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Le premier vice-président du comité central du KPRF, Youri Afonine, a participé à l’émission “60 Minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.
Le premier sujet du programme était le résultat de la tournée du ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, en Amérique latine. Youri Afonine a noté qu’au cours des dernières années, la politique étrangère de la Russie est devenue plus forte et plus indépendante. Dans le même temps, il a souligné que le soutien dont bénéficie aujourd’hui la Russie sur la scène internationale est en grande partie un héritage de l’URSS.
Iouri Viatcheslavovitch a fait remarquer que dans le passé, en particulier dans les années 90, les gens disaient que l’Union soviétique n’aurait pas dû dépenser ses ressources pour aider des pays lointains et soutenir des mouvements de libération nationale. Mais aujourd’hui, il est clair que l’URSS travaillait pour l’avenir, en se créant des amis et des alliés. La politique étrangère d’Eltsine et de Kozyrev a fait perdre à la Russie de nombreux alliés. Pourtant, aujourd’hui encore, nous bénéficions de l’héritage de la politique étrangère soviétique. Les deux derniers pays visités par M. Lavrov au cours de sa tournée en sont un exemple frappant : le Nicaragua et Cuba.
Le premier vice-président du comité central du parti communiste a rappelé que, dans les années 1980, l’Union soviétique avait soutenu la révolution sandiniste au Nicaragua. Daniel Ortega avait alors été élu à la tête du pays. Puis Gorbatchev et Cie ont laissé le Nicaragua sans aide et des forces pro-américaines de droite sont arrivées au pouvoir. Mais une décennie et demie plus tard, elles ont fait faillite et les Sandinistes, dirigés par Ortega, sont revenus à la tête du pays. Aujourd’hui, le Nicaragua est un allié fidèle de la Russie, qu’il perçoit comme le successeur de l’Union soviétique.
Quant à Cuba, pendant de nombreuses décennies, elle a été notre allié le plus fiable dans l’hémisphère occidental. Il est difficile de surestimer l’importance de notre partenariat militaire et stratégique avec Cuba à l’époque soviétique. En fait, grâce à Cuba, nous avions notre base juste à côté de l’ennemi principal. Nos navires, tant militaires que civils, y faisaient constamment escale. Nos avions atterrissaient sur les aérodromes cubains. A Cuba il y avait notre base de Lourdes pour la reconnaissance électronique. Depuis cette base, nous pouvions, entre autres, surveiller le programme spatial américain sur le site de Canaveral, situé à proximité. Les internationalistes cubains se sont battus en Afrique – en Angola, au Mozambique, en Éthiopie. En fait, ils se battaient pour nos intérêts communs, car cela signifiait soutenir des gouvernements proches de l’Union soviétique.
Au début des années 90, à la demande de Washington, Eltsine a abandonné Cuba. Cuba a survécu dans les conditions historiques les plus difficiles. Youri Afonine a déclaré qu’il s’était rendu à de nombreuses reprises sur l’île de la Liberté et qu’il avait parlé à des personnes qui avaient réussi à sauver leur pays dans des circonstances extrêmement difficiles. Et malgré tout, Cuba est resté un allié de la Russie.
C’est Cuba, le Nicaragua et le Venezuela qui ont été les premiers au monde, après la Russie, à reconnaître l’indépendance de la DNR et de la LNR en 2022. Il s’agit là aussi des “dividendes” de l’héritage de la politique étrangère de l’URSS.
Critiquant l’approche “comptable” à court terme de la politique étrangère, Youri Afonine a déclaré : si nous avions écouté divers “petits malins” qui disaient “pourquoi dépenser de l’argent pour soutenir le Belarus”, si nous n’avions pas soutenu Alexandre Loukachenko et le peuple bélarussien à temps, nous aurions pu avoir des bases de l’OTAN à 50 km de Smolensk aujourd’hui. Il est difficile d’imaginer combien nous aurions dû dépenser dans ce cas pour renforcer notre défense dans cette direction.
Le premier vice-président du comité central du KPRF a souligné que les liens politiques étroits existant avec les pays d’Amérique latine devaient être constamment renforcés par le développement de la coopération économique. Il a cité comme exemple positif le lancement du système de paiement “Mir” à Cuba.
Un autre sujet de l’émission était un article du très influent journal américain le New York Times exprimant une extrême inquiétude quant à la croissance future de l’arsenal nucléaire de la Chine.
Youri Afonine a déclaré : “Les stratèges américains pensent que tout va bien dans le monde uniquement lorsque les États-Unis ont une supériorité écrasante en matière d’armement sur tous les autres pays et que Washington peut faire chanter tout le monde. Selon eux, tout allait bien entre 1945 et 1949, lorsque seuls les États-Unis disposaient d’armes nucléaires et qu’ils faisaient chanter l’Union soviétique avec des frappes nucléaires, même si l’URSS avait récemment été un allié des Américains dans la lutte contre le nazisme et avait subi de lourdes pertes dans cette lutte. Mais lorsque notre pays a développé ses armes nucléaires et que les États-Unis ont perdu leur monopole nucléaire, alors, du point de vue des stratèges américains, les choses sont devenues très mauvaises et inquiétantes.
C’est à peu près de la même manière que les Américains voient le monde aujourd’hui. Les experts estiment qu’en 2022, les États-Unis disposent de cinq fois plus d’ogives sur leurs lanceurs stratégiques que la Chine (environ 1 800 ogives américaines contre 350 chinoises). A quoi il faut ajouter que la Chine est également entourée de bases américaines. Oui, la Chine développera son arsenal nucléaire pour renforcer sa sécurité. Au bout d’un certain temps, la Chine, la Russie et les États-Unis pourraient en effet disposer de forces nucléaires à peu près égales. Mais pourquoi les États-Unis présentent-ils cet avenir comme une menace pour la paix ? Par ailleurs, la Grande-Bretagne, la France et Israël, qui sont les plus proches alliés des États-Unis, disposent d’arsenaux nucléaires, mais les États-Unis évitent généralement de tenir compte de ces arsenaux dans l’équilibre stratégique mondial. Mais pourquoi le feraient-ils ?
Il s’agit en fait d’équilibrer le rapport de force entre le bloc agressif occidental et le reste du monde. Et les États-Unis devront l’accepter.
Le premier vice-président du comité central du parti communiste de la Fédération de Russie a également attiré l’attention sur les changements remarquables qui se produisent dans l’économie mondiale. La dédollarisation s’accélère fortement. Afonine a déclaré que d’après les économistes européens en 2003, 66% de toutes les réserves internationales étaient détenues en dollars, alors qu’en 2021, ce chiffre avait chuté de 11 points pour atteindre 55%. En 2022, la dédollarisation s’est fortement accélérée, avec moins 8 % en un an, et aujourd’hui seulement 47 % des réserves sont détenues en monnaie américaine. La dédollarisation fait qu’il est de plus en plus difficile pour l’Amérique de “se délester” de son inflation à l’extérieur. Et leur presse à imprimer est toujours à l’œuvre, ce qui menace de faire baisser le niveau de vie des Américains. En outre, le système économique américain dans son ensemble est de plus en plus perçu comme un colosse aux pieds d’argile.
Youri Afonine a déclaré : pour changer le monde dans le bon sens, la Russie devrait se projeter dans les 5, 10 ou 15 années à venir, comme le fait la Chine socialiste. Comme exemple de politique internationale active, Youri Viatcheslavovitch a mentionné le Forum antifasciste organisé par les communistes russes et biélorusses avec la participation de représentants de plus de 50 pays, qui vient de s’achever à Minsk. Les pays et les peuples constatent qu’une alternative à l’hégémonie occidentale se développe dans le monde et sont prêts à s’unir sous la bannière de l’antifascisme.
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