Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le vaudeville du couple franco-allemand, cocu, battu et content et le dépit de la ministre “verte”

Comment on a réussi à interdire la clarté gauloise et le refus de s’en laisser compter grâce à une ignorance crasse entretenue chez le citoyen français. L’exercice d’une censure totale tablant sur la manie française d’être fatigué par tout raisonnement complexe et à éprouver une fascination frivole pour ce qui ne mène nulle part… Comment on a réussi à utiliser le tempérament concret mais avec l’obstination dans l’erreur pour conduire “le couple franco-allemand” à une telle débâcle? Au moment où j’écris ces lignes j’apprends que le Niger après avoir exigé de la France qu’elle quitte le territoire vient de renvoyer l’ambassadeur d’Allemagne… Quant aux “sanctions” ! la très belliciste ministre verte reconnait leur échec en ce qui concerne la Russie, mais leur redoutable efficacité en matière de récession allemande… parce qu’il faut reconnaitre que les Allemands sont mieux informés que nous…

En ce qui concerne les Français, la censure qui les frappe est double, il y a la “ligne”, le politiquement correct “tous derrière notre chère petite Ukraine, elle va sûrement gagner!” Et il y a l’art de parler de tout sauf de l’essentiel, rien de ce qui est secondaire ne leur est étranger et la gauche est passée maître dans l’art de se diviser sur toutes les stupidités qui passent à sa portée.

Il y a la “ligne”, celui qui ose simplement introduire en France un débat que l’on trouve dans la presse du monde entier à savoir sur les origines réelles du conflit ukrainien ou ce qui va avec (vu le rapport qualité prix actuel) la nécessité de négocier en écoutant ce que chacun veut et ce qu’il considère comme sa sécurité est un sacrilège voué au pilori.

Sarkozy pour avoir osé parler de ce qui s’étale dans toute la presse internationale a subi un tir de barrage et s’est quasiment fait traiter de “vendu”. Un comble quand on mesure le nombre de personnes qui dans cette presse (y compris l’Humanité qui est le dernier clou fermant hermétiquement notre liberté à être informé) qui émargent sans doute au budget de la CIA (budget très officiel) ou celui des “fondations allemandes”.

Dans l’art de parler pour ne rien dire il y a l’incontournable, la Une de l’Humanité, trois pages sur le rappeur qui a dit je ne sais quoi sur je ne sais qui et on nous refait le coup de la burka, dans un autre genre le film j’accuse et la vertu, tout pour éviter de dire ce qui se passe aux Brics ou la raclée que notre champion de l’Otan est en train de se prendre et qui paye la note. Ne croyez pas qu’il n’y a que ceux qui émargent au budget de la CIA qui sont pris dans cet art de la mondanité vertueuse non c’est tout le monde qui s’empoigne, y compris ceux qu’on attendait le moins dans la relance de ce leurre…

Je me permets de reprendre quelques vérités interdites en France dans le débat public, tout ce qui est dit sans faire état de ce que l’on ne peut ignorer sauf en imagination (propos de Gilles Casanova) :

1 – La France en tant qu’acteur majeur de l’OTAN est engagée en première ligne en Ukraine, contre la Russie.

2 – La France fournit au commandement ukrainien les armes les plus sophistiquées, comme le canon César et d’autres équipements. Elle le fait publiquement et en s’enorgueillissant de fournir des armes extraordinairement performantes.

3 – Ces équipements sophistiqués demandent pour être servis des personnels longuement formés et surtout entraînés depuis des années pour pouvoir manier correctement ces armes qui sinon sont inefficaces voire dangereuses pour ceux qui les utilisent. Ce n’est pas le cas des militaires ukrainiens.

4 – La France ayant envoyé quantité de ces équipements extrêmement perfectionnés, a été contrainte d’envoyer, avec, des « conseillers militaires » comme John Fitzgerald Kennedy avait envoyé des « conseillers militaires » au Vietnam.

5 – Malheureusement, la guerre, c’est la guerre. Et le propre de la guerre c’est que les militaires qui sont sur le terrain, qu’ils soient « combattants » ou « conseillers » auprès des combattants, mais au même endroit, peuvent trouver la mort. C’est le propre de la guerre, ça n’est pas comme un plateau de télévision.

6 – ils peuvent mourir de trois façons : – accidentellement comme on le peut n’importe où ;– tués par un ennemi, qui, visiblement, a de véritables capacités offensives et défensives, et a détruit beaucoup des matériels envoyés par les forces de l’OTAN, et donc beaucoup des personnels qui servent ces matériels, y compris dans les lieux où ils sont stockés qu’ont déjà visé des missiles hypersoniques avec succès ;

– mais aussi, possiblement éliminés par des responsables militaires d’un pays extraordinairement corrompu dont les dirigeants font ouvertement des fortunes en termes de dizaines de millions de dollars par semestre notamment en vendant au marché noir les armes que l’Occident envoie, et donc en éliminant les personnels qui vont avec ces armes pour les vendre.

Oui, la guerre c’est cruel. Mais c’est comme ça. Si l’on veut l’éviter, il ne faut pas la lancer.

7 – Les gouvernements de l’OTAN, même les plus engagés humainement dans le conflit direct avec la Russie, ne peuvent pas avouer leurs pertes humaines sur le théâtre des opérations. Ce serait reconnaître être directement face-à-face dans une offensive terrestre avec la Russie, ce qui impliquerait un niveau de conflit international beaucoup plus élevé, beaucoup plus dangereux. Et un vote du Parlement ! Pour la même raison fondamentale, la Russie qui ne cherche pas la guerre totale, accepte le pieux mensonge.

8 – Alors les services secrets, qui font partie de nos armées, et les services français sont parmi les meilleurs du monde, travaillent dur pour permettre au gouvernement de mener sa politique « en même temps » d’engagement militaire très fort contre la Russie, et de posture d’acteur extérieur donnant une aide matérielle à la malheureuse Ukraine victime d’une agression tellement injuste…

9 – L’Union européenne ne pourra interdire les commentaires à ce propos, sur les réseaux sociaux, qu’à partir du 25 août.

Les Allemands ont bien des défauts mais ils ont une pesanteur teutonne devant un bilan comptable… Même leurs pires “verts” sont capables d’être “concrets”… La preuve par le Spiegel…

Hier par exemple, comme le reste de la presse allemande, le Spiegel n’avait pas le moral, un article phare traitait de la réunion des BRICS en Afrique du Sud : sous un constat “Unis contre l’Occident”
Un article invité par Thorsten Benner et Oliver Stuenkel

Mais le plus sévère était le constat d’échec de la très belliciste ministre des Affaires étrangères (Verts en pointe également en Allemagne derrière l’Ukraine ), certes le constat d’échec était encadré d’articles invitant l’occident à être plus sérieux dans l’application des sanctions et suggérant que ceux qui râlent doivent prolonger l’expérience. Mais la ministre laissait tomber ce diagnostic « En fait, les sanctions économiques auraient dû avoir un impact économique. Mais ce n’est pas le cas. Bien sûr c’était parce que les logiques des démocraties ne touchent pas les autocraties », a déclaré le politicien vert dans une interview avec le journaliste Stephan Lamby pour son livre « Ernstfall. Governing in Times of War », qui sera publié ce jeudi. Nous avons vu que cette guerre ne peut pas être terminée par des décisions rationnelles, des mesures rationnelles prises entre des gouvernements civilisés.

Bref, il aurait fallu comme à la bataille de Fontenoy que les Russes disent “Tirez donc les premiers messieurs de l’OTAN” mais non seulement ils n’attendent pas qu’on les vise en paix, mais ils ont le mauvais goût de bénéficier de circuits économiques qui n’appartiennent pas à l’occident civilisé et qui rendent les sanctions inopérantes sur le plan économique ou enfin pas tant qu’elles auraient dû l’être.
Les alliés occidentaux avaient imposé des mesures économiques punitives massives à la Russie après l’attaque contre l’Ukraine. Néanmoins, l’économie russe est en croissance, tandis que l’économie allemande est entrée en récession au début de l’année. Cependant, les économistes occidentaux soulignent que la croissance de la Russie est principalement due à son économie de guerre et à l’augmentation massive de la production d’armes et de munitions. Ce n’est pas une croissance durable. Durable ou pas durable, l’augmentation de l’effort militaire en occident semble avoir les effets inverses, en se combinant avec l’inflation et le retrait du soutien à des entreprises, à des tarifs du service public, l’effet est explosif.

Mais bien sûr c’est parce qu’on n’a pas adopté cette brillante stratégie belliciste et de vassalisation aux Etats-Unis plus tôt que les effets ne sont pas ce qu’ils devraient être. Dans le livre, Baerbock critique également la réticence initiale du gouvernement allemand à se rendre à Kiev. Lorsque Lamby lui a demandé si elle regrettait quelque chose pendant son mandat, elle a répondu: « Peut-être que nous aurions dû aller en Ukraine plus tôt avec plusieurs personnes, dans le cadre de ce gouvernement. »

Baerbock a été le premier membre du gouvernement à se rendre dans la zone de guerre le 10 mai 2022, deux mois et demi après l’invasion russe. À cette époque, de nombreux chefs d’État et de gouvernement des alliés européens étaient déjà présents pour une visite de solidarité, ainsi que le chef de l’opposition Friedrich Merz (CDU). Le chancelier allemand Olaf Scholz (SPD) n’a suivi qu’en juin.

Comme quoi même si le débat porte infiniment plus sur le fond que ce qui se fait en France, on voit que la logique de la proposition : c’est un échec total, continuons et amplifions est également à l’œuvre.

Si comme le disait Brecht : les Allemands mettent la même application dans le cirage des parquets que dans l’extermination des juifs… On voit qu’il ne suffit pas de s’appliquer quand on a comme eux tendance à partir de bases erronées…

Bref le couple européen donne dans le vaudeville, cocu battu et content… Vous dites qu’il va y avoir des élections européennes ?

Danielle Bleitrach

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