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Poutine: les relations sino-russes

Poutine a déclaré que l’absence de revendications territoriales mutuelles entre la Russie et la Chine était importante, mais ilfaut lire jusqu’au bout cette intervention étonnante. Non seulement elle définit des formes de coopérations inusitées sans que l’on puisse parler d’alliance traditionnelle, mais elle témoigne de la filiation que Poutine établit entre l’URSS et la Russie. Cela va jusqu’à la reconnaissance de la nécessité que le parti communiste chinois et des partis (non précisés mais il s’agit en premier lieu du KPRF) russes entretiennent des échanges politiques idéologiques.Nous avons ici le Poutine qui déclare n’être pour rien dans la dissolution de l’URSS et qui affirme avoir conservé sa carte du parti. Et ce à la veille des élections où les relations sont tendues entre son parti et les communistes (note de danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

Moscou et Pékin ont porté leurs relations à un niveau sans précédent, a déclaré le président russe.

© AlexeiNikolsky/TASS

https://tass.ru/politika/11768655

MOSCOU, 28 juin. /Le président russe Vladimir Poutine a souligné l’importance de l’absence constatée de revendications territoriales mutuelles entre la Russie et la Chine.

Lors d’une réunion par liaison vidéo avec le président chinois Xi Jinping lundi, le dirigeant russe a noté que le traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération signé il y a 20 ans à Moscou a défini l’état actuel des relations russo-chinoises à bien des égards.

“Il est important que l’absence de revendications territoriales mutuelles et la détermination des deux pays à faire de la frontière commune une ceinture de paix et d’amitié éternelles soient entérinées. Nous avons fait beaucoup pour cela, y compris dans notre travail sur la frontière, nous et nos équipes y travaillons depuis des années, et nous avons obtenu le résultat dont nous avons besoin, acceptable tant pour la Chine que pour la Russie”, a déclaré le président russe.

Selon M. Poutine, le traité d’amitié intègre des siècles d’expérience positive dans le développement des liens entre la Russie et la Chine et reflète pleinement les profondes traditions historiques de bon voisinage entre les peuples des deux pays. “Ce document consacre des accords fondamentaux tels que le soutien mutuel pour la protection de l’unité de l’État et de l’intégrité territoriale, le refus d’utiliser le premierdes armes nucléaires et le ciblage mutuel des missiles stratégiques, – de tels accords sont d’une importance sérieuse dans le monde d’aujourd’hui, – le respect du droit souverain de choisir l’ordre social, la voie du développement, la non-ingérence dans les affaires intérieures,” – a énuméré le président russe.

Il a déclaré qu’il était heureux de voir son homologue chinois. “La situation inconfortable avec le coronavirus ne nous permet pas de nous rencontrer activement en personne, mais nous continuons à travailler – nos collègues et vous et moi – continuons à rester en contact”, a déclaré M. Poutine.

La Russie et la Chine ont porté leurs relations à un niveau sans précédent, ce qui en fait un modèle de coopération interétatique au XXIe siècle, a déclaré M. Poutine. “À ce jour, en respectant la lettre et l’esprit du traité [de bon voisinage, d’amitié et de coopération], nous avons réussi à porter les relations russo-chinoises à un niveau sans précédent, en en faisant un modèle de coopération interétatique au XXIe siècle”, a-t-il déclaré.

Selon le chef d’État russe, un mécanisme de coordination bilatérale à plusieurs niveaux sans équivalent dans la pratique mondiale a été créé, comprenant des contacts réguliers entre les dirigeants et des réunions de chefs de gouvernement, cinq commissions intergouvernementales au niveau des vice-présidents, des formats de dialogue entre les parlements et les associations de régions. “Tout cela permet de traiter efficacement les questions qui se posent au cours de l’interaction entre les deux parties et de planifier le travail commun pour l’avenir”, a souligné le président russe.

La coordination russo-chinoise joue un rôle stabilisateur dans les affaires mondiales dans un contexte de turbulences géopolitiques croissantes et d’augmentation du potentiel de conflit, a déclaré M. Poutine. Le dirigeant russe a noté qu’au cours des 20 dernières années, les deux pays ont réussi à renforcer considérablement la coopération en matière de politique étrangère, l’une des composantes essentielles du partenariat stratégique.

“Dans un contexte de turbulences géopolitiques croissantes, de rupture des accords de contrôle des armements et d’augmentation du potentiel de conflit dans différentes parties du monde, la coordination russo-chinoise joue un rôle stabilisateur dans les affaires mondiales”, a souligné M. Poutine. Il a expliqué qu’il s’agit également de questions urgentes à l’ordre du jour international telles que la résolution de la situation dans la péninsule coréenne, en Syrie et en Afghanistan, et la reprise du plan d’action sur le programme nucléaire iranien.

Le président russe a également abordé d’autres aspects de la coopération entre les deux pays. “Nous travaillons activement sur la plateforme de l’Organisation de coopération de Shanghai, qui, soit dit en passant, aura également 20 ans cette année. Du point de vue des BRICS, nous encourageons la formation d’un système polycentrique d’ordre mondial”, a-t-il énuméré.

Élargissement de la coopération

M. Poutine a ajouté qu’à l’occasion du jubilé du traité Russie-Chine de bon voisinage, d’amitié et de coopération, une déclaration commune des dirigeants a été préparée. Elle “reflète le rôle unique de cet instrument juridique dans l’élaboration du modèle moderne des relations russo-chinoises et leur importance pour l’établissement d’un ordre international plus juste”, a souligné le chef de l’État russe. La déclaration indique également que, conformément à l’article pertinent du traité, celui-ci sera automatiquement prolongé pour une nouvelle période de cinq ans en février 2022.

“Et je voudrais profiter de cette occasion pour vous féliciter personnellement <…> à l’occasion d’une autre date importante – le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois”, a ajouté le président russe. – La RPC célébrera cet anniversaire par de nouvelles réalisations en matière de développement social et économique du pays et sur la scène internationale.

M. Poutine a attiré l’attention sur le fait que l’Union soviétique “a autrefois soutenu activement les communistes chinois dans leur lutte révolutionnaire” et leur a apporté une aide précieuse dans la construction du parti et de l’État lors de la formation de la nouvelle Chine. La Russie chérit le souvenir des pages glorieuses de l’histoire commune, a-t-il souligné. “Un musée consacré au VIe congrès du PCC, qui s’est tenu ici en 1928, a été créé à Moscou. À la demande de nos collègues chinois, notre service d’archives a préparé un ensemble de documents relatifs au début du mouvement communiste en Chine”, a déclaré le président.

Les liens entre les partis sont une partie importante de l’ensemble des relations bilatérales, estime le président russe. “Je m’attends à ce que le développement du dialogue des principaux partis russes avec le PCC contribue à approfondir l’interaction, la compréhension mutuelle et la confiance entre nos pays”, a-t-il conclu.

Traité de bon voisinage, d’amitié et de coopération entre la Russie et la Chine

Le document a été signé le 16 juillet 2001 après des négociations entre le président Poutine et le président chinois de l’époque, Jiang Zemin. Dans ce document, les parties ont déclaré leur intention de construire des relations sur la base d’un partenariat stratégique égalitaire, conformément aux normes universellement reconnues du droit international, aux principes de respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, de non-agression, de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’autre, d’égalité et de bénéfice mutuel, et de coexistence pacifique.

La Russie et la Chine ont réaffirmé leur engagement à ne pas être les premiers à utiliser des armes nucléaires l’un contre l’autre et à ne pas viser les missiles nucléaires stratégiques. En cas de menace contre l’une d’entre elles, les parties s’engageront immédiatement et tiendront des consultations.

Les participants au traité se sont prononcés en faveur d’un développement accru de la coopération politique, commerciale et économique, militaro-technique, humanitaire et de l’interaction dans les questions de sécurité, de la lutte contre le terrorisme, le séparatisme, l’extrémisme et le crime organisé.

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