Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Brecht : Est-ce que tout est fini quand vous perdez ?

Ce questionnement brechtien est particulièrement approprié à la période historique dans laquelle nous sommes en train d’avancer que nous le voulions ou non. Sans en avoir une conscience claire. Le propos brechtien ne propose pas de rechercher la défaite pour la défaite mais bien de se rendre compte de ce que produit un combat même quand vous le perdez apparemment. Aujourd’hui nous sommes dans une période historique qui, à la fois poursuit celle entamée par les guerres impérialistes du début du XXe siècle 1917 et dans le même temps dans la chute apparente de l’espérance née durant ce court siècle en 1991 (le court XXe siècle) trouve analogie et dépassement. Le XXIe surgit de la contrerévolution et de l’apparente “fin de l’histoire” avec le triomphe pour “des millénaires” du Reich étasunien, une version “démocratique” de l’autodestruction, l’anéantissement impérialiste, celle-ci rencontre un front des résistances, une autre montée des luttes (note et traduction avec deepl de Danielle Bleitrach).

Discours de bienvenue : Stefan Körzell, président du DGB Land de Hesse

Lorsque Bertolt Brecht rentre d’exil en 1947, il a dans ses bagages la Cantate de Koloman Wallisch. Ses premiers vers ont été écrits par lui en 1934. Brecht y retrace l’histoire du député social-démocrate et secrétaire ouvrier Koloman Wallisch. Sous sa direction, les ouvriers de Bruck an der Mur en Autriche entrèrent en lutte le 12 février 1934, lorsque le ministre fasciste de l’Intérieur, Emil Fey, menaça de « faire le grand ménage » du mouvement ouvrier autrichien. La résistance contre les gangs fascistes de la Home Guard, le gouvernement et l’armée a pu, comme partout en Autriche, être brisée après plusieurs jours de combats de victimes. Les ouvriers autrichiens sont lors vaincus. Koloman Wallisch fut trahi par ses pairs au profit de ses supérieurs et pendu le 19 février 1934. Quatre ans plus tard, le 13 mars 1938, l’Autriche est annexée au Reich allemand, ce qui est qualifié de volontaire.

Ce sont des enfants et des jeunes de Brême, de Hambourg et de Basse-Saxe qui, avec le Red Pepper Bremen et un orchestre de douze musiciens, qui se sont aventurés pour la première fois dans la scénographie de la cantate de Brecht, largement méconnue, ils l’ont fait parce que cette cantate leur a donné du courage. Et en premier lieu le courage de vouloir soulever des questions qui ne sont pas à la mode en ce moment :
faut-il se battre sans être assuré de gagner ?
Est-ce que tout est fini quand vous perdez ?
La défaite peut-elle mener à la victoire ?


Hanns Eisler avait prévu de mettre en musique la cantate de Bertolt Brecht, mais cela ne s’est pas fait. Mais c’est à travers la chanson « Brother, it’s time ! » que le Red Pepper est tombé sur la Suite pour orchestre n° 5 op. 34 et l’Intermezzo de la Suite n° 3 op. 26. « Nous avions ainsi trouvé la matière qui nous paraissait propice aux vers de Brecht en termes de geste et d’instrumentation. Nous avons passé des mois à essayer des choses avec les enfants et les jeunes, à tenter de mettre le langage à la musique et la musique au langage. Il y avait des parties purement instrumentales dans la cantate et des parties avec chœur parlé, chœur chanté et haut-parleurs individuels pour cette merveilleuse musique. Le 3 décembre 2001, dans le Schauspielhaus du théâtre de Brême, sur la Goetheplatz, le verdict de la « décision finale » (Brecht) a été rendu au verdict de la « décision finale » (Brecht) dans le Schauspielhaus du théâtre de Brême, sur la Goetheplatz.

Commentaires de la presse et des sponsors des entreprises sur la première :

« Quand j’ai joué la pièce, j’ai ressenti des sentiments mitigés, allant de la tristesse à la colère. Il y a plusieurs passages qui m’ont impressionné, parce qu’il y a tellement de choses qui sont passées qu’on pensait y être » .
K. Piskin/Comité d’entreprise de C.H. Bunge KG

Celui qui reste à la maison quand la galère commence

Et laisse les autres se battre en son nom

Il doit faire attention ; à cela

Celui qui ne partage pas la lutte

Partagera néanmoins la défaite.

Celui qui cherche à échapper à la lutte

ne peux pas échapper à cette lutte ; à cela

Celui qui ne s’est pas battu pour sa propre cause

Se battra pour la cause de son ennemi.

La marche a atteint les prairies de montagne

C’était la dernière mêlée

Une petite brigade encerclée par un réseau militaire.

Et quand ils ont lancé l’assaut

Ils ont joué un sale jeu

Car ils ont conduit nos camarades captifs

Devant eux comme ils sont venus.

Et nos hommes gémissaient et épaulaient

Des fusils et j’ai visé

Encore et encore, ils établissent notre propre espèce

Contre nous, et même pour que nous en soyons à la tête

Encore et encore, ils utilisent les nôtres.

Brecht, Bertolt.The Koloman Wallisch Cantata – extrait

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2 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Que reste-t-il dans la mémoire après la perte de l’URSS ?

    Petit reportage sans prétentions dans le village natal de Gorbatchov par Caminante Rojo un vlogueur espagnol.

    Dans la petite maison de la culture villageoise l’activité continue, les avis sur gorbatchov sont partagés, sauf pour sa responsabilité pour ne pas avoir évité la chute de l’URSS. Les travaux d’amélioration qu’il avait fait effectuer dans son village natal n’ont pas survécus au capitalisme.
    Une soviétique regrette la perte du niveau d’éducation qui pour elle s’est effondré, la plus jeune se plaint de la perte de l’hôpital local, “avant nous avions un système de santé et d’éducation le meilleur au monde”.
    La maison natale de Gorbatchov, le héro de l’ouest, maison de sa mère est à l’abandon total.

    En Russe et Espagnol:

    https://youtu.be/qqRzz4wuOCE?si=Gwa7tGpY14RIIGJS

    Caminante rojo vit en Russie par intermittence depuis 4 ans, son pseudo n’a rien voir avec le communisme, mais il est un jeune espagnol curieux de découvrir la Russie et les vestiges soviétiques y compris dans les pays baltes, à Stalingrad, à Grozny, dans les campagnes du Causcase,…
    Un voyage dans l’URSS d’aujourd’hui.

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    • couty
      couty

      Excellents reportages de ce jeune espagnol. On en redemande.

      Répondre

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