Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’Iran condamne les États-Unis à payer 330 millions de dollars pour un putsch avorté en 1980

C’est le genre d’article qui relève des “curiosités” amusantes du week end et pourtant est-il si extraordinaire d’imaginer qu’un jour tous les peuples que nos “démocraties” occidentales, vertueuses et civilisés ont asphyxiés, qui ont subi nos interventions, nos pillages, nos coups d’Etat présentent la note de ce que nous leur avons infligés ne serait-ce que pour leur apprendre à vivre comme nous l’entendons. Comment l’occident dans son anticommunisme viscéral a préféré cautionner des forces conservatrices, quitte à dénoncer vertueusement leurs mœurs si elles s’avéraient trop peu soumises Comment nos interventions sont devenus le meilleur point d’appui pour toutes les forces réactionnaires qu’ils ont dû subir en plus ? Quelquefois il faut revoir un film pour mesurer à quel point la destruction des êtres humains est un processus dont nos blocus, sanctions sont le point de départ, je pense à Leila et ses frères. (note de Danielle Bleitrach)

Article de Marianne •10hLa justice iranienne a condamné les États-Unis à payer 330 millions de dollars pour un coup d’État avorté en 1980.© Christophe SIMON / AFP

Les faits présumés remontent à plus de quarante ans. Et pourtant, ce samedi 26 août, la justice iranienne a décidé de condamner le gouvernement américain pour un putsch avorté. « Suite à la plainte déposée par les familles des victimes du coup d’État de Nojeh, un tribunal de Téhéran a condamné les États-Unis à payer 330 millions de dollars », a annoncé l’organe de presse de la justice iranienne, Mizan Online. Il faut revenir au mois de juillet 1980. Un an après la révolution islamique de 1979, un groupe d’officiers de l’armée de l’air avait projeté de bombarder la résidence de l’ayatollah Rouhollah Khomeini et des centres militaires, et de prendre le contrôle de la télévision d’État.

Un putsch… avorté, puisque la veille de la date prévue de l’opération, plus de 120 personnes avaient été arrêtées pour leur implication présumée. Trois personnes avaient été tuées lors d’affrontements entre les forces du gouvernement et les putschistes autour de la base aérienne de Nojeh, dans l’ouest du pays. C’est à cet endroit que le coup d’État aurait dû débuter.

Une purge au sein de l’armée

« En juillet 2002, une requête a été déposée auprès de la Cour internationale de Téhéran par des familles de trois martyrs du coup d’État de Nojeh contre le gouvernement américain pour avoir planifié et exécuté ce coup d’État », a également indiqué l’organe de presse de la justice iranienne. Conséquences de ce coup d’État présumé : plusieurs officiers de hauts rangs parmi lesquels le dernier commandant de l’armée aérienne du Shah avaient été exécutés pour leur rôle dans ces opérations. Le pouvoir iranien avait ensuite effectué une purge au sein de l’armée.

Une condamnation qui intervient alors que l’Iran a récemment marqué le 70e anniversaire du coup d’État, orchestré en partie par la CIA, ayant renversé le Premier ministre Mohammad Mossadegh en août 1953. Ce dernier était engagé dans un projet de nationalisation du pétrole iranien et était connu pour son opposition farouche à l’intervention des puissances occidentales dans les affaires intérieures iraniennes. Monté sur le trône en 1941, le shah Mohammad Reza Pahlavi avait alors affermi son pouvoir pour régner encore pendant un quart de siècle, avant d’être à son tour renversé par la révolution islamique de 1979.

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 72

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.