Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Guaido et ses fausses déclarations à Paris : pour une vraie guerre?

Ce Français qui vit au Venezuela n’en est toujours pas revenu de la manière dont le Sénat a pu feindre de croire en l’escroc autoproclamé. Comment des gens dont la profession fort bien rémunérée est de connaître les faits politiques peuvent-ils se laisser gruger par de pareils escrocs criminels? Comment la gauche, les communistes eux-mêmes par la tiédeur de leur réaction, peuvent -ils ne cesser d’apporter caution à la politique des USA contre les peuples ? contre les gouvernements progressistes qui défendent leur souveraineté sur leurs ressources ? Tout cela est si abominablement grotesque que la plaisanterie qui court est que le Venezuela aurait reconnu le cinglé avec les cornes qui a pris d’assaut le Capitole comme président des USA. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Lorsque Guaido déplore l’émigration, il oublie que sa guerre est en grande partie ce qui la provoque.Jean Araud

C’est la troisième fois que je fais référence aux déclarations de Juan Guaido en France.

En effet, le 2 décembre dernier, invité à une audition par le Sénat français en tant que président de l’Assemblée nationale vénézuélienne (AN), qui n’est plus, et présenté comme président par intérim, ce qu’il n’a jamais été, il a déclaré:

« Je voudrais partager un événement qui s’est passé la semaine dernière au Venezuela… cela reflète bien la douleur que traverse notre pays… un bateau avec 29 passagers a traversé un calvaire comme le rapporte le journal Le Monde… 16 enfants, dont un âgé de 4 mois, sont morts… Ils étaient partis comme émigrants à Trinidad … »

Ce qu’a rapporté Le Monde, c’est «… pour une trentaine de migrants… les autorités trinidadiennes avaient décidé de renvoyer dans leur pays… 16 mineurs, dont un bébé de 4 mois… retrouvés sur une île du Venezuela ».

Les migrants vénézuéliens, à leur arrivée sur la plage de Los Iros, le 24 novembre à Erin (Trinité-et-Tobago). LINCOLN HOLDER / COURTESY NEWSDAY / REUTERS
Migrants : le calvaire de seize enfants entre le Venezuela et Trinité-et-Tobago

Le Monde cite également l’indignation du commissaire de l’Organisation des États Américains (OEA), face à la crise des migrants et des réfugiés vénézuéliens «… on les a mis dans deux petits chalutiers sans identification, sans accompagnateur, sans gilet de sauvetage, avec à peine quelques vivres, et on les a expulsés ainsi, bébés inclus, en pleine mer, abandonnés à la grâce de Dieu ».

Et Dieu merci, ce groupe est retourné sain et sauf au Venezuela.

Alors plusieurs questions se posent :

Guaido sait-il lire ? Manipule-t-il ? Savait-il qu’une tragédie était en préparation et annonçait-il des décès programmés ? Le Sénat, est-il mal informé ou soutient-il ses mensonges ?

Les dates inspirent ces questions.

Précisons-les:

25 Nov.: BBC Monde informe du retour de migrants au Venezuela avec 16 enfants, dont un de 4 mois.

27 Nov.: Le Monde rapporte cette situation en des termes similaires.

02 Déc.: Guaido dénonce une tragédie avec 16 enfants décédés, dont un de 4 mois.

06 Déc.: Un groupe de migrants met le cap sur Trinidad où ils ne sont jamais arrivés.

13 Déc.: Un naufrage est signalé avec de nombreux morts, une tragédie sous enquête.

25 Déc.: Le ministère de l’Intérieur, de la Justice et de la Paix du Venezuela publie le rapport sur les résultats des enquêtes sur la tragédie du naufrage.

Que le lecteur juge et tire ses conclusions.

Guaido a déclaré au Sénat «… aujourd’hui, le Venezuela est malheureusement un pays en guerre … », sans préciser que cette guerre est sa propre guerre menée avec l`aide de ses protecteurs étrangers contre le peuple vénézuélien.

Guaidó lors de son audience au Sénat

Lorsque Guaido déplore l’émigration, il oublie que sa guerre est en grande partie ce qui la provoque. Une partie du peuple vénézuélien émigre en raison de la difficulté de survivre parce qu’il est soumis à un blocus, au manque de médicaments et de carburant, à la dévaluation induite de sa monnaie qui les empêche de se nourrir, terrifié par les menaces répétées d’invasion que Guaido vient réclamer lui-même auprès de ses complices étrangers, enfin de la manière dont il obtient le blocage des biens et ressources de la Nation que lui et ses acolytes dérobent ou remettent à d’autres nations. 

Guaido ne mentionne pas les offres trompeuses promises aux émigrants, le traitement xénophobe qu’ils reçoivent dans divers pays et il oublie tous ceux qui, pour se rapatrier, demandent l’aide qu’ils reçoivent du gouvernement vénézuélien, grâce à la Mission Retour à la Patrie.

Qu’attendait Guaido que le Sénat d’un pays européen lui réponde ?

Selon l’Organisation mondiale des migrations (OMI), entre 2015 et novembre 2020, ont été signalés en mer Méditerranée 12 852 décès ou disparitions de migrants tentant d’émigrer vers l’Europe.

Jean Araud

Guaidó et ses fausses déclarations à Paris. Pour une vraie guerre?, Le Courriel de l’Orinoque p.13 , Caracas, 30 de diciembre de 2020

Original: Guaidó y sus falsas declaraciones en París ¿Para una guerra real?

Edité par María Piedad Ossaba

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