Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Chine n’est pas près de revoir les expatriés

EXPATRIATION NOMADES 2021

Baran nous envoie cet article de The Economist, le très informé et très “libéral” (captaliste) périodique… Le bilan est nettement en faveur de la Chine : “Malgré ce climat de défiance et la fermeture des frontières, la stratégie chinoise semble être une franche réussite. Les investissements directs étrangers en Chine sont en hausse de 25 % au cours des huit premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2019. Quant au bilan humain, il ne trouve que peu d’égal dans le monde : seules 4 636 personnes sont mortes du Covid-19 dans le pays. Trois seulement lors des six derniers mois. En comparaison, près de 120 000 personnes sont mortes de la pandémie en France.” (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Publié le 22/10/2021 – 05:59

Le gouvernement chinois ne compte pas abandonner sa stratégie “zéro Covid” adoptée depuis le début de la pandémie. Impossible dans un tel contexte de venir de l’étranger pour s’installer dans le pays, constate The Economist.

Alors que beaucoup de pays longtemps réticents à l’idée d’ouvrir leurs frontières en pleine pandémie commencent peu à peu à lâcher du lest, on pourrait penser que la Chine s’apprêtait à faire de même une fois sa population entièrement vaccinée. Il n’en est rien. Selon The Economist, le Parti communiste chinois n’a pas la moindre envie d’abandonner sa stratégie “zéro Covid”. Et tant pis pour les expats.

D’après le dernier recensement, en l’espace de dix ans le nombre d’étrangers présents à Pékin et à Shanghai est passé de 316 000 à 226 000. Ce chiffre devrait encore décroître dans les prochains mois : il est quasiment impossible d’entrer sur le territoire chinois depuis l’étranger. Même le président Xi Jinping n’est pas sorti de son pays depuis janvier 2020 et n’a reçu aucun de ses homologues depuis cette date.

Hostilité envers les expatriés

Pour les étrangers qui ont fait le choix de quitter la Chine pendant la pandémie, il n’est donc pas possible d’y retourner. The Economist raconte l’histoire d’un entrepreneur américain qui dirige deux entreprises dans le pays. Rentré chez lui pour voir la naissance de son enfant, et pourtant en possession d’un visa, il n’a pas pu revenir depuis lors.

Quant à ceux qui ont fait le choix de rester sur place, il arrive qu’ils soient “traités avec méfiance par la population, qui les considère comme porteurs potentiels du virus”, explique le journal britannique. Cela rappelle des scènes similaires en France mais avec des rôles inversés, quand le Covid-19 se propageait en Chine et qu’il était quasi inexistant dans l’Hexagone.

Malgré ce climat de défiance et la fermeture des frontières, la stratégie chinoise semble être une franche réussite. Les investissements directs étrangers en Chine sont en hausse de 25 % au cours des huit premiers mois de 2021 par rapport à la même période en 2019. Quant au bilan humain, il ne trouve que peu d’égal dans le monde : seules 4 636 personnes sont mortes du Covid-19 dans le pays. Trois seulement lors des six derniers mois. En comparaison, près de 120 000 personnes sont mortes de la pandémie en France.

Des centres de quarantaine géants

Malgré ce succès, la Chine continue d’innover pour se protéger de l’entrée et de la propagation du variant Delta sur son territoire. À Guanghou, une sorte de base militaire de la taille de 45 terrains de foot a été construite pour servir de centre de quarantaine géant pour les personnes en provenance de l’étranger. Dans cette sorte de prison construite en l’espace d’un mois, 5 000 chambres seront mises à disposition.

Tous les voyageurs, qu’ils soient vaccinés ou non, devront s’y isoler, et leur nourriture leur sera apportée par des robots, explique The Economist. Même le personnel qui y travaille devra vivre sur place et s’isoler à son retour. D’autres centres géants devraient voir le jour un peu partout dans le pays dans les prochains mois. Peut-être qu’ils permettront à terme à certains expatriés de remettre les pieds au compte-gouttes dans l’empire du Milieu.

SOURCE : THE ECONOMISTLondreswww.economist.com

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