Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Lettre ouverte aux sergents recruteurs de la social démocratie mélenchonienne par Danielle BLEITRACH

Depuis des mois, face au candidat communiste, des sergents recruteurs qui n’ont pas ménagé sarcasmes et dénigrement par rapport à une candidature communiste se répandent dans les réseaux sociaux le cœur en écharpe, pour inviter les communistes à voter pour leur homme providentiel MELENCHON. Le prétexte réside non seulement dans les “périls” de la victoire de l’extrême-droite, air connu, mais aussi l’amour qui unirait communistes et insoumis, et derrière cela le vote utile en faveur de la social démocratie. Voilà ce que je réponds à l’un d’entre eux : Vous n’êtes pas crédible, cette attitude est contreproductive alors qu’il reste tant à construire.

Vous nous prenez pour des billes, nous les électeurs communistes ?

Vous croyez que nous n’avons pas la mémoire de la manière dont votre social démocrate – fils de Mitterrand et poursuivant son œuvre de destruction du PCF et d’une gauche populaire – a traité les communistes qui s’étaient dévoués pour ses campagnes? A Marseille, où il s’était parachuté, votre homme providentiel a refusé d’avoir des candidats communs aux législatives sauf ceux qui lui faisaient allégeance personnellement, il a présenté contre ses “alliés” communistes des candidats partout.

C’était la suite logique d’autres comportements, depuis des années, il les a insultés systématiquement, non seulement la direction et Pierre Laurent – qui l’avait peut-être mérité – en les traitant de néant et de morts, mais tous les membres de ce parti. En paraissant ignorer qu’à l’inverse de votre “mouvement”, le PCF tient par ses militants et leur dévouement et pas par un leader et quelques proches qui ne vivent que d’élections et de postes, un mouvement et quelques initiés. Votre Mélenchon a bénéficié des parrainages de ses élus et du fric jamais remboursé, mais il a méprisé ces militants qui faisaient campagne pour ses ambitions personnelles parce que c’est bien de cela qu’il s’agit. Souvenez-vous de la manière dont il a traité le militant à la fête de l’humanité en lui ordonnant de se taire et d’obéir, il imaginait que c’était ça un militant communiste et c’est exactement le contraire, les communistes c’est tous des chefs, tous responsables. Vous ne comprenez pas pourquoi on adhère ou on adhérait jadis au parti communiste, non seulement pour se défendre comme au syndicat de classe et de masse, mais pour comprendre, pour acquérir une culture, pour être “souverain”.

Votre vision des communistes est non seulement celle d’un homme de droite comme Mitterrand, Fabius, vos parrains, mais c’est une conception de la vie politique, celle que Mélenchon vient encore de répéter en expliquant que mener une campagne présidentielle c’est passer tous les jours un concours de l’ENA. Alors que Fabien Roussel la mène en écoutant le peuple français, celui qui le 15 du mois n’a plus rien sur son compte. Votre Mélenchon qui court après les bobos a un programme qui correspond à ce public ? puisque si on le suit la facture d’électricité triplera. Que vous partagiez avec monsieur Jadot l’amour du quinoa est votre droit, mais que vous vous aligniez sur son refus du nucléaire civil n’est pas un “détail”.

Comme votre sympathie pour le “communautarisme” qui divise la classe ouvrière. Il n’y a plus les exploités et les exploiteurs, mais des origines, des mœurs, des adhésions religieuses supposées. Excusez-moi c’est une vision néocoloniale, au lieu de voir les travailleurs en tant que lutteurs contre le capital, unis ensemble contre ceux qui réellement organisent le déclin de la FRANCE, vous exaspérez les leurres bourgeois, c’est là non seulement une conception de la droite mais aussi de l’extrême-droite. Vous refusez à ce monde du travail le droit à la sécurité, celui d’être protégé de la violence, des trafics, mais ce qui va avec le droit à avoir un emploi, pas d’assistanat, cette sécurité qui fonde pourtant la citoyenneté y compris chez Spinoza ; et vous voulez que l’on se rallie à cette vision dès le premier tour, étouffer toute expression de cette gauche que vous et le reste de la social démocratie n’avez jamais cessé de trahir ?

Parce que le pire de tout pour des communistes est la manière dont Mélenchon s’est conduit à Marseille, après s’être fait élire dans la circonscription la plus pauvre d’Europe il n’a pas levé le petit doigt pour aider ces gens qui avaient placé sa confiance en lui.

Je n’ai pas d’antipathie envers lui et il m’est arrivé au plan international de me sentir plus proche de lui que des dirigeants communistes de Robert Hue à Pierre Laurent. je ne suis pas la seule et s’il a rallié des communistes c’est souvent qu’ils étaient écœurés de la soumission de la direction du PCF à la social démocratie. Mais en revanche, à l’inverse d’eux, il m’est toujours apparu que le soutenir pour rompre avec la soumission à la social démocratie c’était la politique de Gribouille : aller dans le lac pour éviter d’être mouillé par l’orage. Donc c’est sans antipathie que je lui dis ce que je pense : Mélenchon reste un social démocrate coupé des couches populaires, les méprisant et ne voyant en eux qu’une masse de manœuvre, alors que moi ce que je veux c’est une politique qui parte de leurs intérêts et de la nécessité de leur intervention, ce que dans une trouvaille verbale le candidat communiste a défini comme le roussellement. Je ne me fais pas d’illusions, la reconquête sera d’autant plus rude que trente ans de rupture ne se remontent pas en quelques mois, mais la campagne de Roussel va dans le bon sens, toutes les autres y compris celle de Mélenchon ne feront qu’aggraver la situation, c’est cette rupture qui fait monter l’extrême droite.

C’est ce qu’a voulu Mitterrand que Mélenchon n’a jamais désavoué et avant de détruire le PCF, de faire monter l’extrême-droite, ce brillant tacticien à courte vue, celle de sa propre élection, a détruit le Parti Socialiste, dans ce qu’il avait de populaire, il l’a offert aux ambitieux sortis de l’ENA et venus de la droite, comme Ségolène Royal. Celle-ci vient de vous apporter le soutien de sa social démocratie, celle qui a Marseille déjà soutenait Samia Ghali, les troupes de Guérini, celui qui avec son clientélisme, assistanat, gangstérisme, a pourri la ville et ses cités tout en résidant dans les beaux quartiers.

Alors n’étant pas membre du PCF, je ne peux ni parler au nom de ce parti et de ses militants mais en mon nom propre je vous dis deux choses:

1) s’il n’y avait pas de bulletin Fabien ROUSSEL, je voterais blanc ou m’abstiendrais.
2) si vous continuez votre indécent racolage après des mois d’insultes, il est probable que s’il n’y a pas aux législatives un candidat communiste je ne voterai pas pour des gens pareils, écœurants d’ambitions personnelles et qui après avoir dénoncé “le vote utile” prétendent s’en parer alors que le sieur MELENCHON n’a aucune chance d’être utile à quoi que ce soit d’autre qu’à ses ambitions personnelles.

Je vous le répète, j’ai été jadis une militante communiste, je m’identifiais totalement à ce parti communiste, c’est fini. Je l’ai quitté après trente ans d’humiliation, de diffamation de ceux qui avaient placé Mélenchon comme leur candidat présidentiel. Ils ont définitivement brisé en moi la foi du charbonnier qui était la mienne, ce n’est donc pas un “fanatisme” qui m’anime, ma relation qui reste bienveillante pour ce parti parce que je ne vois pas d’autre issue fait je vais voter FABIEN ROUSSEL. Bien que meurtrie à jamais par l’injustice subie, je ne la confonds pas avec la politique, le destin de mon pays, celui de son peuple, la lutte pour la justice et le paix, et c’est à ce titre que j’apprécie la quasi totalité de la campagne du candidat communiste qui me surprend agréablement. Mais même en temps d’élections, je ne suis pas un supporter, je ne m’identifie pas à lui. Donc si je refuse vos pressions c’est parce qu’elles sont sans issue pour mon pays, pour les couches populaires, vous n’êtes plus que des machines électorales qui venez raconter vos salades sur le vote utile ce que MELENCHON lui-même a dénoncé pendant tant de temps. Le lien qui m’attachait au PCF en tant que militante est désormais brisé et rien ne pourra le reconstruire mais je sais reconnaitre qui parle et au nom de quoi, qui est vrai et qui joue en affichant des craintes et amitiés qu’il n’éprouve pas. Donc je vous conseille d’arrêter vos contorsions, parce que vous n’êtes pas crédibles, essayez de reconstruire une relation d’écoute et de respect mutuel autour de ce que nous pouvons faire ensemble, c’est de cela dont nous avons tous besoin. Je pense même qu’il y a des possibles avec vous qui n’existent pas avec d’autres forces, en matière de paix, et cela compte pour moi, nous pouvons nous unir et agir ensemble dans bien des cas, ne rendez pas cela impossible.

DANIELLE BLEITRACH

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13 Commentaires

  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    excellent tout est dit

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  • Xuan

    Deux mois après, la guerre était à un cheveu d’éclater et les fachos de s’emparer du pouvoir. Mélenchon eut juste le temps de ceindre son écharpe et de poser pour la photo avant de prononcer la phrase magique “la république c’est moi !”
    Les nuées aussitôt s’écartèrent dans un tonnerre immersif et olfactif d’applaudissements républicains. Le SMIC allait passer à 1 400 euros net, l’Etat paierait le reste.
    Et le Président de la 6e République de la bourgeoisie française posa un regard bienveillant sur “tous ces pauvres gens”.

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  • pedrito
    pedrito

    Parfaitement administré à cet aventurier fils spirituel de Mitterrand que des “communistes” s’entêtent à supporter malgré son anticommunisme viscéral. Comprenne qui pourra, ils suivent un petit chef comme le peuple de droite a besoin d’un chef homme de droite qu’il est.
    Merci, Danielle, heureusement que tu ne décroches pas à chaque fois que tu menaces: tu le sais mieux que quiconque, les communistes ont et auront toujours besoin de militants de ta trempe

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    • Danielle Bleitrach
      Danielle Bleitrach

      pedrito, merci mais comme la plupart des communistes qui ont partagé les épreuves durant ces années abominables, tu n’arrives pas à mesurer à quel point j’en suis arrivée avec le PCF; c’est terminé, c’est comme une histoire d’amour, je n’aime plus ou plutôt je n’ai plus confiance en personne. Il n’y en a pas un pour s’opposer à la manière dont on me traite, ils trouvent ça “normal” et s’étonnent que je ne le supporte pas… C’est comme ue femme battue, ils m’écoeurent tous mais dans le même temps je pense qu’il faut reconstruire pour mon pays, pour les travailleurs, pour lajeunesse, pour tout ce qui m’importe et je crois que ça passe par leur évolution et je trouve que la campagne de ROUSSEL va dans le bon sens… Alors c’est comme dans un divorce où il y a des enfants, ils faut construire à la fois une cohabitation et une mise à distance… C’est ce que je tente et que vous prenez pour des mouvements d’humeur alors que c’est le contraire… L’avantage c’est que cela m’oblige à aller vers l’essentiel, l’inconvénient est que ce chemin est solitaire et parfois difficile et surtout irréversible.

      je me débats pour que vous compreniez et puis je me dis que cela finira bien par arriver avec le temps, mais ilm’en reste peu. C’est compliqué, pendant une bonne partie je me suis identifiée au PCF, les autres aussi m’ont identifiée et à partir disons de 1995, cette identification est devenue impossible, une souffrance permanente, tous ceux qui détestaient ce que je représentais, femme, intellectuelle et peut-être juive se sont acharné sur moi avec sadisme, méchanceté. je me suis débattue pendant trente ans pour ne pas céder, pour ne pas renoncer à mon engagement juste et vrai, je ne voulais pas qu’ils gagnent. j’ai durant cette période vécu des drames personnels et je crois avoir tenu bon. Et puis il y a eu le 38 E Congrès, les choses ont évolué pas pour moi, le massacre se poursuivait sans la moindre retenue j’étais devenue un jouet sur lequel chacun pouvait s’amuser,sans que personne proteste, alain hayot pouvait raconter des mensonges immondes et personne ne lui demandait des comptes, Coppola pouvait dire au représentant de CUBA Coopéation sur MARSEILLE que s’il travaillait avec moi,la ville son adjoint à la culture refuserait de travailler avec lui, j’était toujours humiliée, maltraitée… Et puis un jour ça a été fini, cela ne me concernait plus, je n’éprouvais plus rien, pas de colère mais plus la moindre envie que cela change. C’est comme quand le désir a disparu et que l’amour est devenu indifférence. On ne revient pas de cela, mais si on a des enfants, il faut apprendre le respect, la cohabitation, le bien pour tous, on est adulte à ce prix là. Il y a un brave camarade qui s’obstine à me raconter ses efforts pour que les camarades, humiliés, qui comme moi on souffert soient reconnu, qu’il y ait un appel du candidat Roussel. mais le candidat ROUSSEL est bien trop occupé à sauver un groupe communiste et à s’attirer les bonnes graces de vrais salopards, moi je ne lui suis d’aucune utilité et sur le fond ses appels ne me concernent plus, je m’en fous totalement. C’est ce que j’ai fini par dire au camarade : “mais j’en ai rien à foutre de tes appels de ROUSSEL, pour moi cela ne changerait rien, cela ne me ferait aucun plaisir, je n’en ai plus besoin, je suis ailleurs. j’UTILISE le combat de ROUSSEL pour faire avancer ce qui m’est important mais je n’ai confiance en personne et ils ne peuvent rien m’apporter. Mon combat est différent, ma seule fierté est justement au bout d’une telle histoire d’être restée différente de ces minables qui ne pensent qu’à leur poste, à leur place sur l’estrade, à l’article qui parlera d’eux. Je suis LIBRE et cela passe par un double chemin, me battre pour le retour d’un parti révolutionnaire et me moquer totalement de tout ce que l’on peut attendre pour soi, me rejouir du don que m’a fait la vie d’être encore curieuse, engagée dans l’histoire de l’humanité. Alors je suis heureuse que tu me considères comme une communiste mais c’est loin désormais d’une appartenance, ceux qui collaborent à ce blog, marianne en pariculier l’ont compris et chacun choisit son chemin.
      Paradoxalement je crois que cette cohabitation faite de respect et le fait que mon engagement dans le renouveau du PCF sont à leur manière un apport après ces trente ans minimumn de contre-révolution.

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      • Daniel Arias
        Daniel Arias

        Concernant les anciens camarades, depuis le 38e congrès, comme depuis le début de la campagne de Fabien Roussel, je n’ai été contacté par aucune personne de ma fédération.
        Il connaissent les raisons mon départ, la campagne de 2012 pour soutenir un imposteur.

        Mais peu importe ; j’étais membre du conseil fédéral et probablement comme la plupart des autres camarades qui ont quitté le Parti je suis sans informations directe de ma fédération ni même de ma section, sans invitation à aider à distribuer des tracts, coller, ou même venir à des réunions publiques ou ne serais ce qu’échanger un peu les points de vues, les analyses. Seul un brave camarade à titre individuel m’envoie régulièrement des informations des luttes locales.

        Aux dernières manifs ceux qui étaient comme moi au conseil fédéral ne daignent même pas serrer la main, main qu’ils réservent chaleureusement aux élus du PS ou au trotskistes voire aux vers. Bon vent ! dehors au moins je ne les gêne pas.
        Alors que finalement il en sont arrivés à la même conclusion que moi en 2012 sur la nécessité d’une candidature communiste, ou plutôt la conclusion de la base des communistes. Avec ceux de la base, pas de soucis mais pas plus d’invitations.

        Même avec une invitation à rejoindre le PCF j’aurais du mal à en côtoyer certains et parmi eux de nombreux dirigeants. Sans parler du national ou d’autres directions communistes en Europe incapables de faire entendre une voix communiste forte, claire et unifiée.
        Ils ont réussit à me démotiver, inutile à la campagne et au communisme.

        On peut être ancien membre du PC, je pense qu’on en reste pas moins communistes de cœur. Mais ça les directions s’en foutent, retrouver les camarades perdus, isolés, ne fait pas partie de leur stratégie. Il veulent préserver une unité fictive entre opportunistes et communistes et continuer à avancer avec les fers aux pieds.

        Pour ma part j’inciterai à voter Roussel et je n’irais voter que pour lui, pour redonner un peu de poids au Parti. Pour les législatives ce ne sera que du bout des doigts.

        Place aux plus jeunes !

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        • Danielle Bleitrach

          ADANIEL ARIAS : le problème ce n’est pas nous mais le fait qu’en nous éliminant du paysage on affaiblit ROUSSEL et la tentative de reconquête d’un parti de la “gauche populaire”. Il y a en effet une tenaille qui se rapproche de lui, une tenaille de classe. 1) une partie encore trés infime des couches populaires a été touchée et a commencé à s’intéresser à lui, la première branche de la tenaille c’est le vote utile, elle est àl’oeuvre. Donc c’est le frein à sa dynamique et le retour à l’abstention de ceux qui commençaient à s’ouvrir à la réflexion. La deuxième mâchoire c’est le fait que la bourgeoisie se demande si elle n’a pas fait d’ânerie en le laissant monter. Il suffit d’écouter LCI pour comprendre que ça se durcit du côté grand patronat.
          Alors les vieux de la vieille, ceux qui sont sur des positions de classe peuvent effectivement se dire que certains ralliements et l’enthousiasme unitaire du parti type MONTREUIL qui n’est qu’un retrait tactique et une volonté de tirer la campagne vers le bas peut donner à plein ce qui finira de détruire les aspects les plus positifs de cette campagne, mais il est clair que personnellement je ne vois pas ce que je peux faire de plus puisque tout à été fait pour accepter la marginalisation et sous couvert d’unité tout faire accepter de la part de ceux qui n’ont pas changé.

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        • pedrito
          pedrito

          Daniel ARIAS, j’ai bien aimé ” aux trotskistes, voire aux VERS …..” Ceci dit, plus sérieusement, j’ai été membre du CF de la Haute Garonne, trois fois candidat COMMUNISTE au Conseil Général, le seul communiste à avoir mis en ballotage le sortant, président du Cons. Gal., , puis membre du Parti dans les Htes Pyrénées. Et là, j’ai découvert un vote contraire à nos choix. Je suis donc parti, très peu ont suivi, je suis donc un PARIA, j’ai repris la carte il y a deux ou trois ans, mais je n’ai JAMAIS été invité à une réunion, ni à quoi que ce soit.
          Pour couronner le tout, j’étais encore il y a quelques années à 76 ans conseiller de salarié dans 3 départements. Un matin, j’ai appris par le T.U. de la CGT des Hautes Pyrénées, que je ne l’étais plus !!!!
          Ni au revoir, ni merci, que d’ailleurs on attend pas quand on milite. Mais c’est pour dire que les murs qui séparent la CGT et le Parti sont si fins que si l’on devient paria dans l'(un, on l’est aussitôt dans l’autre.
          Voilà ce que c’est que ” ne pas suivre la même route qu’EUX”, comme chantait BRASSENS. Je suis donc un communiste orphelin, qui ne mérite pas sa présence auprès des “élites”. Mais ce que je n’oublierai jamais, et que peu de mes anciens camarades peuvent se vanter, c’est que, en parlant d’orphelin, quand j’ai pris ma retraite, en 97, certains de mes collègues receveurs de la Poste des H.P. m’ont dit: ” TU NOUS LAISSES ORPHELINS”.
          Pas la peine de préciser comment je m’étais battu avec eux pour défendre le Service Public que notre hiérarchie commençait à dépecer

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  • Rouge Trégor
    Rouge Trégor

    Je partage à 100% le contenu de cette lettre … sauf peut-être que mon lien avec le PCF n’est pas totalement rompu même s’il ne tient qu’à un fil.

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  • Mikaty
    Mikaty

    Le mal, c’est l’élection présidentielle qui personnalise la démocratie à l’extrême, comme l’a voulu De Gaulle afin de mettre fin aux partis politiques en France. Nous y sommes ! Un retour au Parlement qui contrôle le Premier Ministre, proposé par les partis. Une union des communistes, mélenchonistes et autres redeviendra it possible. Retour à la démocratie parlementaire, la seule, la vraie.

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    • pedrito
      pedrito

      Le mal surtout, pour moi, humble communiste qui ne supporte plus les trahisons dont sont victimes depuis des lustres – années mitterrandiennes – les honnêtes citoyens les plus modestes qui ont tant accordé leur confiance à la gauche, et surtout au parti communiste,, c’est que ces votes suscitent les appétits féroces de politiciens égocentriques, avides du pouvoir, qui n’ont que leur bagout d’arracheurs de dents des foires d’antan pour parvenir à leurs fins, mais qui en usent et en abusent avec un art inégalé.
      Alors, pour ma part, pour revoir le retour aux affaires de mon pays du fils spirituel de celui qui a ASSASSINÉ le PC, et même le PS qui ne se maintient lui aussi que grâce à ses réseaux d’élus- par ex la Hte Garonne est une chasse gardée tenue par une main de fer dans un gant de velours, par un président qui a régné pendant 30 ans avant de passer le relai, où le Parti est systématiquement combattu par des socialistes de droite – je dis non! je dis zut!, pour le premier tour ce sera ROUSSEL, et après, on verra quand le PS prouvera qu’il est de gauche!!!
      Danielle, je vais essayer de te répondre sur mon blog, des communistes comme toi ne peuvent salis que par la m….!!!!

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    • etoilerouge6
      etoilerouge6

      la vraie démocratie c’est un pouvoir populaire, de la seule classe ouvrière et alliées.Je ne suis pas pour lemaintien de la démocratie bourgeoise que la bourgeoisie ellememe détruit. Dictature du prolétariat c’est cela la démocratie

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  • pedrito
    pedrito

    j’ai écrit une boulette: il s’agit “DU fils spirituel” ….pas du MIEN! Je pense qu’on aura compris!

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  • Cisco
    Cisco

    Mise à jour eu égard à l’actualité littéraire.

    Je partage pleinement le commentaire de Danielle en réponse au commentaire de Pedrito et au travers du détail de ses explications je comprends sa souffrance.

    Pour ma part j’ai adhéré en 1971 et je n’ai pas attendu que le parti soutienne Mélenchon à la présidentielle pour rendre mon tablier. Je l’ai rendu en 2001 au moment de la gauche plurielle, ne supportant plus d’aller distribuer des tracts à la porte d’Air France contre la privatisation pendant que nos chers camarades du gouvernement donnaient leur aval à Jospin pour la privatisation.

    Le ministre des transports à l’époque était un communiste, Jean-Claude Gayssot, ancien cheminot, que j’ai bien connu lorsque je fus membre du comité fédéral de la Seine St Denis sous la direction de Jean Garcia puis celle de François Asensi.

    Le ministre communiste Jean-Claude Gayssot, signa sans le moindre état-d’âme le 26 mars 2001, le 1er paquet ferroviaire européen adopté par le Conseil européen du 26 février 2001. Ce texte ouvrait la voie à la mise en concurrence dans un premier temps du fret international, qui dans une démarche progressive aboutit en 2007 au 3e paquet ouvrant à la concurrence du transport international de voyageurs. Le point d’orgue fut atteint sous la présidence Macron avec l’obligation faite à la SNCF d’ouvrir à la concurrence, très appréciée des cheminots comme nous avons pu voir.

    La démarche venait de loin puisqu’elle découlait des décisions du Conseil européen de Madrid des 15 et 16 décembre 1995 qui a ouvert la voie au processus de démantèlement des services publics et qui n’a pas le moins du monde gêné les ministres communistes du gouvernement.

    Ce sont ces contradictions qu’à moment donné il devient impossible d’assumer. L’analyse marxiste vaut en ce domaine autant pour le capitalisme que pour notre propre réflexion et notre action en matière stratégique.

    La direction du PCF et nos ministres ne les ayant pas assumées, faisant le choix de rester au gouvernement jusqu’au bout de la législature au prix de considérables reniements idéologiques, nombre de camarades ont à titre personnel assumé ces contradictions en considérant ne plus pouvoir appartenir à un Parti, qui perdait chaque jour un peu plus son essence révolutionnaire au fur et à mesure des actes gouvernementaux.

    Un parti qui a presque complètement abandonné un positionnement idéologique de classe et de rupture avec le système. Dans maints domaines de réflexion, le Parti a relégué au rang des accessoires l’analyse marxiste du mouvement de la société contemporaine. 

    Après le rappel de l’aval donné par le parti au paquet ferroviaire et à l’amorce de démantèlement des services publics, vous me permettrez de rester très critique et de pas croire un seul instant à la véracité de l’actuel positionnement du PCF et du candidat Fabien Roussel sur la possibilité de réformer l’Union européenne dans le sens de l’intérêt populaire.

    Ici, le « roussellement » confine à l’exercice de fabuliste. Mais en campagne électorale tout est permis n’est-ce pas?

    Ainsi, croire que le Parti va retrouver sa vocation originelle de parti de classe, révolutionnaire, le temps d’une campagne pour l’élection présidentielle, parait très illusoire et semble relever du vœu pieux.

    Aujourd’hui, ce qui semble se confirmer est un lent glissement. Nous propose-t-on une voie qui soit pour le moins crédible, alors que la direction reste enfermée dans un mantra qui l’empêche de se libérer de ce poison des alliances contre nature à tous les échelons de la société avec une social-démocratie, toutes tendances confondues qui a passé son existence à trahir la classe ouvrière ? 

    Certains, non éclairés ou si peu, questionnent béatement : on se demande bien pourquoi, tel un rémora, le PCF reste encore accroché à un Parti Socialiste qui a atteint des sommets réputés inexpugnables en matière de trahison du monde du travail ? Danielle donne la réponse : « le candidat ROUSSEL est bien trop occupé à sauver un groupe communiste et à s’attirer les bonnes grâces de vrais salopards… » Dont acte !

    En conséquence il semble fort peu probable que la stratégie actuelle du Parti nous ramène au combat de classe et aux plus belles heures de son action durant sa longue histoire.
    Pour le moment, il semble que le Parti est en train de s’exclure du camp progressiste. Au point de faire cause commune avec l’adversaire de classe.

    La preuve de ce glissement la voici : un livre d’entretiens « Qui connaît Fabien Roussel ? », accordé à un certain Raphaël Enthoven.

    Ce même Raphaël Enthoven déclarait en juin 2021 très sérieusement et de manière assumée – expression que se plait à employer Roussel dans ses meetings -, : « S’il fallait choisir entre les deux, et si le vote blanc n’était pas une option, j’irais à 19h59 voter pour Marine Le Pen en me disant, sans y croire, « plutôt Trump que Chavez ».

    Ce livre d’entretiens est à paraître le 16/03/2022 selon les indications du libraire Decitre : https://www.decitre.fr/livres/qui-connait-fabien-roussel-9791032925836.html. C’est donc en toute connaissance du positionnement d’Enthoven – qui se dit prêt à se jeter sur un bulletin Le Pen plutôt que celui de Mélenchon au cas où celui-ci lui serait opposé au deuxième tour -, et qu’il avait donc largement le temps de décliner, que le candidat Fabien Roussel décide de lui accorder un livre d’entretiens.

    La ficelle paraît tellement grosse qu’elle peine à intégrer l’imaginaire du camp progressiste. Dans ces conditions de quelle gauche peut-on encore parler aujourd’hui ? Pourtant les faits sont les faits.

    Ce qui est plus surprenant c’est que pour ajouter un nouveau support à la campagne le candidat Fabien Roussel, n’ait trouvé pour dialoguer, parmi les intellectuels de ce pays qu’un Raphaël Enthoven, et qu’aucun de ceux qui restent encore dans le camp progressiste, ou dans son propre parti, le PCF, n’ait trouvé grâce à ses yeux.

    Si telle est la nouvelle stratégie et le positionnement – assumés – du PCF, pour reconquérir les classes populaires et le monde du travail en général, est-il possible que d’une part les « parias » et les « orphelins », tels que définis dans certains commentaires de ce forum, qui ont quitté le sérail du fait de l’abandon par le Parti de sa position de classe sur de nombreux sujets, acquiescent à une telle démarche ?

    Cette attitude ne contribue-t-elle pas à diluer encore plus la perception du positionnement de classe dans l’imaginaire des milieux populaires que nous sommes censés reconquérir.
    Nous ne sommes probablement pas au bout des surprises.

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