de haute technologie et autosuffisante développe la production, améliore les conditions de vie sociale et favorise une pensée tolérante. À cet égard, je voudrais répéter les paroles du dirigeant chinois, l’estimé Xi Jinping, « la société est comme une grenade, en la pelant, vous voyez les mêmes graines, et de la même manière, tous doivent être unis et égaux dans la société. “

Bien entendu, en tant que citoyen, homme politique et personne ordinaire, je ne peux qu’évaluer cette initiative de manière positive, car cette initiative vise la construction.

De la Chine populaire : Selon vous, quel rôle joue l’initiative dans le développement social des pays membres, notamment en matière de conditions de travail ? Et quel rôle joue-t-elle dans les relations internationales ?

Jamshed Sabirovitch Yunusov: Il faut dire que l’initiative joue un rôle positif dans l’économie du Tadjikistan. Dans le cadre de cette initiative et avec l’aide directe des investissements et des spécialistes chinois, ainsi que de la technologie, le Tadjikistan a surmonté les blocages. Surtout en hiver, la circulation routière entre les régions de la république était fermée jusqu’au printemps.

À l’initiative de notre leader, le président de la République du Tadjikistan, le respecté Emomali Rahmon, un programme d’État a été élaboré pour surmonter les obstacles. Des relations chaleureuses et amicales ont été établies entre nos chefs d’État et grâce à une coopération étroite, le Tadjikistan peut aujourd’hui communiquer toute l’année avec toutes les régions de la république.

Bien entendu, cette coopération est très utile pour le développement social de la république. Au Tadjikistan, des dizaines de projets sont actuellement mis en œuvre pour améliorer l’environnement social et des techniques innovantes sont importées dans divers secteurs de l’économie. L’introduction des techniques chinoises, de la technologie et des équipements modernes a grandement facilité le travail des ouvriers tadjiks, la formation des salariés et le soutien aux divers secteurs de l’économie et tout cela est accueilli très positivement dans la société.

Les entreprises chinoises opérant dans la république contribuent au développement de la production. En ce qui concerne la création de nouveaux emplois, l’introduction de technologies modernes facilite le travail des spécialistes du secteur industriel de l’économie. En général, seuls des aspects positifs peuvent être notés concernant la coopération.

Je pense que dans la coopération internationale, on peut aussi noter les aspects positifs d’une telle coopération. Par exemple, dans le cadre de cette initiative, la Chine a investi des dizaines de milliards de dollars dans l’économie du Kazakhstan. La même chose a été faite avec l’Ouzbékistan et le Kirghizistan. On peut noter que de nombreux pays coopèrent aujourd’hui avec la Chine dans le cadre de cette initiative, ce qui apporte des résultats positifs dans le développement de l’économie mondiale.

De la Chine populaire : L’initiative stimule-t-elle le développement économique et les échanges des deux pays, à savoir la Chine et le Tadjikistan ?

Jamshed Sabirovitch Yunusov : Il ne fait aucun doute qu’à toutes les époques et chez tous les peuples, le commerce est la clé de la richesse et de la prospérité. Nous souhaitons accroître les échanges commerciaux avec notre voisin. Aujourd’hui, sur le marché tadjik, outre les biens de consommation, on peut également voir des équipements de haute technologie en provenance de Chine dans divers secteurs de l’économie.

Des équipements technologiques modernes peuvent être trouvés dans des secteurs tels que la communication, la construction, les mines, l’agriculture, l’énergie, les transports, l’industrie légère et autres. Si auparavant il y avait des produits purement nationaux sur notre marché, nous voyons aujourd’hui sur le marché des équipements routiers chinois, des équipements miniers de haute technologie, des métiers à tisser, des téléphones portables chinois et des équipements de la marque chinoise ZTE.

De nombreux produits de haute qualité, tels que des vêtements, des chaussures et des appareils électroménagers, sont également apparus sur notre marché et ne sont pas pires que ceux des marques étrangères. Le commerce est toujours le développement de l’économie, car il signifie des emplois, la promotion des biens et des services et, bien sûr, une connaissance plus approfondie de la culture chinoise. C’est toujours intéressant et profitable.

De la Chine populaire : qu’attendez-vous pour l’avenir de la construction de « la Ceinture et la Route » ?

Jamshed Sabirovitch Yunusov : J’ai vu le développement d’une région autrefois arriérée de la Chine, à savoir la région autonome ouïghoure du Xinjiang. Notre délégation a visité les villes d’Urumqi, de Kashi et la sous-province autonome kirghize. Comme on dit, tout est dans la comparaison, et je peux dire que cette région est très différente de ce qu’elle était il y a à peine 5 ans.

Les impressions de ce que j’ai vu étaient merveilleuses et les gens étaient de bonne humeur et amicaux. Je tiens à dire que si la Chine a pu faire autant en si peu de temps dans une région aussi éloignée de l’ouest du pays, je pense que l’avenir de la construction de « la Ceinture et la Route » est très optimiste.

La Chine se développe sur la voie de la construction et projette son projet de construction aux pays dans le cadre de l’initiative. Je pense et j’espère que dans le cadre de cette initiative, la prospérité nous attend, car au sein de la civilisation orientale, nous sommes destinés au dialogue et au développement.

La culture et la philosophie chinoises sont à la base de cette initiative, dont les racines remontent à des siècles profonds, lorsque la grande Route de la Soie passait entre nos montagnes et nos rivières. Après des siècles, le dialogue entre les civilisations est en train de renaître et c’est la réponse de la Chine aux défis modernes de la mondialisation.

L’Amérique impose au monde une vision unipolaire et un mode de vie américain qui a déjà échoué et qui, je l’espère, disparaîtra bientôt. Mais on ne peut pas détruire ou effacer la construction, et je pense que l’initiative « la Ceinture et la Route » perdurera avec nous sur le chemin de la construction.

En conclusion, je tiens à souligner que jusqu’en août de cette année, la Chine était pour moi un pays que je ne connaissais qu’à travers un livre. Il y a longtemps, dans ma jeunesse, j’ai trouvé par hasard un livre très intéressant écrit par Wu Cheng’en, “Le pèlerinage vers l’Ouest”. Ce livre a été ma première introduction à la culture chinoise et à la philosophie chinoise ancienne.

Mon opinion personnelle est qu’un peuple qui possède un patrimoine culturel aussi riche est digne de respect et que le développement ultérieur de cette initiative est la voie de l’amitié, du bon voisinage et du respect mutuel, basée, comme je l’ai dit à plusieurs reprises, sur la construction.

Paix dans vos foyers, camarades chinois !

Interview par Chen Ji et Pietro Fiocchi

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