Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Entretien avec le mécène et communiste Zorov, qui construit le Centre Staline dans la région de Nijni Novgorod

Cette attitude d’un entrepreneur capitaliste qui prétend sauver dans l’espace privatisé de son usine ce que lui interdit l’espace public de la contrerévolution oligarchique en Russie est à la fois paradoxale et n’est pas une simple curiosité. Cette attitude visant à rehabiliter Staline se présente sous diverses formes dans l’ex-Union soviétique et concerne un proportion croissante de Russes. Il y a incontestablement une dimension de classe dans cette adhésion et elle concerne ceux qui ont été les victimes de la contre-révolution capitaliste mais pas seulement. Cela nous permet une réflexion sur la nécessaire dimension de classe pour comprendre ce que le passé recèle d’avenir. Si cette dimension de classe n’existe que par l’existence d’une classe consciente des nécessités de sa survie et de son développement, les adhésions à une telle vision peuvent très bien recruter des adhérents voire même des dirigeants (comme Engels, Mars, Fidel Castro, Lénine, etc…) qui se désincarnent souvent en tant qu’individus pour s’identifier totalement à ce positionnement. Sans atteindre de tels niveaux d’identification, il y a dans la “réalisation” personnelle du capitaliste parfois cette double nature que Brecht a brossé entre autre dans La Bonne âme du Se-Tchouan, mais qui peut aussi s’accompagner d’une adhésion au collectif national avec le refus de la déchéance d’un capitalisme vendu à l’ennemi. Que représente Staline dans ce mouvement complexe ? Je conseille de revoir les films de Konchalovsky qui a eu longtemps la réputation d’un “dissident”, en particulier “chers camarades”, il ne dit rien d’autre que ce chef d’entreprise sur le rôle de Krouchtchev (ici ce porc engraissé au maïs”) et la manière dont il a volé leur révolution aux prolétaires et créé les bases de la chute de l’URSS. Il sera peut-être un jour possible d’aborder cette appréciation autrement qu’en la définissant comme un déficit de civilisation chez les Russes ou un hypothètique goût de la dictature en prenant réellement connaissance des arguments russes ? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/regnews/222632.html

Par Galina Platova

Depuis plus d’un an, les médias se font l’écho de la construction d’un Centre Staline dans la ville de Bor, dans la région de Nijni Novgorod. L’érection d’un monument en l’honneur du généralissime à Bor a fait grand bruit. Et voici une nouvelle encore plus étonnante : un Centre Staline !

Les journalistes aux ordres ne peuvent toujours pas cacher leur perplexité : qui ose exalter le “tyran” ?

Ils l’ont appris. Il s’agit d’Alexei Yuryevich Zorov, un communiste de 46 ans, homme d’affaires et philanthrope, originaire de Bor, membre du KPRF depuis 1995. Il est aujourd’hui chef de la cellule de Bor du parti communiste, conseiller municipal, partisan du socialisme, de la vérité historique et admirateur du brillant dirigeant du pays des Soviets, I.V. Staline.

“Au niveau de l’État, écrivent les médias libéraux, personne n’est autorisé à glorifier Staline, tout se fait en privé”.

Oui, l’idée et sa réalisation appartiennent à Alexei Zorov. Zorov a déclaré à Sovetskaya Rossiya qu’il prévoyait de commencer la construction en 2022 et qu’il estimait le coût à 20 millions de roubles. Mais, de manière inattendue, les prix des matériaux de construction ont fortement augmenté, les fonds préparés n’ont pas suffi et les travaux ont dû être reportés d’un an.

Et quelle belle coïncidence. Le mardi 22 novembre, le leader du KPRF, G.A.Ziouganov, a annoncé l’ouverture de l’étude panrusse du KPRF sur le thème “V.I. Lénine et I.V. Staline dans la lutte idéologique moderne”. Le même jour, la nouvelle est arrivée de Bor : les fondations du Centre Staline ont été érigées, ce qui a nécessité 320 mètres cubes de béton et 65 tonnes de barres d’armature.

– Pourquoi autant, Alexey Yurievich ?

– Le bâtiment est construit sur une pente. Nous sommes en train de couler le premier étage. Je pense que nous le terminerons en novembre ou début décembre. Ensuite, les fondations et la dalle de 500 millimètres sur laquelle reposera le bâtiment resteront en attente jusqu’en mars. Au printemps, nous prévoyons de construire les étages (il y en aura trois), le toit, le revêtement et les travaux d’intérieur.

– À part vous, quelqu’un d’autre participe-t-il au financement du site historique ?

– Non, je ne construis qu’avec mon propre argent et sur mon terrain, sinon les autorités n’auraient pas autorisé la construction du centre. J’ai acheté 8,5 hectares de terrain. Il y a déjà un monument à la gloire de Staline. Non loin de là, nous construisons le Centre Staline.

– Êtes-vous en train d’opposer le Centre Staline à l’odieux Centre Eltsine ?

– Non, ce n’est pas cela. Le Centre Staline aurait dû être construit dans notre pays depuis longtemps. Il suffit de répondre à une question simple : qui est Staline, que signifie-t-il pour notre pays et notre peuple ?

Staline, c’est l’industrialisation, Staline, c’est l’élévation des fermes collectives et des fermes d’État à un niveau adéquat. Oui, tout ce que nous avons aujourd’hui est lié au nom de Staline, depuis le développement de l’équipement militaire jusqu’à l’espace, en passant par le potentiel nucléaire, qui est notre bouclier fiable contre les agresseurs extérieurs.

– C’est une petite ville. Et soudain, elle défie les antistaliniens au pouvoir : elle érige un monument à Staline, aujourd’hui le Centre Staline. Comment le public réagit-il ? Les gens ont déjà commencé à venir ?

– La ville de Bor avec un monument à Staline a enchanté toute la Russie. Oui, il y a des bustes de Joseph Vissarionovitch. Mais même les dirigeants locaux traitent ces initiatives avec méfiance.

– Pourquoi ?

– Les autorités craignent l’apparition de monuments à la gloire de Staline. Mais nous avons trouvé une solution. Nous avons érigé un grand monument à la gloire du dirigeant soviétique – 2,20 mètres de haut et un piédestal de 1,50 mètre de haut. Les gens se rassemblent autour de ce monument lors de nos fêtes communistes. Le dernier monument à la mémoire de Joseph Vissarionovitch a été érigé à Velikie Luki, alors qu’il aurait dû se trouver à Stalingrad. C’est le seul nom que je donne à cette ville, ni Tsaritsyn, ni Volgograd. Stalingrad n’est pas encore inscrite sur la carte de la Russie. Mais je suis sûr que la justice prévaudra et que la ville retrouvera son nom d’origine. Le monde entier ne connaît pas Volgograd, mais Stalingrad, depuis l’Amérique jusqu’à la France, en passant par l’Italie et l’Europe (….).

C’est pourquoi nous avons besoin du Centre Staline pour empêcher que la vérité de l’histoire ne soit brouillée. Aujourd’hui, de nombreuses personnes, en particulier les jeunes, ne savent pas que non seulement l’Allemagne, mais toute l’Europe était en guerre contre l’Union soviétique. Je leur dis que même l’Italie, qui a fourni des armes et des soldats aux nazis, était en guerre contre l’Union soviétique. Oui, les officiers de la Wehrmacht buvaient des martinis italiens.

Et qui a élevé Hitler ? Les États-Unis, l’Angleterre, avec leur propre argent, qui ont incité le fasciste à se tourner contre URSS.

Des camarades viennent nous voir, ou plutôt, ce ne sont pas des camarades pour moi, je veux dire des représentants des médias libéraux. Ils sont curieux de voir le monument inattendu au généralissime. Ils posent les questions habituelles : pourquoi, par exemple, Staline a-t-il tué des millions de citoyens ? Mais je comprends sur quoi reposent leurs valeurs libérales. Ces gens ont leur propre compte en banque, sur lequel leurs maîtres leur envoient de l’argent. Et moi, à mon tour, je leur demande de me montrer des documents avec des chiffres de “millions, dizaines de millions” de fusillés. Ils répètent de fausses accusations contre Staline, sans les étayer par des preuves. Ils le détestent pour la Grande Victoire, pour l’industrialisation, pour la percée atomique, pour tout ce qui a élevé notre puissance dans le monde.

– Comment leur répondez-vous ?

Je les renvoie au document officiel préparé par le procureur général de l’URSS, Roman Andreyevich Roudenko. Nous savons qui est Roudenko, il était le procureur de l’Union soviétique lors des procès de Nuremberg. Le document du procureur général soviétique cite les données suivantes : pendant tout le règne de Staline, 290 000 personnes ont été condamnées à la peine capitale. Et ces personnes se “nourrissent” des falsifications du Centre Eltsine. Il est urgent de fermer ce foyer de mensonges.

– Savez-vous déjà quels sujets seront abordés au Centre Staline ?

– C’est la vie qui les dictera. Je me concentrerai sur l’ère Khrouchtchev. Nikita détestait Staline et, bien sûr, il avait peur de lui. À mon avis, ce porc nourri au maïs, comme on l’appelait à l’époque, a posé la première mine sous l’URSS. Il a tenu le 20e congrès du PCUS, où il a fait un rapport sur le culte de la personnalité de Staline, et il a donné des atouts à nos ennemis.

Je suggère que le comité central du KPRF revienne à ce congrès et annule la décision sur le culte de la personnalité de Staline. Car il n’y a pas eu de culte de la personnalité. C’était un pur mensonge.

Je propose d’adopter une résolution du Comité central du KPRF pour soutenir le Centre Staline, ce qui se traduirait par l’organisation de branches du Centre Staline sur le territoire de la Fédération de Russie. Et de donner aux antennes du Centre Staline le statut de sites culturels et historiques.

…C’est très important. De cette manière, nous renforcerons les connaissances de nos communistes, nous enrichirons les connaissances des personnes qui analysent, qui pensent, qui peuvent prendre la parole lors de toutes sortes de conférences, de conférences de presse et montrer l’essence du règne de Staline, et l’essence du fait que la destruction de l’Union soviétique et le système socialiste construit par Lénine et Staline ont été délibérément soumis à la destruction, en commençant par Khrouchtchev.

– Et le peuple a soutenu Staline, n’est-ce pas ?

– Les gens ordinaires ont soutenu Staline, à la fois pendant l’industrialisation, les années de guerre et les années d’après-guerre.

Je me souviens des histoires de mes grands-parents. Ils idolâtraient Joseph Vissarionovitch. Aujourd’hui, les sondages montrent que 60 % de la population soutient Staline. C’est pourquoi il devrait y avoir des centres Staline, où tous ces faits seraient présentés aux visiteurs.

Les gens doivent savoir qu’un centre Staline signifie que Staline était au centre d’un grand État. Un État respecté dans le monde entier.

– Et c’est là le mérite du Généralissimus…..

– À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors de la réunion de la troïka – Staline, Roosevelt, Churchill -, Staline a joué un rôle de premier plan. La division des flottes et des armements allemands a été jouée en notre faveur par Staline.

Je voudrais souligner que personne au monde n’a pu diviser le territoire d’après-guerre avec autant de compétence que Staline. Et personne n’est allé contre lui.

– Ainsi, l’équilibre international a été renforcé pendant de nombreuses années d’après-guerre….

– Oui, la division territoriale stalinienne des pays européens a été préservée jusqu’à ce que le traître Gorbatchev, qui a détruit le Pacte de Varsovie, abandonne la RDA, et que le monde perde l’équilibre qu’il avait. Nos ennemis intérieurs, y compris les Gorbatchev et Eltsine, qui ont vendu le pays à ceux qui payaient plus cher.

– Quelles expositions allez-vous présenter au Centre Staline ?

– Certaines pièces sont déjà là. Nous annoncerons également une collecte, afin que tous ceux qui trouvent quelque chose de valable pour le Centre Staline puissent l’envoyer. L’adresse est simple : la ville de Bor, région de Nijni Novgorod, Centre Staline.

L’idée est que le musée contienne des objets, des documents, des témoignages… Dans une salle séparée, nous présenterons des sculptures, des bustes. En général, tout ce qui est lié à l’activité de Staline, à sa biographie, à ses idées….

– Pensez-vous que cela attirera du monde en ces temps troublés ?

– Oui, les gens viennent déjà, les délégations aussi. Ce sont surtout les Chinois qui sont attirés par la création du Centre Staline, ils sont regroupés autour du monument au généralissime. Ils le regardent, prennent des photos. Ils ne sont pas gênés par le fait qu’il y ait un chantier à proximité.

A notre tour, nous avons développé des souvenirs – badges, bibelots, livrets sur le thème de Staline. Nous ne les avons pas encore vendus, mais nous les avons distribués à nos invités.

Nous avons une page VKontakte, où nous publions toutes les informations relatives au Centre Staline : ce qui se passe sur le chantier, qui nous rend visite, avec qui nous interagissons. La page est facile à trouver : il suffit de s’inscrire et de taper : “VKontakte”, Centre Staline.

– Vous réfléchissez à tout de manière approfondie…

– Nous avons de l’expérience dans l’organisation de musées. En 2022, nous avons ouvert dans notre ville un musée de poupées d’une superficie de 1 100 mètres carrés. Dans la ville de Lyskovo, nous avons ouvert un musée de la boîte et du château de Lyskovo.

Et maintenant, toutes nos pensées et nos forces sont occupées par le Centre Staline. Il s’agira d’un bâtiment magnifique, qui offrira une vue sur la ville depuis une position élevée. Son nom complet est “Centre Staline, musée culturel et historique”. Il s’appuiera toujours sur les idées socialistes. Celles-ci, l’idéologie scientifique de Joseph Vissarionovitch, sont le fondement de notre centre.

– Tout le monde n’appréciera pas.

– Nous sommes pour l’idéologie de l’avenir, pour le socialisme.

Bien sûr, nous entendons des remarques désobligeantes de la part de personnes qui ne sont pas tout à fait bien dans leur tête, comme la question de savoir s’il y aura des salles de torture et des pelotons d’exécution. Nous ne prêtons pas attention aux détracteurs. Il serait préférable de se pencher sur les réalités actuelles : le pays se meurt à raison d’un million de personnes par an, les gens mènent une vie telle qu’ils partent dans l’autre monde par centaines, sans peloton d’exécution. Maintenant, il y a la guerre, la SVO, les épidémies….

– Ils sont une minorité, et ils sont nerveux, sentant la fin du capitalisme.

– Je suis un homme vif, je vais vous le dire à ma façon : une petite pourriture, ça pue très fort….

– Vous êtes député du Zaksobraniye de la ville [= conseiller municipal, NdT]. Comment y travaillez-vous ?

– J’ai décidé de ne plus être élu. Le mot “député” est devenu un gros mot dans la population. On disait qu’un député était un serviteur du peuple, mais aujourd’hui, un député est un serviteur du capital.

– Quelle est votre métier ?

Lorsque j’ai rejoint le parti, j’étais électricien de troisième classe. Aujourd’hui, je suis directeur général de mon entreprise. Il se trouve que les Belges ont fermé leur production et que j’ai dû créer mon entreprise à partir de rien. S’ils n’avaient pas fermé, j’aurais continué à travailler à la verrerie Borsky. Aujourd’hui, elle s’appelle Asahi Glass Company et fait partie d’une entreprise japonaise qui est le plus grand fabricant de verre au monde.

Paradoxe. Plusieurs générations de ma famille ont travaillé dans cette usine – mon grand-père, ma grand-mère, ma mère, mon père. Ils ont développé la production de verre à Borov, et maintenant c’est une entreprise japonaise.

– Pourquoi avez-vous rejoint le KPRF, alors qu’il existait de nombreux partis différents dans les années 90 ?

– Mon grand-père a remporté la victoire sous la bannière du parti communiste. Il est parti au front depuis le bureau d’enrôlement militaire de Bor le 22 juin 1941 et est revenu en mai 1946. Il a servi dans le service de contre-espionnage “Smersh”. Après la guerre, il s’est battu contre les “frères de la forêt”. Il a rejoint le parti communiste de l’Union des bolcheviks en 1942 et était un communiste convaincu. J’ai suivi ses traces.

– Construisez-vous le Centre Staline en croyant à l’avenir des idées de Staline ? Et que le capitalisme d’aujourd’hui est un phénomène temporaire, que l’avenir réside dans le socialisme ?

– Absolument. Les gens qui croient aujourd’hui qu’ils sont riches, qu’ils ont une voiture à crédit, un appartement avec un prêt hypothécaire, se trompent lourdement. Aujourd’hui, la majeure partie de notre société est assise sur des prêts. Et le fait qu’ils se sentent riches, en ayant une voiture empruntée, n’est pas du tout de la richesse, c’est du risque, de la peur, de l’insécurité. Le Centre Staline leur dira tout.

– Vous dites que vous recevez déjà beaucoup de lettres de personnes intéressées par le Centre Staline ?

– Oui, nous y répondons. Je garde toutes les lettres. Ils font des cadeaux. Tout est pris en compte, tout prendra sa place dans notre Centre Staline.

– Aujourd’hui, la Chine est au premier plan dans le monde, et le fait que les Chinois portent un intérêt particulier à Staline, à son monument, et au centre en cours de construction, donne un grand prestige au futur musée.

– Oui, la Chine, la Corée du Nord honorent Staline. En 2019, je me suis rendu en Corée du Nord à l’invitation du parti des travailleurs coréen. Comme la Chine, ils ont pris pour base le modèle soviétique stalinien de construction d’une société socialiste.

Pourquoi la Chine devient-elle aujourd’hui le premier État du monde, alors qu’elle a déjà atteint la parité avec l’Amérique ? Je pense que c’est parce que les États-Unis sont toujours à flot, grâce à la Fed qui imprime sans cesse des dollars, mais la Chine socialiste a créé sa propre production, son agriculture. C’est fiable.

Le Centre Staline montrera et racontera tout cela à ses visiteurs.

…Nous inviterons des scientifiques, des hommes politiques et des écoliers qui ont besoin de connaître la vérité sur notre histoire.

– Je vous souhaite bonne chance, bonne santé, une inspiration inépuisable.

– Je vous remercie.

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3 Commentaires

  • roger
    roger

    Excellent article avec de bons arguments, y compris pour les communistes en France.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Concernant les révélations sur la chute de l’URSS, la suite de la traduction des écrits d’OSTROVSKI sont en préparation dont celui sur les conditions de la promotion de Gorbatchev qui nous éclairera sur ce qui nous manque dans “Erreur ou Trahison”.

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    • Pedrito
      Pedrito

      Vivement la suite

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