Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Nazim Hikmet et Orson Wells Don Quichotte

Paradoxalement cette période de confinement crée en moi une sorte d’euphorie. Certes il me manque deux choses, danser dans l’eau de mer ou à la rigueur me promener le long de la plage pour goûter ce printemps qui apparaît à ma fenêtre avec des branches de cerisier en fleur. Et aussi aller au cinéma, m’installer dans une salle obscure devant un grand écran et sentir autour de moi la joie, la peur, le rire des autres spectateurs… Mais il y a quelque chose de l’ordre d’une certitude, oui j’ai choisi le bon côté de la vie en étant communiste, pas encartée, encore que cela compte aussi, non faire le choix de donner sans compter, d’aimer la vie à en mourir. Comme ces médecins cubains, avec leurs blouses usagées, à force d’être si souvent lavées, parce qu’ils viennent donner le peu qu’ils ont, mais cela va bien au-delà de nous les communistes et c’est cela qui nous rend forts, savoir qu’il existe des hommes et des femmes qui se battent jusqu’à l’épuisement pour l’hôpital public, le droit à la santé… L’amour de la vie, sous toutes ses formes, ce que nous a légué le passé et ce que nous en ferons dans le futur, nous c’est-à-dire ceux qui me survivront. Il y a plusieurs manières d’être jusqu’au bout celui que l’on croit le perdant, le prisonnier, le ruiné… que ce soit Nazim Hikmet ou Orson Wells, celui qui croit et celui qui doute (note de Danielle Bleitrach).

DON QUICHOTTE

“Le chevalier de l’éternelle jeunesse
Suivit, vers la cinquantaine,
La raison qui battait dans son cœur.
Il partit un beau matin de juillet
Pour conquérir le beau, le vrai et le juste.
Devant lui c’était le monde
Avec ses géants absurdes et abjects
Et sous lui c’était la Rossinante
Triste et héroïque.

Je sais,
Une fois qu’on tombe dans cette passion
Et qu’on a un cœur d’un poids respectable
Il n’y a rien à faire, mon Don Quichotte, rien à faire,
Il faut se battre avec les moulins à vent.

Tu as raison,
Dulcinée est la plus belle femme du monde,
Bien sûr qu’il fallait crier cela
à la figure des petits marchands de rien du tout,
Bien sûr qu’ils devaient se jeter sur toi
Et te rouer de coups,
Mais tu es l’invincible chevalier de la soif
Tu continueras à vivre comme une flamme
Dans ta lourde coquille de fer
Et Dulcinée sera chaque jour plus belle.”

.

.

NAZIM HIKMET

.https://youtu.be/FkOM_abhhO0

.

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 158

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.