Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le gouvernement Bolsonaro va supprimer la taxe sur l’importation de pistolets et revolvers

du suicide collectif considéré comme un des beaux arts (de gouverner)… La logique du libéralisme ou c’est dans sa nature… la lutte contre la pauvreté qu’elle engendre se fait à coup de revolver. On néglige sciemment une part de la population, on en fait la cible des “couches moyennes” et l’oligarchie est tranquille.(note et traduction de danielle Bleitrach)

Bolsonaro est depuis longtemps un avocat de l’assouplissement des règles sur le port et la possession d’armes au Brésil. Photo: EFE.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé mercredi la décision de son gouvernement de réduire de 20% à zéro la taxe à l’importation sur les revolvers et pistolets. La politique du représentant, partisan de la flexibilité des règles dans ce domaine, a encouragé en 2020 l’enregistrement des armes dans ce pays d’Amérique du Sud.

Le leader d’extrême droite a célébré dans un message sur son compte Twitter la décision adoptée mardi par la Chambre de commerce extérieur du gouvernement (Camex) et publiée mercredi au Journal officiel de l’Union.

Encouragés par le président Jair Bolsonaro, de nombreux Brésiliens ont fréquenté les armureries et les clubs de tir. Les immatriculations de nouvelles armes ont augmenté de près de 60% au Brésil entre janvier et août 2020 par rapport à la même période en 2019, ce qui inquiète de plus en plus plusieurs ONG quant à l’augmentation possible du nombre de décès par arme à feu.

Respectant l’une des promesses faites par le président il y a près de deux ans, le gouvernement de Bolsonaro a modifié en juin 2019 divers décrets et une loi visant à assouplir l’accès aux armes, annulant certains points en vigueur du Statut de désarmement (2003).

Entre janvier et août 2020, plus de 105 000 nouvelles armes ont été enregistrées par la police fédérale, dont 70 000 citoyens avec permis délivrés par l’armée. Ce nombre de licences représente 59% de plus qu’au cours des huit premiers mois de 2019 et le double de ce qui a été accordé tout au long de l’année 2018.

Cependant, l’objectif de Bolsonaro de libérer le port d’armes à l’américaine est toujours en conflit avec le Congrès et le Sénat, qui sont essentiels au lancement d’une nouvelle loi.

L’avancement de cette « nouvelle passion nationale » se reflète également dans la montée des clubs de tir au Brésil.

L’un des principaux partisans de cette ouverture est l’influent Eduardo Bolsonaro, fils du président et député fédéral, bien lié aux sections conservatrices des États-Unis.

Taurus et la société d’État Imbel sont responsables de la plupart des armes qui circulent au Brésil, tandis que les entreprises étrangères qui veulent vendre dans le pays sont confrontées à des droits de douane élevés.

Malgré le protectionnisme, le pays a reçu rien qu’en août 2019 plus de 25 000 revolvers et pistolets autorisés par l’armée, un montant sans précédent.

En mars de cette année, l’armée a autorisé le DFA (Delfire Fire Arms) à fabriquer des pistolets et des fusils slovènes de marque Arex dans le quartier industriel d’Anapolis à Goiás à partir de 2021.

Les Allemands Sig Sauer et Imbel sont en négociations avancées pour opérer dans une usine de l’Etat du Minas Gerais (sud-est).

L’assouplissement du porte-armes, l’un des principaux drapeaux de Jair Bolsonaro, ancien capitaine de la réserve, est en discussion au Sénat pour l’élaboration d’une nouvelle loi qui, selon la vision du président, sert à élargir les libertés individuelles et à renforcer la sécurité publique.

Toutefois, pour Carolina Ricardo, directrice exécutive de l’Institut Sou da Paz, ces mesures peuvent être contre-productives.

« Dans des études menées ces dernières années, nous nous sommes rendu compte que la plupart des armes saisies étaient légales, mais elles sont entrées sur le marché illégal », a-t-il dit.

La directive de l’ONG avertit également que « la présence d’une arme dans un environnement conflictuel tend à la rendre mortelle ».

Le Brésil, pays où les taux de violence sont élevés, a enregistré un total de 41 197 homicides en 2018, dont 71,1 % par arme à feu, selon les données du Forum brésilien sur la sécurité publique et de l’Institut de recherche économique et appliquée.

(Avec des informations EFE)

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