Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

“Black Tea” d’Abderrahmane Sissako

Puisqu’il est question aujourd’hui des Césars, du cinéma français, il faudrait raconter ce que des dispositions de lutte du PCF et de la CGT du spectacle ont permis pour favoriser la créativité du cinéma des pays du sud. Près de dix ans après la consécration de son long métrage “Timbuktu” aux Césars, le réalisateur Abderrahmane Sissako nous parle de son dernier film, “Black Tea”, dans lequel on retrouve ses thématiques fétiches : l’exil et le départ, ainsi que la famille et la quête du bonheur. Quelle sera la distribution réelle de ce film en tous les cas s’il passe dans notre reculé département pas question de le rater. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

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Aujourd’hui, notre invité est réalisateur. Son parcours personnel et professionnel est fait d’exils, de voyages et de déplacements, de la Mauritanie où il est né, au Mali où il a grandi, en passant par l’URSS où il se forme en cinéma, à son arrivée en Europe et en France notamment, où son long métrage Timbuktu sera consacré par pas moins de sept Césars en 2015.À lire aussi : “Timbuktu”, un film au cœur du monde

Abderrahmane Sissako vient aujourd’hui nous parler de Black Tea, film en sélection officielle à la 74e éditions du Festival du Film International de Berlin.Publicitéhttps://d4ece3e430eda6f24877944f29c52cde.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-40/html/container.html

Le choix de la liberté et du départ

Abderrahmane Sissako a voulu mettre en scène des personnages qui, à un moment donné, font le choix libre de s’engager dans une vie différente, et qui partent vers de nouveaux horizons. “Pour moi, partir, c’est une forme de générosité. Quand je pars quelque part, j’apporte quelque chose, mais je vais aussi apprendre autre chose que je n’ai pas. Ça veut dire aussi aimer la culture de l’autre et respecter l’autre.”

Le réalisateur explique aussi son parti pris de tourner son film la nuit, pour créer un sentiment d’intimité : “je voulais donner un caractère onirique à cette histoire. Le spectateur ne doit pas savoir où il est, car finalement cela importe peu. Ce qui compte, c’est la rencontre de l’autre“.

D’une culture à une autre

Abderrahmane Sissako a lui-même quitté son pays d’origine, la Mauritanie, pour découvrir le cinéma, et notamment pour aller en URSS où il a rencontré le réalisateur russe Marlen Khoutsiev qui l’a encouragé à se lancer dans le septième art.

Il raconte qu’à cette époque, il ne connaissait rien ni à l’art, ni à la peinture, ni aux cinémas occidentaux : “la réalité, c’est que la culture est définie par les autres : quand on est en Europe, il faut connaître Bach et Chopin par exemple. Or il y a des millions de gens qui ne sont pas dans cette culture et qui ont une autre éducation, qui ont leurs propres références. Par exemple, quand on grandit en Afrique et que dès le matin, on sèche le linge multicolore, c’est comme aller dans une galerie.”

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