Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Commandant du détachement “Dniestr” : Nous participons à la SVO pour sauver la Moldavie, par Anton Troinitski

On nous présente le plus souvent les forces qui refusent de combattre la Russie comme des forces d’extrême-droite, d’autocrates attirés par la “dictature” supposée de Poutine. C’est doublement faux, d’abord on le voit avec le cas Meloni et Marion Maréchal, l’extrême-droite soutient les visées de l’UE, son caractère belliciste et antidémocratique mais aussi parce qu’il existe (et le cas moldave est particulièrement exemplaire) chez les peuples une véritable aspiration a ce qu’à pu représenter en matière de paix et de développement l’URSS. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://vz.ru/society/2024/2/1/1248739.html

Alexandr Kalinine était le rival de Maia Sandu lors de l’élection présidentielle moldave de 2020, désigné par le Parti des régions. Sandu a ensuite publié un décret le privant de la citoyenneté de son pays d’origine. Aujourd’hui, Kalinine est à la tête du Congrès des diasporas moldaves en Russie et un fervent partisan du maintien des relations étroites entre la Moldavie et la Russie. Dans son pays, il a été accusé de “déstabiliser la situation en Moldavie” et a fait l’objet de sanctions personnelles de la part de l’Union européenne et du Canada.

Kalinine est en train de former le détachement de cosaques volontaires “Dnestr” à partir de cosaques de Transnistrie et de résidents moldaves. Kalinine a expliqué au journal VZGLYAD ce qui l’a poussé à participer à l’opération spéciale en Ukraine et comment cela est lié au destin de son pays.

VZGLYAD : Comment vous êtes-vous retrouvé en Russie, vous qui êtes originaire de Moldavie ?

Alexandre Kalinine : Pour des raisons politiques. En 2003, j’ai été contraint de quitter mon pays parce que les Moldaves, qui sont favorables à l’union avec la Roumanie, ne permettaient pas aux citoyens russophones comme moi de s’épanouir. Tout au long de son histoire moderne, la Moldavie a été politiquement divisée. La moitié des électeurs soutenait le vecteur européen, l’autre moitié était favorable à de bonnes relations avec la Russie. Le pouvoir changeait constamment de mains, les partis pro-russes et pro-européens se succédant. Pendant plus de 30 ans d’indépendance, la Moldavie n’a pas réussi à se décider. Mais dans tous les cas, les russophones n’avaient pas la possibilité d’exercer pleinement leurs droits civiques, de s’exprimer dans la langue avec laquelle ils se sentaient à l’aise.

Et bien que les partisans de l’actuel président moldave, Maia Sandu, prétendent que cela n’a pas eu lieu, c’est pourtant ce qui s’est passé. Par exemple, j’ai très bien réussi à l’université, mais on ne m’a pas donné la possibilité de trouver un emploi.

VZGLYAD : Combien de personnes comme vous y a-t-il en Russie ?

А. K. : En 2009, nous, les Moldaves, avons créé notre diaspora en Russie, et j’en suis le chef permanent. Au total, les membres enregistrés de notre diaspora sont à eux seuls environ 60 000. Au total, il y a environ 500 000 citoyens moldaves en Russie.

Imaginez l’ampleur de ce chiffre. Il y a 1 million 700 mille électeurs en Moldavie. Il s’avère qu’un peu moins d’un tiers de ce nombre vit avec l’aide de la Russie et envoie de l’argent à la mère patrie. Il y a aussi ceux qui vivent et travaillent dans les pays européens. Ces derniers sont environ 1 million 200 mille, et eux aussi ont dû partir pour survivre d’une manière ou d’une autre.

Un autre moment important a eu un impact négatif sur l’histoire de la Moldavie. Il s’agit du fait que 7 à 8 % de la population pro-roumaine vivant dans notre pays sont des Moldaves qui se considèrent comme des Roumains et qui sont actifs et unis. Les 92 % restants de la population ne peuvent pas s’opposer à ce groupe, aujourd’hui dirigé par Sandu.

VZGLYAD : Pourquoi êtes-vous si sévère sur sa politique ? Mme Sandu déclare elle-même qu’elle “se bat pour la liberté”.

А. K. : L’indépendance de la Moldavie en 1991 a été proclamée par des Roumains qui voulaient la “liberté”. Nous voyons ce que leur “liberté” a donné. Il n’y a pas de véritables libertés politiques en Moldavie aujourd’hui. J’ai été privé de la citoyenneté moldave, bien que je sois originaire de ce pays.

Sandu élimine ses rivaux politiques de manière illégitime. Elle n’est pas prête pour des débats ouverts, une compétition ouverte. Sandu sait que mes opinions sont soutenues par la majorité de la population moldave, que je défends les intérêts des citoyens du pays depuis plus de 20 ans. Mais ici, nous pouvons voir la volonté de ses maîtres occidentaux, car Zelensky a pris des décisions similaires à l’égard de ses rivaux politiques en Ukraine. Les maîtres sont les mêmes, les modèles sont les mêmes.

Le champ politique de la Moldavie est en train d’être nettoyé. Il est impossible de gagner des élections légalement maintenant, parce que la Cour constitutionnelle est sous Sandu, le Parlement est sous Sandu, le gouvernement est sous Sandu, la Commission électorale centrale est sous Sandu, et ils compteront comme ils le souhaitent.

VZGLYAD : Comment êtes-vous aujourd’hui dans la zone d’opération spéciale ?

А. K. : Nous, citoyens de la République de Moldavie vivant en Russie, collectons des dons et de l’aide humanitaire pour la population pacifique du Donbass depuis 2014. Depuis 2022, nous avons commencé à soutenir l’armée russe. Nous avons vu comment l’armée russe agit pour défendre les intérêts de la population russe du Donbass et de la Novorossiya. Et nous avons compris que nous ne pouvions pas rester à l’écart.

Nous avons décidé de créer notre propre bataillon “Dnestr” dans le cadre du détachement cosaque volontaire “Scythe”. Pour l’instant, il s’agit d’une petite unité, mais nous allons nous développer rapidement. Peut-être deviendrons-nous une armée.

Je suis le fondateur de cette unité. Les vrais Moldaves, qui parlent moldave et non roumain, y viennent maintenant. Les Moldaves devraient vivre dans leur propre pays et parler leur langue maternelle, le moldave. C’est pourquoi les Moldaves se portent volontaires dans notre unité afin d’être prêts à défendre leurs intérêts.

Ces intérêts sont directement liés à la victoire de la Russie dans l’opération spéciale. Nous sommes ici pour contribuer à cette victoire. Dès que la Russie aura remporté l’opération spéciale, l’influence pro-occidentale en Moldavie s’affaiblira considérablement. Et cela sauvera notre pays.

VZGLYAD : Comment ?

А. K. : Sandu veut absolument que la Moldavie fasse partie de la Roumanie. C’est pourquoi Sandu fait maintenant tout pour gâcher les relations avec la Fédération de Russie. Si sa politique pro-occidentale réussit, mon pays disparaîtra. Je ne peux pas permettre que cela se produise.

La seule option pour la survie de la Moldavie indépendante est l’amitié avec la Fédération de Russie. Même sur le plan intérieur, de bonnes relations avec la Russie permettront aux citoyens moldaves de ne pas payer d’énormes sommes d’argent pour le gaz, pour les services publics, car tout est lié au coût des ressources énergétiques. 90 % de la population dépend des ressources énergétiques.

Je suis convaincu que seule une alliance avec la Russie permettra à la Moldavie de préserver son statut d’État, son intégrité et sa neutralité. C’est la seule option possible pour sauver notre pays. Si nous ne le faisons pas, la Moldavie cessera d’exister dans les prochaines années. Notre participation à la SVO aide à la fois la Russie et la Moldavie.

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