Et pendant ce temps, à Kiev (N° 17), par Alekseï Netchaev, politologue

Toujours les mêmes événements que les chaines d’information françaises se repassent en boucle et leur interprétation du côté russe. Même si l’on supposait du bourrage de crâne de l’ordre de 50% de chaque côté(1), on est frappé par le fait que les Russes s’installent dans une temporalité longue. Les médias français peuvent se gargariser de chimériques victoires de l’OTAN, inventer derrière un Biden qui sucre les fraises que l’armée ukrainienne n’est pas nazie mais combat pour la liberté de l’humanité et se trouve déjà à Vladivostok et de là met au pas PEKIN apeuré devant tant de bravoure… Tandis que la Pologne, comme chacun sait assure la promotion du féminisme et de l’antiracisme à la tête de la vertu européenne galvanisée… Tout cela peut être répété jusqu’à plus soif sans la moindre contradiction, il n’empêche les faits sont têtus sans parler des conséquences pour nous Français que l’on enrôle définitivement dans le camp des USA alors qu’ils n’ont plus rien à apporter ni à leur peuple ni aux autres… de ce fait-là nous ne pouvons nous abstraire même en imagination (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

29 mars 2022, 03h01.

https://vz.ru/opinions/2022/3/29/1150898.html

1) “La ville est vide, on entend des alarmes et des explosions au loin, sinon la vie de ceux qui restent dans la capitale se déroule normalement”, rapporte un diplomate slovène, Boštjan Lesjak, qui a été envoyé à Kiev par Ljubljana en tant qu’émissaire temporaire. L’ambassadeur de la république – Tomas Menchin – n’est pas pressé quant à lui de s’y rendre. Il demeure à Rzeszow, en Pologne, devenue l’une des principales bases de l’OTAN servant les intérêts de l’Armée ukrainienne. En d’autres termes, envoyer Lesjak sur les rives du Dniepr est une sorte de “ballon d’essai” pour vérifier l’état réel des choses à Kiev.

2) En ce qui concerne la vie des citoyens de Kiev, elle est effectivement plus ou moins calme. Lundi, le train de petite ceinture, qui relie les deux rives, circule à nouveau. Les écoles et certaines universités ont également recommencé à fonctionner en ligne. Les chaînes de magasins fonctionnent de manière stable.

D’autre part, la saison de chauffage touche à sa fin dans la capitale. Selon les habitants de Kiev, une telle mesure semble prématurée et témoigne d’une certaine austérité de la part des entreprises productrices d’énergie.

3) Dans le même temps, des combats d’intensité variable se déroulent à la périphérie de Kiev. Les autorités locales font état de la “libération d’Irpin”, mais il est difficile de se fier à ces informations pour un certain nombre de raisons. Premièrement, la prise de contrôle d’une ville aussi importante doit s’accompagner de combats extrêmement intenses et d’une ampleur impressionnante. Il n’y a aucune confirmation de cela. Pas même de preuve indirecte.

Deuxièmement, pour “libérer” Irpin, il faut d’abord le perdre. Mais les forces armées russes n’ont pas déclaré contrôler la ville. Elles ne l’ont même pas évoqué.

Troisièmement, des sources rapportent que les forces de l’AFU et des forces de sécurité nationales traversent occasionnellement la zone grise, faisant passer cela pour une victoire décisive. Auparavant, je me souviens, nous avons assisté à des “libérations” similaires dans le cas de Makarov et de Boutcha.

Dans les autres directions, il n’y a pas de changements particuliers : sur la rive droite, le long de la ligne Makarov-Byshev, il y a des échanges de tirs d’artillerie occasionnels, tandis que sur la rive gauche, près de Brovary et de Boryspil, il y a toujours une concentration de troupes et de matériel des deux côtés.

Contour extérieur

1) Les politiciens occidentaux et la presse sont occupés à critiquer et à réfuter le leader de la Maison Blanche pendant plusieurs jours d’affilée pour une série de remarques imprudentes lors d’un discours à Varsovie. Macron, Scholz, la Maison Blanche, le Département d’Etat et puis Biden lui-même se sont impliqués dans le processus.

En outre, Biden a dû réfuter sa propre déclaration concernant l’envoi de troupes américaines en Ukraine. Si l’on ajoute à cela la chute de sa popularité, les scandales autour de son fils Hunter et des biolabs, ainsi que les problèmes d’inflation et d’énergie, on voit se profiler à l’horizon des républicains qui évoquent de plus en plus le sujet d’une éventuelle destitution.

2) Le deuxième problème de l’Occident après Biden est la décision de la Russie de vendre le gaz en roubles. Des collègues ont déjà écrit que l’Europe doit franchir cinq étapes pour accepter l’inévitable – et il semble cet inévitable arrivera le 31 mars, lorsque Moscou présentera  un document définissant la procédure de passage de l’euro au rouble pour la vente de carburant.

Les développements ultérieurs sont susceptibles d’être les suivants. Les entreprises européennes recevront de Moscou des projets d’amendements aux contrats existants. Ils auront également le temps d’examiner les documents et de prendre des décisions. Celui qui ne se prononcera pas se retrouvera automatiquement sans approvisionnement direct en carburant en provenance de Russie, avec toutes les conséquences économiques et politiques que cela implique.

Des options de compromis sont également possibles. Par exemple, plusieurs pays de l’UE accepteront de passer au rouble et d’augmenter leurs achats de gaz afin de vendre le surplus à leurs voisins à un prix plus élevé. En outre, les achats de gaz au comptant sur les bourses sont également possibles. Mais même ces compromis ne permettront guère à l’UE de se préparer sereinement à l’hiver prochain.

Source : chaîne Telegram d’Alexey Nechaev

‘1) il est probable que la propagande qui nous a été déversée depuis un mois en France et en Europe deviendra le même cas d’école que celui des armes de destructions massive ou l’intervention en Libye et d’ailleurs dès aujourd’hui certaines voix se font entendre qui dénoncent ce bourrage de crâne auquel la population française n’a que partiellement cédé en tous les cas pas au point d’aller faire nombre dans les manifs.