Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Dmitri Novikov sur la 1ère chaîne de télévision : les amis de la Russie et la réponse aux néo-colonialistes

“Si demain les Européens sont entraînés dans une phase plus active de confrontation avec la Russie, les autorités de ces pays devront expliquer à leur population pourquoi elles ont cédé à la pression de Washington et entraîné leurs citoyens dans une aventure militaire contre la Russie. Elles utilisent donc n’importe quel prétexte pour forger à l’avance une image ennemie de la Russie. Poutine leur dit de ne pas aggraver la situation et de ne pas créer les conditions d’une guerre nucléaire, et ils prétendent que Poutine les menace. Tout est mis sens dessus dessous. C’est une méthode typique, traditionnelle et bien connue de la propagande pour préparer l’opinion publique à ses propres actions agressives”. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/225073.html

L’hystérie anti-russe est déclenchée par l’Occident afin de justifier de futures aventures militaires. C’est ce qu’a déclaré D.G. Novikov, vice-président du comité central du KPRF, dans l’émission ” L’histoire nous le dira ” du 14 mars.

Suivant les lois de la guerre de l’information, l’Occident profite de chaque occasion pour intensifier ses attaques contre la Russie. La dernière interview de Vladimir Poutine en a été l’occasion. En trafiquant habilement son contenu, les propagandistes occidentaux effraient le citoyen lambda avec une guerre nucléaire que Moscou serait prête à déclencher.

Comme l’a souligné Dmitri Novikov, tout le monde n’est pas sujet à l’hystérie entretenue par l’Occident. La majorité du monde a une position différente. Le vice-président du comité central du KPRF a relaté la rencontre des députés de la Douma d’État avec la délégation du Sénat de l’Assemblée nationale de Thaïlande : “Le président du Sénat a souligné qu’il était favorable au développement de relations amicales avec la Russie et qu’il n’était pas d’accord avec la politique de pression. Le conflit russo-ukrainien y est considéré comme une question bilatérale dans laquelle personne ne doit interférer. En outre, la Thaïlande n’accepte pas les demandes d’adhésion aux sanctions anti-russes. Et bien que la Thaïlande soit liée à l’Occident par divers liens, notamment économiques, elle maintient une position politique indépendante”.

Revenant sur la question de l’hystérie alimentée en Occident, le représentant du KPRF a fait remarquer que si de tels sentiments sont alimentés, c’est que quelqu’un en a besoin. Si l’OTAN existe, c’est que quelqu’un en a besoin. En premier lieu, les États-Unis. Cela est devenu particulièrement évident après la destruction de l’Union soviétique. Tous les discours sur l’endiguement de l’URSS ont alors perdu leur sens, mais l’organisation a survécu. La raison en est que l’OTAN n’est pas seulement un outil pour combattre la Russie, bien que ce soit l’une des tâches les plus importantes du bloc. Mais c’est aussi un instrument de colonisation de l’Europe par les États-Unis.

Dmitri Novikov explique : “Si demain les Européens sont entraînés dans une phase plus active de confrontation avec la Russie, les autorités de ces pays devront expliquer à leur population pourquoi elles ont cédé à la pression de Washington et entraîné leurs citoyens dans une aventure militaire contre la Russie. Elles utilisent donc n’importe quel prétexte pour forger à l’avance une image ennemie de la Russie. Poutine leur dit de ne pas aggraver la situation et de ne pas créer les conditions d’une guerre nucléaire, et ils prétendent que Poutine les menace. Tout est mis sens dessus dessous. C’est une méthode typique, traditionnelle et bien connue de la propagande pour préparer l’opinion publique à ses propres actions agressives”.

Entre-temps, les États-Unis ont annoncé qu’ils fournissaient à l’Ukraine des missiles balistiques ATACMS. Cette escalade flagrante des tensions renforce le sentiment anti-guerre en Europe, dont les responsables politiques sont obligés de tenir compte. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est prononcé contre la fourniture d’armes à longue portée et la participation de l’Allemagne à la guerre.

Interrogé par l’animatrice de l’émission, Olesya Loseva, sur la réponse de la Russie aux livraisons d’armes à Kiev, le vice-président du comité central du KPRF a déclaré que l’interview du président russe avec Dmitri Kiselev visait à montrer que le pays disposait d’un large éventail de mesures de rétorsion dans son arsenal : “Avant de démarrer la SVO en Ukraine, la Russie a formulé un certain nombre de propositions à l’intention de l’Occident : s’asseoir à la table des négociations et garantir la sécurité mutuelle, ce qui impliquait une limitation significative des activités de l’OTAN à proximité de nos frontières. Ces propositions n’ont pas été entendues. C’est alors qu’a été lancée l’étape suivante des actions visant à assurer notre sécurité, à savoir une opération militaire spéciale. Les membres de l’OTAN doivent comprendre que si vous continuez à enflammer la situation, nous aurons quelque chose à répondre. Et comme le président de la Fédération de Russie est aussi le commandant en chef suprême, il sait très bien ce qu’il dit”.

Commentant les déclarations de Scholz, Dmitri Novikov a admis que, comme la plupart des autres politiciens et experts russes, il ne le considérait pas comme un homme d’État allemand exceptionnel. Cependant, selon l’invité du studio, il faut comprendre ce qui suit : Scholz a accepté le poste de chancelier parce qu’il a une carrière politique, de l’autorité dans son propre parti et une certaine influence dans les cercles politiques. Bien sûr, dans ce cas, Scholz sait ce qu’il dit. Il comprend l’état d’esprit qui règne en Allemagne et veut être un homme politique populaire dans son pays. Selon le parlementaire russe, il s’agit là d’une bonne nouvelle. Cela signifie que le sentiment anti-guerre en Allemagne est plus fort que les cris des faucons.

À la question de savoir si Washington réagira en “travaillant” le chancelier ou en le remplaçant, Dmitri Novikov répond que la réponse réside dans le statut semi-colonial de l’Allemagne et des autres pays européens : “La force de Washington dans cette partie du monde réside dans le fait que les deux scénarios sont possibles. Les États-Unis ont une telle influence sur la politique allemande que les deux scénarios seront utilisés. Les États sont capables à la fois de forcer Scholz à prendre des décisions pro-américaines et de décider de son remplacement. Malheureusement, c’est Washington qui “fait la banque”. Il dispose d’une large influence au sein de l’UE pour obtenir ce qu’il veut de diverses manières.

La question suivante, posée en studio, portait sur ce que l’Occident attend de la Russie en réponse à ses tentatives constantes de mettre la patience de Moscou à l’épreuve. Selon le député communiste, il existe un cercle d’hommes politiques en Occident qui essaient de calculer le comportement de la Russie et de nous faire “un procès”. Mais il existe également une logique interne et indépendante dans les actions de l’Occident. En particulier, la récente visite de la délégation polonaise à M. Biden n’avait pas pour but de développer une nouvelle stratégie de l’OTAN ou de renforcer l’ancienne. Les élections américaines sont proches et il est important que les différentes branches de l’empire prêtent allégeance aux États-Unis et qu’elles soient prêtes à poursuivre une voie commune, afin de réaffirmer que les États-Unis peuvent continuer à revendiquer un rôle spécial dans le monde. La venue de la délégation polonaise à Washington avait sa propre signification symbolique en soulignant l’influence de l’administration Biden dans le monde et en la soutenant dans la campagne électorale.

“Le premier ministre polonais, M. Tusk, a commencé à enseigner aux opposants de M. Biden comment se comporter. Il s’immisce dans la vie politique interne des États-Unis, affirmant que certains sénateurs et membres du Congrès adoptent une position erronée sur l’Ukraine. Et qui êtes-vous pour apprendre aux Américains, ou à nous, ou aux Chinois, comment se comporter à l’intérieur de votre propre pays ? Mais cela souligne une fois de plus que la Pologne est un pays semi-colonial. C’est pourquoi Washington, l’élite politique de l’empire, a la possibilité d’utiliser ses antennes pour des querelles politiques internes”, a déclaré Dmitri Novikov.

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