Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Aux amis de ce blog qui est votre…

Hier j’ai marché longuement en réfléchissant, pour ceux qui connaissent les lieux cela fait au moins une dizaine de Kilomètres, de la place de l’eglise des chartreux à la plage du Prado en passant par le cours julien Castellane, le rond Point du Prado, il faisait un temps superbe et il y avait la joie de Paques, celle du printemps dans l’air. Je rêvais à la Grèce et à cette chance d’y rencontrer la véritable aventure, celle d’un petit peuple qui partage avec moi le repas quotidien, comme il se doit à Paques. En passant devant l’église du Prado, les cloches se sont mises à sonner pour accompagner mon pas, le rendre plus léger… Aujourd’hui je vais remettre ça peut-être tenter de me baigner.. ou attérir au cinéma.

Jeudi, je suis accueillie en Grèce chez un ami qui m’a invitée comme je le suis dans d’autres lieux de la planète sans que je doive verser le moindre kopeck. Pour le simple plaisir de partager nos souvenirs d’internationalistes, en poursuivant le seul mode de tourisme qui a toujours été le mien sac au dos, le moins de charge possible, l’ami a commenté: ne t’encombre pas de pulls, d’imperméables, j’ai ce qu’il faut et une machine à laver le linge. Les amis t’attendent pour nous inviter. C’est sur ce mode que j’ai vu tant de pays et j’espère en voir encore, aller me baigner dans une plage de sable à quarante kilomètres, marcher dans la campagne grecque comme dans celle de Provence qui lui ressemble, pique niquer sous un arbre… j’avais le choix des logis sans frais et des échanges amicaux : Cuba, l’Algérie, ou la Grèce comment récemment en Hongrie ou lors de nos périples Marianne et moi en Russie, en Ukraine, en Crimée, en Moldavie, dans des conditions qui créent les rencontres, l’aventure en France également et s’il n’y avait pas mon chat peut-être ne reviendrai-je jamais .

C’est en Grèce, que l’ami qui m’ivitait avait bâti un programme et une attente réelle depuis deux ans.

Voilà pour ceux qui imaginent des vacances luxueuses, j’ai encore la chance de pratiquer les visites amicales et de routarde autour de la planète comme en France… A 85 ans qui peut prétendre à un tel bonheur.. Celui d’avoir la santé et d’être attendue… En Grèce, ce ne sera même pas Athènes mais la Laconie et le tour des lieux des martyrs communistes grecs, des gros bourgs ruraux aux noms prestigieux , des îles camps de prisonniers. Tout ne s’achète pas et c’est ce qui en fait le prix, ce qui se moque des symboles que chaque camp se dispute… Je reviens avec moins encore de ce avec quoi je suis partie, soit je l’ai perdu, soit donné à qui le souhaitait. A 85 ans je vous souhaite le même “tourisme” internationaliste, c’est mon luxe et je ne l’échangerai pour rien au monde… Je n’essayerai même pas de voir des dirigeants, non les communistes et le peuple de bourgades grecques comme d’habitude. J’ai dit simplement que le sel était un poison pour moi et que je ne pouvais y goûter que dans l’eau de notre méditerranée séchant sur les lèvres.


Voilà, il est temps que je pense à ce en quoi je peux rester utile ici en abandonnant ce qui ne mène nulle part du moins pour moi comme pour tout voyageur renoncer aux valises que l’on ne peut porter. Il est temps de reconnaitre ce que je peux apporter en toute simplicité comme cette nourriture, ce poisson grillé partagé entre voyageurs. Ce que je pense aujourd”hui c’est que même si cet apport reste communiste, il n’a plus grand chose à voir avec les forces qui s’en réclament de quelque bord qu’elles soient. J’aurais peut-être supporté encore diffamation, censure, injustice me touchant si je m’étais reconnue si peu que ce soit dans les perspectives du moment. Peut-être que d’autres temps viendront où la rencontre sera possible, ne prenons pas de poses, il n’y en a que trop…Songeons simplement à mettre dans la valise l’indispensable.

Inutile d’épiloguer. sur le vide. Mais je conserve le minimum de respect pour ceux qui tentent d’agir. Donc je “leur fous la paix” pour le moment il n’y a rien de commun, parti, groupuscules tant que mon coeur et mon intelligence resteront dans ce refus raisonné et instinctif.

Le blog histoireet societe est mien mais pas seulement, chacun y est libre de développer son mode d’engagement, le mien sera de vous apporter lectures, traductions, compte-rendus de ce que je crois important à tous. Libres à vous d’en faire l’usage que vous voudrez…

Il n’aimait pas du tout les oiseaux, les fleurs, les arbres qui deviennent des symboles, que des camps tout à fait opposés exploitent pareillement. Lui, il essayait de leur restituer leur vraie nature, leur substance. Pour prendre l’exemple des colombes,
il n’en faisait pas un slogan pour divers congrès, mais
de beaux oiseaux amoureux, au pas lourd, qui ne cessent de se becqueter dans la cour et jonchent le dallage de fientes et de plumes (elles me plaisent ainsi) ;
ou tout au plus de petits facteurs qui transportent au-dessus des sphères célestes
les lettres que les enfants pauvres adressent à Dieu pour lui demander
des cahiers, des chaussures et quelque bonbons. Les lys,
non pas des emblèmes de la chasteté mais des plantes
odoriférantes,
toute sensualité, avec leurs pétales grands ouverts
laissant voir leurs étamines tendues de pollen d’or. Et l’olivier, non pas une récompense de victoire ou de paix mais le père fécond qui donne l’huile pour notre repas ou notre lampe,
pour le prurit du bébé ou le genou blessé
de l’enfant
inquiet, désobéissant, ou encore
pour l’humble veilleuse de la Vierge. Et moi -dit-il –
nullement un mythe, un héros ou un dieu, mais un simple ouvrier
comme tout un chacun – un prolétaire de l’art
toujours aussi amoureux des arbres, des oiseaux, des bêtes et des gens,
amoureux avant tout de la beauté des pensées pures
et de la beauté des corps juvéniles – un ouvrier
qui écrit, écrit sans relâche pour tous et à tout propos
et dont le nom est aussi bref que facile à prononcer ; Yannis Ritsos


Je vais essayer à mon retour de Grèce de vous faire partager ces rencontres, une escapade comme j’espère avoir la force d’en mener d’autres.
Au revoir les amis…

danielle Bleitrach

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5 Commentaires

  • Philippe, le belge
    Philippe, le belge

    Bon voyage et bon anniversaire un rien en avance!

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  • Les Eparges
    Les Eparges

    Et merci !
    Votre amitié doit être précieuse .

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  • Michel DECHAMPS

    Bonnes vacances Danielle . La Grèce en cette saison doit être magnifique ! Amitiés à toi et aux camarades greques. MICHEL.

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  • Mercredi
    Mercredi

    Merci pour ce très beau texte . Cette façon de voyager est une merveille qu’elle bonheur d’avoir tant d’amis ,pour moi qui n’est aucune disposition pour le bonheur et n’ai pas sut garder mes amis …
    Bonne vacances
    Je vous attends

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  • Pedrito
    Pedrito

    Merci chère Danielle pour tes textes qui m’enrichissent, ta lucidité….Et tant d’autres choses pour nous ouvrir le coeur et les yeux et l’esprit mais que ce parti ne comprend plus. J’en suis comme toi atterré.
    Bonnes vacances, reviens nous en forme et battante, encore et toujours

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