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The Economist : et si les sanctions contre la Russie ne marchaient pas ?

La guerre économique lancée contre la Russie est inégalée depuis la deuxième guerre mondiale, selon l’hebdomadaire phare britannique, mais “La plus grande faille”, selon l’hebdomadaire, c’est que les sanctions “ne sont appliquées que par moins de 100 pays représentant 40 % du PIB mondial”. (ce qui est décrit ici est le monde multipolaire dans lequel les capacités de sanction se réduisent et qui ne voit d’issue que dans l’armement des vassaux des USA, ce qui fait se combiner les effets négatifs des dites sanctions et du coût dément que peut représenter le fait de porter à bout de bras l’Ukraine et d’autres brasiers) (note de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

L’ampleur de l’arsenal économique constitué par les pays alliés de l’Ukraine contre la Russie est inégalée depuis la Seconde Guerre mondiale. Six mois après le début du conflit, force est de constater que l’embargo n’est pas aussi efficace que prévu, juge “The Economist”.The EconomistPublié le 29 août 2022 à 14h21 Lecture 2 min.

La une de “The Economist” du 27 août 2022.
La une de “The Economist” du 27 août 2022.

Sur son rocher isolé, ceinte de puissantes murailles protectrices, l’iconique cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux de Moscou est entourée de torchères brûlant ce gaz qui ne vient plus chauffer l’Europe. The Economist, sous le titre “Les sanctions marchent-elles ?” ose en une de son édition du 27 août la question qui fâche, six mois après le début du conflit en Ukraine.

“Sur le champ de bataille, une guerre d’usure se déroule le long d’une ligne de front de 1 000 kilomètres de morts et de destructions.” Mais “au-delà”, un “combat économique d’une férocité et d’une ampleur inégalées depuis les années 1940” fait rage. Un “arsenal de sanctions” dressé par les nations occidentales “tente de paralyser l’économie russe”. Alors que “l’efficacité de cet embargo est la clé de l’issue de la guerre en Ukraine”, ce conflit-là “ne se déroule pas aussi bien que prévu”, souligne l’hebdomadaire britannique.

La moitié des réserves monétaires gelées

Depuis février, les entreprises, les oligarques, l’État et les citoyens russes font face à un “barrage sans précédent d’interdictions” décidé par les États-Unis, l’Europe et leurs alliés. “La moitié des 580 milliards de dollars de réserves monétaires de la Russie est gelée et la plupart de ses grandes banques sont coupées du système mondial de paiement.” Le pays subit un embargo sur ses exportations de pétrole, déjà effectif avec les États-Unis, et qui le sera en février pour l’Europe.

À court terme, ces mesures étaient supposées “déclencher une crise de liquidité et déstabiliser la balance des paiements en Russie qui rendrait difficile le financement de la guerre en Ukraine”. À long terme, il s’agissait d’“affaiblir la capacité de production et la technologie de la Russie”. Et cet arsenal permettait à l’Occident d’“exercer son pouvoir grâce à son contrôle des réseaux financiers et technologiques au cœur de l’économie du XXIe siècle”.

Certes, “l’isolement de la Russie des marchés occidentaux causera des ravages dans le pays”. D’ici à 2025, par exemple, “un cinquième des avions civils pourraient être immobilisés au sol faute de pièces détachées”. Mais “le problème, c’est que le coup de grâce ne se fait pas sentir”. Le FMI prévoit que le PIB du pays “diminuera de 6 % en 2022, soit bien moins que la baisse de 15 % à laquelle beaucoup s’attendaient en mars”. Ses exportations de gaz et de pétrole bénéficient à plein de la flambée des prix de l’énergie et “généreront un excédent de la balance courante de 265 milliards de dollars cette année, le deuxième plus important du monde après la Chine”. La banque centrale a réussi à stabiliser le rouble alors que l’Europe fait face à une crise de l’énergie qui “pourrait déclencher une récession”.

En fait, “l’arme des sanctions a ses défauts”, dont “le décalage dans le temps”. Bloquer les importations russes de produits occidentaux n’aura d’effet que dans quelques années. “La plus grande faille”, selon l’hebdomadaire, c’est que les sanctions “ne sont appliquées que par moins de 100 pays représentant 40 % du PIB mondial”.

L’Occident est entré avec l’Ukraine dans “une nouvelle ère de conflits au XXIe siècle, dans laquelle les éléments militaires, technologiques et financiers sont imbriqués”. Désormais, “personne ne peut contrer une agression uniquement grâce aux dollars et aux semi-conducteurs”, conclut The Economist.

Grande institution de la presse britannique, The Economist, fondé en 1843 par un chapelier écossais, est la bible de tous ceux qui s’intéressent à l’actualité internationale. Ouvertement libéral, il défend généralement le libre-échange, la mondialisation, l’immigration et le libéralisme culturel. Il est imprimé dans six pays, et 85 % de ses ventes se font à l’extérieur du Royaume-Uni.
Aucun des articles n’est signé : une tradition de longue date que l’hebdomadaire soutient par l’idée que “la personnalité et la voix collective comptent plus que l’identité individuelle des journalistes”.
Sur le site de The Economist, outre les principaux articles du journal, on trouve d’excellents dossiers thématiques et géographiques faits par The Economist Intelligence Unit, ainsi que des contenus multimédias, des blogs et le calendrier des conférences organisées par le journal à travers le monde. En prime : la mise à jour régulière des principaux cours de la Bourse.
La couverture du magazine peut varier selon les éditions (Royaume-Uni, Europe, Amérique du Nord, Asie), mais le contenu est le même ; au Royaume-Uni, cependant, quelques pages supplémentaires traitent de l’actualité nationale.
The Economist appartient pour 43,4 % à la famille italienne Agnelli, le reste du capital étant réparti entre de grandes familles britanniques (Cadbury, Rothschild, Schroders…) et des membres de la rédaction.

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