Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les élections à Taïwan, résultats et déclaration de la Chine

Avant toutes choses il faut comprendre un certain nombre de choses concernant l’élection taiwanaise et donc analyser la réaction de la Chine en fonction de ces FAITS et non en fonction de ce que la propagande ordinaire atlantiste de nos médias nous dit. Donc voici donc les résultats des élections et ce dont ils témoignent de la situation de l’île, du positionnement de sa population à travers “l’offre” politique et à partir de là, ce que dit la Chine.

illustration : partisans de conserver des liens plus étroits avec la Chine dans le Kuomintang


1) L’élection donne la victoire non pas au candidat ayant la majorité absolue mais à celui placé en tête, néanmoins cette situation peut faire que l’élu n’aura pas de majorité parlementaire qui lui permettra de gouverner ce qui parait être le cas. Les Taïwanais votaient aussi pour renouveler les 113 sièges du Parlement. Le Parti démocrate progressiste (DPP), écrit notre correspondant à Taïwan, Adrien Simorre, y perd en revanche sa majorité absolue. Il sera donc obligé de composer avec le troisième parti, le Parti populaire de l’ancien maire de Taipei, Ko Wen-je. Ce parti a créé la surprise en faisant campagne sur des questions domestiques, comme le prix du logement, les bas salaires, les affaires de corruption, autant de questions qui inquiètent la jeune génération. Sa position sur le rapport à la Chine l’a fait accuser à la fois d’être totalement pro-chinois ou au contraire de diviser ce camp 2) aucun candidat ne s’est prononcé pour l’indépendance, tous ont officiellement choisi le statu quo.

1) Le candidat à l’élection présidentielle de Taïwan que la Chine a décrit comme un « grave danger », s’il n’est pas officiellement pour l’indépendance, en fait joue la stratégie des Etats-Unis et crée les conditions du conflit souhaité par Washington. Il est arrivé en tête du scrutin de samedi, mais avec un tassement de ses voix qui témoigne de l’affaiblissement du parti au pouvoir et il ne l’emporte que parce qu’il existe deux autres candidats. Le vice-président sortant Lai Ching-te, du Parti démocrate progressiste (DPP), est crédité de 41,6 % des voix. Lai Ching-te, 64 ans, a été qualifié par Pékin de « grave danger » car son parti clame que l’île est de facto indépendante tout en ne se définissant pas comme séparatiste.

Son principal opposant Hou Yu-ih, 66 ans, candidat du Kuomintang (KMT) qui prône un rapprochement avec Pékin, a obtenu 33,2 % des votes. Il a reconnu sa défaite, concédant ainsi la victoire de son rival.

C’est la présence d’un troisième candidat, Ko Wen-je, 64 ans, du petit Parti populaire taïwanais (TPP) et qui se présente comme anti-establishment, qui est troisième avec 25,3 %, ce qui est un score considérable qui témoigne de l’usure de l’offre taiwanaise habituelle.

Donc si cette élection ne règle aucun des dangers elle ne représente pas la victoire d’un séparatisme quelconque, celui-ci au contraire doit composer avec une population en proie à des difficultés grandissantes. L’île en effet tient sa base économique de sa suprématie dans les semi-conducteurs. Dans ce domaine désormais y compris aux Etats-Unis, autant qu’en Chine il y le développement de productions concurrentes et le véritable problème de Taiwan comme celui d’autres économies asiatiques est le blocage de la croissance qu’a connu l’île. En outre l’interdépendance économique entre la Chine et Taiwan est très importante. Notamment en ce qui concerne l’entreprise Taïwanaise Foxconn : « près de 40 millions d’emplois chinois dépendent des multinationales taïwanaises, parmi lesquels il y a Foxconn » qui compte quelque 800.000 employés en Chine.

Les Etats-Unis ont d’ailleurs confirmé officiellement qu’il ne reconnaissaient pas l’indépendance de Taiwan et qu’ils restaient sur le principe internationalement reconnu d’une seule Chine. Mais ils vont continuer à envoyer des conseillers militaires, à vendre des armes. Et pour aller jusqu’au bout de ce qu’ils sont capables d’offrir à leurs “alliés”, il faut savoir qu’ils sont en train de développer aux Etats-Unis une industrie des semi conducteurs en concurrence de fait avec celle de Taiwan (le fait que Nancy Pelosi et son époux soient parmi les principaux intéressés à ce développement, alors qu’elle n’a pas craint de provoquer un incident diplomatique provocateur dit les ambiguïtés du jeu américain et ses limites réelles).

C’est à partir de ce contexte qu’il faut analyser la réaction de la Chine que voici et qui dit en gros rien n’a changé avec cette élection qui ne résout aucun problème mais ne témoigne pas non plus d’une volonté séparatiste du peuple taiwanais, la Chine agira en conséquence c’est à dire qu’il y a détermination sur l’appartenance de Taiwan à la Chine, refus des ingérences mais aussi sauf estimation de dangers d’ingérence américaine accrue l’attente du “fruit mur”, une politique qui est celle de la Chine dans toute l’Asie.

Un porte-parole de la partie continentale commente les résultats des élections à Taïwan
Par Xinhua
Publié : 13 janv. 2024 23 :29

Un porte-parole de la partie continentale de la Chine a commenté samedi les résultats des élections à la tête de la direction et de la législature de Taïwan.

Chen Binhua, porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises du Conseil des Affaires d’Etat, a déclaré que les résultats révélaient que le Parti démocrate progressiste ne pouvait pas représenter l’opinion publique dominante sur l’île.

Notant que Taïwan est une province de la Chine, M. Chen a déclaré que les élections ne changeraient pas le paysage fondamental et la tendance de développement des relations entre les deux rives du détroit, ne modifieraient pas l’aspiration commune des compatriotes de l’autre côté du détroit de Taiwan à forger des liens plus étroits et n’entraveraient pas la tendance inévitable de la réunification de la Chine.

« Notre position sur la résolution de la question de Taïwan et la réalisation de la réunification nationale reste cohérente, et notre détermination est aussi ferme que roc », a déclaré M. Chen.

« Nous adhérerons au Consensus de 1992 qui incarne le principe d’une seule Chine et nous nous opposerons fermement aux activités séparatistes visant à ‘l’indépendance de Taiwan’ ainsi qu’à l’ingérence étrangère », a déclaré M. Chen.

Il a déclaré que la partie continentale travaillerait avec les partis politiques, les groupes et les personnes concernés de divers secteurs à Taïwan pour stimuler les échanges et la coopération entre les deux rives du détroit, renforcer le développement intégré entre les deux rives du détroit, promouvoir conjointement la culture chinoise et faire progresser le développement pacifique des relations entre les deux rives du détroit ainsi que la cause de la réunification nationale.

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 156

Suite de l'article

1 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.