Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’écho de l’explosion appelle au combat

Andreï Doultsev, dans cet article de la Pravda, met l’accent sur la manière dont l’information est utilisée par le capital pour tabler sur le sensationnel et à travers ce prisme dégager sa responsabilité et faire taire la voix des ouvriers qui eux défendent l’outil de travail que le capital sabote. Cela se passe en Espagne, mais cela pourrait avoir lieu en France et partout dans l’UE, en Inde, au Bangladesh partout où les multinationales financiarisées exercent la dictature du capital sur la majorité. (note de Danielle Beitrach, traduction de Marianne Dunlop)

# 34 (31094) 2-5 avril 2021

https://gazeta-pravda.ru/issue/34-31094-25-aprelya-2021-goda/ekho-vzryva-zovyet-na-borbu/

Auteur: Andrey DULTSEV, corr. “Pravda” en Europe occidentale.

Une puissante explosion s’est produite le 14 janvier 2020 dans la ville de Tarragone, située au sud de la Région autonome de Catalogne. La cause de l’explosion, au cours de laquelle un sol en béton de huit cents kilos a été emporté sur cinq kilomètres, est un accident survenu dans l’un des réacteurs de l’usine chimique IQOXE. Sept employés de l’usine ont été blessés et deux travailleurs et un habitant de la région de Torrefort sont morts de brûlures chimiques. IQOXE est un groupe pétrochimique spécialisé dans la production d’oxyde d’éthylène et de ses dérivés, ainsi que de glycols.

PENDANT plusieurs jours après l’explosion, les médias officiels ont semé la panique parmi la population, profitant de l’occasion pour réviser le plan gouvernemental en cas d’urgence et de contamination chimique. Les politiciens de droite ont adopté avec enthousiasme l’idée de réviser les plans d’évacuation en cas d’explosion dans une usine chimique. Dans le même temps, personne n’a prêté attention aux rapports sur l’état technique déplorable de l’entreprise et l’usure des équipements, que les ouvriers de l’usine et les syndicalistes dénonçaient depuis de nombreuses années. Personne n’a prêté attention aux conditions de travail et à l’insuffisance des mesures de sécurité techniques nécessaires à l’usine.

Au lendemain de l’explosion, l’Association des entreprises de chimie de Tarragone a réussi à rejeter toutes les accusations et n’a toujours pas pris la moindre mesure pour empêcher un nouvel accident.

Parallèlement, les salariés d’IQOXE négocient un accord tarifaire depuis plus d’un an. Ils réclament des salaires plus élevés, auxquels ils ont légalement droit conformément aux conventions collectives de l’industrie chimique. Ils font également pression pour une augmentation des effectifs pour mettre fin aux contrats de sous-traitance qui contournent la législation du travail espagnole et les conventions collectives dans l’industrie chimique. Les travailleurs demandent l’abolition des heures supplémentaires qui ont pour conséquences des normes de protection du travail moins strictes, le surmenage et diverses maladies chroniques parmi les travailleurs. La société chimique IQOXE refuse de répondre aux demandes des travailleurs de l’usine de Tarragone, mettant en danger non seulement la santé des employés de l’entreprise, mais également les habitants de la zone.

Pour toutes ces raisons, le collectif de l’entreprise IQOXE a déclaré le 30 mars une grève illimitée, à laquelle la direction de l’entreprise tente de résister, exigeant que les travailleurs respectent les normes du travail. Le Parti communiste espagnol a exprimé sa solidarité avec les grévistes et les a exhortés à ne pas faire de compromis. Le comportement de la direction de la société IQOXE confirme la loi du capitalisme selon laquelle le profit a plus de valeur que la vie humaine.

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