Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’Australie et la France dans l’océan Pacifique: des points communs

Il existe en géopolitique des logiques, celle de la France a toujours été hostile à l’empire Britannique et à ce qui lui a succédé les Etats-Unis, même s’ils appartiennent tous à l’occident impérialiste, une solidarité néo-coloniale, en revanche les relations avec la Russie et la Chine ont toujours été un facteur d’équilibre, incontestablement Macron a du mal à se positionner entre cette dimension “gaullienne” et une intégration européenne qui en l’état n’est qu’une vassalisation aux USA.

Nos relations privilégiées avec l’Australie que vous découvrirez sans doute ici font partie de ce bougé vers le multilatéralisme dans lequel la France apparait plus comme une puissance militaire à un coût exorbitant qu’une zone de développement et de coopération.

Sur le fond, l’Australie et la France ont un point commun, les dirigeants de ces deux pays n’arrivent pas à trancher entre leurs intérêts objectifs, qui y compris d’un point de vue commercial les incite à ménager la Chine et à nouer des liens fructueux avec elle, mais dans le même temps ces deux pays répondent les premiers à toutes les campagnes idéologiques lancées par les USA, qu’il s’agisse de Hong Kong, Taiwan ou le Xijiang.

Hier mardi 24 novembre 2020, la Chine a dénoncé le double visage de l’Australie dans un éditorial du Global Tmes : “La Chine a trop souvent vu l’Australie faire une chose tout en en disant une autre. Pour cette raison, sa confiance en Canberra s’est effondrée. Les relations bilatérales ne peuvent en aucun cas être fixées par des slogans vides de sens. Quand l’Oncle Sam regroupe des alliés contre Pékin et prend plus de mesures pour contenir la Chine, Canberra répondrait-il enfin par un « non » bruyant ?”. On peut en dire autant de Paris et de ses participations insensées à toutes les campagnes idéologiques contre la Chine mais aussi contre la Russie.

La France est méprisée pour cette vassalisation, la manière dont Obama ose traiter Sarkozy dit bien ce que les USA font des vassaux qu’ils méprisent pour ne plus voir où est leur intérêt national ou prétendre jouer sur plusieurs tableaux à la fois. )(note et traduction de Danielle Bleitrach)

Colonne: PolitiqueRégion: Région Asie-Pacifique

La France est un acteur majeur en Océanie, un endroit où l’Australie, qui a une position de leader dans cette vaste région du Pacifique Sud, a historiquement développé des relations solides et voisines. Du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, la France possède la Nouvelle-Calédonie (avec les quatrièmes plus grandes réserves de nickel au monde et une base militaire Français), Wallis et Futuna (qui a un emplacement stratégique), et la Polynésie de Français (connue sous le nom de Tahiti), avec un site d’essais nucléaires Français qui est en sommeil depuis 1996.

Les bases des relations diplomatiques bilatérales entre la France et l’Australie ont été décontractées en 1842, et elles se sont renforcées au fil des ans depuis la Première Guerre mondiale et la Seconde Guerre mondiale.

Au XXIe siècle, une interaction étroite a évolué entre Canberra et Paris sur toutes les questions importantes, y compris la sécurité régionale et la protection de l’environnement.

La France continue de s’efforcer de maintenir sa présence en Océanie pour diverses raisons, dont l’une est d’empêcher l’émergence d’un monde monopolisaire et anglophone en favorisant l’influence culturelle francophone partout où c’est possible. Étant donné que les Français croient que le concept de « culture » englobe la culture politique, la culture économique, etc., l’objectif fixé par Paris dans l’océan Pacifique est de freiner l’expansion des pays anglo-saxons – Les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – sans parler des États asiatiques comme la Chine et l’Inde. En conséquence, la France est prête à parrainer ses possessions du Pacifique Sud, parfois même au détriment de son propre budget.

Après avoir obtenu leur indépendance de la Grande-Bretagne en 1942, les objectifs de la politique étrangère de l’Australie ont inclus le maintien de relations mutuellement bénéfiques avec la France en Océanie en général, et en particulier en Mélanésie, qui fait partie de la ligne de défense de l’Australie, mais où en Nouvelle-Calédonie – située à seulement 1 500 kilomètres des côtes australiennes – Français forces militaires sont stationnées. Compte tenu de ces circonstances, l’Australie et la France doivent établir une relation réfléchie et harmonieuse fondée sur le renforcement de la confiance et la promotion de la coopération. Par exemple, la présence de forces militaires Français en Océanie permet des exercices conjoints réguliers entre les forces navales Français et australiennes, à la fois pour protéger les frontières maritimes et pour fournir une assistance en cas d’urgence, par exemple en cas de catastrophes naturelles comme les typhons et les inondations, qui ne sont pas rares pour le climat tropical. Français navires de guerre font souvent appel aux ports australiens.

L’importance d’avoir une relation de défense entre les parties australienne et Français dans le Pacifique a été soulignée dans le Livre blanc de la Défense 2016 de l’Australie. La même année, l’Australie et la France ont signé un accord concernant l’échange et la protection réciproque des informations classifiées, qui a marqué une étape importante dans le développement du partenariat stratégique entre ces pays, et a constitué la pierre angulaire d’un accord de coopération sur le Programme des sous-marins du futur (FSP), ce qui est important pour la défense australienne et est entré en vigueur en 2017. En outre, en 2019, les deux pays ont conclu un autre accord concernant un partenariat stratégique pour la partie Français pour la construction de sous-marins de classe Attaque pour la marine australienne.

À l’heure actuelle, les relations entre l’Australie et la France dans le domaine de la défense peuvent être qualifiées de très fortes. Il est fondé sur l’Accord entre le Gouvernement australien et le Gouvernement de la République de Français concernant la fourniture d’un soutien logistique mutuel entre la Force de défense australienne et les forces armées de Français, qui a été signé à Sydney en 2018.

En 2018, le président du Français Emmanuel Macron s’est rendu en Australie, au cours duquel lui et le Premier ministre australien Malcolm Turnbull ont signé une déclaration de vision sur les relations Australie-France, dans laquelle les dirigeants ont accepté de lancer l’initiative Australie-France (AFiniti), visant à renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines.

Depuis le début des années 2000, la France a tracé la voie pour renforcer sa position en Océanie. Malgré le fait que l’Australie s’efforce d’obtenir un leadership absolu dans la région, Canberra n’accorde aucune restriction aux aspirations du côté Français : coopérer avec la France – sixième économie mondiale et l’un des principaux pays de l’UE – permet à l’Australie d’accéder à 25 marchés européens intégrés qui ont une monnaie unique en euros et une population totale de 450 millions d’habitants. Plus précisément, en 2018, l’Australie et l’Union européenne ont entamé des négociations sur la création d’une zone de libre-échange.

Les relations bilatérales dans le domaine de la coopération humanitaire – éducation et tourisme – évoluent énergiquement. Le secteur culturel n’est pas loin derrière : le Programme de subventions à la diplomatie culturelle du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce contribue à renforcer la coopération entre les deux pays dans ce domaine. En particulier, le premier Festival Français a eu lieu à Adélaïde, la « capitale culturelle » de l’Australie, en janvier 2018. L’Australie a également apporté une contribution significative aux collections du musée Français Quai Branly (Musée du Quai Branly), dont une partie est consacrée à l’art et à la culture des Aborigènes australiens.

Bien sûr, des désaccords ont parfois surgi entre la France et l’Australie, principalement en raison de la France effectuant des essais nucléaires en Polynésie Français des années 1960 à 1996 – ce à quoi l’Australie a adopté une attitude fortement négative. Toutefois, ce problème a été résolu en 1999, après que Paris a ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Le deuxième aspect inhérent à cette controverse est lié au fait que la politique étrangère australienne, à bien des égards, se combine avec la politique américaine. Par exemple, l’action militaire américaine en Irak en 2002 est devenue une question polémique, et quelque chose que l’Australie a soutenu en envoyant ses unités de troupes là-bas, tandis que la France a critiqué ces actions. Dans le même temps, la France n’a imposé aucune restriction à la stratégie de défense de l’Australie en Océanie : étant l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, la France a soutenu le déploiement d’une force internationale de maintien de la paix sous la direction de l’Australie au Timor oriental (anciennement province indonésienne) en 1999-2000, et a pris la même position en juin 2006 au sujet d’une autre intervention australienne dans les affaires intérieures de l’État désormais indépendant du Timor-Leste. Par ailleurs, Français président Jacques Chirac a approuvé l’intervention de l’Australie aux Îles Salomon en 2003.

Cela signifie que l’on peut tirer la conclusion qu’une relation forte existe et continuera d’exister entre la France et l’Australie pendant longtemps – ce qui devrait être pris en compte lors de l’examen de l’équilibre des pouvoirs dans l’océan Pacifique.

Sofia Pale, Ph.D. en histoire, chercheuse au Center for Southeast Asia, Australia and Oceania de l’Institute of Oriental Studies de l’Académie russe des sciences, exclusivement pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook« .

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