Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Qui va payer l’ouverture des vannes ?

Qui va payer l’ouverture des vannes ? un de nos lecteurs les plus actifs, Xuan, reprend une préoccupation dont il a peu été fait état jusqu’ici à propos de “l’interventionnisme de Biden” alors que jusqu’ici grâce à son monopole monétaire (appuyé par une politique de sanctions liée aux deux autres piliers de l’empire, l’armada militaire et un système de propagande qui jouit de l’hégémonie) les USA ont fait payer leur formidable endettement au reste du monde. Ne plus être dépendant de ce système et d’une incroyable complexité et on ne comprend rien à la situation si on ne mesure pas que se protéger de ce système explique la plupart des politiques mises en œuvre ne serait-ce qu’en Russie, en Chine et même à Cuba. Pour ce dernier pays, la réforme monétaire jointe à un investissement privé maitrisé doit être suivie de près. Si effectivement comme le souligne Xuan en reprenant un article chinois, c’est sur les peuples du sud que s’organise le report de l’endettement, il n’y a pas qu’eux, les alliés asiatiques commencent à le percevoir, l’Europe le devrait également, et l’euro font doublement les frais de la situation, en supportant sans songer à s’en abstraire de ce poids et en voyant par suite des efforts de ceux qui cherchent à se libérer, comme la Russie, vendent du dollar et l’échangent contre de l’euro, ce qui nuit à leur capacité d’exportation. Donc la question de savoir qui va payer est tout à fait pertinente quand on a quelques doutes sur la proclamation de faire payer les riches. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Un article d’opinion dans la presse chinoise relevé fin mars fait ces remarques très instructives sur l’utilisation du dollar dominant par les USA, en lien avec l’ouverture des vannes monétaires et des taux d’intérêt inchangés jusqu’en 2023.
“Jerome Powell a inventé hier soir un nouveau concept: être extrêmement accommodant (les taux resteront à zéro au moins jusqu’à 2023) tout en remontant les estimations de croissance de l’économie américaine”, résume John Plassard, responsable de l’investissement chez Mirabaud.

Extrait :

“[…] Contrôler strictement le règlement et l’achat de devises est une option importante pour la Chine pour empêcher l’hégémonie du dollar américain de piller la richesse de la Chine. Cela équivaut à construire un mur d’enceinte pour empêcher les sauvages d’entrer et nous piller.
Un pays sans souveraineté financière est un pays qui doit être massacré par les autres. Les Américains ne se soucient pas de qui arrive au pouvoir. Ils se soucient seulement de savoir si vous avez une souveraineté financière ouverte.

Aujourd’hui, les Américains nous accusent de tout et à tout propos, de Hong Kong au Xinjiang, en espérant que la Chine changera le système, pour qu’elle puisse ouvrir la souveraineté financière de la Chine en offrant une alternative entre plusieurs partis.
De cette façon, la Chine deviendrait également un gros morceau de graisse, comme l’Argentine, la Thaïlande, le Brésil et d’autres pays en développement, permettant de faire ces va-et-vient.

Selon les dernières nouvelles, la Fed va désormais maintenir les taux d’intérêt à 0, c’est-à-dire que c’est une période de taux d’intérêt bas.
Au cours des 40 dernières années, le dollar des États-Unis a généralement suivi un cycle de “ 10 années de faiblesse et 6 années de vigueur” .

La période de bas taux d’intérêt doit nourrir certains pays en développement et permettre au dollar des États-Unis de pénétrer dans ces pays.
Un taux d’intérêt élevé est destiné à attirer les capitaux vers les États-Unis.
En commençant à massacrer les pays en développement, cette règle reste largement inchangée, malgré des surprises. Par exemple, en 2007 , le cycle de hausse des taux d’intérêt aurait dû commencer, mais il a été retardé en raison de la crise des prêts hypothécaires à risque en 2007.

De plus, très peu de pays sont conscients de ce problème et font de leur mieux pour éviter d’être impliqués dans l’empire du dollar américain. Par exemple, 50% des échanges entre la Chine et la Russie utilisent déjà des roubles et des yuans, et non les États-Unis. Pour le commerce entre la Russie et l’UE, 46% utilisent également les euros, et pour 18% des roubles.
La Chine et l’Europe ont également signé un accord de swap de devises locales en 2019, avec une échelle de swap de 350 milliards de yuans pour 45 milliards d’euros.
Mais c’est la seule chose qui puisse résister.

Les médias américains ont écrit sur la cible et l’heure de la récolte cette fois, mais beaucoup de gens ne l’ont pas remarqué.
Selon la Fed, elle n’envisagera pas d’augmenter les taux d’intérêt avant 2023, ce qui signifie que la période de récolte se situera autour de 2023.

Quant aux objectifs de récolte, Bloomberg a clairement dressé une liste ce mois- ci: l’Argentine, l’Inde, le Vietnam, la Turquie, le Sri Lanka, l’Ukraine, le Brésil, le Pakistan, l’Égypte, l’Indonésie : dix pays en développement.
Les mots originaux de Bloomberg étaient: «La Fed peut répercuter le risque de l’énorme déficit américain sur les 10 pays susmentionnés, mais le Brésil est déjà tombé en difficulté à l’avance.»
La réalité est si cruelle. Bloomberg prédit que les dividendes du développement de l’Inde et du Vietnam seront interrompus et que les économies des deux pays reviendront 20 ans en arrière.[…]”

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Je ne voudrais pas être trop cruel moi aussi, mais mise en regard, cette interview de F. Roussel invite quand même les communistes à réagir : c’est du Piketty pur jus, et le socialisme pour plus tard.

” investir 6000 milliards d’euros en l’espace de quelques années pour relancer la consommation, pour rendre les crèches gratuites, investir dans les hôpitaux, les écoles…et tout cela il va le financer en augmentant les impôts des plus riches, du capital … j’ai l’impression qu’il a pris sa carte au Parti Communiste Français ! je vais pas aller jusque là, il doit être inspiré par Bernie Sanders qui a été présent dans sa campagne. Toujours est-il que le plan qu’il met en œuvre est un plan révolutionnaire, qui n’a pas d’équivalent avant Roosevelt. C’est ça la relance d’un pays !

-Vous appelez le président Emmanuel Macron à s’inspirer du président américain, mais il ne fait – s’agissant de la taxe sur les plus riches – que remettre le taux supérieur de l’impôt sur le revenu au même niveau qu’en France, à peu près 40 %.

-Le sémillant Joe Biden donne des leçons à Macron qui défend un vieux modèle économique, qui dit qu’il ne faut pas toucher au capital et aux plus riches.
C’est terminé, tout le monde appelle aujourd’hui à de la solidarité, à lutter contre les inégalités. Le partage des richesses, le partage, c’est tout ce que nous demandons, le partage des pouvoirs, pour pouvoir reprendre la main sur nos outils de production, mais pour pouvoir aussi faire cette relance que nous attendons tellement, relocaliser en France la production de nos usines, donner des moyens aux services publics. Enfin le défi il est là, c’est le défi des jours heureux.”

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2 Commentaires

  • Xuan

    Bonjour et merci pour cette publication, je viens de retrouver le lien de cet article, paru sur le site dnew sous le titre “la crise mondiale à venir” .
    L’article en chinois dont je n’avais reproduit que la fin s’y trouve en intégralité, à lire (ou essayer de lire) avec la trad. auto google. On ne comprend pas tout à cause des idiomatismes mais le sens général et quelques précisions utiles sont accessibles.
    Fraternellement.

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  • Jean François DRON
    Jean François DRON

    très intéressant. Il faut que j’approfondisse le sujet .

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