Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi des brigades de propagande en première ligne sont nécessaires

Il y a une grande tradition russe, qui en fait pour les Français un peuple frère, c’est l’art et la manière de déplorer le bordel de la bureaucratie, cela va chez nous avec le personnage de Candide et chez les Russes avec Ivan l’idiot, chez les Tchèques c’est le soldat Schweik et comme ce reportage cela passe par le concret, la vie, dans ses aspects les moins maitrisables… Mais cela sert aussi à témoigner de l’élan du petit peuple, d’un véritable patriotisme et ce texte traduit par Marianne doit être lu en regard des critiques que Ziouganov adresse au gouvernement et que nous publions aujourd’hui. Il y a un peuple russe, petites gens et créateurs qui voit ce que trame une fois de plus l’occident et qui s’estime à juste raison comme victime de l’injustice; Faites comme l’Union soviétique a su faire, donnez les moyens réels à notre peuple de participer à la défense de la patrie! L’état d’esprit y compris des poètes comme ici parait assez proche de ce que je lisais chez un politologue russe, ni communiste, ni poète qui reprenant les propos du tsar Alexandre III disait que les Russes avaient deux alliés, leur infanterie et leur marine, mais ajoutait que Staline lui avait ajouté un troisième allié, un arrière toujours en capacité d’alimenter les deux premiers, cela va des usines d’armement à Chostakovitch. Et Il faut bien mesurer à quel point ce que le jeu de la guerre parodié au G7 et par nos médias peut créer de colère… Les guerres sont des tragédies mais aussi le terreau d’une terrible prise de conscience de la part de ceux qui ne les veulent pas et qui conservent dignité et innocence… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://vz.ru/opinions/2023/5/22/1212282.html

Igor Karaulov
poète, essayiste

22 mai 2023, 09:00

Après le début de l’opération militaire spéciale, nous avons immédiatement pensé aux brigades de première ligne. Des milliers de brigades ont opéré dans le pays pendant la Grande Guerre patriotique. Les musiciens, acteurs, poètes et écrivains qui y participaient ont donné près d’un million et demi de concerts dans les unités de combat et les hôpitaux. L’État, dont la situation financière à l’époque était extrêmement tendue, n’a pas ménagé ses ressources pour ce travail et a même versé des droits d’auteur, avec lesquels les personnalités culturelles ont commandé des chars et des avions pour le front.

Aujourd’hui, les exemples de cette guerre nous inspirent, mais dans le domaine de la culture, cela semble se faire sentir dans une moindre mesure. Des milliers de créateurs, qui ne réclament évidemment plus de royalties, cherchent à soutenir le front, beaucoup parviennent à se rendre dans le Donbass et dans d’autres nouvelles régions de Russie et à se produire pour les soldats, mais aucun canal de communication unifié et régulier entre l’intelligentsia créative et le front n’a encore vu le jour. Tout dépend encore des capacités et des contacts personnels de chacun. Par exemple, le romancier de Saint-Pétersbourg Dmitri Filippov est parti au front en tant que volontaire, tandis que ses collègues et compatriotes, au premier rang desquels l’écrivain Daniel Orlov, aident sa compagnie de génie. Il existe donc une unité particulière où les créatifs sont les bienvenus et ne seront pas surpris si toute une brigade d’agitateurs vient à eux.

Un heureux hasard m’a permis de me produire au Donbass : j’ai participé au festival littéraire “Étoiles au-dessus du Donbass”. Les visites aux combattants faisaient partie du programme.

Nous nous produisons dans une “camp de base” situé à la périphérie d’un village apparemment paisible et fleuri, à 15 kilomètres de la ligne de front, dans une grande pièce aux fenêtres à rideaux. Deux douzaines de guerriers, y compris des blessés, se trouvent dans la pièce. La metteuse en scène Olesya Shigina a habilement conçu le concert comme une alternance d’ambiances : drôle et sérieuse, sur la guerre et sur l’amour. La particularité des représentations au front est que ce public, malgré tout notre patriotisme, n’a pas besoin qu’on lui apprenne à aimer la patrie. L’environnement lui-même le leur apprend. Ils n’ont pas besoin des élucubrations sur la guerre concoctées à l’arrière, car ils ont une connaissance directe du sujet. C’est pourquoi nos artistes de Tchelyabinsk ont récité des poèmes d’Essenin, de Roubtsov et de Tsvetaeva, tandis que les bardes ont chanté des chansons sérieuses et humoristiques. J’ai choisi le thème de l’amour” d’un point de vue humoristique”, qui a été bien accueilli par les guerriers.

Cependant, l’idée des brigades d’agitation n’a pas que des partisans, mais aussi des détracteurs. Tout d’abord, tous les commandants ne sont pas prêts à assumer une responsabilité supplémentaire à l’égard des civils qui se mettent dans vos pattes et qui essaient constamment de prendre des photos sur des smartphones dont la géolocalisation n’est pas désactivée, par exmpel les véhicules militaires. Dans notre cas, nos collègues s’étaient précipités pour prendre des photos d’un terril très visible, mais ils ont été immédiatement persuadés d’effacer les images : un repère trop visible pour l’ennemi.

Il existe d’autres griefs à l’encontre de personnalités culturelles qui sont impatientes de partir en tournée en première ligne. Vous faites du tourisme d’adrénaline, vous chatouillez vos nerfs là où des gens versent du sang. Vous vous présentez en combattant, vous vous faites un nom, vous essayez de poser en tenue de camouflage avec des armes militaires. Bien que les organisateurs de Etoiles sur le Donbass aient d’abord prévenu les participants de ne pas venir en tenue de camouflage pour ne pas se ridiculiser. Et quel genre de relations publiques pourrions-nous tirer de notre performance devant les combattants si nous ne pouvions ni poster la vidéo sur les réseaux sociaux ni raconter tous les détails ?

Enfin, ils disent : tout cela n’est pas tant pour les combattants que pour vous. Les livres patriotiques que vous ramenez ne sont pas lus dans les tranchées. Et il y a du vrai là-dedans, je dois l’admettre. Je me dis toujours : j’ai plus besoin de cette expérience que ceux à qui je parle. Mais voyons comment ce motif personnel se transforme en une cause utile au pays.

Tout artiste, au sens large du terme, aspire à captiver un public. Mais dans la zone SVO, cette aspiration est reléguée au second plan. Ici, la toute première tâche du créateur est de regarder, d’écouter et de se souvenir. Essayer de changer son point de vue, de regarder sa vie et ce qui se passe à travers les yeux de ceux qui vivent dans une zone de guerre, qu’ils soient soldats ou civils.

Une autre tâche consiste à montrer à ces gens que le pays se souvient d’eux et qu’il est prêt à les soutenir. Cela exige de la sincérité, qui ne peut être jouée. N’importe quel patriote en quête de relations publiques s’épuiserait à la tâche. Heureusement, il n’y avait pas de telles personnes dans notre équipe de propagande improvisée.

Mais il y a une troisième tâche associée aux voyages créatifs dans la zone SVO et dans les nouvelles régions russes en général : témoigner pour le reste de la Russie. Ici aussi, l’infrastructure est nécessaire pour organiser des voyages à travers le pays pour les musiciens, les acteurs et les écrivains qui ont vu le front de leurs propres yeux et qui peuvent raconter ce qu’ils ont vu aux gens qui ont la chance de vivre en paix. Il s’agit là d’une tâche de mobilisation spirituelle du pays. Cette tâche est accomplie, par exemple, par le festival itinérant “Cinéma au service de la patrie” conçu par Olesya Shigina, déjà citée. Mais il s’agit là d’une initiative privée qui ne peut remplacer un système de propagande (n’ayons pas peur du mot) qui fonctionne bien et dans lequel l’intelligentsia créative sert de lien entre le front et la patrie. De telles initiatives sont des ruisselets qui coulent là où il faudrait des flots puissants.

Enfin, la quatrième tâche est un long travail interne de réflexion sur ce qui se passe et continuera à se passer pour nous tous et pour notre monde. La connaissance de la ligne de front et du Donbass nous donne un point d’ancrage important, sans lequel cette réflexion est impossible. Il est admis que ce travail n’est pleinement réalisé que par la grande prose, dont le temps n’est pas encore venu. Léon Tolstoï a écrit Guerre et Paix un demi-siècle après les événements qu’il décrit, mais il avait la campagne de Sébastopol derrière lui. La grande prose sur la Grande Guerre patriotique a été écrite par ses participants, mais cela aussi a pris du temps. Peut-être une telle prose sera-t-elle écrite par les soldats de première ligne d’aujourd’hui. Ou peut-être sera-t-elle écrite par un membre des brigades d’agitation d’aujourd’hui, qui sera capable de tisser un tissu épique à partir des nombreux fils de la vie du front, de l’arrière et de la vie intellectuelle.

Nous avons des personnes créatives qui sont prêtes à travailler pour le bien du pays, et non pour devenir une star. Nous avons un énorme public potentiel dans le Donbass et dans les autres nouvelles régions. Pour combiner les deux, il faut un système qui ne peut être créé sans le soutien de l’État.

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2 Commentaires

  • fredo
    fredo

    un peu d’histoire et de philo pour compléter 🙂 https://www.lesemeurs.com/Article.aspx?ID=14421
    La Guerre en Galice. (ancien nom de l’ukraine..) et autres articles de l’auteur ici https://www.lesemeurs.com/Auteur.aspx?ID=100

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  • Xuan

    je signale l’article de Iouri Afounine dans svpressa hier :

    24 mai, 21:32

    Iouri Afonin: La Russie a-t-elle besoin d’une idéologie d’État?

    Trois composantes de la victoire dans les nouvelles circonstances historiques: la justice sociale, le patriotisme, le pouvoir populaire

    Récemment, un événement remarquable s’est produit au Forum juridique de Saint-Pétersbourg: deux hauts représentants de l’exécutif russe ont mis en doute l’utilité de l’article 13 de la Constitution de la Fédération de Russie, qui exclut l’existence d’une idéologie d’État dans le pays. Président du Comité d’enquête Alexandre Bastrykin dit qu’en Russie l’idéologie a toujours été et est nécessaire maintenant. Il a été soutenu par le chef du ministère de la Justice Konstantin Chuychenkoen disant que l’article 13 “doit être décidé”.

    C’est un tournant très sérieux dans la pensée de notre pouvoir. Comment l’expliquer ? Une seule chose: la Russie s’est trouvée dans des circonstances historiques telles que sans des changements profonds dans l’idéologie, nous ne pouvons pas résister et gagner.

    Je voudrais souligner un point fondamental: les gens au pouvoir sont arrivés à cette conclusion non pas parce qu’il n’y avait pas d’idéologie d’État dans la Fédération de Russie, mais maintenant ils ont compris que c’était nécessaire. En fait, l’idéologie de l’Etat existait. Les autorités ont parlé de la nécessité d’un changement idéologique parce que l’ancienne idéologie d’État s’était effondrée.

    Tout d’abord, abordons la question fondamentale: la société peut-elle vivre sans idéologie? Depuis l’époque de la perestroïka, on nous a beaucoup dit que c’était possible. Pour dire, de l’idéologie – la plupart du temps du mal, vous devez juste laisser la vie suivre son cours. Mais c’est des conneries.

    Notre Loi fondamentale interdit l’idéologie d’Etat, mais elle est aussi imposée par l’Occident

    La société humaine a toujours une idéologie ou une autre. C’est une des choses qui distingue l’homme de l’animal. Dès que l’homme a été séparé du monde animal, dès que la société humaine a émergé, l’idéologie est venue avec lui. Sinon, la société ne pourrait tout simplement pas exister ni fonctionner.

    Pourquoi? Oui, parce que l’idéologie est fondamentalement une compréhension de la façon dont la société doit être organisée, comment les gens doivent s’y comporter. Et aussi la raison d’être: pourquoi cela devrait-il être ainsi, pas l’autre.

    Exemple. Il y a toujours des moyens de production dans la société. À qui devraient-ils appartenir? L’idéologie donne la réponse. Dans la société primitive, l’idéologie a établi que les moyens de production . (principalement les moyens de production les plus importants pour cette époque – la terre) doit appartenir à toute la communauté. Puis il y avait des sociétés basées sur la propriété privée — esclavagiste, féodale, capitaliste. Leur idéologie traitait la question différemment : que les moyens de production pouvaient et devaient appartenir aux individus. Puis, sur une nouvelle spirale du processus historique, le socialisme est apparu, dont l’idéologie a de nouveau établi que les moyens de production devaient être la propriété commune, l’artel, la ferme collective, l’Etat socialiste. Et cette approche a apporté des progrès énormes, un développement rapide.

    Ou prendre une famille. La plupart des idéologies pensent qu’au cœur de la famille se trouve l’union d’un homme et d’une femme. Mais l’idéologie occidentale moderne dit que non, disons, il peut s’agir d’une union d’hommes, de femmes, de personnes transgenres, de genderfluids, et ainsi de suite. Ainsi, l’organisation d’une famille est aussi une affaire d’idéologie.

    L’idéologie réglemente aussi les relations des ‘ avec les autres peuples. Par exemple, l’idéologie fasciste postule qu’une nation est supérieure aux autres. Et il y a l’idéologie de l’internationalisme prolétarien, qui dit que tous les peuples sont frères, les prolétaires de tous les pays. Sur la base de cette idéologie, l’Union soviétique multiethnique a existé pendant 70 ans. C’est-à-dire que cette sphère est régulée par l’idéologie.

    Évidemment, il est impossible d’organiser la société sans idéologie.

    Mais peut-être l’idéologie ne devrait-elle être qu’une affaire privée ? Peut-être que l’État ne devrait pas s’immiscer dans la sphère idéologique. C’est ridicule aussi. Dans la société moderne, l’État est l’acteur le plus puissant. En fait, ça affecte tout. Y compris, bien sûr, l’idéologie. Dès que l’État se retire de ce rôle, d’autres États, souvent hostiles au pays, commencent à entrer dans la sphère idéologique de la société. Par conséquent, en fait, tout État a l’une ou l’autre idéologie d’État. Mais dans la Fédération de Russie, cette idéologie est en train de s’effondrer.

    « Tant que le CBO ne sera pas terminé, il sera difficile de changer quelque chose. » Ceferin est resté à la tête de l’UEFA et a parlé des sanctions contre la Russie.
    C’est quoi, cette idéologie ? C’est une idéologie libérale bourgeoise, empruntée à l’Occident et qui nous a été imposée pendant 30 ans comme la vérité de dernier ressort.

    Il est possible d’écrire dans la Constitution qu’il n’y a pas d’idéologie d’État dans le pays. C’est ce qui a été fait dans la Loi fondamentale russe de 1993. Mais cette norme n’a jamais vraiment été respectée. En réalité, l’idéologie d’État a été, et elle a été franchement imposée à la société par les médias d’État, par le système éducatif. Et c’était précisément l’idéologie du libéralisme.

    Combien de fois au cours des 30 dernières années avons-nous entendu dire que l’État en tant que propriétaire est inefficace, de sorte que les usines, les usines, les dépôts devraient être entre les mains de particuliers? Des milliers de fois ! Des fonctionnaires de tous niveaux, des écrans de télévision, des radios, des journaux, de tous les fers! Et cette idéologie s’est concrétisée sous la forme de nombreuses vagues de privatisation.

    Combien de fois nous a-t-on dit que l’État ne devrait pas interférer dans l’économie? Que le marché va tout régler. Que les entreprises qui ont fait faillite étaient tout simplement inefficaces, donc il n’y a rien à regretter à leur sujet. Des dizaines de milliers d’entreprises industrielles et agricoles ont été dévastées par ce raté.

    On nous a dit aussi que le chômage était normal, et nous ne pouvons pas nous en passer. Ce qui est le pire est l’inflation, il est donc nécessaire de “stériliser” la masse monétaire, de mettre l’argent dans différentes “coupes” et de stabiliser les fonds.

    C’est toute l’idéologie du libéralisme, qui a été imposée et mise en œuvre par l’Etat.

    Soyons clairs: la Fédération de Russie avait une idéologie d’État, mais elle s’est effondrée. Quelle est l’expression de cela? De bien des façons. Le fait que la Russie n’a jamais été acceptée en Occident. Mais comment les fonctionnaires et les capitalistes russes aspiraient à cela! Non seulement la Russie n’a pas été emmenée dans un club occidental privilégié, mais elle a également volé, en prenant des réserves financières en monnaies occidentales et en titres. L’échec est aussi que l’économie du pays, qui s’est développée dans le cadre de l’idéologie libérale, s’est révélée très mal préparée aux tests actuels. Nous sommes arrivés au seuil des sanctions soviétiques et occidentales, produisant 15 fois moins de machines que la RSFSR en 1990, et 20 fois moins de roulements. Cela signifie que notre ingénierie n’est pas vraiment la nôtre. En conséquence, l’année dernière, nous avons effectivement arrêté l’industrie de l’aviation civile, et la production de voitures a chuté à trois reprises. Et il y a beaucoup d’exemples de ce genre.

    Le problème est aussi que l’idéologie libérale est centrée sur l’Occident. L’Occident est proclamé comme un modèle d’État et d’ordre social. Les valeurs occidentales sont déclarées universelles. L’Occident est reconnu comme dominant dans les relations internationales. Les pays non-occidentaux qui ont adopté une idéologie libérale sont attachés à l’Occident en tant que périphérie dépendante. Bien sûr, il est tout simplement impossible de lutter contre l’impérialisme occidental tout en restant idéologiquement et spirituellement dépendant de lui. Nous devons “nationaliser” la sphère spirituelle et idéologique.

    Si l’idéologie qui nous a été injectée il y a 30 ans ne peut rien faire de bon pour la Russie, bien sûr, elle doit être changée. Nous avons besoin d’une nouvelle idéologie pour le développement du pays. Et nous pouvons vous dire lequel. Nous formulons les trois piliers principaux de cette idéologie comme suit : la justice sociale, le patriotisme et le pouvoir du peuple.

    Il faut comprendre qu’il est impossible de se contenter de s’asseoir et de trouver une nouvelle idéologie d’État à partir de rien. Plus précisément, elle peut être inventée, mais elle restera mort-née, n’attirera ni n’unira personne. Il est nécessaire que l’idéologie soit basée sur quelque chose, liée à l’histoire du pays et du peuple.

    Nous, les communistes russes, indiquons où chercher des idées pour une nouvelle idéologie d’Etat. Tout d’abord – dans la période soviétique de notre histoire. Parce qu’à l’époque, nous étions en fait les leaders du monde. Nous étions aussi indépendants que possible dans le domaine spirituel, dans le domaine du sens. En outre, nous avons offert au monde une alternative attrayante au développement. Et toute tentative de créer une nouvelle idéologie d’État sans s’appuyer sur la brillante période soviétique de notre histoire est vouée à l’échec.

    Sans aucun doute, l’introduction d’un amendement à la Constitution sur l’idéologie de l’Etat ne sera que le premier pas sur la voie de la récupération idéologique et de la “nationalisation” de la sphère spirituelle. Il est impossible de modifier sérieusement l’idéologie sans modifier la base économique.

    La justice sociale peut être proclamée, mais elle sera creuse si la plupart des biens du pays sont laissés entre les mains de quelques centaines de familles oligarchiques. Et quelle justice sociale peut-elle être si, maintenant, même le plus grand entrepreneur paie pratiquement le même impôt sur le revenu qu’une infirmière et un enseignant? Le patriotisme peut être inscrit dans la Constitution, mais de quelle politique patriotique pouvons-nous parler si les capitaux sortent du pays par centaines de milliards? L’année dernière, selon les données officielles de la Banque centrale, 260 milliards de dollars ont fuité de Russie – un record pour toute la durée de l’observation.

    Un tournant idéologique ne deviendra une réalité que s’il s’opère en même temps que des changements dans les bases socio-économiques de la société. En fait, c’est ce que proposent aujourd’hui les communistes russes.

    https://svpressa.ru/politic/article/374041/

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