Histoire et société

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Le retrait du Mali, “couronnement” des défaites de la France en Afrique

Deux faits : 1) ce qui explique ce délire propagandiste du gouvernement et des médias français, digne de Goebbels ou de Zelensky, c’est la rivalité africaine avec la Russie. 2) dans le domaine africain, la rupture et les dénonciations vont très loin. Le Mali passe à l’offensive contre la France, cette fois devant les Nations unies. Alors que le retrait de la force Barkhane s’est achevé en début de semaine, le ministre malien des Affaires étrangères a écrit une lettre au Conseil de sécurité de l’Onu pour dénoncer des violations de l’espace aérien du Mali. Abdoulaye Diop accuse aussi l’armée française de soutien aux jihadistes. L’information a été révélée par nos collègues de Jeune Afrique, mais RFI a pu, elle aussi, se procurer cette lettre. Les accusations du ministre malien des Affaires étrangères ne sont pas légères : la France fournirait des armes, des munitions et du renseignement aux terroristes jihadistes sévissant au Mali. La lettre écrite par Abdoulaye Diop est datée du 15 août, le ministre commence par y énumérer une série de cas présentés comme des « violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises » : « drones, hélicoptères ou avions de chasse » auraient survolé le Mali « sans autorisation » de Bamako. Une cinquantaine de cas auraient été enregistrés depuis le début de l’année. Abdoulaye Diop dénonce des « activités d’espionnage » et, plus grave encore, de « colis largués » par l’armée française, comme à Labezanga le 8 août dernier. Le Mali disposerait, selon le ministre Diop, de « plusieurs éléments » prouvant que ces incursions illégales dans le ciel malien ont « servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes » « et pour leur larguer des armes et des munitions. »  Il y a une semaine, après l’attaque du camp de Tessit qui a coûté la vie à 42 soldats maliens, l’armée malienne affirmait avoir enregistré « des opérations clandestines et non coordonnées de survol » prouvant que les terroristes -en l’occurrence la branche sahélienne du Groupe État islamique- avaient bénéficié « d’un appui majeur et d’une expertise extérieure. » (note de Danielle Bleitrach)

Le départ des dernières troupes françaises engagées dans le cadre de l’opération Barkhane au Mali confirme la perte de vitesse de la France dans ses anciennes colonies africaines, au profit de la Russie, estime le journal panarabe “Al-Araby Al-Jadid”.Al-Araby Al-Jadid

“Le Mali sans Barkhane, l’aboutissement des pertes françaises”, titre en une le quotidien panarabe “Al-Araby Al-Jadid ” ce mercredi 17 août 2022, deux jours après le départ des derniers soldats français encore présents sur le territoire malien dans le cadre de l’opération Barkhane.
“Le Mali sans Barkhane, l’aboutissement des pertes françaises”, titre en une le quotidien panarabe “Al-Araby Al-Jadid ” ce mercredi 17 août 2022, deux jours après le départ des derniers soldats français encore présents sur le territoire malien dans le cadre de l’opération Barkhane.

En première page de son édition du mercredi 17 août, le quotidien panarabe Al-Araby Al-Jadid a choisi une photo d’Emmanuel Macron décorant à titre posthume un soldat français tombé au Mali en septembre dernier. Neuf ans après le lancement de l’opération Barkhane contre les djihadistes, les derniers militaires français ont quitté le Mali lundi. Al-Araby Al-Jadid en tire un bilan très négatif pour la France :

“Ce retrait, c’est le couronnement de ses défaites stratégiques dans ses anciennes colonies, au profit d’une avancée russe.”

“L’influence française dans ses colonies africaines est confrontée à un défi majeur du fait d’une véritable crise de confiance qui a poussé les peuples de ces pays à haïr leur ‘mère France’, la plupart des pays francophones [d’Afrique] étant aujourd’hui classés parmi les pays les plus pauvres et les moins stables”, ajoute le journal.

Le retrait des troupes françaises, renchérit Al-Araby Al-Jadid, constitue ainsi “une nouvelle défaite française en Afrique”, qui est aussi une “défaite morale”. Le quotidien rappelle comment les relations se sont tendues avec Bamako à la suite des deux coups d’État qu’a connus le pays en 2020 et 2021, et après le recours aux mercenaires russes du groupe Wagner décidé par la junte au pouvoir.

Doutes sur la “nouvelle stratégie” de la France

Le 13 juillet, le président français avait exprimé sa volonté de “repenser d’ici l’automne l’ensemble [des dispositifs militaires de la France] sur le continent africain”, qu’il voudrait “moins posés et moins exposés”. Cette “nouvelle stratégie”, explique Al-Araby Al-Jadid, “vise à éviter de créer une hostilité au sein de la population contre l’ancienne puissance coloniale”.

Lors d’une tournée africaine fin juillet, Emmanuel Macron a tenté de rassurer ses interlocuteurs mais “plusieurs pays africains craignent que le retrait français du Mali n’entraîne un recul militaire généralisé”.

Ces craintes sont alimentées par “l’escalade des attaques” (djihadistes) au Mali, au Burkina Faso et en république démocratique du Congo, “l’instabilité politique” en Éthiopie, au Kenya et plus largement en Afrique centrale.

Fondé en 2014 à Londres, le site du “Nouvel Arabe” est financé par le Qatar et dirigé par l’ancien député arabe israélien Azmi Bishara, devenu le conseiller du nouvel émir. Il fera partie d’un grand empire médiatique en construction.Lire la suiteContenus sponsorisés parOutbrain

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